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Hugues Pagan: L’Étage des morts

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Hugues Pagan L’Étage des morts

L’Étage des morts: краткое содержание, описание и аннотация

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Savoir quand on a commencé à glisser, pourquoi ?… Comment on a fini par s'y mettre pour de bon ?… Allez savoir. Comme si on savait jamais au juste le fond des choses et de soi-même. Pour moi, je dirais la nuit de la femme sans tête. Pas vraiment sans tête, du reste, puisqu'elle l'avait bien perdue mais qu'on l'avait retrouvée. On retrouve presque tout lorsqu'on se donne la peine de chercher… De là à dire que c'est réellement ce qu'on cherchait ou que ça fait toujours plaisir, il y a un monde. Par l'auteur de la lente descente aux enfers d'un flic devant une société dominée par le fric, la corruption de ses collègues, le blues lancinant de la nuit, la mort enfin, cette mort qui, comme certaines femmes et quelques hommes, ne veut pas de ceux qui l'aiment trop. L'étage des morts vient d'être porté à l'écran sous le titre par Gilles Beat avec Gérard Depardieu, Olivier Marchal et Asia Argento.

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HUGUES PAGAN

L’Étage des morts

À Hélène, pour tout,

à la Nuit pour le reste.

À Kak,

pour m’avoir sauvé de ma Nuit.

All my love, miss loving…

À quelle heure on arrive ?

Zéro

C’était un matin de décembre, un de ces beaux matins froids et venteux, avec un ciel tellement récuré de fond en comble qu’il en avait un petit air neuf et pratiquement indolore, comme bien des interventions bénignes sous anesthésie locale. C’était un nouveau ciel et un nouveau matin, mais toujours la même ville et la même vieille histoire. Non loin, sans qu’on la voie d’où j’étais, la Seine se crêpelait de courtes vagues grises qui miroitaient à contre-courant comme autant de petits copeaux de lumière dans le soleil glacé. Les rues s’embouteillaient de vacarme jusqu’à ras bord et les passants se hâtaient sous la morsure de la bise. Périphériques saturés. Il était dix heures quarante et une. La météo avait annoncé : situation anticyclonique, beau temps sec et froid sur l’ensemble du pays, risques de gelées matinales en plaine dans le Centre et dans l’Est. Températures inférieures aux normes saisonnières en cours de journée. Vent modéré à fort du secteur Est. Soleil.

Depuis ma place, ce que j’apercevais du ciel ressemblait à une laque pâle et distante, occupée à tout autre chose, et juchée très au-dessus des immeubles abrupts qui nous surplombaient. J’entendais le vent (du secteur Est) gronder dans les gaines de climatisation qui n’avaient jamais climatisé quoi que ce soit de mémoire de flic. Il grondait et sifflait avec un entrain bizarre. Bizarre pour moi. Le bureau était passablement lumineux, vaste et froid et trop haut de plafond pour un bureau — même pour celui du chef de la Division. Il semblait inhabité comme nombre de lieux qui servent à l’apparat. Il ne l’était pas. À travers la cloison, on percevait sans tout comprendre les bribes alternées d’une conversation à la radio et le crépitement saccadé et monotone d’un télétype, par essence incompréhensible. Un bureau. Quatre hommes dedans. Trois hommes et Calhoune. Rien que quatre flics.

Bientôt trois.

Ce que je voyais du ciel, je ne pouvais l’apercevoir qu’en me renfonçant dans le fauteuil que j’occupais. C’était celui qu’on réservait d’ordinaire aux clients, tout au moins aux clients assez importants pour intéresser directement le chef de la Division. Le fauteuil des accusés. Il était en cuir havane, pas pire ni meilleur que bien d’autres sinon qu’on s’y enfonçait et qu’il se trouvait juste au milieu de la pièce. Il était facile de surplomber de toutes parts son occupant. J’y étais enfoncé.

À ma gauche, à hauteur du coude, il y avait une table basse jonchée de revues techniques et de brochures sur le Projet de modernisation de la police dont tout le monde parlait depuis l’époque où j’étais rentré à l’Usine mais que personne n’avait jamais vu naître. Ce genre de remarque peut aussi bien s’appliquer à Dieu lui-même et à la fin des privilèges, aussi ne vaut-elle pas grand-chose. Il y avait aussi un cendrier chromé plus ou moins en forme de tulipe, mais hors de portée pour moi. Calhoune aussi.

