Karine Giébel - Terminus Elicius

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Toujours le même trajet. Istres-Marseille. Marseille-Istres. Sa mère, son travail. La vie de Jeanne est en transit. Elle la contemple en passager. Une lettre suffira à faire dérailler ce train-train morose : « Vous êtes si belle, Jeanne. » Glissée entre deux banquettes, elle l’attendait. Une déclaration. D’amour. De guerre. Car l’homme de ses rêves est un monstre, un tueur sans pitié. Elle sera sa confidente, son épaule. Il sera son âme sœur, son dilemme. Le terminus de ses cauchemars…
Cet ouvrage a reçu le Prix SNCF Marseillais du Polar

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Elle ferma les yeux sur la réverbération du soleil qui lui brûlait les yeux.

En elle aussi, sommeillait une sorte de monstre. Se sentir proche de lui, presque malgré elle. Se sentir aimée. Elle était la lumière et le repère de quelqu’un. D’un petit garçon naïf, tendre et rêveur.

Mais elle savait que le combat qu’elle avait engagé contre elle-même était loin d’être gagné. Que la souffrance l’attendait. De toute façon, elle souffrait depuis longtemps. Presque sans s’en rendre compte. Un peu comme on respire. Alors, elle se laissa bercer par les mots, ne retenant que les plus beaux, oubliant la laideur des autres. Bercer par le ronronnement rassurant et les images familières qui l’entouraient…

Le train entra dans un tunnel. Elle n’était pas près d’en sortir.

Chapitre sept

Dimanche 24 mai.

Une journée perdue. Perdue dans d’étranges songes, Jeanne écoutait les trains en partance. Allongée sur son lit, les yeux ouverts sur le plafond blanc et cloqué. Elle entendait la télévision dans le salon ; elle imaginait sa mère assise devant. Elle entendait les rires des enfants dans le jardin d’à côté ; elle imaginait leurs jeux. Aurait-elle des enfants, un jour ? Drôle d’idée. Pour avoir des enfants, il faut d’abord un père. Et pour trouver un père, il faut rencontrer un homme. Aucun homme ne me regarde. A part Elicius. Et voilà, encore lui…

Elle avait relu toutes les lettres ; elle les connaissait par cœur. Elle aurait pu les réciter les yeux fermés. Les yeux fermés, son univers était moins laid. Elle n’avait pas beaucoup dormi, ces derniers temps. Elle était fatiguée.

Se laisser faire, se laisser emporter vers ses rêves même s’ils risquent de devenir cauchemars… Engourdie par la chaleur de cette fin d’après-midi, tout devint flou.

Je suis dans le train, il fait presque nuit. Je lis le dernier courrier d’Elicius. Je sens quelqu’un qui s’approche, une présence familière ; un parfum. Je lève les yeux. Il est là, devant moi. Il me sourit. Son si joli sourire. Ses yeux, clairs, rieurs. Son visage doux et délicat. Michel. Il n’est jamais parti, il ne m’a jamais abandonnée. C’était juste un mauvais rêve. Il s’assoit à côté de moi, prend ma main dans la sienne. J’entends même sa voix. Je souris, moi aussi. Je suis tellement heureuse. D’un seul coup, le malheur s’efface.

Mais, déjà, il se lève. Son regard s’est voilé. Il est triste. Il s’éloigne. Non ! Ne pars pas ! Ne me laisse pas ! Non !

Jeanne rouvrit les yeux. La respiration saccadée, les poings fermés, les muscles tétanisés. D’un bond, elle se remit debout. D’abord, ouvrir la fenêtre, inspirer un peu d’air frais. Un peu de réalité.

Il partait si souvent. Presque chaque nuit…

Elle revint s’asseoir derrière son bureau et fixa longuement le deuxième tiroir. Celui qui contenait les photos, tout ce qui lui restait de Michel. Un album complet, tout ce qu’elle avait pu réunir après son départ. Ces souvenirs, elle ne les exhumait presque jamais. Il ne valait mieux pas. Elle hésita encore…

Soudain, elle prit la clef dans son pot à crayons. Un petit album avec un paysage des îles en couverture. Plage de sable blanc, mer turquoise, cocotiers… Lointain, anonyme, sans intérêt. Il était posé devant elle, il attendait qu’elle se décide… Ne l’ouvre pas, Jeanne ! Ne fais pas ça ! Je t’en supplie… J’ai tellement envie de le voir ! Son visage est déformé, j’ai besoin de le revoir… Non, Jeanne ! Tu vas te faire du mal… Sa main, tremblante, souleva la couverture.

