Caryl Férey - Condor

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Condor: краткое содержание, описание и аннотация

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Condor Condor Condor Caryl Férey vit à Paris. Après s'être aventuré en Nouvelle-Zélande avec sa « saga maorie » (
et
), en Afrique du Sud avec
(récompensé entre autres par le
en 2008 et adapté au cinéma en 2013) puis en Argentine avec
, il nous entraîne avec
dans une exploration sombre du Chili, dans une course-poursuite sanglante transfigurée par l'amour. Le nouveau roman de Caryl Férey nous fait voyager et frémir autant que réfléchir et nous rappelle, s'il le fallait, que l'auteur s'est imposé comme le maître du thriller des grands espaces et de l'ailleurs.

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Les enfants tenaient leur langue mais ça ne durerait pas — deux ou trois mentons tremblaient sous la bise, prêts à fondre en larmes.

— Vous avez peur de qui ? insista Stefano. Hein ? Dites-moi…

Le plus petit se mit à pleurer. C’était plus fort que lui. Stefano s’accroupit pour être à sa hauteur, prit ses mains noires dans les siennes. Un filet de morve stagnait sous son nez.

— Je te protégerai… Je vous protégerai tous, assura-t-il au gamin. Mais dis-moi ce qui vous effraie.

Des larmes coulaient sur les joues du garçonnet. Stefano le regarda dans les yeux.

— C’est qui ? Hein ? Qui te fait peur comme ça ?

Les autres guettaient sa réponse, apeurés.

— Daddy, lâcha-t-il entre deux sanglots. C’est Daddy qui a tué tout le monde…

— Oui ! relaya un autre gamin.

— Oui ! Il a tué tout le monde ! Avec ses hommes !

Les langues se déliaient dans la foulée du premier aveu.

— Ils ont tué Matis et la bande ? demanda Stefano. El Chuque aussi ?

— Oui ! Et le vieux curé !

Le cœur du projectionniste battit un peu plus vite.

— Qu’est-ce qui s’est passé ? souffla-t-il. Vous étiez présents ?

Toni acquiesça nerveusement.

— On était cachés. Mais les grands étaient là, avec Daddy. Le curé est arrivé alors que Daddy et ses hommes récupéraient l’argent de la drogue. Daddy a tué le prêtre, et après ils ont embarqué les grands. On n’osait pas bouger tellement on avait peur ! C’est après qu’on a retrouvé nos frères morts, dans un fossé…

— C’est pour ça que vous vous terrez dans ce trou, pour échapper à Daddy et ses hommes ?

— Oui… Oui.

Les plus petits avaient improvisé une cachette sous une plaque de tôle, de peur de finir dans le ventre des rats… Les gosses reprenaient des couleurs en dépit de leur frayeur.

— Qui est Daddy ? demanda Stefano.

— C’est le chef !

— Quel chef ?

— Le chef des carabiniers, dit Toni. C’est lui Daddy !

Stefano blêmit. Popper. L’homme qui avait massacré Patricio à coups de pierre.

* * *

Si la mort suspecte de quelques jeunes de banlieue n’avait jusqu’alors pas défrayé la chronique, les médias avaient fait leurs choux gras du meurtre du curé de La Victoria, figure historique du quartier.

Les adolescents retrouvés étouffés dans un fossé proche de la décharge n’avaient pas arrangé les choses. Éclatement des repères familiaux, délinquance, drogue, homicides, le commandant Domingo avait sermonné les carabiniers. La police chilienne ne badinait pas avec la criminalité et son supérieur avait mis la pression sur le capitaine Popper : il avait intérêt à étoffer son rapport, avec une piste sérieuse pour éradiquer les trafics, calmer la presse avide de sensations et les huiles qui lui demandaient des comptes. Bref, le chef des carabiniers avait pris un savon. Un moindre mal, se disait-il en gagnant sa voiture…

— Bon bowling, chéri ! lança Guadalupe avec son air de poisson rouge.

