Hugues Pagan - Tarif de groupe

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Tarif de groupe: краткое содержание, описание и аннотация

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Tarif de groupe, huitième roman de Pagan, déballe le linge sale de l'usine — la police en jargon interne. Le spectacle d'une poubelle de fast-food serait sans doute plus ragoûtant. Ce flic qui a le blues ne fait pas dans le sous-entendu. Son ex-inspecteur Chess les connaît à fond, ces types qui pratiquent les méthodes du grand banditisme, sous le masque de la vérité et de la justice. Des flics qui se goinfrent : 50 briques sur un plan de came. Le plus sinistre ripou de l'histoire a commandité le meurtre d'une prostituée. Pourquoi ? Pour rien. Parce qu'elle n'a jamais accepté de baiser avec lui. On l'a découverte morte et torturée de la pire façon. Affaire classée. Chess remue la boue. Au final, dans ce camp-là, le crime paie.
Sylvaine Pasquier,

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Stewball s’était mis à baver. Il regardait ma cigarette et la flamme de la bougie sans parvenir à se décider, tout en tirant sur les menottes. Je n’avais rien entendu. L’endroit sentait la toile de jute et le moisi, ainsi que la vieille ferraille, la vase et le calfat. On aurait pu se croire à fond de cale, dans la soute d’un vieux cargo destiné à la casse. Il se pouvait qu’il fut peuplé de rats. Il se pouvait qu’il n’y en eût pas un seul. En revanche, je me rappelais avec précision la haine dans les yeux du rat que notre présence de flics avait empêché de poursuivre son festin. Je me suis rappelé à mi-voix :

— C’était quand même une pièce de barbaque sanguinolente qui faisait la surface de ma paume… Il s’est tiré et on les a entendus se battre en glapissant dans une autre cave, plus loin, à la lisière des phares…

Stewball s’est levé petit à petit, en s’aidant du coin de mur. Peut-être pensait-il risquer moins debout qu’assis. Je me suis levé aussi. J’ai jeté ma cigarette et je l’ai écrasée sous mon talon.

— J’ai le temps. Toi, je ne sais pas…

Il a eu un hoquet de pure terreur, ses genoux ont cédé et il est retombé de côté. Il s’est mis à se cogner la face contre la paroi. L’un des plus vieux trucs de détenu que je connaisse. J’ai allumé une cigarette :

— Tu as tort, garçon : le sang les attire. Il paraît qu’ils le flairent à des kilomètres. Mais après tout, c’est ton sang — et ta gueule…

Je suis sorti et j’ai refermé derrière moi. À l’aide de ma petite lampe, j’ai retrouvé le chemin de l’extérieur. Je suis allé m’asseoir dans la Pontiac, j’ai remis deux ou trois fois Jimmy Rushing en sourdine, j’ai écouté un morceau d’Ellington et le Blues For Garroway, d’Earl Hines, tout en fumant cigarette sur cigarette. À un moment, j’ai sorti la petite photo que m’avait donnée Dinah, celle d’une gosse craintive dans un grand jardin de roses. Je l’ai examinée dans la lumière du pavillon. Il m’a semblé reconnaître des branches de réséda parmi les buissons derrière. Pour moi, la photo avait été prise peu avant le crépuscule et certainement pas dans l’accablante touffeur de l’après-midi plein. Elle avait été faite à ce moment délicat et chargé de nostalgie où quelque chose vient juste de s’achever et où quelque chose d’autre ne va pas tarder à débuter. Dinah avait un pied dans le jour et le second dans la nuit, elle se trouvait suspendue à rien entre une enfance qui n’avait pas été rieuse et un âge qui ne le serait pas plus, et même de moins en moins en avançant — elle se tenait entre hier et maintenant, et le talent du photographe avait été de capter sur le vif cet étrange instant durant lequel, bien qu’immobile, elle avait franchi la ligne sans rien laisser derrière elle, pas même son ombre. On remarquait ses genoux encore osseux de gamine vite poussée en graine, mais aussi son expression de fierté originelle, malgré la crainte qui faisait autour de son visage comme un bourdonnement d’abeilles incessant, de courage indomptable et de résolution inflexible qu’elle avait toujours montrés depuis que je la connaissais.

Dommage que tout cela ne lui servît pas mieux à vivre.

