Hugues Pagan - Tarif de groupe

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Tarif de groupe: краткое содержание, описание и аннотация

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Tarif de groupe, huitième roman de Pagan, déballe le linge sale de l'usine — la police en jargon interne. Le spectacle d'une poubelle de fast-food serait sans doute plus ragoûtant. Ce flic qui a le blues ne fait pas dans le sous-entendu. Son ex-inspecteur Chess les connaît à fond, ces types qui pratiquent les méthodes du grand banditisme, sous le masque de la vérité et de la justice. Des flics qui se goinfrent : 50 briques sur un plan de came. Le plus sinistre ripou de l'histoire a commandité le meurtre d'une prostituée. Pourquoi ? Pour rien. Parce qu'elle n'a jamais accepté de baiser avec lui. On l'a découverte morte et torturée de la pire façon. Affaire classée. Chess remue la boue. Au final, dans ce camp-là, le crime paie.
Sylvaine Pasquier,

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Chacun d’entre nous comporte sa propre part de mensonge, sans laquelle nul ne peut vivre ou tout au moins durer le temps requis. Elle nous protège contre notre propre dureté et parfois contre celle des autres. Elle rend tolérable à soi. Dinah mentait mal. Ses doigts la trahissaient, ses yeux, la manière qu’elle avait de torturer une mèche de l’index, de la mâchouiller du coin de la bouche… Je lui ai pris la main, je l’ai retournée sans qu’elle s’y attendît. Les veines y étaient douces et bleues, elles palpitaient comme l’aile d’un pigeon mourant. Elle a voulu m’empêcher, rabattre sa manche, reprendre sa main. J’ai posé mes lèvres dans le creux du poignet, j’ai effleuré les cicatrices. Effilées et blanchâtres, elles ne pouvaient qu’être dues à un instrument très tranchant et il y en avait trop pour que leur cause fût accidentelle. Je lui ai dit :

— J’ai eu une vie avant toi. Elle valait ce qu’elle valait, mais c’était la mienne. Rien à dire dessus. Je n’en renierai rien, en bien comme en mal… J’ai commandé des hommes et quelquefois des femmes… Je me suis battu et il m’est arrivé de gagner et de perdre. Trop long, trop compliqué… Au finish, personne ne m’a poussé au tas. C’est moi qui me suis enterré tout seul. On n’est jamais si bien trahi que par soi-même…

Elle m’écoutait sans rien dire. Elle s’écoutait elle-même, comme moi elle écoutait le vent mugir alentour, la pluie crépiter de manière assourdie contre les doubles vitrages, le gargouillis hoquetant des chéneaux. Ça ne la gênait plus, que je touche ses blessures, ou bien elle avait oublié. De la paume de l’autre main, elle lissait son caleçon sur les cuisses, lentement, avec une grande minutie un peu gauche, machinale, enfantine et tout à fait désemparée.

— Pas seulement pour coucher.

Je me suis endormi dans mon manteau — dans son fauteuil. Il m’arrive de tomber dans le sommeil d’un bloc, comme du haut d’un à-pic. Séquelle de quatre ans de Nuit. Une parmi d’autres et certainement pas la pire. D’ordinaire, le sommeil me tient une heure, rarement plus. Dans mon esprit, il est très comparable à ce que doit être la mort subite, c’est pourquoi je ne la crains pas. Je me suis réveillé dans une pièce où il n’y avait ni bruit, ni lumière. On avait fermé les volets et tiré les rideaux. Une pièce étrangère. J’ai cherché machinalement la crosse de mon .45 sur le chevet, là où je le mets d’habitude juste avant de tomber. Colt, clés de voiture, cigarettes et briquet. Je l’ai trouvée sous mes doigts, froide, inerte et convenablement orientée.

