Adrien Goetz - Webcam

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Gossec, pionnier de l’art conceptuel, est un mythe vivant. Marié à un top model, il orchestre depuis son château la canonisation médiatique de son centième anniversaire. Alors qu’il rédige ses mémoires, son fils est assassiné. Une chasse à l’homme s’engage dans le monde des galeries, des collectionneurs et des journalistes, jusque sur les rivages les plus secrets de la Méditerranée. Mais la vraie partie se joue sur le web…
Adrien Goetz est maître de conférences en histoire de l’art à l’université Paris IV-Sorbonne. Après un premier roman remarqué,
dont le héros était un créateur contemporain imaginaire, il a fait revivre trois flamboyantes figures d’artistes du XIX
 siècle dans
et fait paraître deux autres romans :
(2004) et
(2006).
« Webcam est un premier roman dense et ludique. Qui jette un regard acerbe sur les multiples miroirs de notre société. »
Elle

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Il manque la biographie non autorisée, la plus importante, celle qu’il faut à tout prix contrôler, écrire soi-même au besoin, et, quand on a quatre-vingt-dix-neuf ans, faire sortir le plus vite possible, DE SON VIVANT. J’ai une étagère remplie de livres et d’articles et j’en ai fait faire une autre, vide, qui sera remplie par tout ce qui paraîtra après ma mort, sur moi, sur ma tombe, quand Manette engagera les premiers travaux pour que ma grange devienne un musée et cette pièce, la salle de lecture d’un centre de recherches sous haut contrôle manettien. L’article n’est pas mal. Je vais chercher le dernier album, commencé au début de l’année. Je découpe toujours moi-même, avec les ciseaux de couture de ma mère. Mais cette fois, je veux aussi recopier toute la page :

Chez la comtesse de Gossec, la mystérieuse dame de Cérisoles-sur-Loire

L’inscription sur la porte est en caractères glagolitiques, l’ancien alphabet croate, probablement l’un des plus anciens du monde. Elle intime l’ordre aux visiteurs de ne franchir le seuil qu’en silence. Derrière le lourd vantail en chêne, c’est le comte de Gossec lui-même, très simple, qui accueille notre équipe. Parfait homme du monde, cet éternel jeune homme qui sera centenaire dans quelques semaines explique que sa femme se réjouit de nous recevoir, mais quelle n’est pas prête. Il nous invite à nous asseoir. Il se souvient de notre dernière entrevue, l’an dernier (Cosmogonie, n° 813). Il nous avait alors reçus dans une autre pièce de l’immense monument historique, le château de Cérisoles qui ces derniers mois a devancé Chambord dans la liste des châteaux les plus visités de France. Pour Cérisoles, Gossec a abandonné la commanderie de Magnac, dans le Limousin, la plus belle bâtisse du plateau de Millevaches, sans doute trop associée au souvenir d’Isabelle, sa seconde épouse. Mais l’artiste nous a pris au mot, il ne nous parle pas de lui, et commence à nous raconter la vie extraordinaire de celle qui est aujourd’hui sa femme. La comtesse Nahoum de Gossec est africaine, du Niger. Elle est la mère des deux jeunes enfants de l’artiste, qui vivent ici, dans ces dépendances de l’antique demeure. « Avec elle, j’ai découvert le continent noir, nous avons tout parcouru ensemble, j’ai aussi découvert un art que je n’avais pas compris dans les musées. Avec elle, j’ai senti qu’il ne fallait rien mettre au musée, ne pas parler d’art primitif ou d’art premier, mais comprendre ces objets en les utilisant, en les laissant en Afrique, en écoutant ceux qui s’en servent ou qui les vénèrent. Ce sont des objets magiques, on rompt leur charme en les installant chez nous. » La comtesse de Gossec, qui habite désormais le palais de chasse des Valois, a été nommée l’an dernier dame d’honneur de la reine d’Espagne, dignité qui n’avait jamais été conférée à une non-ibérique. Très fière de ses nouvelles fonctions, qu’elle ne considère pas comme honorifiques, elle se rend à Madrid quelques semaines par an, organise des expositions, comme celle consacrée le mois dernier aux harpes africaines, dans les espaces rénovés du musée d’Art moderne de la capitale espagnole. Auprès d’elle, celui qui a été le plus grand artiste du XX e siècle et qui espère marquer aussi le XXI e, plus en forme que jamais, ne connaît pas la solitude. Il passe ici des jours dans la joie et le calme. L’inspiration est au rendez-vous dès que la nuit tombe et que crépitent les arbres entiers qu’il brûle dans son immense cheminée médiévale. Devant les cartes postales jaunies qui reproduisent quelques primitifs italiens, il refuse obstinément de nous parler de l’œuvre qu’il a en cours et qui se trouve dans la pièce voisine. Même pour nous, la porte ne s’ouvrira pas. Mais voici qu’apparaît la belle Nahoum de Gossec, la mystérieuse dame de Cérisoles.

