Hugues Pagan - Tarif de groupe

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Tarif de groupe: краткое содержание, описание и аннотация

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Tarif de groupe, huitième roman de Pagan, déballe le linge sale de l'usine — la police en jargon interne. Le spectacle d'une poubelle de fast-food serait sans doute plus ragoûtant. Ce flic qui a le blues ne fait pas dans le sous-entendu. Son ex-inspecteur Chess les connaît à fond, ces types qui pratiquent les méthodes du grand banditisme, sous le masque de la vérité et de la justice. Des flics qui se goinfrent : 50 briques sur un plan de came. Le plus sinistre ripou de l'histoire a commandité le meurtre d'une prostituée. Pourquoi ? Pour rien. Parce qu'elle n'a jamais accepté de baiser avec lui. On l'a découverte morte et torturée de la pire façon. Affaire classée. Chess remue la boue. Au final, dans ce camp-là, le crime paie.
Sylvaine Pasquier,

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Il y était encore. Sa voiture stationnait sur le bateau, devant la grille, une Fuego Turbo noire comme on n’en voyait plus beaucoup, avec au milieu du pavillon, une grosse antenne radio de la taille de celles qui équipent les chalutiers. Il y avait sur le tableau de bord le petit œil rouge et clignotant d’une alarme électronique. L’intérieur de l’habitacle était propret et bien rangé, et une paire de dés en peluche pendait au rétroviseur. L’habitacle d’un homme seul. J’ai latté la portière du conducteur et l’alarme s’est mise à couiner de façon stridente.

Armand est sorti du pavillon. Il portait un vieux chandail gris à même la peau, un bas de treillis camouflé et ses pieds étaient chaussés de mules en cuir. Il a cherché du regard. Lorsqu’il a été convaincu que c’était bien sa voiture qui pleurait, il a grimpé lentement la descente de garage. Il m’a vu, les mains levées à hauteur des épaules, juste à côté du pilier. Je ne crois pas que je l’ai fait rire. Il a sorti une télécommande de sa poche et a éteint l’alarme. Ça a fait un grand silence blanc et pénible. J’ai baissé lentement les mains. Armand portait une barbe de trois jours, avec plus de sel que de poivre dedans. Il avait perdu ses cheveux et pris des bajoues. Son regard était terne et vague. Je n’ai rien trouvé à lui dire en guise de préambule. Il a tourné les talons, en me faisant signe de le suivre.

Dans ce qui lui servait de living, il m’a indiqué un fauteuil du menton. Au mur, il y avait deux M16 Colt, une AK-47 dans un état proche de la perfection et une petite carabine US à crosse pliable de parachutiste. Sur le bahut, une femme souriait dans un cadre bon marché — c’était aussi un sourire bon marché. À la crémone de la fenêtre, un cintre gonflable supportait une chemise bleu sombre repassée de frais, et dont les plis semblaient passés au sabre. Armand a donné un peu de lumière et m’a proposé :

— Bière, gin, mascara. J’ai aussi de l’eau plate et du coca…

— Gin.

Il s’est affairé dans la cuisinette et n’a apporté qu’un verre — le mien. Il a pris place dans le fauteuil en face de moi et m’a regardé goûter avec un regard avide que je ne lui avais jamais connu, avide et douloureux.

— J’ai stoppé il y aura deux ans à la fin du mois. Certains ne savent pas pourquoi ils boivent, moi je ne sais pas pourquoi je me suis arrêté. Vous avez une sale gueule… J’ai appris par quelqu’un que vous aviez pété votre brème. Que vous vous faisiez une jolie pelote en écrivant des scénarios de télévision. C’est drôle : je ne vous aurais jamais vu autrement qu’en lardu, comme quoi on peut se tromper… Vous êtes venu me parler de l’air du temps ?

— Pas de l’air du temps. Ma gueule vaut la tienne. Je sais pourquoi je bois : parce que j’aime ça. Je n’ai pas pété ma brème : un matin, je me suis réveillé avec les nerfs dans le verre à dent à côté de mon lit. On m’a réformé. Je suis bien obligé de vivre avec. Il m’arrive parfois d’encaisser un peu de monnaie en fabriquant des personnages de prêt-à-porter, fédérateurs et récurrents pour s’exprimer comme les cimentiers et ceux qu’ils maquereautent. Un peu de perruque. Moi non plus, je ne me serais jamais vu autrement qu’en flic.

