Frédéric Dard - Un tueur

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Un tueur raconte à la première personne du singulier l'épopée sanglante d'un criminel sans envergure devenu tueur.
Un tueur élégant comme on n'en fait plus, ne succombant à rien si ce n'est au charme vénéneux des femmes et qui, les yeux voilés de rouge et la mort dans la peau, finit par attendrir sa proie à commencer par nous, lecteurs.
Kaput, c'est l'odyssée de ce tueur vers la pente fatale du crime.
C'est aussi une pièce majeure sur le chemin de Frédéric Dard vers la reconnaissance littéraire et populaire qui est la sienne aujourd'hui.
Qualifiés de « mémoires du désespoir » par son auteur à l'époque de leur publication dans les années 1950, les textes originaux des Kaput sont désormais réunis dans ce livre sous le titre
.

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Vous allez me dire qu’il fallait être gonflé à bloc. Je l’étais ! Pourtant, je dois avouer que l’aventure était moins imprudente qu’on ne pouvait le croire de prime abord. Primo cela faisait dix jours que j’avais disparu de France et la police estimait que je m’étais réfugié en Italie. Secundo je possédais une solide identité et j’avais considérablement modifié mon aspect. Tertio enfin, je comptais séjourner dans un endroit tranquille et me tenir peinard. Menton me paraissait un coin idéal à cause de sa proximité de la frontière…

Je suis parti de bon matin et, le soir, je franchissais la frontière française sans la moindre difficulté. Lorsque vous vous pointez quelque part au volant d’une Alfa Romeo, on ne vous cherche pas de patins. La richesse est le meilleur des laissez-passer. Mes fafs étaient en règle et les gapians n’ont même pas ouvert mes valoches.

Je me suis pointé à Menton comme un brave touriste qui regagne ses pénates. La ville me plaisait. C’est un bath coin de paradis plein de mimosas et de citronniers. Le ciel bleu, la mer couleur de lavande ; les collines ocres… Les petites rues qui sentent le safran… Je trouvais ça aussi bien que l’Italie et moins fatigant.

Le premier soir, je suis descendu dans un hôtel moyen. L’air de France m’exaltait. J’aimais renifler la bonne odeur de chez nous. Quelques jours loin de mon bled m’avaient tonifié mais il était temps que je rentre.

Le lendemain, je suis allé musarder dans le centre de la ville et je me suis arrêté devant une agence de location immobilière. De grands panneaux bleus promettaient des crèches de rêve à des prix raisonnables.

Je suis entré.

A l’intérieur de la cambuse il y avait un petit écriteau rédigé en « ronde » qui portait ce mot pompeux, ponctué d’une flèche :

BUREAU

J’ai frappé. Une voix minable m’a conseillé d’entrer. J’ai alors mis le pied dans un joyeux capharnaüm. La pièce était grande, tapissée d’un papezingue gris-jaune sur lequel se voyaient des traînées d’humidité. Des classeurs, un vieux burlingue, un bouddha rouge au rire sinistre et un vélo qui avait dû appartenir à Vercingétorix le meublaient.

Derrière le bureau se tenait un petit vieillard vêtu d’un léger costar de coutil gris et coiffé d’un canotier noir. Il louchait atrocement derrière d’épaisses lunettes aux charnières charpentées par du sparadrap.

Il avait un gros tarin pustuleux irrigué de vaisseaux bleus qui évoquait un morceau de carte réservée aux voies navigables.

Il zozotait, ce qui complétait agréablement son personnage.

— Vous désirez ?

— Mon médecin m’a ordonné de passer quelques mois sur la Côte et il me faudrait une petite maisonnette gentille avec un palmier devant la porte pour faire plus gai et la vue sur la sauce !

Il m’a souri.

— A vendre ou à louer ?

— A louer…

Il m’a regardé, évaluant mon standing à mon costar de flanelle. L’impression dut être favorable car il a soupiré comme si on lui arrachait trois mètres de tripes :

— J’ai ce qu’il vous faut… Quatre pièces, salle de bains, au-dessus de la ville. Cette maison est à louer pour quatre mois au prix forfaitaire de deux cent mille francs… Voulez-vous que nous y jetions un coup d’œil ?

— D’accord…

Dehors, ma tire que j’avais fait briquer avant de sortir de l’hôtel jetait des feux sensas. Elle en a mis plein les carreaux au père la dorure.

Il a regretté de m’avoir proposé la bicoque à ce prix.

