Hugues Pagan - Je suis un soir d'été

Здесь есть возможность читать онлайн «Hugues Pagan - Je suis un soir d'été» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1983, ISBN: 1983, Издательство: Éditions Fleuve Noir, Жанр: Полицейский детектив, Триллер, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Je suis un soir d'été: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Je suis un soir d'été»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Simon, un flic qui a eu des malheurs, se charge moyennant finances de retrouver Verlaine, comptable hors pair qui a disparu avec des tas de secrets redoutables dans la tête. Simon se met en piste et, de témoin en témoin, de cadavre en cadavre, remonte dans son passé à la recherche du temps perdu. De façon stupéfiante, il finira par le rattraper.
Remarquable roman, d'un noir d'encre, bourré de personnages déchus et fatalistes. Tout ce qu'on aime. Michel Lebrun,
1984

Je suis un soir d'été — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Je suis un soir d'été», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

— À droite…

On remonte vers l’intérieur des terres. Je mets pas longtemps à comprendre que sa caisse n’a rien à voir avec le modèle de série. Il avait laissé les clés sur le contact, la bagnole ouverte, puisque j’ai son trousseau avec le reste dans le sac. Je me retourne à peine. Tout en bas de la ligne droite, il y a une grosse voiture sombre qui roule pépère. Guyenne allume son cigarillo.

— Je t’avais dit que je me serais pas embarrassé ! Il ricane en jetant un coup d’œil au rétro.

— On serait sortis, on se faisait allumer aussi sec.

— Aussi sec ! il ricane. Pas dans la tête, remarque, que ça dure assez pour qu’il y en ait un des deux qui finisse par se mettre à table.

Je lui enfonce le canon derrière l’oreille.

— Appuie.

La bagnole se rue en avant ; il nous offre un festival, on traverse un village en trombe, on s’enquille dans une départementale en lacets, il enroule les virages pied dedans, les bras souples. En haut, sur le rebord du plateau, il y a un dépôt des Ponts et Chaussées, des tas de sable et de gravier et un terre-plein bétonné.

— Tu te mets là-bas…

Il attaque le terre-plein en travers, le cul part et il se range le long d’une citerne rouillée. Il stoppe sans couper le contact. J’ai pas trente secondes avant que les autres rappliquent.

— Joue pas le temps, je lui conseille, descends sans toucher à rien.

Il descend. Je suis le mouvement sans cesser de le couvrir avec le .38, je prends sa place. Les bras le long du corps, il me considère, le cigarillo aux lèvres. Je baisse la vitre avant de claquer la portière et quand je suis installé, j’ai déjà le bras dehors et le calibre au bout, alourdi par le silencieux.

— T’as pas l’ombre d’une chance.

La gosse s’est déjà installée devant.

Ça va craquer d’une seconde à l’autre, maintenant l’air est épais, visqueux. Tout s’est passé en un rien de temps ; il adopte l’attitude du type nonchalant qui attend le bus, en appui sur la jambe gauche. Je tripote les vitesses, j’accélère un coup avant d’embrayer…

Au dernier moment, j’appuie sur la détente, ça fait encore moins de bruit que dans la chambre, et il me regarde exactement comme si c’était la première fois qu’il me voyait ; son genou cède et il s’efface sur le côté, l’air vachement ahuri ; il jette les deux mains autour de sa cuisse et la dernière image que j’ai, c’est le cigarillo qui se barre de sa bouche, qui décrit une courbe lâche et roule par terre sur le béton. Du gravier mitraille la caisse, je me paye deux travers maison ; c’est pas une bagnole, c’est une savonnette et le terre-plein, c’est le carrelage d’une salle de bains inondée ; je me débats comme un beau diable, je sors sur la route comme une bombe, en me farcissant les bas-côtés.

L’autre bagnole, c’est une Mercedes prune, à la carrosserie passablement poussiéreuse. Ils roulent pas vite, ils cherchent… Je les passe en accélération ; j’en vois un qui gesticule mais c’est trop tard : on est déjà à trente mètres, les stops de la Mercedes s’allument deux trois coups, le dernier plus longtemps. C’est pas la meilleure chose à faire, mais j’accélère encore.

Juste à ce moment, le feu du ciel nous explose en pleine poire.

17

L’orage, j’ai pas fait gaffe, il nous tombe dessus sans crier gare, un éclair bleu qui vrille jusqu’à la moelle des os, et aussitôt la pluie s’écrase sur le pare-brise ; je mouline pour remonter la vitre, je tripote pour trouver les essuie-glaces et je me paye un début de travers ; une longue masse grise surgit et défile à droite, à dix centimètres de la caisse ; je me débats dans les rideaux de flotte comme à travers des draps mouillés qui collent de partout au pare-brise.