Sa femme lui faisait signe depuis le perron du pavillon, la tête déjà à son feuilleton télé… Alessandro Popper s’était marié vingt ans plus tôt avec elle, Guadalupe Delmonte, rencontrée un soir de beuverie avec ses futurs collègues, et il l’avait gardée à la maison puisque c’était sa place. Guadalupe était la sœur d’Oscar Delmonte, un élève-officier autrement plus brillant qui ferait carrière dans les douanes. Guadalupe, hanches larges et seins lourds, n’était pas une beauté mais elle avait du répondant au lit et un père haut gradé dans la police à l’heure de la Concertation : sorti bon dernier de l’école de police, Popper avait alors besoin d’un sérieux piston. S’il s’était vite lassé des hanches de jument de la fille, Delmonte père l’avait placé chez les carabiniers pour une carrière lente mais évolutive, sans savoir qu’il échouerait à La Victoria. « Ce quartier de merde. » Popper ne pouvait pas encadrer cette población , qui le lui rendait bien.

Il habitait un lotissement de l’autre côté du pont autoroutier qui délimitait la banlieue rebelle, après la décharge où cet imbécile d’El Chuque avait tenté de le blouser. Le carabinier avait quarante-neuf ans, une vingtaine d’hommes sous ses ordres, dont la moitié était aussi corruptible qu’une banque d’investissement. Alessandro Popper avait bien compris que l’époque était à l’enrichissement personnel, mais La Victoria lui bouchait la vue sur la montagne — celle du fric, que les entrepreneurs locaux et leurs caniches politicards ramassaient à la pelle. Jusqu’à ce barbecue de Noël dans la famille de sa femme… Oscar, son beau-frère, l’avait toujours considéré comme un raté congénital, au mieux avec une condescendance narquoise : sa proposition de collaborer à l’écoulement de la dope avait d’abord surpris Alessandro, puis il avait compris que c’était la chance de sa vie… Popper jouait tout dans cette affaire, son travail, sa retraite, son pavillon, Guadalupe et l’estime de son père qui l’avait pistonné.

Le policier ruminait ses pensées en atteignant sa voiture, une Peugeot achetée d’occasion qu’il changerait bientôt. Il vit alors le mot coincé sous l’essuie-glace. Un billet écrit à la main, truffé de fautes d’orthographe, qu’il déplia et lut à la lumière du réverbère.

« Je sui le frère de Matis. Voyon nous se soir à la décharge. Cé pour la drogue. »

Popper relut le mot, incrédule. D’où sortait ce morveux ? Et comment avait-il eu son adresse ? Il ne savait pas que l’éphémère successeur d’El Chuque à la tête de la bande avait un frère, mais ce dernier avait pu le suivre, ou repérer sa voiture quand il passait devant la décharge en rentrant du commissariat — le lotissement était à moins de deux kilomètres.

Matis avait-il dit à son frère qu’il était aussi « Daddy » ? El Chuque avait-il constitué un trésor de guerre, qui était passé de main en main ?

Le policier n’hésita pas longtemps : il avait une arme dans la boîte à gants de la Peugeot et il ne pouvait pas laisser un témoin pareil dans la nature…

La nuit tombait derrière le pare-brise. Même la lune était cachée par l’immeuble désaffecté. Popper s’engagea sur le chemin bouillasseux, les phares balayant les ombres au rythme des suspensions fatiguées. Il dépassa une sorte de mare verdâtre où baignait de l’huile de vidange, évita un nid-de-poule et se gara à hauteur du tas d’ordures.

Le carabinier coupa le contact de la Peugeot, attendit quelques secondes, scrutant les alentours. Quelques gouttes de pluie s’écrasèrent sur la vitre. Le frangin devait l’attendre plus loin, au squat de la bande de dealers. Popper vérifia son arme, la nicha dans la poche de son gros blouson de cuir, empoigna sa lampe torche et poussa la portière.

Le ciel, d’un violet presque crémeux, l’accompagna vers l’immeuble de béton. Il entendait de légers bruits autour de lui, comme des rats qui furetaient, frémit en songeant au cadavre d’El Chuque qui pourrissait sous une carcasse… Guidant ses pas à la lueur de la torche, Popper aperçut enfin une silhouette à l’abri de la pluie : un mioche en survêtement avec des chaussures trouées qui ressemblait à Matis, ou au souvenir qu’il en avait. Réfugié à l’entrée du bâtiment, le gamin semblait sur ses gardes. Popper garda la main dans la poche de son blouson, serrant la crosse de son Glock.

— C’est toi le frère de Matis ? lança-t-il en approchant.

Le petit brun grelottait sous son abri de béton, comme prêt à déguerpir.

— Oui, dit-il d’une voix à peine audible.

Le carabinier baissa sa lampe pour ne pas l’effrayer : encore quelques pas et il avait le morveux à portée de main. Dix ans à peine, une gueule noire comme sortie d’une mine.

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