Hugues Pagan - Je suis un soir d'été

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Simon, un flic qui a eu des malheurs, se charge moyennant finances de retrouver Verlaine, comptable hors pair qui a disparu avec des tas de secrets redoutables dans la tête. Simon se met en piste et, de témoin en témoin, de cadavre en cadavre, remonte dans son passé à la recherche du temps perdu. De façon stupéfiante, il finira par le rattraper.
Remarquable roman, d'un noir d'encre, bourré de personnages déchus et fatalistes. Tout ce qu'on aime. Michel Lebrun,
1984

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En d’autres termes, au bazooka.

Myriam me considère avec attention : elle scrute ma figure, elle devine que je me marre vraiment, je sais pas à quoi, elle esquisse elle aussi un sourire, à grands traits quand même, encore un peu hésitant.

— Quand c’est qu’on arrive ?

— Demain.

Tony est au rendez-vous, troisième niveau du parking de la Part-Dieu, c’est mauvais signe, parce qu’il porte des jeans usés, une veste de treillis de l’armée U.S. et un col roulé en coton noir. Il a des boots aux pieds, pas de bada. Le type, avec lui, c’est un jeune gaillard aux cheveux bruns coupés très courts, bien bâti, avec un teint de surfeur de la côte ouest, des moustaches encore plus fournies et enjôleuses que celles de Tony et quelque chose d’un peu vitreux dans ses yeux couleur aigue-marine.

Ils sortent de la Jaguar, le jeune prend nos sacs, il les fourre dans le coffre. Je fais un minimum de présentations, j’ajoute à tout hasard :

— C’est ma femme, Tony. Je demande qu’elle soit considérée comme ça, à partir de maintenant.

— Okay, okay !

Il n’y a pas beaucoup de lumière, il me fixe quand même dans les yeux. Le jeune s’est remis au volant, il démarre le moteur. Il fait pas de bruit, mais il a l’air d’un jeune dur.

— Tu as écouté les infos, sur la route ? me demande Tony.

— Non.

— Moreau s’est fait exécuter, y a pas une heure, dans son garage, il m’annonce sans me quitter des yeux. Il est descendu de sa CX, un type l’attendait.

Je sors une cigarette, je l’allume. Le type au volant attend, Tony attend, la gosse attend, juchée sur ses échasses, tout le monde attend, même si tout le monde n’attend pas exactement la même chose. J’aspire une grande bouffée de fumée un peu amère, je dis doucement :

— Il faut que je pleure ?

— Moreau, c’était un des types de l’Organisation. Dans le bizeness, il passait pour un juge de paix, un conciliateur, un truc dans ce goût-là, si tu vois ce que je veux dire, un gros bonnet, une espèce d’intouchable.

— Ça va. Intouchable, pas tant que ça. La preuve.

— 11,43. Un contrat.

Je me marre durement. Intouchable, contrat, putain de terminologie de merde, il fallait pas commencer, jamais, jamais savoir ce que ça représentait, ces conneries, des milliards et des milliards, de la sueur, du sang et des larmes, toute la lie, la boue, la pourriture de l’humanité, partout. Intouchable. Dans dix minutes, au prochain bulletin sur Europe, ça va devenir un parrain, un ponte de l’Organisation, celle qui n’existe pas dans ce pays.

Moreau, dans pas longtemps, ça va être un cadavre dans un tiroir de l’I.M.L., une étiquette attachée au gros orteil. 11,43. Je me marre ; je sais pas si le type qui l’a expédié connaissait Marge, qui elle avait été pour nous, les jeunes crevards des années cinquante, avec nos blousons en Tergal, nos pompes blanches et nos Lambretta, Marge pour qui Delon expédiait Ronet au couteau de plongée, en plein soleil, Marge…

— Y a pas d’intouchables, Tony. Y a des types qui montent et d’autres qui descendent, des types qui font des erreurs et d’autres qui paient des additions…

Je prends la gosse par les épaules, je l’emmène jusqu’à la bagnole. Le jeune pousse la portière de l’intérieur, il porte un blouson court en toile de jean, une vieille chemise kaki. Pendant qu’il tripotait la poignée pour ouvrir, j’ai eu le temps d’apercevoir le long baudrier de cuir noir luisant qu’il porte sous l’aisselle gauche, la crosse combat…

J’aide Myriam à monter ; elle me serre la main comme si elle avait une trouille panique que je me tire en courant à l’autre bout de la terre. Tony a ouvert sa portière, il la tient vaguement entre les doigts, il me regarde en se mordillant la moustache.

