Hugues Pagan - Tarif de groupe

Здесь есть возможность читать онлайн «Hugues Pagan - Tarif de groupe» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2001, ISBN: 2001, Издательство: Éditions Payot & Rivages, Жанр: Полицейский детектив, Триллер, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Tarif de groupe: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Tarif de groupe»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Tarif de groupe, huitième roman de Pagan, déballe le linge sale de l'usine — la police en jargon interne. Le spectacle d'une poubelle de fast-food serait sans doute plus ragoûtant. Ce flic qui a le blues ne fait pas dans le sous-entendu. Son ex-inspecteur Chess les connaît à fond, ces types qui pratiquent les méthodes du grand banditisme, sous le masque de la vérité et de la justice. Des flics qui se goinfrent : 50 briques sur un plan de came. Le plus sinistre ripou de l'histoire a commandité le meurtre d'une prostituée. Pourquoi ? Pour rien. Parce qu'elle n'a jamais accepté de baiser avec lui. On l'a découverte morte et torturée de la pire façon. Affaire classée. Chess remue la boue. Au final, dans ce camp-là, le crime paie.
Sylvaine Pasquier,

Tarif de groupe — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Tarif de groupe», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

— Chochotte, le Grec… Tu vas pas me faire un chagrin pour une petite photo de rien du tout… Elle a beaucoup servi ces derniers jours, et la fille qu’il y a dessus avait aussi beaucoup servi, surtout dans ses derniers instants de vie… Ça explique qu’elle soit dans cet état.

— Fumier…

— Dans mon esprit, les fumiers sont ceux qui l’ont fait… Elle exerçait ses talents avenue de Gravelle… Les bons esprits tiennent qu’elle travaillait pour Fortune… Avec une autre fille en rollers. UCLA.

Je me suis penché sur lui : il avait l’air d’un vieillard usé, fatigué, d’un homme que les ans avaient fini par rattraper à la sournoise à l’instant où il s’y attendait le moins. En me penchant, je me suis rendu compte que ses cheveux noir de jais n’étaient pas les siens. C’était une moumoute. Elle ne tenait pas autant à lui que lui à elle. Il a levé les mains en un geste qui se voulait pacifique. Je me suis redressé et adossé à la porte. Il n’avait pas touché à la photo, qui faisait poissarde et sans-gêne sur les tons neutres et gourmés des billets. Ses yeux ne pouvaient se décider à la quitter. J’ai laissé tomber ma cigarette à mes pieds et je l’ai écrasée de ma pointe de chaussure.

— Velma… Morte… C’est le raisiné, qui te fait cet effet ? Ou les morceaux d’os qui dépassent ? Tu vas pas me raconter que tu n’as jamais fait dérouiller une pouliche, le Grec : je te croirais pas. Selon le légiste, la face porte des traces de brûlures provoquées par l’inflammation d’un produit combustible préalablement vaporisé sur sa peau. La Rue pense tout bas qu’on a voulu torpiller Fortune. Qui pourrait y avoir eu intérêt, à ton avis ?

Le Grec a levé les yeux, aussi lentement que s’il avait dû se servir d’un palan électrique. Il m’a dévisagé de manière directe, mais grave et douloureuse :

— Je me fous de ce que pense la Rue. Je me fous de ce que tu penses. Je connaissais cette fille et je l’aurais achetée les yeux fermés, si elle avait été à vendre. Je sais ce que les types de ton genre pensent des filles dans son genre — et de ça aussi, je m’en fous… J’ai fait ce que j’ai fait, et ce qui est fait est fait. J’en ai autant à ton service… Cette fille n’était pas à vendre. Elle ne travaillait pas pour Fortune et l’autre fille non plus, pas au sens où vous autres les flics vous l’imaginez…

— Je ne suis plus flic. Je n’imagine rien…

— C’est ce qui te trompe, Chess… Tu as quitté l’Usine, c’est un fait, mais c’est l’Usine, elle, qui t’a toujours pas quitté…

J’ai allumé une cigarette. Le connard, avec son regard terne et vide tout en dedans et ce qu’il racontait, était bien près de m’agacer les gencives. Je souffrais du dos et j’ai dû bouger d’une jambe sur l’autre. Il a hoché la tête :

— Cette fille, personne pouvait l’acheter…

— Sauf pour une heure ou pour la nuit…

— C’était pas elle, qu’on achetait : seulement l’usage qu’on pouvait en faire…

— Rien contre Fortune, non plus…

— Plus rien contre personne… Je ne m’occupe plus de ce que tu penses… Plus comme tu penses…

— Tu gardes quand même les deux yeux ouverts. Querelle de territoire, le Grec, voilà ce que pensent la Rue — et les flics…

Quelque chose de froid et de rapide a brûlé dans ses yeux, quelque chose qui aurait pu s’appeler de la haine, si j’en avais connu le motif. La lueur s’est éteinte presque aussitôt et les lèvres du Grec se sont retroussées aux commissures, juste ce qu’il fallait pour qu’elles rendent une expression de profond mépris, un mépris dont je l’avais vu accabler une nuit ceux dont les déclarations obtenues sans violence ni contrainte allaient lui valoir d’en prendre pour quatre ans — le mépris empreint de répugnance et d’amertume, qu’on réserve aux êtres serviles et obséquieux, comme le sont souvent les délateurs et nombre de ceux qui les emploient. Il a déclaré d’une voix sourde :

