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Hugues Pagan: L’Étage des morts

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Hugues Pagan L’Étage des morts

L’Étage des morts: краткое содержание, описание и аннотация

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Savoir quand on a commencé à glisser, pourquoi ?… Comment on a fini par s'y mettre pour de bon ?… Allez savoir. Comme si on savait jamais au juste le fond des choses et de soi-même. Pour moi, je dirais la nuit de la femme sans tête. Pas vraiment sans tête, du reste, puisqu'elle l'avait bien perdue mais qu'on l'avait retrouvée. On retrouve presque tout lorsqu'on se donne la peine de chercher… De là à dire que c'est réellement ce qu'on cherchait ou que ça fait toujours plaisir, il y a un monde. Par l'auteur de la lente descente aux enfers d'un flic devant une société dominée par le fric, la corruption de ses collègues, le blues lancinant de la nuit, la mort enfin, cette mort qui, comme certaines femmes et quelques hommes, ne veut pas de ceux qui l'aiment trop. L'étage des morts vient d'être porté à l'écran sous le titre par Gilles Beat avec Gérard Depardieu, Olivier Marchal et Asia Argento.

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De ce point de vue, un type comme moi ne l’arrangeait pas.

Lui aussi avait peur. Évidemment, bien moins que Calhoune.

Sa peur à lui était abstraite et sèche, et strictement tactique, purement événementielle. Elle n’affectait en rien ses glandes sudoripares. De manière générale, Moll avait moins de profondeur qu’un plat à barbe et à peu près autant de sensibilité. C’était le rouage gris et fiable d’une grande machine anonyme — anonyme et peu fiable.

Il appuyait ses grandes mains osseuses sur le maroquin posé devant lui, et dont le cuir grenat et mince était élimé, mais lisse et doux au toucher comme un vague chagrin. Sous ses doigts fermement écartés, il y avait un arrêté qu’il ne me restait plus qu’à signer. Moll ne savait pas : je pouvais refuser. Refuser de signer. Tout compliquer. On ne savait jamais.

A sa gauche, debout lui aussi mais en retrait, se tenait le délégué national du syndicat des inspecteurs — celui des syndicats d’inspecteurs auquel j’appartenais et qui n’était pas le mieux vu. Charles Vannier était inspecteur divisionnaire comme moi. Il arborait une mince mallette en vernis noir et se comportait comme un conseiller juridique. En ce qui me concernait, il aurait aussi bien pu être au diable. Lui aussi, je l’avais connu. Quand on fait la même chose durant un quart de siècle, on finit par connaître du monde, de gré ou de force et souvent sans le vouloir. Presque toujours sans le vouloir. Vannier était un personnage dodu et suffisant. Il avait une petite face de pékinois et des cheveux très noirs et raides peignés au clou. Il portait un complet de tergal gris avec en dessous un gilet rayé bordeaux et noir comme en ont les loufiats. Pas tous les loufiats, seulement ceux qui veulent s’habiller en loufiats. Il regardait partout et personne en particulier. Vannier ne m’aimait pas et moi je m’en foutais. Il n’avait jamais été capable d’arrêter quoi que ce soit, pas même une pendule. Il le savait, en plus. L’instant d’avant, il avait allumé un mince cigarillo tout en dévisageant Moll sans que celui-ci me quitte des yeux et il avait conclu sa courte péroraison en soulignant :

— Il faut qu’il soit inculpé. (Il, c’était moi.) Ainsi, il aura accès au dossier. Cette mesure de suspension ne repose sur aucune accusation précise. Il faut jouer l’inculpation. Le syndicat lui fournira des avocats et suivra son affaire avec la plus grande attention.

C’était une longue tirade pour Vannier. Une longue tirade pour tout le monde. Ça n’avait pas plus de sens et de portée que n’importe quelle déclaration officielle. C’était juste ce qu’un délégué syndical se devait de dire dans ce genre d’occasion pour justifier sa position de détachement et ses notes de frais. Moll le savait, c’est pourquoi il l’avait subie sans broncher, sans y accorder plus d’importance qu’il n’en fallait. Il m’a répété à mi-voix :

— Vous êtes suspendu.

Ça faisait beaucoup de syllabes aussi. On sentait bien qu’il en avait marre. Moi aussi. Calhoune aussi, peut-être. Je n’avais pas envie de jouer. Vannier a remué les épaules d’un air de s’en foutre. Il s’en foutait. Je pouvais encore refuser de signer. C’est ce que font certains malfrats chevronnés, même si pour la plupart ils savent que ça ne change rien. Des débutants le font aussi, sans savoir. Je n’avais plus envie de jouer.