Suit une page de même farine — que je renonce à copier ici, d’autant qu’elle ne me concerne pas directement —, qui fait un portrait plutôt gentil de Nahoum et montre quelques-unes des poteries qu’elle peint (exposées le mois prochain à la galerie Homberger, mais dont un exemplaire sommé d’un abat-jour rouge trône déjà sur le bureau de « la » ministre de la Culture, voir photo ci-contre). Idric fait des efforts pour se racheter, c’est bien.

[Une photographie de la ministre de la Culture découpée et collée à la suite dans le cahier.]

Nahoum apparaît dans ma chambre. Elle m’éblouit toujours. À mon âge, avoir épousé « la plus belle femme du monde », celle qui faisait toutes les couvertures, c’est une vraie gloire. Lui avoir fait deux enfants, à un âge où les gouttes de sperme sont comptées (les jumeaux, de ce point de vue, sont avantageux), et à un âge — pour elle — où trois années représentent la moitié d’une carrière, voilà de bien grandes preuves d’amour. La vie d’un mannequin, à partir de dix-sept ans, se compte en années de chien. Il faut multiplier par sept. Les mois, les semaines, les heures. Des semaines de quarante-neuf jours. Pourquoi Nahoum m’a-t-elle aimé ?

1. Parce que j’incarne pour elle la vraie célébrité, la gloire solide. La gloire qui fait rêver ceux qui se voient en image partout — et, en prime, le mystère, le secret, l’isolement. Le monde des vraies images, pas des photos retouchées et recadrées, l’opposé de la « palette graphique ». Pour l’Américaine qui se souvient d’une mythique Afrique, j’incarne la vieille Europe.

2. Parce qu’elle était paumée, perdue, traquée, photographiée à chaque instant, parce qu’elle ne pensait qu’à ses contrats, ses grammes en trop, ses soirées payées en milliers de dollars, ses anorexies à venir, sa dépression de l’an prochain. Je lui apportais un refuge, un château fort adouci par les ornements de la Renaissance. Au point que j’ai craint, après mon mariage, pour ma tranquillité. On a commencé à nous harceler au village, à escalader la grille d’honneur. Ils ont fait une brèche, la première semaine, dans un des hauts murs du parc. J’ai voulu tonner. Mais Nahoum est plus maligne. J’ai fait croire que j’étais mourant, elle a fait une gentille déclaration à la télévision, disant que j’étais très mal et que toute la planète devait prier pour moi. Elle suppliait les journalistes de me laisser crever en silence. Ce qui ne m’a pas fait de mal. On a eu la paix. La cote des œuvres a pris quelques points. Le public pour nous, respectueux et aimant comme jamais, le vrai public, enfin, le grand public mondial. Et surtout, elle a cessé de travailler. Une sortie honorable qui a fait bisquer toutes ses copines. Elle devenait indéboulonnable, à l’âge où l’on commence à s’affaisser. Épouser un génie, mieux qu’un lord ou qu’un Rothschild : le coup du mariage de Marilyn avec Miller, comme si Brigitte Bardot s’était mise à la colle avec Roland Barthes. Les copines, bluffées. Les pétasses des agences, en désarroi, obligées de prendre des cours de rattrapage d’histoire de l’art.

On a eu toutes les couvertures, pour la dernière fois, mais vraiment toutes. Pour elle c’était un feu d’artifice qui inaugurait la deuxième partie de sa vie, celle de la mère de famille (elle a tout de suite voulu des enfants). La troisième partie, ce sera « la veuve ». Pour moi, une opération de relations publiques mondiale qui rendait verts tous mes amis artistes, et jusqu’aux grands patrons qui se sont battus pour nous avoir TOUS LES DEUX à dîner, à qui nous avons toujours dit non — quitte à en inviter quelques-uns à séjourner à Cérisoles.

Pour l’un comme pour l’autre, une excellente affaire. Des enfants superbes. Elle est sincère. Je le suis. Je suis amoureux. Je pense à elle. Je cesse un peu de penser à moi. Elle me soigne. Elle n’a pas cessé de se regarder et de se peser. C’est l’amour. Cela ne gâte rien. C’est le dernier cadeau, de taille, encore plus invraisemblable que tous les précédents, une surprise dont je n’aurais jamais osé rêver, que me fait la vie. Je me sens devenir humain. J’apporte quelque chose à quelqu’un — qui l’attend, qui l’accepte. Sentiment tout neuf. Une source d’énergie inexploitée découverte au moment où tous les puits se sont taris. Le bonheur, à cent ans, l’envie d’en vivre encore un bout tellement c’est bon. L’envie folle. Les envies de voyages, les cadeaux — et ma canne au bout de caoutchouc.

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