Hugues Pagan - Je suis un soir d'été

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Je suis un soir d'été: краткое содержание, описание и аннотация

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Simon, un flic qui a eu des malheurs, se charge moyennant finances de retrouver Verlaine, comptable hors pair qui a disparu avec des tas de secrets redoutables dans la tête. Simon se met en piste et, de témoin en témoin, de cadavre en cadavre, remonte dans son passé à la recherche du temps perdu. De façon stupéfiante, il finira par le rattraper.
Remarquable roman, d'un noir d'encre, bourré de personnages déchus et fatalistes. Tout ce qu'on aime. Michel Lebrun,
1984

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— On n’a pas beaucoup de temps, petite, je dis aussi doucement que possible. En plus, je peux rien t’expliquer pour le moment, à part que c’est un gros coup. Un coup énorme.

— Et moi ? Et moi dans tout ça ?

— Toi ? (Je ris doucement, je dis pas que c’est rassurant, mais je ris.) Toi, à ton avis ?

— J’en sais rien, elle murmure. Quand je pense à certaines choses, je me dis que…

Elle secoue la tête de gauche à droite, de droite à gauche. Je lui laisse le temps, mais pas trop. Après je lui prends la nuque, je la caresse un peu et j’approche son oreille de ma bouche ; elle s’appuie contre moi. C’est sûr que je la serre un peu trop, mais elle écoute et quand j’ai fini, je lui passe les doigts sur la figure, comme un aveugle. Elle se redresse, elle me dit :

— Tu es vraiment un type curieux.

— Tu m’indiques où c’est. Tu ne me donnes pas d’adresse, tu cites pas de nom de rue, des fois que Guyenne aurait sonorisé la voiture. Tu m’indiques droite, gauche, ça suffira. Okay ?

Elle sourit, rêveusement.

— Okay. Tu as pas peur que je te prenne au mot ?

— Tu rigoles ?

Je décolle du parking ; il pleut nettement moins. Je roule en père peinard. Pas la peine de se faire remarquer par les flics au dernier moment. Tout en roulant, je vois le coup, gros comme une maison, ce que je dois faire s’il me reste un gramme de cervelle et comment je dois le faire. Je dis pas que j’aurai pas quelques mauvais soirs, mais c’est une maladie qui se calme au Chivas, et au moins je resterai en vie plus longtemps.

Myriam est un excellent copilote.

De la route, on voit d’abord la masse des arbres dans les murs ; en approchant, on voit que la moitié des murs s’est vomie par places dans le chemin de terre qui passe devant, en approchant encore que le portail est complètement déglingué et ouvert à tous vents.

Passé le portail, la voiture se fraye un chemin entre les branches de noisetier qui ont poussé en travers ; les feuilles caressent paresseusement le pare-brise, elles plient en longeant la caisse ; j’avance au pas ; il n’y a pas que du noisetier, il y a aussi de jeunes hêtres, des sapins, le tout à l’abandon. J’arrête les essuie-glaces.

On débouche brusquement sur un terre-plein envahi de hautes herbes et d’orties. Devant nous, il y a un long machin d’un étage, une bâtisse qui part en couille, à la toiture crevée, avec un perron de trois marches et du lierre. À part les portes et les volets qui ont l’air costauds, je donnerais pas cent balles du reste.

Une gouttière crevée dégueule à tout va.

Avant de couper le contact, je jette un coup d’œil alentour mais macache. Dans le silence, on entend les gouttes éparses qui claquent sur la tôle, le bruit de l’eau qui s’écrase devant la maison. Quand j’entrouvre la portière, une bouffée froide de bois pourri et de vieille cave envahit l’habitacle.

Il y a deux radios dans la boîte à gants. Je les allume l’une après l’autre, je parcours les fréquences. R.A.S. Compte tenu de ce que j’ai cru comprendre, ça m’étonnerait qu’un indépendant comme Guyenne ait équipé sa voiture d’une balise radio.

Myriam me sourit vaguement. On dirait qu’elle vient de prendre le train pour ailleurs, ou c’est l’appréhension. J’écoute, dehors, ce que me racontent les arbres et la baraque et ce qu’ils me disent ne me plaît pas. Ils me disent : « Fais gaffe, tu joues sur le fil du rasoir et ça serait trop con de paumer pour rien, pour presque rien, une grognasse comme il y en a pas des dizaines, mais des milliers, à partir du moment où tu peux les allonger ; et tu peux les allonger. » À perte de vue.