J’ai pris appui sur les accoudoirs du fauteuil dont je me suis extrait. Je me suis levé et j’ai tout signé à la suite, l’original et les copies dans l’ordre où Moll me les passait, sans rien lire, sans rien garder. Quand j’ai eu fini, je l’ai senti se détendre mais pas Calhoune, dans mon dos. Sa peur à elle était dense et laide, ses volutes presque palpables. Sans retirer mon blouson, j’ai défait le brêlage en dessous et tout est venu pièce par pièce : mon pistolet dans l’étui que je portais horizontal de manière que la crosse soit en avant et tombe sous les doigts, comme Rourke dans L’Année du Dragon, sauf que je le faisais bien avant lui, les menottes et le chargeur de rechange, tout mon mince fourniment au cuir usé, aux bretelles mangées de sueur, et j’ai tout posé sur la glace du bureau devant Moll qui n’avait pas cessé de me fixer dans les yeux comme s’il craignait de se noyer. De ma poche intérieure, j’ai sorti le porte-cartes avec ma médaille et ma brème. Je l’ai ouvert et je me suis regardé sur la petite photo — et je ne me suis pas plu. L’Identité judiciaire n’avantage personne. Elle n’enfonce personne non plus. Si le photographe de l’Usine m’avait fait ce maigre visage de jeune gouape aux yeux durcis et à la bouche amère, c’était peut-être vraiment ma vraie tête à moi, à l’époque, la seule vraie. Celle qu’on a quand on est mort.

Je ne m’aimais pas en mort. J’ai refermé le porte-cartes, je l’ai jeté sur le reste. J’ai fini par retrouver mon brassard de police dans une poche de jean. Il était à demi déchiré et plus du tout fluorescent. Je l’ai rendu. Derrière moi, Calhoune a peut-être bougé et peut-être pas. C’était fini. Moll m’a tendu la main.

J’ai regardé une dernière fois le grand paquebot tout blanc qui partait je ne sais où, la nuit qui montait et la mer si vaste qu’elle se violaçait tout en haut, si vide, là où devait se trouver l’horizon un peu courbe, très haut, et enfin la mince bande de ciel mauve très tendre et si pâle qu’il en paraissait translucide.

En me tendant la main, le commissaire principal Moll m’a dit au revoir et bonne chance à mi-voix, je crois.

Comme j’ai toujours aimé les hommes qui ont le mot pour rire, je lui ai serré la main et je suis sorti sans saluer les deux autres, même pas Calhoune qui attendait. Dans les couloirs, personne n’a fait attention à moi. On ne m’a pas évité non plus. Des machines à écrire crépitaient un peu partout, des téléphones sonnaient. En passant devant le standard, dans les staccatos haletants du télétype, j’ai entendu deux équipes de la voie publique qui émettaient entre elles sans beaucoup de discipline radio. Les voix étaient jeunes et pleines d’excitation. Deux équipes sur un plan de came. À les entendre, on sentait que le moment de la curée était proche.

À la sortie, le planton, un gosse efflanqué qui écoutait du Led Zeppelin au casque sur son baladeur m’a salué de la tête. Il tripotait les revers de son blouson d’uniforme en louchant dessus comme s’il se fût agi d’un secret embarrassant. Ça ne lui aurait servi à rien que je réponde.

Dehors, sur le trottoir, j’ai allumé une Camel derrière mes paumes. Il faisait beaucoup de vent froid. Les voitures de l’Usine étaient rangées un peu partout au petit bonheur la chance, pour la plupart en double file, et je n’en ai pas vu une qui ne ressemblât de près ou de loin à une épave. Machinalement, je me suis palpé le flanc gauche, là où je portais d’habitude mon arme. Bien sûr, il n’y avait plus rien. J’ai mis mes Ray-Ban et j’ai enfoncé les poings dans mes poches de blouson. Il ne me restait plus qu’à foutre le camp, ce que j’ai fait.

Plus loin, mais pas très loin, en descendant les escaliers du métro, je me suis rappelé que Franck était mort. Je me suis rappelé aussi à quoi il ressemblait en pièces détachées à la fin de l’autopsie. Éviscéré, la cage thoracique béante et le crâne scié en deux, il ressemblait très exactement à un tas de pièces détachées. Seule une de ses mains était restée intacte, la droite. La gauche, on lui en avait brisé chaque doigt, l’un après l’autre, tout le temps qu’avait duré son agonie.

J’ai continué à descendre, marche par marche.

Il ne faut pas croire que j’en avais vraiment envie, mais descendre, c’est ce que nous faisons tous un jour ou l’autre. Il ne faut pas croire non plus que c’est très difficile.

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