Hugues Pagan - Je suis un soir d'été

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Simon, un flic qui a eu des malheurs, se charge moyennant finances de retrouver Verlaine, comptable hors pair qui a disparu avec des tas de secrets redoutables dans la tête. Simon se met en piste et, de témoin en témoin, de cadavre en cadavre, remonte dans son passé à la recherche du temps perdu. De façon stupéfiante, il finira par le rattraper.
Remarquable roman, d'un noir d'encre, bourré de personnages déchus et fatalistes. Tout ce qu'on aime. Michel Lebrun,
1984

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— Je suis fatiguée. Tellement fatiguée… Je suis allée chez Tonton parce que j’étais trop fatiguée, j’en avais marre de me bagarrer toute seule, d’avoir peur… La première fois, je lui avais fait cramer une bagnole, mais c’était avant que… avant que je tue Verlaine, alors quand il m’a envoyé chercher, soi-disant pour une soirée, j’y suis allée. Comme entre-temps tu es arrivé, je sais pas comment ça aurait tourné.

— Au début, très bien, je murmure.

Elle me caresse la nuque, du bout des doigts.

— C’est dur, toute seule. T’as pas idée, comme c’est dur. Ces jours, ces nuits… Tu comprends, maintenant, pourquoi je te disais, le soleil… (Elle avale, plusieurs fois coup sur coup, elle fait non de la tête sur l’oreiller.) J’avais trop lu des Nous Deux, j’avais envie de quelqu’un qui m’emmène avec lui, que ça compte. Des conneries…

Il y a une autre solution.

Je me fous pas mal du contrat. Le contrat, c’est pas un problème et même d’une certaine manière il est rempli puisque Verlaine ne l’ouvrira plus jamais. Le bahut… Je lui ouvre la robe.

Je la regarde un grand coup et je m’étends le long de son corps. Je la caresse un peu partout. J’ai jamais lu de Nous Deux, mais elle est ferme et chaude, elle a toujours les mains ouvertes comme si elle attendait seulement le coup de grâce, elle est comme une plaine avec des collines en pente douce, des chemins creux et un bosquet plus ou moins triangulaire, luxuriant, un ruisseau et des arbres. Un paysage immobile.

— Je vais t’emmener avec moi, je lui dis avec une voix d’avant. J’ai fait beaucoup de trucs tordus dans ma vie, et celui-là c’est le plus dingue, mais je vais t’emmener avec moi.

Elle se serre, elle bredouille des phrases sans suite, elle me dit qu’elle voulait vraiment pas le tuer, que ça s’était fait dans le noir, elle savait pas comment, il était tombé contre elle, il avait glissé par terre… Elle me dit :

— Je me gardais, Simon. Je sais pas si tu peux comprendre ça, mais je me gardais pour le type… l’homme… (Elle s’agrippe à mes épaules, secoue la tête.) C’est pour ça. C’est pour ça que je l’ai tué. Je voulais pas avec n’importe qui, tant que j’aurais pas trouvé…

J’enfonce ma tête dans son cou. Question dinguerie, je reconnais que je suis servi. J’aimerais pas écouter ce qu’elle me dit, ses petits secrets et ce qu’elle voulait préserver ; il y en a d’autres, c’est d’autres choses ; elle, c’était comme une indigène du Nil au siècle dernier, quelque chose de fragile et de dérisoire à cause de quoi elle a fini par descendre mon pote, mon vrai frangin à moi, cette pauvre cloche qui s’en serait tiré, rien qu’en changeant de trou.

J’aimerais pas écouter, mais j’écoute. Elle met un sacré bout de temps à tout me dire, par petits bouts, inquiète. Ce qu’elle me dit, c’est autant de coups de couteau qu’elle me refile entre les côtes, autant de plaies qu’elle rouvre, de ces cicatrices qu’on croit pourtant bien refermées, depuis le temps. Quand elle a fini, elle me dit :

— Tu me veux quand même ?

— Quand même quoi ?

— Tout ce que je t’ai dit.

— Tu parles…

Je finis de lui enlever la robe ; elle a la figure grave. On met un temps infini à commencer à faire l’amour, parce qu’on sait maintenant tous les deux ce que ça veut dire l’un pour l’autre. On le fait longtemps mais sans hâte, sans honte, sans rien, comme si on se retrouvait après trop longtemps. Elle a les deux poings contre mon torse ; elle m’appelle de loin.

