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Hugues Pagan: L’Étage des morts

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Hugues Pagan L’Étage des morts

L’Étage des morts: краткое содержание, описание и аннотация

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Savoir quand on a commencé à glisser, pourquoi ?… Comment on a fini par s'y mettre pour de bon ?… Allez savoir. Comme si on savait jamais au juste le fond des choses et de soi-même. Pour moi, je dirais la nuit de la femme sans tête. Pas vraiment sans tête, du reste, puisqu'elle l'avait bien perdue mais qu'on l'avait retrouvée. On retrouve presque tout lorsqu'on se donne la peine de chercher… De là à dire que c'est réellement ce qu'on cherchait ou que ça fait toujours plaisir, il y a un monde. Par l'auteur de la lente descente aux enfers d'un flic devant une société dominée par le fric, la corruption de ses collègues, le blues lancinant de la nuit, la mort enfin, cette mort qui, comme certaines femmes et quelques hommes, ne veut pas de ceux qui l'aiment trop. L'étage des morts vient d'être porté à l'écran sous le titre par Gilles Beat avec Gérard Depardieu, Olivier Marchal et Asia Argento.

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Le plus dur, c’est seulement de s’y mettre.

Un

Savoir quand on a commencé à glisser, pourquoi… Comment on a fini par s’y mettre pour de bon… Allez savoir. Comme si on savait jamais au juste le fond des choses et de soi-même. Pour moi, je dirais La Nuit de la femme sans tête. Pas vraiment sans tête, du reste, puisqu’elle l’avait bien perdue mais qu’on l’avait retrouvée. On retrouve presque tout lorsqu’on se donne la peine de chercher, de là à dire que c’est réellement ce qu’on cherchait ou que ça fait toujours plaisir, il y a un monde.

On était au début de l’hiver et j’assurais la permanence sur le secteur Est. C’était une nuit calme. L’appel était tombé à la radio à deux heures dix et le temps que je mette mon pistolet à l’étui et que j’enfile mon blouson, l’Étage des morts m’avait appelé. Accident mortel de la circulation, un mort et un blessé grave qui avait toutes les chances d’y rester. Tout en mettant mon keffieh autour du cou, j’avais annoncé que je me transportais sur les lieux. On fait un beau métier. J’avais embarqué Léon avant qu’elle trouve le moyen de se défiler et j’avais pris une voiture, une 309 toute neuve qui servait le jour au Groupe criminel. Les nobles ont droit à des égards — des voitures avec presque pas de kilomètres et un radio-cassette en plus de la radio de bord.

Dans les phares, la pluie faisait un fin et dur pollen glacé. Elle ne tombait pas vraiment. Elle se contentait seulement comme nous de tout embrouiller. Je roulais trop vite, même pour la nuit et le périphérique. J’aurais roulé trop vite pour partout et par tous les temps. Dans l’habitacle qui sentait bon le plastique, par-dessus le trafic radio languissant de l’Usine, entre deux chorus stricts, empesés et sans plus d’avenir que la solidarité nationale, la voix traînante de la grosse black implorait le Seigneur — n’importe quel Seigneur. Avec des accents rauques d’une âpre et rude beauté qui tenaient beaucoup d’elle et pas mal de la gnôle de contrebande, elle se plaignait en vrac qu’il fasse de la tempête sous tous les cieux, sur toutes les mers, que son type (son homme) soit parti par la porte de derrière en emportant le frigidaire et plus généralement qu’elle soit trop grosse, trop vieille et trop noire pour qu’un pote l’emmène danser — n’importe quel pote, Seigneur.

Chacun a ses soucis et le blues en est plein.

Celui-ci datait de 1929. Il avait été enregistré à New York City et sauf la chanteuse (probablement Trixie Smith), on ne savait rien du personnel (cornet et clarinette non identifiés). Il s’appelait Le Blues de la grosse mémère.

J’en avais des centaines d’autres chez moi. Des centaines d’autres et l’intégrale de Lester Young, celle du Duke et tout ce que Mingus a enregistré. Chez moi, c’était chez eux.

À côté, Léon avait flanqué les pieds dans le vide-poches.

Léon fumait des Gitane sans filtre l’une après l’autre. Les genoux sous le menton, elle faisait la gueule. Elle portait des bottes texanes fatiguées et un jean qu’on lui aurait juré peint à même les cuisses, un blouson de cuir à peu près comme le mien et contre le flanc droit le gros .357 de l’Usine. Son sourire était mis de travers la plupart du temps et elle ne cessait guère de se toucher les cheveux. Léon ne faisait pas exprès d’avoir l’air d’une dure : c’était une dure. C’est toujours une dure, où qu’elle soit maintenant. Elle n’aimait ni ma façon de conduire, ni ma manière de parler, ni la musique que je mettais tout le temps, quand je pouvais — et moi non plus.

