Adrien Goetz - Une petite légende dorée

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Pendant la semaine où s’écroule le bloc de l’Est, Carlo, jeune dandy américain, espion et diplomate, parcourt l’Europe.
Ce qui le conduit à Lugano, à Budapest, à Prague et enfin à Sienne, le matin du Palio, doit rester secret. Il n’en parlera ni à Marge avec qui il vit, ni à Irène, lancée à sa poursuite. Il ose à peine se l’avouer : c’est l’amour de l’art, un coup de foudre, la découverte d’un artiste siennois oublié dont il a vu une œuvre par hasard à la National Gallery de Washington.
Le « Maître de l’Observance », peintre énigmatique de la Renaissance, commence à le hanter et transforme sa futile existence en une petite légende dorée.
Adrien Goetz fait de la peinture sa trame romanesque. Il entraîne le lecteur dans une troublante enquête à travers musées et collections privées. Un nouvel hymne à l’Italie par l’auteur de
(Prix des Deux Magots, Prix Roger Nimier).

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Carlo ne l’écoutait plus vraiment. Il se laissait bercer par cette voix qui racontait des histoires. Il regardait le paysage.

« Dites-moi, je connais votre pays mieux que vous, on dirait. Oh, je ne la critique pas cette collection de Pasadena, on y note un effort de goût plutôt louable, mais ce n’est pas cela, comment vous dire, il y a toujours le détail qui ne va pas : pas tellement les Bourgeois de Calais dans le jardin à la japonaise à côté de la route, on s’y ferait je crois. Par exemple, cet homme possède un superbe Gauguin. Eh bien, vous ne me croiriez pas, il se trouve que ce tableau a servi de modèle à un timbre des postes françaises, et en dessous du tableau, il y a une petite vitrine pour le timbre, sur une “enveloppe premier jour”, parce que cela vaut un peu plus cher, j’imagine. Croyez-moi, quand on a vu cela, il faut faire un bref effort d’abstraction pour admirer le Gauguin. Certains de vos compatriotes sont de grands enfants à nos yeux. C’est qu’il y en a, des Américains originaux, plus que tous les Anglais du club de Philéas Fogg. Tenez, le duc d’Aumale, il aurait mérité d’être américain. Ne dit-on pas d’ailleurs que son père, quand il était duc de Chartres, chassé de France par la Révolution, lui avait donné des demi-frères peaux-rouges lors de son séjour chez vous ? Le charme des naturelles, c’était la mode. Tocqueville, il le raconta à son meilleur ami Gustave de Beaumont, trouvait qu’elles ressemblaient bien peu à l’Atala de son bon oncle Chateaubriand. C’était pour cela qu’il s’était embarqué, la rencontre avec les naturelles aux environs de la cataracte de Niagara : il décrit son désappointement devant les premières indigènes qu’il rencontra, vieilles, édentées, les seins en gants de toilette. Il décida de se consacrer tout entier à l’écriture de La Démocratie en Amérique. Je n’ai connu qu’un Indien, très original, le seul je crois bien à avoir fait fortune, il se faisait passer pour un émir d’Arabie, mais cela ne trompait personne. Il était allé jusqu’à apprivoiser des dromadaires qu’il laissait batifoler partout dans sa villa de Newport, comme le petit Louis XIII, dans son palais du Louvre, avec le chameau donné par monsieur de Nevers dans la galerie du bord de l’eau.

— J’ai déjà entendu cette histoire. Vous vous souvenez de son nom ?

— Oh, il se faisait appeler je crois Al quelque chose. Il se nommait plutôt Papagenou ou un borborygme de ce genre, sans doute d’origine grecque ou chypriote. Un Peau-Rouge criard tacitement reconnu, pris pour cible puis adopté par un armateur. On ne l’invente pas.

— Vous croyez qu’il vit encore ?

— Là vous m’en demandez trop. Je me souviens fort bien d’un dîner où, ivre mort, il parlait de ses bâtards ; il se souvenait d’avoir abandonné au moins sept filles. Il a sûrement une postérité aussi nombreuse que Louis-Philippe roi des Français. Mais j’en reviens à nos Sassetta. C’est assez difficile de les voir tous, ils sont dans des endroits parfois extravagants. Sans être aussi systématique que vous, j’étais heureux d’en rencontrer à l’époque où je voyageais. Or, voici qu’un jour un historien inspiré décréta que Sassetta n’était pas tout à fait Sassetta ; certaines œuvres, proches de sa manière, semblèrent, du jour au lendemain, ne pas lui appartenir. Elles étaient plutôt d’un de ses élèves, très proche de lui. Le seul “disciple de Sassetta” que l’on avait cru déterminer jusqu’alors, c’était Sano di Pietro. L’identifier avec le Maître de l’Observance aurait été trop simple.

