Frédéric Dard - Un tueur

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Un tueur raconte à la première personne du singulier l'épopée sanglante d'un criminel sans envergure devenu tueur.
Un tueur élégant comme on n'en fait plus, ne succombant à rien si ce n'est au charme vénéneux des femmes et qui, les yeux voilés de rouge et la mort dans la peau, finit par attendrir sa proie à commencer par nous, lecteurs.
Kaput, c'est l'odyssée de ce tueur vers la pente fatale du crime.
C'est aussi une pièce majeure sur le chemin de Frédéric Dard vers la reconnaissance littéraire et populaire qui est la sienne aujourd'hui.
Qualifiés de « mémoires du désespoir » par son auteur à l'époque de leur publication dans les années 1950, les textes originaux des Kaput sont désormais réunis dans ce livre sous le titre
.

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Alors, je lui ai montré mon brave revolver et il a fermé sa gueule, comme les copains.

CHAPITRE XVI

Pendant une seconde je me suis trouvé le maître absolu de la situation. Ç’a été curieux comme impression. Je suppose qu’un orateur doit ressentir ce que j’ai ressenti lorsqu’un grand silence s’établit sitôt qu’il ouvre la bouche.

Les gens étaient médusés. Je les avais branchés sur un accident et mon numéro, d’un seul coup, tournait au film extranoir. Ils ne comprenaient pas bien. L’agent louchait. Il a senti enfin qu’il était le partenaire obligatoire de mon personnage et il a porté la main à son étui. J’ai tiré… La balle l’a chopé à l’épaule… Il s’est immobilisé avec une petite grimace, tandis que les assistants se faisaient courageusement la paire. Au fond, ce qui fait notre audace, c’est la couardise des gens. Je me suis rué en direction d’une porte cochère. Il me semblait que j’avais l’univers entier à mes trousses. Je suis passé devant une vieille concierge et j’ai traversé une cour d’immeuble encombrée de tonneaux vides… J’ai levé la tête et j’ai vu quatre falaises de ciment gris tout autour de moi, terriblement hostiles, qui m’emprisonnaient… C’était la fin… Que pouvais-je encore tenter ? Il ne restait plus qu’une seule dragée dans le chargeur…

Des gens radinaient à toute pompe… Je percevais, venant de la rue, des coups de sifflet, des cris, des appels…

Je me serais battu ! Venir s’empiéger dans cette cour, comme un rat ! Mon corps était brûlant et les images s’étiraient dans ma vue comme dans un miroir déformant… Ce que je souffrais ! Ah, misère… misère de l’homme…

J’ai avisé, dans un angle de la cour, une petite porte basse et je m’y suis précipité. Les tonneaux me l’avaient cachée au premier abord… J’ai essayé de l’ouvrir, mais elle était fermée à clé. J’ai pris du recul avant de foncer, l’épaule en avant. Le choc m’a disloqué la carcasse. J’ai été brusquement une espèce de foyer douloureux, et des myriades d’étincelles rouges ont tournoyé dans mes yeux. Mais le coup de boutoir avait ouvert la porte… Je suis entré. Une odeur fade de sang répandu m’a noué la gorge… Je venais de pénétrer dans le laboratoire d’un boucher… C’était là que le gars devait saigner les petites pièces… De grandes taches brunes souillaient les murs. Il y avait des crochets un peu partout, des billots, des couteaux luisants… Un vrai cauchemar… Une autre lourde donnait sur la boucherie… Je l’ai poussée et elle s’est ouverte…

Je suis entré dans une arrière-boutique sombre. J’ai refermé la porte, et poussé le verrou qui se trouvait sur l’autre face.

Personne dans le magasin dont la grille de fer était baissée. Ce dimanche-là, les louchébems avaient mis la clé sous le paillasson et s’en étaient allés respirer la bonne odeur de la cambrousse pour se changer de la viande morte…

Je me suis arrêté, le front contre un mur carrelé de faïence blanche.

— Et maintenant, Kaput ?

J’ai repris ma respiration…

— Et maintenant ?…

* * *

Mes yeux se sont promenés sur le magasin vide. Par-delà la grille, je voyais la foule s’amasser devant la maison, les flics radiner à plein chapeau… Tous regardaient l’entrée de l’immeuble. Ils ignoraient encore que je me trouvais dans la boucherie, mais ils allaient l’apprendre bientôt et leurs sales visages excités se tourneraient instantanément vers moi…

— T’es dans une boucherie, Kaput… Tu viens finir dans l’odeur du sang et le miroitement des couteaux bien affûtés… Quelle ironie du sort…

Quelle voix basse et chuchotante me parle donc ainsi ? Je regarde autour de moi : personne… Je suis seul parmi les étals de marbre blanc, les hideux crochets, les fusils d’aiguisage… Seul dans cette odeur de sang et de mort bien propre.

