Frédéric Dard - Mausolée pour une garce

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Mausolée pour une garce: краткое содержание, описание и аннотация

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Avec ce livre, Frédéric Dard va plus loin dans le chemin tortueux des âmes. Tout en nous captivant par une action aux incessants rebondissements, nous sentons qu’il nous conduit infailliblement là où il veut, c’est-à-dire à une plus large compréhension de l’humanité.
MAUSOLÉE POUR UNE GARCE dresse un personnage de femme extraordinaire, vénéneux, fascinant, superbe.
Un livre que vous lirez rapidement, peut-être ? Mais que vous mettrez beaucoup de temps à oublier !

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— Tout à l’heure, tu espérais me posséder en me jouant ta grande scène de la mère effondrée, n’est-ce pas ? Eh bien, tu vois : tu as gagné !

— J’étais vraiment effondrée, murmura-t-elle.

— Et maintenant ?

— Maintenant, c’est autre chose… Je ne sais plus… Je suis bien… Et puis, je suis comme fière de moi, il n’y a pourtant pas de quoi. Tu comprends ça, toi ?

— Très bien, fit Lucien… Moi aussi, je suis fier de moi. Ç’a été pénible d’arriver à comprendre que tu es la seule personne en compagnie de laquelle il m’est peut-être encore possible de vivre.

— Dois-je en conclure que je suis la seule que tu aies aimée ?

— La seule, chuchota le Notaire… La seule, malgré tes tromperies, tes mensonges et tes crimes… C’est une espèce de fatalité qui me lie à toi. Il me semble que mon amour t’absout…

Ils étaient comme abandonnés dans la petite chambre inemployée qui sentait un peu le renfermé.

— Je ne venais presque jamais dans cette pièce, dit Agnès, et je découvre brusquement que c’est la plus agréable de l’appartement.

Lucien sursauta et la saisit par les épaules pour essayer de la regarder jusqu’à l’âme. Autrefois, il avait souvent de ces élans-là. Seulement, par la suite, il avait appris combien ils étaient illusoires. On ne distinguait jamais la vérité dans les yeux magnifiques d’Agnès.

— Vois-tu, Lucien. Je vais te dire quelque chose que tu prendras sans doute pour un nouveau mensonge…

— Il y a de bons mensonges, balbutia Lucien en caressant le fin duvet d’or qui brillait à la nuque de son ancienne femme.

— Je pense que je t’aime sans doute aussi, à ma façon… Je suis une garce ; et je suis même bien pire que ça. Mais ce que j’éprouve pour toi, comment te dire…

— Ne le dis pas, coupa-t-il, très vite. Ne dis plus rien. Il ne faut jamais parler quand on peut se passer des mots.

Elle approcha son visage jusqu’à ce que leurs nez s’effleurent. Leurs yeux démesurés leur donnaient une sorte de vertige, comme la vue de certains panoramas infinis.

— Tu n’as pas peur ? demanda-t-elle.

— De toi ?

— Songe que tu vas vivre auprès d’une femme qui a voulu ta mort à plusieurs reprises.

Valmy sourit.

— J’y ai songé, Agnès…

— Alors ?

— Alors, non ! Je n’ai pas peur. Une fois j’ai vu un pseudo-fakir couché dans une cage de verre avec des reptiles venimeux. Je l’ai beaucoup étudié : il n’avait vraiment pas peur.

« Moi aussi, je veux m’enfermer avec un serpent dans une cage de verre. Je regarderai passer le monde dans la rue. Je déteste les gens, mais j’aime les hommes… Quand je les vois défiler, je cherche à savoir s’ils se rendent compte où ils vont…

« Pendant que je regarderai, le serpent enroulera ses anneaux autour de moi, pour me caresser ou pour me mordre ! »

— Il ne te mordra jamais plus ! dit-elle en éclatant en sanglots. Jamais plus. Lucien ! Jamais plus !

Le Notaire la reçut contre lui, noua ses bras dans le dos d’Agnès et se mit à contempler les arabesques du plafond. Il crut distinguer dans le motif les serres grandes ouvertes d’un rapace. Oui, cela faisait comme à l’hôpital… C’était un cauchemar infini et délicieux… Car tous les cauchemars ne font pas peur.

— Si le serpent me mord, rêvassa Lucien, il est si malin que personne n’en saura rien, pas même moi. Il faut bien que Paris ait encore ses mystères.

72

Jeanne resta longtemps adossée à la porte.

Elle considérait mornement son appartement vide et silencieux, cherchant des présences incertaines dans ces pièces d’un autre âge… Elle savait qu’elle allait y vieillir doucement, à l’écart des hommes. De ces hommes qui, par un étrange maléfice, n’arrivaient pas — quoi qu’elle fasse — à s’attacher à elle.