Trop le cafard, mon pote, trop le cafard…

Quelquefois, je me demande si Léon n’était pas plus dure, encore plus dure et dégueulasse que moi, mais quelle importance ? Une pure question de rhétorique. Léon était deuxième de groupe — mon adjoint. C’est moi qui l’avais demandée et elle avait accepté du coin de la bouche, sans un mot. Une femme seule, sans attaches. Une teigne. Ses poings avaient toujours l’air d’être pleins de cailloux et Léon n’avait pas besoin de plus de sommeil que moi. Elle m’avait suivi à la Nuit. Depuis cinq ans, nous avions passé plus d’heures, de jours et de nuits ensemble qu’avec n’importe qui d’autre, et malgré cela, nous étions restés seuls, Léon et moi, chacun de son côté sans savoir… Des hommes seuls dans une histoire sans relief.

Je ne pouvais pas savoir. Pas tout.

Personne ne sait tout.

À côté de moi, Léon de profil fumait une Gitane sans filtre en faisant la gueule. Léon avait horreur des cadavres — des refroidis, comme elle disait. Question de feeling. Je ne connais pas beaucoup de flics qui aiment, je veux dire qui les aiment vraiment, et ces flics, j’ai un peu tendance à les considérer comme des tordus. Question de point de vue. Droit devant Léon, étaient enfin apparues les troubles et fatigantes lumières de la fête. C’était une petite nouba qu’on donnait à guichets fermés rien que pour nous, les flics et les pompiers, les gens du SAMU surtout et dans une moindre mesure ceux des services techniques et les types de la voirie — une fête dans la nuit alors qu’on n’avait rien demandé.

Tout cela faisait une clairière dans la pluie.

Des flics en gilet fluo mettaient les grands panneaux lumineux en place, d’autres disposaient des cônes de Lübeck pour canaliser la circulation sur la file restante, d’autres enfin, courbés en deux, examinaient l’asphalte luisant au phare portable. L’ambulance de réanimation stationnait au milieu des fourgons, bien blanche et presque pimpante avec ses vitres en dépoli d’où émanait une tranquille lumière immobile, bleutée comme du néon. Son moteur tournait, on le voyait à l’échappement, mais la rampe était éteinte, de même que le gyrophare. Toutes les autres lumières, orange, bleues et rouges tapaient ensemble, précaires et sans chaleur, haletantes à la façon de cœurs vides qui battent en désordre. Aucune d’entre elles ne portait beaucoup plus loin que la vie courante.

J’ai freiné deux fois de suite en glissant de travers et j’ai annoncé : « PJ sur place » à la radio en donnant mon indicatif de nuit. Le type de l’Étage des morts m’a répondu qu’il avait reçu. Il avait une voix qui ne m’était pas inconnue, bien qu’elle me parvînt hachée et détimbrée, ainsi que bien de celles qui proviennent du passé. Pour une raison ou une autre, Léon a poussé un de ses soupirs ternes. Elle a enlevé les pieds du vide-poches, d’une main elle a éteint la cassette (probablement Trixie Smith, 24 janvier 1929) et de l’autre elle a abaissé son pare-soleil pour qu’on voie la plaque police allumée.

Un flic m’a fait des gestes de Batman à l’appontage et je me suis rangé derrière une autre 309, la voiture-pie de Vernes, et Léon et moi sommes descendus dans le froid et la pluie, chacun de son côté.

Toute la vie est ainsi faite.

Aussitôt, j’ai regardé ma montre : il était deux heures trente. L’homme, à l’Étage des morts, avait dû mentionner sur sa feuille d’activité : « PJ sur place à deux heures trente. » J’avais mis un temps honnête pour venir de la Division. La voix dans le poste sur Radio-Cité aurait pu être celle de Franck. De merde. Je me suis dirigé vers l’endroit où la GTI avait tapé la glissière avant de rebondir plus loin et de s’envoler. Puis de retomber. Je n’ai pas eu le temps d’atteindre l’épave qui grésillait encore.

L’officier de paix Vernes est apparu en travers de ma route.

La Nuit de la femme sans tête, c’était lui qui commandait les tuniques bleues sur le district, en intérim de je ne sais qui. Sa tâche s’arrêtait où commençait la mienne. Guère plus grand que moi, Vernes faisait presque deux fois mon poids et bien la moitié de mon âge. Très propre et équipé pour gagner, il était né avec le minitel et sa génération était celle du compact-disc, de la micro et des boîtes à rythmes synthétiques, du vidéo-clip et des femmes acryliques. C’était un homme irrémédiablement récent. Quel dommage qu’il aimât tant la nuit et qu’elle le lui rendît si mal. Elle n’était pas faite pour lui, ni lui pour elle. Il a retiré ses gros gants de cuir tout en remontant son pantalon d’uniforme trempé. Il portait aux pieds des Doc Martins qui n’avaient rien de réglementaire.

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