— Simon… Je prends rien, Simon.

Je me redresse sur les coudes. Elle est drôlement petite, tout compte fait. J’essaie de sourire, avec précaution.

— Et alors ? je lui demande.

— Alors rien…

Beaucoup plus tard, je suis étendu sur le dos ; je fixe le plafond comme si je pouvais y déchiffrer le chemin, la marche à suivre. Elle m’allume une cigarette, elle cherche le cendrier et je lui dis où il est… Tout en fumant, je lui raconte ce qui s’est passé, comment je bossais quand j’étais flic, mon histoire avec Cora. J’ai soif à crever ; je me taperais bien un grand bourbon avec de l’eau plate très fraîche. Elle va chercher le sac en papier ; il reste presque rien dans la bouteille et finalement c’est pas ça dont j’ai besoin.

J’ai besoin de sa présence, de sa chaleur, du balancement de ses hanches et de son sourire pressé, de la douceur de ses seins trop lourds, quand même, pour son buste frêle, de son odeur de racine et de vent salé.

On sort manger vers une heure, on dévore des entrecôtes au gril. Le temps s’est assombri et il fait lourd ; les fringues collent à la peau. On est au fond de la salle, tranquilles, et je lui explique le programme des réjouissances, point par point. Elle a récupéré : elle a même pris une douche avant de sortir. Il reste de la peur dans ses yeux, mais c’est le genre de peur qui mettra des années et des années à s’en aller, si elle s’en va jamais.

Je lui demande si Verlaine avait des documents avec lui, des papiers, quelque chose. Elle opine tout en mastiquant.

— Il arrêtait pas d’écrire, il noircissait des pages et des pages, un plein carton. Il avait même écrit des trucs au feutre sur le papier de la chambre, des colonnes, des chiffres… Partout.

— Bon. J’ai un appareil dans le sac.

— On va y retourner ? elle demande.

— On va y retourner. Récupérer les papiers, prendre des photos de ce qu’il a tracé sur le papier, sur les murs. Tout.

Ce que je lui dis pas, pour pas lui couper trop l’appétit, c’est qu’on va aussi aller tirer le portrait à Verlaine. Son dernier portrait, en quelque sorte. Dire que ça va l’enthousiasmer, je sais pas, mais c’est aussi au programme.

Avec ce temps, j’espère que Verlaine va quand même pas trop ressembler à un plat de raviolis sur la gueule d’un bonhomme Michelin.

14

On rentre au bungalow, bras dessus, bras dessous, et il faut croire que mon radar personnel s’est foutu en grève sans rien me dire : je mets la clé dans la serrure, on rentre.

Dans le seul fauteuil, les pieds sur le couvre-lit, il y a un type. Il mâchouille vaguement un cigarillo long et fin comme un crayon, à la peau ocellée, pas allumé. Les pouces dans la ceinture, il est plus immobile qu’une souche à fleur d’eau. Il dit, sans bouger la figure :

— Fait plaisir de te revoir, après tout ce temps.

Je peux pas en dire autant. Il fait un geste avec le menton, tranquille.

— Bouclez la lourde, les gosses, il faut qu’on parle.

— Ferme, j’ordonne à Myriam.

Elle ferme d’un coup de reins ; je sens ses doigts derrière, sous mon blouson ; je sais ce qu’elle va prendre mais avec Guyenne, c’est pas la peine. Il a un .44 chromé en travers des cuisses, il a eu le temps de retourner les affaires, parce que mon .38 gît dans son étui au bout de ses pieds et à cent contre un le barillet est plus vide qu’un vieil os.

— Laisse, petite, je dis doucement.

Elle s’écarte. Une seconde, je me demande de quel côté elle va jouer cette partie-ci, mais c’est trop tard pour parer le coup, il va falloir faire avec et la donne est loin d’être fameuse.

— T’es devenu vachement raisonnable. Dans le temps…

— Dans le temps, c’est fini, je réponds doucement.

— Laisse tes mains où elles sont, que je les voie…

Je les laisse où elles sont. Elles pendent comme des battoirs au milieu des cuisses, parfaitement inutiles. Myriam me tape une cigarette dans la poche de poitrine, elle l’allume.

— Qui c’est, ce gonze ? elle me demande en relevant une mèche sur son front, du ton de quelqu’un qui n’en a rien à foutre.

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