Des coups martèlent la porte que je viens de fermer… Une grosse voix hurle :

— Il est là !

La porte vibre comme une peau de tambour… La voix se tait et une rumeur basse la remplace.

J’arrache mon front brûlant à la froideur du mur…

« Kaput, tu dois faire quelque chose ENCORE ! Tout n’est pas fini. Tant qu’il subsistera en toi une parcelle de vie, tu devras lutter. C’est ton lot. Tu es un loup qu’on a toujours voulu abattre. Kaput ! Tu entends ? »

Je m’approche de la caisse du magasin. J’ouvre le tiroir, non pour y chercher de l’argent, je me fous du fric maintenant. Ce sale fric qui a fait de moi ce que je suis ! Et puis, d’abord, les bouchers ne laissent pas d’argent dans leur tiroir-caisse quand ils s’en vont… Mais un tiroir de boucher ne contient pas que du pognon, il recèle souvent un revolver… Surtout à une période où le monde fourmille de crapules.

Mais celui-là ne contient rien de tel… Un crayon, un bloc-notes, des pièces de monnaie…

Je m’éloigne… Les coups s’amplifient contre la porte. Heureusement que celle-ci est costaude et que le verrou est de forte dimension…

Je vais prendre un énorme billot dans la boucherie et je le traîne contre le panneau… Si, avec cette cale monumentale, la porte cède, c’est que les autres auront amené un bulldozer. Je sens une gigantesque vague qui m’arrive en pleine figure… Je ferme les yeux… C’est violent et chaud, et terriblement fort…

Lorsque je rouvre les carreaux, je me trouve par terre… J’ai dû avoir une brève syncope… C’est cette saloperie de blessure qui m’aura… Peut-être que la gangrène s’est collée dans ma plaie… Est-ce une illusion ? Mais il me semble que je pue terriblement… Evidemment, voilà bientôt deux jours que mon pansement n’a pas été refait !

Cette syncope m’a débarrassé de la brume qui flottait dans ma pauvre tête. Je me redresse et traverse la boucherie… Une porte, de l’autre côté, donne sur les appartements du tueur de bœufs…

Je ricane en songeant qu’en somme je finis chez un confrère, car moi aussi je suis un boucher. Mais, au lieu de buter des bêtes, je bousille des gens…

Un petit escalier de bois… Je l’escalade au prix de mille morts. Chaque fois que je bouge ma jambe gauche, j’ai l’impression qu’on me défonce le flanc. Enfin, je parviens au premier… Pourquoi fuir ainsi puisque, maintenant, il n’y a plus d’espoir ? Pourquoi reculer devant l’arme qui me vise, puisque je suis prisonnier du piège…

Je perçois toujours la grosse rumeur bourbeuse du dehors Il y a des flics dans l’immeuble, en bas, au-dessus, devant, derrière, partout… Ça siffle, ça s’interpelle… Des ordres… Les couinements acides des cars de Police-Secours… Des galopades dans l’escalier.

Je pousse une porte : c’est la salle à manger des bouchers… Les meubles rococo brillent dans une douce pénombre. Il y a des chemins de table brodés, des cache-pots de cuivre, des statuettes en plâtre colorié…

Sur une petite table roulante se trouve une bouteille de rhum. Le rhum du condamné à mort, Kaput ! Sers-toi, gars. C’est ta tournée ?

J’arrache le bouchon avec les dents et je me colle le goulot sous le pif… A longs traits goulus je biberonne. Ça me brûle mais ça me remue les tripes. C’est de la force qui ruisselle en moi… Une force illusoire, que je connais bien et qui feutre les douloureuses réalités.

Je cours dans une autre pièce… Vite, Kaput, la table de nuit ! Cette fois, le tiroir contient le pistolet dont je rêvais, c’est un petit 6,35 de modèle courant. J’ouvre la culasse, il y a un chargeur plein… J’assure la crosse striée dans ma main. C’est bon de sentir ça à sa disposition ; réconfortant.

Je cavale à la porte donnant sur le palier du premier, mais j’entends gronder la masse des flics derrière et je bats en retraite.

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