Première photo. Tous les deux, l’un contre l’autre. Ils souriaient. Ils ne savaient pas encore. La cruauté, ils ne la connaissaient pas encore. Deuxième photo, il était seul. Un peu rêveur, un peu perdu. Un peu absent, déjà. Et les images se mirent à défiler plus vite. À se mélanger. Le visage se reformait. Comme s’il était là, dans cette chambre. Retour en arrière. J’aurais pas dû regarder ces photos. J’aurais pas dû…

Jeanne était debout, dos au mur. Son esprit se heurtait aux parois étanches de la pièce, comme un animal piégé, affolé. Des monstres, partout autour d’elle. Et cette douleur, au creux du ventre. Elle ne pouvait ni pleurer ni crier. Elle se mordait les lèvres. Jusqu’au sang. Elle enfonçait ses ongles dans sa chair. Elle aurait voulu hurler sa souffrance mais elle ne pouvait pas. Bloquée au fond d’elle depuis longtemps, elle avait remplacé le sang dans ses veines, se nourrissait de ses entrailles. Elle avait pris toute la place dans son crâne…

Calme-toi, Jeanne ! Supplia la voix. Trop tard. Terrorisée, Jeanne. Dos au mur et face au mur. D’autres images, maintenant. Celles qu’il faut bannir. Celles qui tordent les tripes, qui font vomir. Le goût du sang dans la bouche, la brûlure dans les veines… Et cette putain de télé !

Jeanne traversa la chambre en courant, se précipita vers la salle de bains. La pharmacie, avec ses dizaines de tubes, de boîtes. C’est le tube vert. Le vert. Mais où il est, ce putain de tube ? Elle vidait l’armoire blanche, à la recherche du seul médicament capable de l’arrêter. Elle jetait tout par terre, faisait le tri. Le tube vert, enfin ! Elle mit un comprimé dans sa bouche, se pencha vers le robinet. Voilà, je l’ai avalé. Ça va aller, maintenant. Il va faire effet, il suffit de tenir jusque-là…

Elle releva la tête face au miroir. Son visage, méconnaissable ; et, juste derrière, celui de sa mère.

— Jeanne ? Qu’est-ce que tu as ? Tu saignes !

Oui, je saigne. De l’intérieur.

— Va-t’en ! Fous-moi la paix !

— Jeanne ! Tu as encore pris ces saloperies ?

— Va-t’en, merde !

Dernier avertissement. Jacqueline aurait dû le savoir, depuis le temps. Elle aurait dû prendre la fuite, se terrer dans un coin de la maison. Mais, au lieu de ça, elle s’approcha, inconsciente du danger. Elle essaya de prendre le tube vert dans la main de sa fille. Inconsciente.

Jeanne se dégagea violemment, envoyant sa mère valdinguer contre la porte. Des cris, des hurlements atroces. Jacqueline s’était recroquevillée par terre et regardait, effarée, sa fille, cette étrangère. Cet oiseau noir qui se tapait dans les murs, qui cherchait la sortie.

— Arrête, Jeanne ! s’écria Jacqueline en pleurant.

Elle pouvait encore pleurer tandis que Jeanne ne pouvait que hurler. Et se taper la tête contre les murs. Donner des coups de poing, des coups de pied dans les murs. Se faire mal pour oublier à quel point elle avait mal. Jusqu’à ce qu’elle s’écroule enfin…

Le médicament du tube vert avait fait son chemin. Sectionné ses nerfs. Elle n’était plus qu’une poupée de chiffon, le visage hagard, les mains sanglantes, le front ouvert. La douleur survivait encore dans ses yeux. Le reste était mort.

Alors sa mère put s’approcher. La soulever de terre, la conduire jusqu’au lit. De légers tremblements agitaient ce corps, le sang coulait lentement. Rouge vif sur une peau claire. Pourquoi ne fermait-elle pas les yeux ? Pourquoi refusait-elle de céder ?

Jacqueline ouvrit la fenêtre et tira les volets. En passant devant le bureau, elle vit l’album, devina le visage de Michel dans la pénombre.

C’était lui, le coupable.

— Je vais les jeter, ces photos ! dit-elle avec rage.

Jeanne tourna la tête vers elle et trouva encore la force de parler.

— Si tu fais ça, je te tue…

Lundi 25 mai.

Le commissariat ressemblait à une fourmilière. Et le capitaine Esposito avait envie de mettre un bon coup de pied dedans. 9 heures du matin, mal rasé, les yeux gonflés et cernés. Serrer quelques mains, feindre quelques sourires. Putain, qu’est-ce que j’ai mal à la tête ! Écouter un agent lui raconter sa nuit au poste. Sans intérêt. Putain ! Les cuites, c’est plus de mon âge !

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