Adrien Goetz - Une petite légende dorée

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Pendant la semaine où s’écroule le bloc de l’Est, Carlo, jeune dandy américain, espion et diplomate, parcourt l’Europe.
Ce qui le conduit à Lugano, à Budapest, à Prague et enfin à Sienne, le matin du Palio, doit rester secret. Il n’en parlera ni à Marge avec qui il vit, ni à Irène, lancée à sa poursuite. Il ose à peine se l’avouer : c’est l’amour de l’art, un coup de foudre, la découverte d’un artiste siennois oublié dont il a vu une œuvre par hasard à la National Gallery de Washington.
Le « Maître de l’Observance », peintre énigmatique de la Renaissance, commence à le hanter et transforme sa futile existence en une petite légende dorée.
Adrien Goetz fait de la peinture sa trame romanesque. Il entraîne le lecteur dans une troublante enquête à travers musées et collections privées. Un nouvel hymne à l’Italie par l’auteur de
(Prix des Deux Magots, Prix Roger Nimier).

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Les nuages, qui venaient de Sienne, ne cherchaient pas à se courber pour se montrer parallèles à la ligne de l’horizon. Les montagnes n’étaient ni ocres ni grises, la surface de l’eau en se ridant ne faisait pas de petites ondulations régulières, aucun champ cultivé ne présentait à l’œil le parallélisme de ses sillons. C’était si rare qu’il regardât un paysage. Carlo contemplait ce coucher de soleil comme s’il avait eu à le peindre. Le calme l’envahissait ainsi qu’une armée étrangère avance en pays ennemi. Il n’était au centre de rien. En vacances. En mission, mais il commençait à penser que c’était peut-être, aussi, pour son propre compte.

CHAPITRE 5

SAINT JÉRÔME À BUDAPEST

J’ai de l’appréhension dans les choses qui paraissent certaines.

Jacques de Voragine, Saint Jérôme

Arrivé à Budapest par la gare, noire et sale, un dimanche, il trouva la cité déserte. Le Maître de l’Observance n’existait pas, il devait en aller de même des habitants de cette ville. Les amis de Marge l’avaient tellement fatigué, à un dîner où ils se disputaient pour savoir s’il fallait préférer Pest à Buda ou le contraire. Les habitants de Washington, à les en croire, se partageaient en deux insupportables catégories, ceux qui prônent l’éminence de Buda, ceux qui tiennent pour Pest. Carlo se souvint de s’être juré le soir même de n’y jamais mettre les pieds. Bon, le mal était fait. C’était un jeu. Il espérait l’étape suivante. Il l’atteignait avant le jour.

Le Parlement battait, dans la catégorie « gothique », la tour de Saybrook, le collège de ses études à Yale ; Carlo s’étonna que le néo-médiéval de l’Ancien Monde pût faire moins illusion que celui du Nouveau. Comme si les architectes s’étaient donné ici moins de peine dans ce vraisemblable contexte — alors qu’à Yale, pour déguiser le gymnase en cathédrale, que de prouesses ! Personne n’en riait tant l’exploit paraissait respectable. Quand le soleil passait à travers les ogives, après la douche, on se sentait si bien. Un donateur, pour se tenir sans doute dans la stricte tradition, avait voulu offrir une cathédrale ; comme on comptait déjà cinq églises, et que l’on manquait de salles de sport, il avait fallu composer, on n’avait épargné aucun souci historique. Les Hongrois s’inspiraient du Parlement de Londres, comme si la double monarchie pouvait s’habiller à l’anglaise. On avait bâti un grand hall métallique plaqué de pierres, que l’on sentait prêtes à se fissurer. Carlo imagina la tour Eiffel prise dans une écorce qui lui donnerait l’aspect de la flèche de Chartres, avec en sus des verrières, des gargouilles, des clochetons, le dôme de Cristal Palace, ajoutés plus que de raison — et le ciel bleu coiffant tout ça. Carlo ne connaissait rien non plus à l’architecture.

Sa torpeur n’allait pas tarder à être secouée. En attendant, il errait sur les rives du fleuve, cherchant le musée. Il comprit vite qu’ainsi il ne trouverait jamais. Une femme surgie de ces rues vides s’approcha de lui et parla en anglais. Jolie, bel accent, les yeux noirs. Elle fit un dessin du métro, sur un carnet acheté par Carlo pour se faire de la monnaie, et un sourire. Cette fée disparut dans l’instant.

Carlo imagina, dans une rue de Washington, ce que pourrait donner ce dialogue à l’envers. Une Américaine disant : « Je vois que vous êtes hongrois. » Ou bien : « Vous, vous avez l’air Tchécoslovaque — le tout en tchèque ou en hongrois —, si vous voulez aller au musée de l’Espace toucher la pierre de lune, il faut prendre à droite jusqu’à une grande avenue… » Il entra dans le métro, plein d’amour pour la Hongrie qu’il ne connaissait pas, mais où il se trouvait des citoyennes si aimables. Son angoisse du matin avait disparu. Il pensa à son ami Jan qui était mort sans qu’il l’ait revu.

