Adrien Goetz - Webcam

Здесь есть возможность читать онлайн «Adrien Goetz - Webcam» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2003, ISBN: 2003, Издательство: Éditions Le Passagee, Жанр: Триллер, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Webcam: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Webcam»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Gossec, pionnier de l’art conceptuel, est un mythe vivant. Marié à un top model, il orchestre depuis son château la canonisation médiatique de son centième anniversaire. Alors qu’il rédige ses mémoires, son fils est assassiné. Une chasse à l’homme s’engage dans le monde des galeries, des collectionneurs et des journalistes, jusque sur les rivages les plus secrets de la Méditerranée. Mais la vraie partie se joue sur le web…
Adrien Goetz est maître de conférences en histoire de l’art à l’université Paris IV-Sorbonne. Après un premier roman remarqué,
dont le héros était un créateur contemporain imaginaire, il a fait revivre trois flamboyantes figures d’artistes du XIX
 siècle dans
et fait paraître deux autres romans :
(2004) et
(2006).
« Webcam est un premier roman dense et ludique. Qui jette un regard acerbe sur les multiples miroirs de notre société. »
Elle

Webcam — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Webcam», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Rien n’est clair dans mon esprit. Sauf la haine que j’ai pour elles. Et ma souffrance. C’est moi qui explose, c’est moi le volcan, celui qui doit les ensevelir sous la cendre et les scories rouges qui portent l’incendie. Je relirai L’Art de la guerre une fois avant de mourir. Pour me préparer à ce qui vient après. Je résume les attaques des deux filles pour lester d’arguments des réponses par écrit. En lisant ses réponses, on est moins exposé à l’emportement ou à la pitié, on ne regarde pas le visage de l’interlocuteur, on ne dit que ce que l’on veut dire. J’aurais fait un bon avocat si j’avais voulu. Et un pas trop mauvais flic.

Numéro un. Idric. Blonde parfaite, bronzage d’institut et arrogance d’instit, voix assurée comme une rédactrice de mode ou une attachée de presse de maison de couture (toutes celles que Nahoum fuyait et qu’elle imite si bien), je chiffre mentalement ce qu’elle a sur elle : sac à main, chaussures, tailleur, bracelets-joncs, carnet, agenda, enregistreur miniature, collier fantaisie, deux jolies bagues, alliance alors qu’elle n’est pas mariée, stylo ancien de collection, montre sport. Je me dispose à lui demander quelle part du budget du ministère du Commerce extérieur elle totalise. Je rate mon effet. Elle tire la première. La peste que j’avais vidée pour idiotie manifeste et constatée (par vingt-huit mille lecteurs chaque semaine) me sort la photographie de mon père en uniforme de ligueur. Elle l’a trouvée aux archives de Zagreb, il ne manque plus qu’Adolf Hitler enfant au second plan, ou Staline en layette lui tendant la main, et ce serait parfait. Je m’étouffe, pas préparé pour la riposte.

Ensuite, elle me brandit Virgile à poil dans une boîte qui n’a pas l’air d’être le bar à vin de la place de l’Estrapade. Il est assez mignon et bien gaulé mon fils, je ne savais pas qu’il avait un petit tatouage sur la fesse gauche, une dague pointue, stylisée, en perspective ; deux filles, à côté, épanouies, filiformes et bronzées elles aussi comme il faut, croustillantes, et le mec, rasé et percé au sein gauche, qui fait le quatrième, s’intéresse plus à lui qu’à elles. Sur une autre photo, on ne voit que les deux garçons, je détourne les yeux. Puis une autre image, mon fils donne cette fois des gages d’hétérosexualité, ce qui me rassure un peu. Les jeunes essayent tout et n’importe quoi. Je lui rends le paquet de clichés sans feuilleter plus avant. La nullasse mentionne bien sûr qu’elle ne fera aucun usage de photos pareilles. Le journal les a achetées à un diffuseur espagnol pour me donner les négatifs. Trop bons.

Je remercierai Samy Fournier, le rédacteur en chef, je vais l’appeler exprès, « C’est Gossec », il en bafouillera d’émotion. Il faut toujours appeler soi-même les gros poissons du journalisme, leur montrer comme on tient à eux. J’en profiterai pour me montrer père avant tout, angoissé, humain trop humain. Lui a un fils qui va mourir, il me comprendra. Je lui enverrai un petit dessin, j’ai souvent fait comme ça dans le passé et ne m’en suis pas trop mal trouvé. La sotte ignore tout cela, et les partouzes de son patron, que je tiens par la barbichette. Le grand Samy Fournier, reporter au Vietnam, collectionneur d’art contemporain, photographe de mode et de guerre dont les mémoires ont été traduits en vingt langues. Mais la vipère m’interroge sur mon fils et la drogue, mes inquiétudes de père, mes deux aînés, petite punaise, pourquoi je ne les vois plus, pourquoi aucun n’a d’enfant, leur entente avec ma femme actuelle. Un loup. Pourquoi Nahoum n’est pas à la maison aujourd’hui, elle lui aurait volontiers posé quelques questions. Je hurle et une voix me dit de ne pas l’éconduire. Je domine. Je dois répondre, tout contrôler, sinon le monument va déraper, le château foncer vers les douves.