Calhoune était appuyée des épaules à la fenêtre. Elle avait la tête basse et les chevilles croisées, et entre le majeur et l’index une cigarette dont elle ne s’occupait pas. Naturellement, Calhoune ne s’appelait pas Calhoune. Comme le reste du monde, elle avait un vrai nom et un prénom, même si on ne se les rappelait plus. Calhoune était grande, belle et prospère. Je l’avais connue moins luxueuse à ses débuts (avant que tout le monde finisse par l’appeler Calhoune), moins opulente et moins glacée, bien moins parfaite. Peut-être était-elle seulement plus jeune à l’époque. Jeune, tout le monde l’a été un jour ou l’autre. Peut-être.

Je n’en voulais pas à Calhoune. Je n’en voulais à personne, mais surtout pas à elle. Calhoune au moins m’avait bien prévenu. Elle m’avait dit qu’elle m’aurait. Elle ne me l’avait ni juré ni promis, comme on le fait en général sous le coup de la rage, de la colère, ou d’une de ces passions tristes et violentes qu’on accorde aux mortels et qui ne durent guère plus qu’eux, elle me l’avait dit doucement, lentement — comme une évidence. Une évidence un peu lasse, tout de même. Personne n’est parfait.

Je ne lui en voulais pas. Elle m’avait eu. Une bien longue traque pour elle, et qui l’avait beaucoup occupée ces derniers temps. C’était au fond ce que j’avais pu lui offrir de mieux. Une sorte de divertissement à sa mesure — et à la mienne. Maintenant que tout allait être consommé, fini, clouté, comme disent les flics dans leur jargon de flics, comment lui en aurais-je voulu ? Elle était venue assister au dernier acte. Et alors ? C’est elle qui avait mené l’enquête. Quoi de plus naturel qu’elle fût présente ? Présente à quoi ? Calhoune souffrait. Elle pouvait rester immobile et se taire, mais je savais qu’elle souffrait. Pas à cause de moi et de ce qui m’arrivait, mais à cause d’elle et de ce qu’elle avait fait. Elle souffrait et son corps sentait la souffrance — l’odeur aigre de la souffrance. Elle a allumé sa Dunhill avec des gestes lents et précautionneux sans relever le front, sans regarder personne. Elle souffrait et elle avait peur.

C’était pourtant mon enterrement et pas le sien.

Moi non plus, je ne disais rien.

En face de moi, derrière le bureau presque nu, il y avait Moll, droit et abrupt comme une falaise — comme une falaise ou un remords. Moll était le chef de la Division. Il allait faire ce qu’il devait faire, sans plus. Derrière lui, un vaste poster en couleurs était fixé au mur. On y reconnaissait la baie d’Alger. Je la reconnaissais pour avoir pris la photo depuis les hauts d’El-Biar un soir de mai 1962. Presque pas de voile atmosphérique. On y voyait loin. Un paquebot blanc doublait la jetée en s’en allant et pour un peu on se serait attendu à ce qu’il se mette à grimper à une allure d’escargot jusqu’en haut de l’horizon avant de basculer de l’autre côté, derrière, là où il n’y a rien. Naturellement, c’était impossible. Il avait été stoppé net, le bateau blanc, juste à l’endroit où il se trouvait, comme un homme qui vient de prendre une balle expansive entre les omoplates. Un homme immobile.

Juste avant la chute.

Moll me regardait fixement. Je regardais fixement le paquebot blanc. Il poussait un petit bourrelet d’eau verte devant l’étrave et un court sillage gris s’épanouissait à sa poupe. Certains hommes et presque tous les navires savent ainsi vous tourner le dos. La vie aussi.

Moll se tenait exagérément raide et l’épaule très rembourrée de son veston à la mode me cachait les bâtiments de l’amirauté situés plus à gauche. Comment lui en vouloir ? J’avais connu des tauliers pires que lui. Moll était un homme grand et athlétique. Il avait juste ce qu’il fallait de brioche pour inspirer confiance, et au menton une fossette attendrissante où on pouvait rêver loger une bille. Il se dégarnissait sur les tempes et ça ne lui allait pas mal. Il avait un sourire lent et chaud, des yeux bruns capables de compassion, et presque autant d’imagination qu’une frisée aux lardons. Je ne l’avais jamais connu moins sûr de lui. Moll était un homme honnête. Il faisait partie de ceux qui ont eu la chance de naître un jour du bon côté de la rue et de n’avoir jamais dû le quitter. A soi toute seule, ça n’est pas une raison de les détester. Il suffit de ne pas les envier. Moll était commissaire principal. Il était venu prendre son galon de divisionnaire à la Douzième, comme ses prédécesseurs l’avaient fait avant lui et comme ses successeurs le feraient à sa suite. Il ne leur fallait ni creux ni vagues.

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