Simon le joueur.

Je me retourne, un pied dehors, je fouille dans le sac devant la banquette, je sors le Browning, je monte une balle dans le canon et j’enlève la sécurité, puis je le lui tends, la crosse vers elle. Elle enroule les doigts autour. Je remplis le barillet du .44.

À partir de ce moment, je sais que la roue se met à tourner, de plus en plus vite, comme dans les foires, encore plus vite… Le type va la lâcher et elle tournera toute seule. Je suis le type.

Je prends mon Tessina, à tout hasard, avec un flash électronique carré. Je pose la main sur le genou de la gosse : il est poli et froid comme un galet au fond du torrent. Elle m’adresse une grimace contractée.

On descend, je contourne la voiture ; Myriam se tord deux trois fois les chevilles dans le gravier ; je vois son popotin qui se tortille devant moi ; elle monte les trois marches plates ; la clé n’est ni sur la porte ni sous le paillasson, alors elle plonge la main par un carreau cassé, elle ouvre…

Il y a assez de lumière dans le hall pour y constater des traces de lutte, une chaise haute gît en travers, un porte-parapluies a roulé sur le dallage et son contenu s’est répandu comme un jeu de mikado anémique. J’ai pas besoin de chercher longtemps pour dégotter trois étuis de .22 que j’empoche sans commentaire. Quand je me redresse, elle me tend une grosse torche. Les quatre pièces du bas et la cuisine sont à peine meublées ; et il n’y a personne dedans. Elles sont sombres, vaguement hostiles. C’est sûr qu’on n’a pas dû y donner de concert pendant le dernier demi-siècle.

On monte à l’étage ; j’essaie de faire le vide dans ma tête, de comprendre pourquoi le radar s’est allumé, pourquoi exactement. J’ai la gosse sur les talons et ses chaussures claquent un peu trop à mon goût, mais je sais que c’est pas d’en haut que va venir le danger.

Verlaine s’était retranché dans une petite chambre, la plus proche des chiottes sur le palier. Dire que ça pue, c’est encore peu dire ; mais ça pue pas la charogne, seulement le moisi, le rance, la crasse, le graillon et la merde. Je balaye les murs avec la torche, et c’est vrai qu’il s’était défoulé, le con, à crobarder ses bilans et ses organigrammes un peu partout, dans tous les sens. Pas seulement, il y a aussi des cons et des pafs, une dizaine de fabuleuses paires de nichons, des conneries.

Un grabat avec des couvertures de l’armée, des fringues un peu partout… J’ouvre la fenêtre, je pousse les volets. La gosse est debout au milieu de la pièce, le flingue le long de la cuisse.

Il devait se faire la bouffe ici, il y a une table de cuisine contre le mur à gauche, couverte de saloperies, de verres sales et de bouteilles, il reste du manger moisi au bord d’une assiette en terre, une bouteille de Johnny Walker qui a essuyé une claque de fossoyeur, un Camping-gaz avec une casserole dessus. Des paquets de Gitanes vides.

Je pose le .44 sur les paquets.

Ce que j’ai à faire maintenant, quelqu’un d’autre l’a déjà fait, mais en amateur, en foutant encore plus la pagaille. Les poches des fringues sont retournées ; on a même fouillé dans le carton où il balançait ses merdouilles, ses petites vengeances ; je marche sur les feuilles couvertes de son écriture rageuse, tout en zébrures ; on a même sorti la guitare de sa boîte couchée par terre, on l’a appuyée au mur, une Gibson pas très jeune mais une Gibson quand même, la gratte de notre jeunesse, le rêve à l’époque.

Verlaine était jeune, il jouait comme un dieu, mieux que Pierrot. Je me penche un peu, je passe l’ongle du pouce sur les cordes. Il aurait quand même pu l’accorder, avant de partir, mais il savait pas non plus qu’il allait s’en aller. Je lis ce qu’il a marqué en gros, devant mes yeux, je comprends… Il s’est quand même payé son rêve, question guitare.

Dans l’étui, il y a des partitions en foutoir, un jeu de cordes neuves, des médiators extra-souples neufs, sans une griffure, rien. Pas d’ampli, mais il n’avait pas de courant non plus, alors… Je me mets dans sa peau : cette baraque que j’aime pas, il n’a pas dû l’aimer non plus, tout le spongieux, le silence autour et le reste. Tel que je connaissais mon tordu, il a laissé le message quelque part.

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