Hugues Pagan - Je suis un soir d'été

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Simon, un flic qui a eu des malheurs, se charge moyennant finances de retrouver Verlaine, comptable hors pair qui a disparu avec des tas de secrets redoutables dans la tête. Simon se met en piste et, de témoin en témoin, de cadavre en cadavre, remonte dans son passé à la recherche du temps perdu. De façon stupéfiante, il finira par le rattraper.
Remarquable roman, d'un noir d'encre, bourré de personnages déchus et fatalistes. Tout ce qu'on aime. Michel Lebrun,
1984

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Je pinaille, je me tape un coup de whisky à sa santé. Myriam n’a pas bougé ; elle ne tient pas de place, elle fixe quelque chose dehors, les frondaisons mouillées, je ne sais pas quoi, mais elle ne gêne pas. Je lui demande :

— Qu’est-ce que tu cherchais ?

— Du fric, elle me dit avec la même expression que si elle venait de prendre un coup de poing entre les seins. Du fric pour me tirer, me tirer loin de toute cette merde.

Je rebois un coup, je pointe l’index sur les inscriptions.

— Il avait indiqué la couleur, non ? Tu as trouvé ?

— Rien du tout. Au bout d’un moment, j’ai entendu du bruit, en bas, j’ai eu peur qu’il soit seulement blessé, qu’il remonte…

— Avec trois balles dans le caisson.

Elle soulève les épaules et le reste remonte avec, en plus doux et incertain, vulnérable. Elle me regarde toujours pas ; j’ai l’impression qu’elle fredonne, ou qu’elle récite quelque chose entre ses dents, quelque chose qui lui appartient à elle toute seule. Elle a les chevilles bien écartées, les bras le long du corps.

Tout le temps que je photographie les murs, elle bouge pas. Je me penche pour ramasser les feuilles, par terre, pour embarquer le carton. Brusquement je relève la tête et je sais que j’ai trouvé ; j’avance d’un pas, le buste penché, je rafle le petit tube en alu au fond de la boîte de la Gibson. D’habitude, c’est le genre de truc qui contient un diapason à bouche à dix balles.

S’il y en avait eu un dedans, Verlaine s’en serait servi, au moins une fois, avec sa maniaquerie. Je dévisse le petit bouchon.

Dedans, il n’y a pas de diapason : il y a du film, très serré, une ou plusieurs bobines, je prends pas le temps de le sortir, mais je sais que j’ai trouvé et je sais aussi pourquoi Verlaine avait levé le pied, avec une meute de loups sur ses talons, seulement les loups ne savaient certainement pas à quel point ils avaient intérêt à lui remettre la main dessus.

Les murs et le carton de papiers, c’était moitié fumée, moitié déconnographie. Je revisse le tube, je tourne la tête…

La gosse a reculé de trois pas ; elle est debout dans l’encadrement de la porte, plus ici et pas encore ailleurs. Je me retourne face à elle, le .44 est sur la table à moins d’un mètre, pas tout à fait au diable mais juste assez loin pour compliquer la situation et le canon du Browning me regarde le nombril sans passion, presque négligemment.

Le genre de négligence que j’aime pas chez un amateur. La roue vient de s’arrêter, à fond de cale.

Elle se tapote les cheveux du bout des doigts, elle me dit d’une voix morne et usagée :

— Tu as trouvé ce que tu cherchais, Simon.

C’est pas une question. C’est une constatation.

Elle baisse la main ouverte, la paume en haut, dans ma direction, son regard est à la fois résolu et mortellement fatigué, et elle dit encore :

— C’est aussi ça que les autres cherchaient. C’est ce que vous cherchiez tous.

Je ne réponds rien. Elle fait en agitant les doigts :

— Donne.

Je m’adresse à l’étui.

— Il va falloir que tu finisses, je murmure à mi-voix. Il va falloir que tu me descendes. Si tu le fais pas…

— Donne ! elle répète durement.

Je lui lance l’étui et elle le bloque, presque sans bouger le corps. Je me tasse un peu sur moi-même ; le canon du Browning remonte de quelques millimètres, comme s’il cherchait l’endroit. Je repasse tout dans ma tête, tout ce qu’elle m’a donné en si peu de temps ; son goût de terre noire et de sel, ses jambes minces aux chevilles émouvantes et son ventre ; je me tasse encore, je m’en fous que ça dure, je repasse le coup, à l’entraînement, glisser en pivotant, saisir le .44 et tirer sans armer, je revois le ralenti au magnétoscope, à l’entraînement, chez Tony, mais c’était à l’entraînement… Même plombé, si je suis pas foudroyé en plein cœur, avec les réflexes, elle aura pas le temps de s’effacer de la porte. Je dis, doucement :

— Un sac que je vais pas au tapis le premier, Myriam…

J’ai pas besoin de regarder où est le .44. Je sens où il est. Je laisse pendre les bras, les épaules basses et les doigts souples.