Ce qui n’empêcha pas, à l’inverse, de ranger sous l’étiquette Maestro dell’Osservanza certains Sano di Pietro un peu “marginaux”. On arrive ainsi à une liste de tableaux, rejetés, groupés arbitrairement sous la “signature” d’un maître mystérieux. Tout est affaire d’appréciation. Pour moi, Sassetta, Sano di Pietro, Giovanni di Paolo, tous peintres de Sienne, ont eu chacun des disciples, tous se connaissaient, travaillaient ensemble, mais rien qui justifie qu’on invente un peintre précis qui aurait une œuvre à lui. C’est plutôt une production collective. Je conçois bien qu’un tel jugement, de bon sens, puisse jeter le discrédit, bien à tort, sur certaines peintures. Alors, va pour le Maestro dell’Osservanza, c’est de surcroît un nom qui va bien à ces panneaux, graves, précis. Les objets, vous le savez, valent par le regard porté sur eux. Un conseil : apprenez à regarder, faites-vous l’œil. Pour cela, il faut vieillir et voyager ; vous penserez à moi lorsque vous atteindrez mon âge. Et d’ici là, Carlo, stricte observance.

— Ainsi, selon vous…

— Je vous le répète, le Maître de l’Observance n’existe pas, c’est une commodité de langage entre érudits, comme certains pays sont de pratiques expressions géographiques inventées par les diplomates. Votre voyage n’est pas pour autant inutile. Car votre retable de l’Observance, qu’il soit de Sassetta, de Sano di Pietro ou de tel autre élève qui travaillait dans leur entourage, demeure une œuvre à part entière. Je ne l’ai jamais vu, je connais le panneau de Budapest, un peu terne peut-être, celui de Washington, celui devant lequel nous avons engagé conversation ce soir. Il me manque les autres, à commencer par l’Observance de Sienne. Si j’avais votre âge, je me laisserais bien tenter par votre promenade jusque là-bas, mais je crois que je me contenterai des livres. Tenez, je suis heureux de vous offrir celui-ci. »

Sans commenter, Carlo prit le livre sous le bras. Il continua à bavarder, sans laisser paraître aucun trouble.

*

Ce n’est qu’à la fin de leur conversation que le vieil homme se risqua à ajouter, comme s’il avait craint d’être importun :

« Je n’aimerais pas trop que l’on déplace cette collection, encore que… Regardez comme sont belles ces rives, et ces barques à l’horizon. Même s’il n’y avait pas ici d’œuvres d’art… »

À la fraîche, dans ce silence, Carlo cherchait à donner un visage à ce Maître de l’Observance qui n’existait pas, sur les traces duquel il s’était lancé de toutes ses forces. Il imaginait un vieux moine, avec la bure de saint François, qui peignait des fresques en priant et qui pleurait quand il devait finir une crucifixion. La longue barbe du saint Antoine de Yale, un peu voûté, et le sourire, le visage malicieux, du petit homme en costume gris qui faisait des phrases en face de lui. Son contact à Lugano.

Si son interlocuteur était devenu peintre, Carlo imaginait qu’il eût adopté le style de ces vieux maîtres de Sienne, qu’il eût figuré de ces paysages compartimentés qui font sentir l’odeur des routes de Toscane sans y être jamais allé, champs en losanges, oliviers torves, montagnes semblables aux graviers des chemins, et ces visages aux os saillants, ces personnages aux doigts si fins, des branches de peuplier. Le dernier disciple de Sassetta, le Maître de l’Observance enfin incarné — être de papier mué en être de chair —, ç’aurait pu être lui s’il n’avait négligé de peindre.

« Vous pourriez commencer à peindre ? Ici, venir sur cette terrasse face au lac, sans bruit, avec des toiles et des pinceaux ?

— La nature n’est pas assez belle, vous croyez ? »

Il aurait peint en vain — c’est du moins ce que comprit Carlo. Il toussa, recommanda son âme à Dieu et sa gorge à saint Blaise. Carlo se laissait aller à la torpeur, tandis que le vieil homme causait. Le voyage reprendrait demain. Louer une voiture laisse des traces : pour Budapest, Carlo prendrait le train. Carlo avait envie d’immobilité. Tous ces secrets à transporter finissaient par lui peser. Le vieil amateur de peinture ne lui avait parlé ni de son idée de la mort, ni de ses maladies, ni de lui-même, ni de religion, ni de ses souvenirs de collège, d’aucune guerre ou blessure. Il n’avait même pas posé de question indiscrète. Il faudrait noter cette conversation douce pour la relire à soixante-dix ans. Le soleil se couchait sur le lac, les arbres ; Carlo pensa à la baie de San Francisco, qui lui faisait toujours l’effet d’un lac italien, en plus noir. Une de ses amies vivait là-bas dans une maison proche de l’eau. Le soir, le pont s’illumine et Carlo regrette immanquablement de ne pas avoir d’enfants pour le leur montrer. Il pensa un instant à Marge et à sa maison de Newport. Mon Dieu, lointaine ! Voulait-il se marier avec Marge ? S’ils passaient un jour à San Francisco, il prendrait un prétexte pour aller à Los Angeles, jusqu’à Pasadena, afin de visiter la fondation du roi du Soda. Si, par exemple, ils y allaient pour le premier de l’an, il suffirait de dire qu’il voulait voir la fête des roses, qui est à Pasadena ce que le Palio est à Sienne, et on lui ficherait la paix. Allait-il commencer à courir maintenant tous les musées du monde ? « J’espère bien que non pensa-t-il, ce serait le divorce, en plus du mariage à prévoir. »

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