— Vous fâchez pas… Vous avez toujours le même putain de foutu caractère… À quoi ça sert d’en vouloir ? J’en veux plus à personne, même pas à moi… Vous devriez faire pareil. Vous avez été le seul canaque à essayer de me sortir du trou, alors dites-moi tout de suite ce que vous avez à me dire. Ou caltez…

— BMW CS 68. Trois hommes à bord, dont le conducteur — nom de code : Slim. Ils ont éclaté une fille dans le bois de Vincennes.

— Une fille ?

— Velma…

Il a porté sur moi un regard soudain hébété.

— Velma ?

— Velma…

Je l’ai laissé remuer ses pensées. Il a allumé une cigarette et moi aussi. La douleur dans mon dos allait et venait, et celle de ses yeux n’avait pas l’air feinte non plus. J’ai vidé mon gin et remué doucement le verre. Armand me l’a pris des mains, il est allé me resservir et est revenu s’asseoir. Il fumait toujours des Gitane. Dehors, le jour déclinait rapidement. Le peu de ciel que j’entrevoyais depuis ma place avait pris une teinte grise et lourde. Il a bougé plusieurs fois la tête comme s’il se parlait tout seul, en silence. Sa peau avait la couleur blême des taulards à vie. Je suppose que sa cellule n’était ni plus vaste, ni plus confortable, ni mieux éclairée que la mienne. Il a murmuré :

— J’ai trouvé un job… Gardiennage, transport de fonds… Je travaille la nuit en ce moment. Ça n’empêche pas de se renseigner. Éclatée ? Qu’est-ce que ça veut dire éclatée ?

— Violée de partout… Lacérations multiples sur la face et le corps… Les types se sont amusés à lui écraser des cigarettes sur les seins. Ils lui ont fait sauter presque toutes les dents… Je pense que ça a dû prendre du temps… Un des guignols lui a enfilé une canette de bière dans le vagin et l’a explosée à coups de pied. Ou de poing. Pour finir, ils l’ont entortillée dans une bâche en plastique et sont revenus la déverser à cent mètres de là où ils l’avaient embarquée, sur son lieu de travail… Comme elle n’était pas encore assez morte pour eux, ils lui sont passés dessus en voiture. Une fois en marche arrière, une fois en marche avant…

— Les flics ont fait quoi ?

— Ce qu’on leur a dit de faire : rien du tout.

— Vous avez un numéro de téléphone ?

— Téléphone, répondeur.

Il y avait une carte sur la table, elle faisait de la publicité pour des dépannages rapides en plomberie et sanitaire. Il y avait aussi une grosse loupe de bijoutier, tout un matériel de modéliste et la maquette d’une Corvette Chevrolet ZR/1 au 1/24 en cours de finition. Splendide dans sa livrée blanche qui semblait nacrée. J’ai ramassé la carte et griffonné mon numéro au dos dans un espace libre.

— Trois types, vingt-vingt-cinq ans… Le chef de bande porte trop de jonc. La BMW a des rétroviseurs-obus de Ford Cortina et une optique en l’air à l’avant gauche… Québec Lima 94… Si tu penses avoir des frais à faire, je peux t’avancer de la thune…

— Quel plafond ?

— En ce qui me concerne, off limits…

Je lui laissai la carte. Il me ramena jusqu’à la rue. Au moment de partir, il abattit sa grosse patte sur mon épaule :

— Vous étiez un drôle d’enculeur, dans le temps… Mauvais comme une teigne. J’ai longtemps admiré votre gauche, mais surtout votre jeu de jambes… Je n’étais pas mauvais non plus, quand je tirais en scolaire, mais certains ont une mâchoire de verre — moi c’étaient les chevilles. Je crois bien que j’ai une idée, en ce qui concerne vos comiques, sauf qu’ils tournent plus souvent sur Montreuil que par ces coins-ci. Si c’est ceux auxquels je pense, teigneux ou pas teigneux, ça m’étonnerait que vous obteniez des aveux… Et ne montez pas seul, vous vous feriez sécher en deux coups les gros…

Il s’est passé le bout de l’index au ras du cou. Sourire kabyle. Avant que j’aie eu le temps de déverrouiller la Montréal, il avait regagné son gourbi et refermé la porte sur lui. Le gin me restait sur l’estomac, le gin et le souvenir de l’homme que j’avais connu, du policier hors pair pour lequel je m’étais battu sans rien pouvoir faire d’autre peut-être qu’aggraver son score… Tous les combats douteux ne se déroulent pas dans les grandes plaines du ciel et n’ont pas pour but d’ébranler quelque trône que ce soit. Les pires se déroulent dans le champ clos de nos espoirs et de nos rêves, et ne connaissent que les limites de notre propre aveuglement, de notre terrifiante ignorance.

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