— Tenu, je l’entends dire au fond d’un puits.

Elle a changé. Elle est dure, sûre d’elle et en même temps amère, mortellement amère et fatiguée. J’essaie pas d’argumenter, de savoir pourquoi et comment, ni de quel côté elle a joué sa partie, ni depuis quand. J’essaie de pas penser non plus au dégât que ça va faire, du .44 Magnum, pas tellement à l’entrée mais dans son dos à la sortie, le fracas…

Elle glisse l’étui dans sa poche. Elle me regarde.

Maintenant.

J’aurais jamais eu le temps, jamais. J’ai les semelles collées au sol, les deux, à plat. Elle rit comme on pleure en se déchirant et elle m’envoie le pistolet en travers de l’estomac ; j’arrive à peine à la bloquer, elle renverse la tête en arrière comme si elle hurlait mais pas un son ne sort de sa bouche, ou alors je l’entends pas ; de chaque côté de son cou, les tendons, les muscles saillent comme des cordages prêts à casser.

Je m’approche, comme un somnambule, je m’approche. Elle ne bouge pas : elle reste où elle est, elle se contente de baisser la tête, de me regarder.

J’aurais jamais eu le temps parce que je n’aurais pas fait un geste, elle ne le sait pas, mais moi je le sais : j’aurais pas tiré. Je me passe la main sur la figure, peut-être pour y effacer quelque chose que je veux pas qu’elle voie. Je m’approche encore, je la prends par les cheveux.

Elle pose les deux paumes à plat contre ma poitrine, pas pour me repousser, elle crispe son visage.

— J’aurais pu te descendre, chérie, je dis en tâtonnant.

— C’est peut-être ce que je voulais.

Je fourre le pistolet dans ma ceinture, derrière. Je sais que je lui fais mal, je sais aussi qu’on n’a pas le temps, qu’on a autre chose à foutre. Je sais aussi qu’elle n’a rien sous la robe. J’avance et elle recule jusqu’au moment où elle sent le mur contre son dos.

Je prends même pas le temps de défaire les boutons, je lui remonte la robe par en dessous, devant, presque jusqu’au nombril, je lui prends les hanches à pleines mains, elle s’adosse en écartant les genoux.

— Simon, elle gémit, Simon…

En même temps, ses doigts s’affairent fébrilement.

On entend l’eau qui goutte des chéneaux ; le reste, c’est du silence meublé par deux souffles qui se cherchent et se calment, mais pas très vite. Elle m’a ouvert la chemise, elle a posé ses lèvres contre ma peau ; elles sont souples et brûlantes, faites pour dire et faire des millions de choses, merveilleusement vivantes.

J’essaie de pas écouter ce qu’elles me racontent.

Il reste un truc.

Peut-être pas le plus marrant.

Je l’emmène au sous-sol en la tirant par le bras. C’est la puanteur qui nous accueille, une odeur collante et vaguement sucrée, douceâtre, gonflée, le genre d’odeur qui s’insinue partout et imprègne les fringues. Il y a des soupiraux plus ou moins grillagés ; de place en place, je balaie le passage devant avec la torche.

La resserre à charbon est au fond, une porte en bois à claire-voie. On avance et, brusquement, quelque chose nous déboule dans les jambes en couinant. Myriam hurle ; ça me remplit les oreilles : un hurlement strident ; je pousse la porte du pied, je braque la torche au petit bonheur.

Un tas de charbon.

Ce qui a été une jambe.

J’ai jamais vu un tas de charbon grouiller. Le cri monte jusqu’au toit, il rebondit contre les murs. Ils sont une bonne vingtaine, des gros à la queue longue et luisante et aux yeux couleur de haine, une vingtaine à s’arracher quelque chose qui a été un homme dans un passé pas trop lointain, c’est tout juste s’ils font gaffe à nous, des importuns qui viennent foutre le boxon dans leur raout. La gosse a la main devant la bouche et je ris, je ris comme un dingue ; je suis sûr que Verlaine apprécierait la blague. Bouffé par les rats… Une sacrée blague… Nettoyé jusqu’à l’os…

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