Les dalles brillantes du plafond lui laissèrent croire qu’il était dans une immense salle de bain. On lessivait à pleins seaux. Les gens réfugiés là comme si l’on bombardait la ville. Puisqu’il n’osait pas les regarder en face, Carlo, dans le métro de Budapest, laissa des rêves glisser sur lui. Il se souvint de son premier match de polo à l’université. Il n’avait pas joué depuis longtemps. Les impressions du premier match, il n’oublierait jamais. Il y avait eu droit après six mois d’entraînement et des soirées entières, grotesques, à faire du cheval de bois et à renvoyer la balle sur les murs incurvés de la salle d’exercice. Heureusement que personne ne le voyait. Il n’en riait pas à l’époque. Puis le match, avec les autres, même s’il n’était pas aussi bon cavalier qu’eux. Et le jour où Luis Losada en personne, ce personnage de roman, leur avait remis la coupe. Jan n’avait jamais voulu essayer d’entrer dans l’équipe.

Le petit mouvement du poignet, la secousse quand le maillet frappe la balle, sensation d’une justesse parfaite, mécanique : bruit du plectre qui pince la corde d’un clavecin. On arrive toujours à l’entendre, ce petit bruit dans le vacarme. La bousculade, les coups d’épaule que se donnent les chevaux. Vous sentez que vous allez marcher sur l’adversaire, que votre bête piétinera la sienne. Les arrêts brusques, à temps. Excuses brèves pour une faute ; pas moi, mon cheval. Le dos du cheval qu’on suit, les arêtes vives sous la peau. Les ordres qu’on s’échange, en espagnol avec un accent terrible, pour faire croire à ceux d’en face qu’on a des Argentins dans l’équipe. De quoi rire. Au polo, Yale battait sans peine Harvard et Princeton, qui n’ont pas d’écurie à eux et qui ne peuvent s’entraîner hors des matchs. Carlo jubilait en y repensant, pour se juger stupide aussitôt après. Les sept minutes de chaque manche passaient à toute vitesse. Sur le banc, la sueur n’avait pas le temps de sécher, on remontait en selle. Le terrain était passé à la herse si l’on jouait à l’intérieur ; trois minutes d’impatience supplémentaire. Carlo préférait la pelouse.

Un vrai joueur de polo doit connaître son cheval, l’avoir vu grandir ; l’idéal : l’avoir dressé soi-même. Eux ne jouaient que comme des collégiens. Ils rêvaient tous de l’Argentine, des poneys que l’on forme à obéir à la moindre pression des jambes, de leur apprendre à tourner sans les toucher avec les mains, sans les rênes, l’équilibre, la patience, les pays de la pampa et les fêtes qu’organisaient les cousins d’Antonio. Dans les tribunes, on laissait toujours sa place à Timothy le clochard. Un jour, ils iraient tous ensemble passer un an dans une ferme. Jan avait dit qu’il viendrait. Maria-Luisa, la cousine d’Antonio, n’arrêtait pas de les inviter.

Carlo, qui n’avait pas son pareil pour la prospective, qui prédisait les bouleversements planétaires aussi sûrement que d’autres les éclipses, découvrait que l’on pouvait prendre plaisir à se souvenir. Piètre historien, de marbre à l’idée du passé, sa propre vie ne le portait guère à la nostalgie ou aux regrets. Se souvenir, pour lui, c’était se lamenter, se plaindre, cesser d’imaginer l’avenir. Révélation que le passé aussi peut se rêver, comme un petit panneau peint avec un fond d’or et des bleus de lapis-lazuli, que l’on peut se laisser aller au songe — des vies qu’il n’avait pas connues. Se superposaient alors Washington où il était chez lui, Prague où il allait, l’énigmatique Observance dans les environs de Sienne, but de son voyage, ce qu’il avait vu de Budapest, de Lugano, de Paris avec Marge, de Buenos Aires, qui avait cessé d’être une des capitales du monde et où il n’irait probablement jamais. Les images de toutes ces villes formaient une cité monstrueuse dans son imagination, le Pont-Charles enjambait le Potomac, le Capitole de Washington, bâti sur les ruines de celui de Rome, se reflétait dans le Danube et superposait son image au château des rois de Bohème. Cette ville construite avec toutes les autres était à lui : c’était Sienne, il le savait maintenant, à l’époque où peignait un inconnu mystérieux qui n’avait pas même laissé de nom dans l’histoire des hommes, vers 1430, le Maître de l’Observance. Il vivait sa petite légende dorée.

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