— Jusqu’où tu veux monter ? il me demande d’un ton pensif.

J’ai un drôle de sourire, c’est sûr, je dis doucement :

— Jusqu’en haut, tout là-haut… Tu as même pas idée.

— J’ai idée, il regrette. Là où il y a plus personne. Et une fois que tu y seras ?

— T’occupe. J’ai des ententes.

— On s’entend pas avec le diable. Je sais que tu as la baraka, que tu es un des deux ou trois grands types en ce moment, mais… l’Organisation.

L’Organisation, je m’assois dessus. L’Organisation, c’est une administration comme une autre : elle a ses failles, je les connais, comme je connais les failles de l’autre. La baraka…

Il a une grimace sceptique, mais il monte quand même dans la voiture et on s’arrache, on traverse Lyon désert, on file vers le sud, toujours plus au sud.

Myriam dort, en rond sur la banquette, sa tête sur mes genoux et mon blouson sur elle. Dans son sommeil, elle me tient la main et dès que je bouge, elle serre ; la nuit défile, les phares, les feux de position des camions, les patelins déserts où palpitent les feux orange.

La nuit et Myriam.

Le haut, le bas, je m’en fous.

N’empêche, j’aurai ce putain de bahut, avec sa cargaison et les types dedans, j’aurai ce que je veux en dollars U.S. ou canadiens, ou en lires, et pourquoi pas en francs français ?

Pour une seule raison : parce que l’idée m’a tenté.

L’idée…

L’idée, c’est Verlaine qui l’a eue le premier, piquer le bahut à la fin de l’opération, le bahut et la came, et il avait gratté au maximum jusqu’au moment où il avait compris qui il y avait derrière, et que ça serait pas avec ses rigolos du Groupe Wolfram qu’il pourrait se farcir l’Organisation par la face nord.

L’idée…

Il fait chaud, trop chaud, on sent que ça va pas tarder à crever et la mer est blanche en face, on entend des « plouf ! » mats quelque part, derrière les lauriers roses, des piaillements, l’été… Je me tape une John Courage au goulot, les autres regardent le mur, les agrandissements épinglés derrière moi et Tony fait :

— Et s’ils marchent pas pour raquer ?

— Pourquoi ils marcheraient pas ?

— Je sais pas. Ils peuvent trouver que c’est salé, non ?

— C’est salé. J’ai jamais dit que c’était cadeau. S’ils raquent pas, ils perdent la came et les deux chimistes dedans. Je parle pas du labo, parce que c’est de la merde à côté du reste…

— Ils perdent… Ils perdent, fait le Surfeur de la côte ouest, ça veut dire qu’on envoie la purée. C’est ça ?

— C’est ça, je souris.

— Si on envoie la purée, on fait une opération blanche, observe Tony. Ils paument le maximum, mais nous, on ramène que dalle… Sans compter…

— Sans compter ?

— On se les met à dos. Et pas qu’un peu.

Il secoue la tête doucement. On sent que c’est pas une idée qui lui botte des masses. Je repose ma bière. J’allume une cigarette. Je prends mon temps. Il y a une guêpe qui grésille quelque part, contre une vitre. Je reprends, piano.

— Le problème, c’est pas qu’on calcine le bahut ou pas. S’ils raisonnent froidement, ils ont qu’à attendre la fin de l’ultimatum, seulement ils courent le risque d’avoir affaire à une bande de pignoufs, une équipe de dingues prêts à défourailler à tout-va pour un oui pour un non. Un coriace court le risque et laisse mouler. Un vrai coriace avec des nerfs d’acier. Un patron…

Tony relève la tête, doucement. Il plante ses yeux dans ma figure, il lève une main, il fait « attends, attends »…

— Moreau, il dit. Un patron comme Moreau.

— Moreau était en cheville avec les Latino-Américains de la côte est. Pour les mecs du Narcotic Bureau, c’était le patron de la came française. Le seul et l’unique.

— … Et Moreau se fait rectifier. Il se fait descendre dans son garage, sans mobile apparent… (Tony me fixe.) Bon, lui aurait couru le risque. Et il est plus là.

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