— Les flics…

Je me suis décollé de la porte. Je l’ai scruté. Il a fait de même. J’ai eu le sentiment, né de l’expérience, qu’il n’ajouterait rien de plus même sous les coups, qu’il avait trouvé le moyen de tout dire en rien que deux mots. Il a ramassé la photo entre l’index et le majeur et me l’a tendue. Je l’ai laissée. Puisqu’il avait aimé Velma, autant qu’il lui en restât quelque chose…

Je suis sorti, j’ai refermé dans mon dos. J’ai traversé les deux pièces en enfilade où les employés commençaient à plier les tapis et à ramasser les cendriers, à disposer les fauteuils sur les tables de jeu. Il y avait encore une douzaine de personnes dans la salle du Multicolore, mais on y sentait aussi la fin de la nuit, et celle du voyage. J’ai descendu les larges marches de pierre et traversé le long corridor qui menait à la rue. En face, la Montréal se trouvait toujours à cheval sur le trottoir là où je l’avais laissée. J’ai traversé lentement, les poings au fond des poches du manteau. J’avais du sable sous les paupières et les poumons remplis d’étoupe aux trois quarts. Mes articulations me faisaient un mal de chien. Je sais ce que les types de ton genre pensent des filles dans son genre… Je ne pouvais pas lui donner tort, en un sens.

J’ai laissé la voiture rouler à sa guise. Il se faisait vers les cinq heures… Le jour allait se lever, pas tout de suite mais dans peu de temps. Duke Ellington, Newport, le 7 juillet 1956… La Black and Tan Fantasy en boucle… Tu as quitté l’Usine, c’est un fait, mais c’est l’Usine, elle, qui t’a pas quitté… Enculé de Grec. Même monde, lui et moi. Et Velma. Perspicace. Sans grande illusion sur les autres et lui-même. Il y avait un téléphone dans la console centrale. J’appelai mon numéro et sondai le répondeur. Un seul message. Il disait :

— Ce jour, il est vingt-trois heures dix… Je me suis endormie à la moitié du film… Quand je me suis réveillée, j’avais fait un rêve : je dormais, tu étais rentré avec ta clé. Tu t’étais allongé près de moi… Tu avais très froid… Ça se passait ici, ou ailleurs… Triste, n’est-ce pas ? Cet après-midi, j’ai trouvé à la FNAC un très vieil enregistrement de Red Sails In The Sunset, d’Armstrong. Est-ce que tu le connais ?

— Je le connais. Il n’est pas très vieux : il date des années trente-cinq ou trente-sept. Armstrong y est tendrement, discrètement élégiaque… C’est le moment où il quitte la pure virtuosité pour un discours plus épuré, une langue plus directe… On le sent plus clair dans sa tête, plus grave… Il est cinq heures quinze… Nous sommes aussi ce jour — c’est seulement le lendemain.

J’ai raccroché. Je me trouvais à mi-chemin entre chez elle et chez moi. Il s’était mis à tomber des cordes. Un fourgon P.S. m’a dépassé à vive allure, toute la rampe arrière allumée. Il trainait derrière lui de grands voiles de pluie. De l’eau s’est écrasée sur le pare-brise de la Montréal. Elle était épaisse et boueuse. J’ai repris Rivoli, je me suis enfilé en oblique place de la Concorde… Le Grec n’en voulait pas à Fortune. La Rue prétendait l’inverse. Fortune ne m’en avait pas touché le moindre mot. Trois malades, ayant agi d’initiative ? Si tel avait été le cas, on les aurait trouvés, interpellés… M.A.C. n’aurait pas fait le blocus, ni lui ni personne d’autre. Cinq heures trente — trop tard pour aller secouer quiconque. J’ai filé direct par la voie express, puis coupé à Châtelet.

Elle dormait sur le divan du living qu’elle n’avait même pas ouvert. Elle s’était emmitouflée dans un gros pull irlandais en laine écrue. Elle portait un long caleçon d’hiver blanc cassé avec des grosses chaussettes par-dessus, qui lui allaient jusqu’aux genoux. Sur la table basse, il y avait son .357 dans l’étui de tir rapide, un bloc de correspondance fait de papier recyclé. Elle y avait agrafé son stylo à la couverture. Le revolver était plein, le verre à côté vide. Je le flairai machinalement. N’importe quel liquide à composition alcoolique. Elle avait rempli deux feuillets complets de son écriture droite et franche, un peu tremblée sur la fin. Bien que mon prénom figurât en tête, je n’en lus rien. Encre marron foncé. Je reposai le bloc et allai éteindre la télévision dont le son était coupé, m’installai dans le fauteuil en face. Dinah respirait mal, comme quelqu’un qui souffre de polypes nasaux. Elle avait un sommeil pénible, agité, et à deux reprises, je l’entendis grommeler quelque chose que je ne compris pas. Dans la pénombre, j’allumai une cigarette. Je me penchai pour ramasser le cendrier. Dedans se trouvait un blister vide. Valium 10. Elle pouvait en avoir pris un, comme deux, comme dix.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Tarif de groupe»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Tarif de groupe» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Tarif de groupe»

Обсуждение, отзывы о книге «Tarif de groupe» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x