Elle deviendrait une femme mûre… Elle connaîtrait peut-être d’autres étreintes sans lendemain ; mais toujours, il lui faudrait rentrer, le soir, dans ce grand logement bien ciré et elle finirait par ressembler à ces meubles surannés, à ces tentures passées, à ces bibelots sentant le vieux…

Que ferait-elle de ce besoin d’amour qui la poignait si sauvagement ? Que ferait-elle de sa jeunesse déjà flétrie ?

Elle étouffait. La vie lui faisait mal…

Elle gagna sa chambre du même pas tranquille « d’avant ». Instinctivement, elle venait de reprendre son pas furtif et feutré d’infirmière. Lorsqu’elle rentrait chez elle, jadis, elle continuait à se déplacer sans bruit dans le grand logis, comme si elle risquait de troubler le sommeil de quelqu’un… Un sommeil délicat, un sommeil inestimable de malade…

Aujourd’hui, c’était, non pas un sommeil, mais son engourdissement affectif qu’elle essayait de ne pas importuner. C’était elle-même qu’elle veillait, ou plutôt son chagrin. De ces quelques semaines de bonheur, il ne lui restait que cela : cette peine infinie, dont elle n’arrivait pas à mesurer l’ampleur. C’était comme un enfant né de ses amours avec Hervé.

Jeanne pénétra dans la chambre. L’odeur de Lucien y flottait encore. Il lui était resté de sa vie miséreuse comme un relent de hardes dont les bains les plus parfumés ne pouvaient le débarrasser.

Elle s’était montrée injuste avec lui. Mais elle avait eu besoin d’être méchante. Elle avait vaguement espéré que de cette injustice naîtrait pour elle un apaisement quelconque. Elle s’apercevait qu’il n’en était rien et la honte de cet éclat s’ajoutait à sa souffrance.

Pauvre Lucien ! Elle revoyait son beau visage humilié. Il y avait dans toute sa personne comme un magnifique renoncement. Il lui faisait penser à ces clowns tristes et sentimentaux qui font rire les autres en recevant des gifles.

Jeanne ouvrit le tiroir de sa commode ancienne et prit un tube de gardénal. Elle le secoua comme un hochet et, au bruit, estima qu’il contenait plusieurs comprimés. Elle le vida dans sa main et considéra les pastilles blanches, minuscules, détentrices de l’oubli dont elle avait besoin… Elle avait un peu honte. C’était si banal … C’était si puéril… Et si inutile surtout ! Car sa mort ne changerait rien dans le déroulement du destin des autres.

Rien !

Jeanne glissa les comprimés dans sa bouche. Ils avaient un goût fade. Un effort, un verre d’eau… et elle aurait en elle cette semence de mort. Jeanne essaya de réaliser sa mort. Elle avait fermé les yeux à tant de cadavres qu’elle savait que ce serait simple. Mais mourir, c’était abdiquer. Mourir pourquoi, au juste ? Pour calmer son orgueil à vif ? Mourir pour ne plus évoquer l’irrésistible sourire d’un grand gosse blond ?

Elle recracha les comprimés par terre et les écrasa un à un du bout du pied, comme pour ne plus être tentée de les reprendre. Quand ils furent réduits en poudre, elle foula les menus monticules blancs pour les disperser dans les poils du tapis.

Elle se sentit alors soulagée. Il lui parut qu’elle venait d’échapper à un grand danger et elle était un peu surprise d’avoir réussi à le maîtriser.

Elle se rendit à la fenêtre qu’elle ouvrit largement. La rue ressemblait à une faille baignée de lumière dans la densité des maisons… Elle n’était pas entièrement vide, une rue de Paris ne l’est jamais vraiment, jamais longtemps, en tout cas… Parfois une ombre débouchait d’un croisement et se précisait à une lumière d’un lampadaire… C’était un ouvrier qui revenait de l’équipe de nuit, ou bien deux gardiens de la paix dont les voix tranquilles montaient jusqu’à elle… Jeanne se dit qu’à un certain moment ce serait Hervé. Elle exigea du sort que le jeune homme apparût. Elle avait été folle de désespérer ainsi. Il n’avait eu qu’un moment de faiblesse avec cette fille. Sans doute son rôle de chien de Terre-Neuve avait-il tourné la tête à ce grand romanesque. Mais il ne pouvait pas ne pas se reprendre ! Il allait repenser à Jeanne, sentir qu’elle le guettait, capter enfin ce pathétique message qu’elle lui lançait à travers l’immensité de Paris endormi… Et Hervé reviendrait. Sa silhouette dégagée tournerait le coin du boulevard Richard-Lenoir, ses cheveux blonds arracheraient un éclat à la lumière de la grosse lampe bombée épinglée à la dernière maison de la rue comme un énorme ver luisant.

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