J’ai éteint le lecteur et la lumière du pavillon. J’ai consulté ma montre et je suis resté quelques minutes à observer les traceurs laser qui balayaient le ciel au-dessus de Paris à la manière de projecteurs de D.C.A.. En guise de ventres de bombardiers, ils accrochaient par instants de frêles nuages hâves qui se hâtaient en bandes dépenaillées dans la direction de l’ouest, pressées par un vent d’altitude qu’on devinait glacé. La plupart du temps, leurs pinceaux se dissolvaient mystérieusement dans un lointain vertigineux, glacé lui aussi, d’une immobilité de pierre.

Stewball était étendu par terre en chien de fusil. Tout un côté de sa face était en sang, et le seul œil que je distinguais était grand ouvert de l’autre côté. Il fixait la courte flamme droite à moins de trente centimètres de sa figure. Il ne restait qu’un centimètre de bougie, dont la cire avait coulé en s’enchevêtrant sur les flancs de la canette. J’ai balayé les parois et le sol de ma lampe. On voyait l’endroit où il s’était cogné, puis les traces de sang glissées jusqu’à l’endroit où il se trouvait à présent. Il avait cru y trouver un refuge, aussi longtemps que la flamme brûlerait. J’ai posé ma lampe sur le sol, j’ai sorti une autre bougie de ma poche et j’ai commencé à l’allumer. Stewball ne perdit rien de mes gestes. Sur la moitié de visage intact, les larmes avaient tracé un chemin qui se perdait au coin de la bouche. J’ai changé la bougie et mouché l’ancienne. Stewball a battu des paupières, son corps s’est arqué lentement, tandis que ses muscles saillaient à l’angle de la mâchoire et que son cou se raidissait. J’ai ramassé ma lampe et je suis retourné vers la porte. Dans mon dos, il a appelé.

— Inspecteur… Inspecteur…

Je me suis retourné lentement, en pivotant sur les talons de bottes. Il avait relevé la tête à cinq ou six centimètres au-dessus du sol. Il tâchait de retenir quelque chose qui le fuyait.

— Je ne suis plus flic, Stewball. Plus rien qu’un homme comme les autres…

— Inspecteur : je vais parler.

— Tout le monde parle, Stewball. Un jour ou l’autre.

— Si je parle, vous parlerez au juge ?

— Fini : ma parole ne vaut plus rien. Aucun juge n’en tiendrait le moindre compte. Et il ne s’agit plus de juge, pour toi…

J’ai fait mine de me retourner vers la porte. Il a crié : — Partez pas ! Partez pas !

Sa tête est retombée. Il s’est mis à sangloter en se recroquevillant sur lui-même comme une araignée écrasée, les jambes tremblantes, les pieds ramassés sous les fesses. J’ai entendu ses articulations craquer tellement il tirait sur les menottes. Je suis revenu m’accroupir sur les talons, ni très près, ni très loin. J’ai sorti le dictaphone de ma poche de treillis et j’ai compté jusqu’à dix pour essai. J’ai posé l’appareil debout près de la canette, dans la lumière :

— De quoi veux-tu me parler ?

Sans me regarder, il m’a demandé d’une voix étouffée, une bête et triste voix de gosse qui a peur dans le noir :

— Vous avez un calibre ?

— J’ai un calibre. J’ai aussi tous les permis qui vont avec. Il m’arrive encore de participer à des protections rapprochées quand le besoin s’en fait sentir, financièrement.

Il s’est tourné un peu :

— Montrez…

J’ai sorti le .45 avec un petit soupir d’agacement. Je l’ai passé dans la lumière. Il l’a vu et m’a réclamé :

— S’ils viennent, vous les flinguez… Jurez-moi…

— Si qui vient ?

— Si les rats viennent.

— Juré. De quoi veux-tu me parler ?

Je suis resté accroupi cinq minutes, puis des crampes me sont venues dans les mollets et les chevilles, et je me suis assis en tailleur, le .45 entre les pieds. Il a parlé. Un sifflement assourdi m’a prévenu de la fin de bande et j’ai dû changer la cassette de côté. J’en avais une autre de rechange, soit au total près de cent minutes disponibles. Je n’avais pas pensé en l’emportant qu’il m’en faudrait autant. Je n’avais rien pensé du tout, je l’avais fait machinalement. Il a parlé d’une voix distincte, mais comme si j’avais cessé d’être là. Tout n’était pas très clair dans sa tête et pour certaines choses, il a dû s’y reprendre à plusieurs fois. Les quelques silences, il les a mis à profit pour claquer des dents, ce qu’on perçoit avec netteté sur l’enregistrement. Je n’ai pas eu beaucoup de questions à poser.

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