Seconde furie lancée ce soir contre moi, après la peste, la chèvre : l’érudite belge en tailleur beige, qui sort de sa valise les ektachromes du catalogue raisonné. Elle les dispose sur la table comme des arcanes de tarot. Ma table en vernis Martin — sur laquelle elle a installé sans aucun égard sa planche électrique portative, accessoire indispensable de cette James Bond féminine et qui doit l’encombrer dans les trains. Je n’ai d’abord pas vu ce qu’elle voulait faire. J’ai branché la table lumineuse pour lui montrer que je me baisse encore comme un vrai sportif. Elle m’a balancé d’un coup trois tableaux jamais vus.

Une torpille. Deux paysages anodins, qui ne sont pas de moi, mais très bien imités. Un autre tableau, que je n’ai pas peint non plus. Un grand tableau aussi impossible à voir que le cadavre de cette enfant torturée dans ma « chambre-poubelle ». Ce tableau, mon tableau ? Comment ne pas douter, un peu ?

Reprenons les attaques dans l’ordre.

Premier dragon : la pauvre fille, elle n’a rien vu d’essentiel, elle apporte de l’eau à mon moulin, pour citer le regretté Mustapha Djerbi, prix Nobel de littérature. Un dragon qui pisse. De l’acide en jet chaud. Si elle avait mis en cause les œuvres, c’était grave, mais aucun critique sérieux n’ose plus, depuis vingt ans ou peut-être trente, dénoncer mes œuvres. Dire que ce n’est pas génial. Les vieux critiques, ceux des années quarante, sont morts, et le bruit de leurs papiers ne parvient plus jusqu’aux incultes oreilles des spécialistes actuels. J’ai dix thèses universitaires faites sur moi, à lancer comme des chars d’assaut si l’on attaque la citadelle de mon œuvre. Mon œuvre, dont la seconde idiote fait le « catalogue raisonné », pauvre vieille fille putride. Qu’elle attaque ma vie, tant mieux : plus on parlera de scandale, pour peu que j’apparaisse seul et malheureux, figé dans mon destin, créateur contre un père barbare et crypto-prénazi, une mère insignifiante et dévote — il faut préserver cette image envers et contre tout, je lui dois bien cela —, un fils drogué comme tous les fils et assez bêtement jet-set pour faire rêver la haute shampouinerie parisienne, plus mon histoire se développera dans le sens qui lui est naturel. Mon poil luit, elle le brosse. Mauvais père, mauvais fils, trahi, suspect, compromis, torturé. Seul : autant de brevets de génie, et j’en ai besoin plus que jamais pour lutter contre Dragon femelle n° 2. Que le fumier de ces articles soit déposé au pied des tours de ces thèses d’université, soutenues au Japon, aux États-Unis, même en Inde — ce que je rappelle à chaque fois. Le mal qu’elle croit me faire me fortifie. Idric est diablement bête.

La seconde toupie lancée en vrille contre moi est plus inquiétante.

Les tableaux qu’elle sort sont mauvais, déséquilibrés, les couleurs un peu fausses et désaccordées. Je ne reconnais pas mes phrases, mon rythme, mon accent, même si c’est bien mon vocabulaire. Je retiens ma voix :

« Ces tableaux ont un point commun : non seulement je ne les ai jamais faits, mais je ne les ai jamais vus. Je ne suis pas encore totalement alzheimerisé : je me souviens de ce que j’ai dessiné, chaque trait de fusain, chaque coup de pinceau me coûte tellement, et jamais je n’ai produit ceux-là. Je le dit. Je le redirai. Si vous les mettez dans votre livre, ce livre se fera sans moi, sans mon accord, sans mon aval, sans les reproductions des œuvres dont je possède les droits. »

La chèvre belge n’en croit rien. Elle glapit. Elle a regardé les coutures des toiles, celles que je faisais venir de Tolède, fait analyser la poussière des traits à la mine de plomb qui restent par endroits, vestiges du dessin préparatoire, les rehauts au pastel rouge cru, les pigments ; ce sont bien ceux du marchand de couleurs d’Orvieto où je me fournissais à cette époque. Une fabrication artisanale, avec de l’acide je-ne-sais-quoi comme liant, ce qui assure un vieillissement parfait de la couleur. J’avais bien vu qu’elle était aussi spécialiste en acide. Nous n’étions pas beaucoup à le savoir, c’était les vieux trucs de Maurice Lebourg, l’artiste impeccable. J’avais donné les recettes au signor Bruschino de la place Manfredi à Orvieto, il ne travaillait que pour moi. En plus, c’est parfaitement mon trait, ma manière et le marchand de Washington qui possède les toiles est hors de soupçon. Simplement il ne veut pas dire à qui il a acheté ces horreurs.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Webcam»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Webcam» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Webcam»

Обсуждение, отзывы о книге «Webcam» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x