Plus la peine de frimer, je tombe le régime de quinze cents tours ; la bagnole se vautre sur la route. Il y a un matelas d’eau sur le macadam et vingt centimètres de flotte en suspension au-dessus. Je me taperais bien un coup de quelque chose, mais c’est pas le moment. J’allume les veilleuses.

On débouche sur la nationale sans personne au cul. J’ai pas encore gagné, mais j’ai pris une bonne option sur le résultat final. On tourne à gauche ; il pleut toujours aussi fort, il y a toujours autant d’éclairs, mais j’y fais plus attention. La gosse me tape une cigarette, je lui tends le briquet allumé et elle me tient le poignet en tirant sur la cigarette. Elle remarque :

— Tu aurais pu négocier, avec le flic.

Je rempoche le briquet.

— J’aurais pu.

— Tu aurais aussi pu te tirer.

— Tu rigoles ?

Elle dit, d’un ton amer :

— Je rigole pas. Tu crois que j’aurais fini par parler ?

— J’en sais rien, je mens. Ce que je peux te dire, c’est que Guyenne, c’est pas un charlot. Je sais pas si tu aurais parlé ou pas, mais ce que je sais, c’est que tu en aurais méchamment bavé, avant.

Elle m’examine, je le sens sans avoir besoin de tourner la tête, et je prends pas la peine de sourire ni de faire quoi que ce soit, je roule juste assez vite pour conserver de l’avance sans courir de risques inutiles.

— C’est vrai ? elle demande.

— Vrai, quoi ?

— Tu es resté parce que ça contrariait tes plans que je l’ouvre, ou tu es resté parce que tu as pensé qu’il allait me faire du mal ?

— Devine ?

— Je sais pas, elle dit au pare-soleil. Avec toi, je sais pas au juste… Tu es un curieux type. À des moments, on dirait…

Elle se tait, elle fume les sourcils serrés, les poings au creux du ventre. Je la regarde un quart de seconde, le temps de manquer de m’emplafonner une respectable Rambler sans âge.

— On dirait quoi ?

— On dirait que tu es pas là, elle profère d’une voix lente, hésitante. Un fantôme, un type qui existerait pas vraiment ; à d’autres moments, tu pèses vingt tonnes et tu bouches tout, pire que… (elle tend l’index en direction du pavillon, en haut)… pire que l’orage. (Elle tourne la tête de l’autre côté, vers la pluie épaisse qui défile.) Tu es autre chose que ce que tu dis.

— Pas confiance ?

— C’est pas la question.

— Peur ?

Elle se prend les coudes à tâtons, elle croise les bras sous sa gorge, elle se berce les seins, le clope à la bouche.

— Un peu. De moi, y a des chances, de toi… C’est trop intense par moments, si tu veux. Y a trois quatre jours, j’y pensais même pas et maintenant…

— Maintenant ?

— Maintenant, y a plus d’avant. Plus d’après non plus. (Elle a un rire amer, plutôt étouffé, et qui tient à rien.) Ça t’est jamais arrivé, d’entendre une musique, quelque chose, de voir un truc et que ça soit tellement chouette, tellement fort que ça fait mal, mais en même temps… en même temps, tu voudrais pas que ça finisse ? (Elle se penche ; je sais qu’elle me scrute.) Hein, ça t’est arrivé ?

— Des fois, pas souvent.

Il pleut moins, alors je reprends le régime maxi ; la gosse est chahutée contre la portière et elle s’agrippe comme elle peut.

— Pas souvent, je répète.

— Une fille comme moi, ça rentre pas dans ton contrat, elle dit doucement. Une petite putain, comme y en a des dizaines dans des dizaines de villes, la nuit…

Je ralentis. Elle a la voix trop plate, trop amère ; je lui retire la cigarette qu’elle a aux lèvres et je l’écrase. Je sais pas au juste où elle veut en venir, ou je le sais trop bien, elle pense au coup de poker, qu’elle aura plus rien à me vendre quand elle m’aura dit où est Verlaine, qu’on l’aura vu, ou ce qu’il en reste.

Elle a l’avant-bras glacé.

Je rentre sur le premier parking, je trouve une place au fond, un endroit d’où on peut dégager vite fait, je range la 504 et je laisse tourner le moteur.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Je suis un soir d'été»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Je suis un soir d'été» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Je suis un soir d'été»

Обсуждение, отзывы о книге «Je suis un soir d'été» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x