— C’est donné, a-t-il balbutié en prenant place sur la banquette de cuir. Enfin, la saison est avancée, si nous étions en mai vous auriez payé le double…

La cabane était gentille tout plein. Peinte en bleu lessive avec un toit ocre… Elle était rustique mais confortable et elle m’a plu tout de suite.

— Bon, ai-je fait, emballez-moi cette marchandise…

Nous sommes retournés à son invraisemblable bureau et là il m’a donné le papier de location contre un chèque. J’étais pour quatre mois locataire de la chouette petite crèche sur la colline. En sortant de l’agence j’avais des ailes. Cette fois je m’organisais bien, sans fausse note. Planqué dans cette encoignure de France sous un faux blaze je pouvais me la couler douce et laisser oublier définitivement le gars Kaput et ses exploits.

J’ai demandé à un agent s’il existait à Menton une succursale de la Société Générale. Il m’a désigné le coin. C’était bath de pouvoir se tuyauter auprès des matuches. Je me sentais devenir honnête et même bourgeois dans ma nouvelle peau. »

A la banque j’ai monté un turbin-maison. J’avais quitté Paris pour quelques mois ; je devais louer une maison à Menton et j’entendais faire virer mon grisbi à l’agence de cette ville.

Je brandissais mon bulletin de location avec la fierté puérile d’un mouflet à qui on a acheté un clairon. J’avais une adresse ; une vraie ! Ça faisait des années que ça ne m’était pas arrivé.

Les employés étaient charmants, d’autant plus qu’ils paraissaient ne pas avoir grand-chose à faire.

Ça s’est arrangé aux petits oignons, on m’a ouvert un compte et j’ai mis, en dépôt, un chèque de dix briques deux. D’ici quelques jours l’artiche du Robert Rapin serait à pied d’œuvre et je pourrais me goinfrer comme un cochon… A moi la belle vie. Pas d’excentricités, non ! Mais une petite existence pépère à base de pastis, de fins gueuletons et, sans doute, de souris pas trop dures à culbuter…

Je me suis acheté des provisions, des bouquins, des journaux français et italoches et je suis retourné à ma cambuse. Il faisait un temps somptueux. Le ciel était vide de nuages mais plein d’une ardente lumière… On voyait la mer presque jusqu’à Alger. La nature sentait bon et un citronnier poussait devant la porte. Il y avait un garage où remiser l’Alfa et un bout de jardin où poussaient des plantes grasses.

C’était tellement bon, tout ça, que j’en avais les larmes aux yeux. Je reniais mes années de truandage, mes mains rouges et tout le raisin qui souillait mon pédigrée. Je me voulais neuf. C’était comme si tout recommençait… J’étais un nouvel homme, surgi des limbes sanglants de mon passé. Maintenant ça allait changer, sans devenir honnête — à l’impossible nul n’est tenu — je saurais bien m’organiser pour gagner mon steak quotidien avec mon cerveau et non pas avec un pétard, car les pétards font trop de bruit.

J’ai fait la dînette, tout seul, en regardant la mer. La réverbération me faisait mal aux châsses. Faudrait que je m’achète des verres teintés ; du reste ça compléterait mon personnage…

Une pièce me plaisait beaucoup : le living. Il était meublé façon Lévitan rustique, mais c’était gentil néanmoins, peut-être à cause de la cretonne et des chaises de paille.

Après le repas j’ai fait un brin de sieste sur le divan. Des postes de radio du voisinage moulaient de la romance dans l’air ensoleillé.

J’ai dormi avec, à portée de lucidité, un obscur sentiment de paix et de reconnaissance.

CHAPITRE V

Pendant deux jours pleins j’ai mené cette vie larvaire. Je me faisais l’effet d’un ver à soie dans son cocon. Je me transformais en silence. Ma joie c’était de bouffer et de dormir. Je ne sortais que pour aller acheter des journaux et des pipes. Le troisième jour qui a suivi mon arrivée j’ai lu sur la Stampa qu’on avait enfin retrouvé le cadavre de Robert sur la grève. Le crime occupait deux colonnes. Je n’ai pas pigé tout l’article mais en gros j’ai compris que je n’avais rien à craindre. Le journaliste disait que ce devait être un coup des Siciliens et que la défiguration infligée au cadavre pour en rendre l’identification impossible laissait penser que la victime était un chef de gang quelconque. Ce côté règlement de comptes me bottait. Cette fois je pouvais réinstaller dans ma nouvelle identité. J’étais tranquille : personne ne viendrait me la réclamer avant un an et un jour !

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