Peu à peu, mon cœur a cessé de cogner comme un moteur emballé dont les soupapes s’affolent. Je n’avais plus d’ennemis et peut-être n’en avais-je jamais eu réellement — réellement à ce point. La paranoïa n’est généralement qu’une exagération maladive de son propre ego et cède à l’indifférence à soi. J’ai allumé une cigarette dans la pénombre. J’ai tendu l’oreille. L’appartement était vide et silencieux. Je me suis levé, j’ai ramassé le .45 au passage. Le living était rangé, et la vaisselle faite dans la cuisine. Ma chemise pendait sur un cintre dans le bac à douche de la salle de bains et mon caleçon presque sec se trouvait étalé sur le radiateur.

Mon complet et mon manteau étaient dans le placard de l’entrée, mes boots avec ses chaussures au dernier étage. Je suis retourné dans la cuisine et je n’ai eu qu’à appuyer sur le minuteur de la cafetière électrique. Tout était prêt. Ma montre indiquait dix-neuf heures cinquante. Trop tard ou trop tôt pour quoi que ce soit. Il pleuvait toujours. Je suis allé prendre la procédure dans ma poche de manteau, les photos et le fric. J’ai donné un peu de lumière, je me suis servi un café que j’ai laissé refroidir et j’ai tout étudié de nouveau depuis le début, à plat et sans hâte, sans la moindre trace de passion. Affaire contre personne non dénommée. Tout était lisse, nickel. Une fois encore, je n’ai rien appris de plus.

Elle est entrée sans bruit. Elle a vu tout le fouillis sur la table, le cendrier rempli de mégots. Elle m’a adressé un petit sourire goguenard en s’asseyant en face de moi.

— Toujours pareil, Chess…

— Trop vieux pour changer…

Elle a allumé une cigarette sans plaisir et a bu le reste de ma tasse de café. Ses cheveux étaient trempés sur son front. Elle s’est passé la paume sur les joues d’un geste las. Ensuite, elle a ouvert sa veste matelassée et ses doigts ont rectifié machinalement la pente du .357 dans l’étui. Comme j’avais surpris son geste, elle m’a adressé un rire bref et terne. Je lui ai pris l’autre main, je l’ai tenue dans la mienne.

— J’ai une voiture en bas.

— J’ai aussi une voiture en bas, tu sais…

— Pas la même. Ronde de nuit. Tu en es ?

Elle a remué la tête avec beaucoup de douceur. Elle avait pensé à autre chose sans doute, puisque en me retournant j’ai aperçu un sac de courses dans l’entrée. J’ai souri lentement, parce que les choses dehors pouvaient attendre :

— Pas de ronde de nuit…

— Pourquoi, Chess ? Pourquoi pas ?

Je me suis levé, je lui ai saisi le coude. Elle s’est mise debout à la manière de quelqu’un qui souffre d’arthrose. Ma main a plongé sous sa veste, je l’ai soulagée du Manurhin que j’ai posé à côté du mien. Je l’ai attirée contre moi. Elle sentait la pinède, la pinède et le sable après l’averse. Je ne portais rien, elle était habillée, mais ce qu’il y avait entre nous, qui nous séparait plus sûrement que des millénaires de mensonge et de tromperie, c’était l’Usine, non pas celle que j’avais connue et respectée, et dont elle ne pouvait pas avoir idée, mais ce qu’elle était devenue. Je l’ai attirée contre moi :

— Un homme et une femme. Il faudrait tout reprendre de zéro. Nous nous sommes rencontrés dans une soirée, dans le métro ou un troquet. Pas forcément quelque chose de romantique, du reste… Il était tard, je venais d’acheter des cigarettes… J’étais en train de prendre un verre au comptoir…

Elle a ri, tout en se rappelant :

— Tu étais en train de te faire un flipper… À grands coups de reins… Ton acharnement avait quelque chose de sexuellement prometteur… La cigarette sur le bord de la glace… L’air pas commode du tout… Un maigre voyou mal rasé en veste de cuir fatiguée… J’ai ramassé la cigarette, j’ai tiré deux taffes… Je ne fumais pas du tout, à l’époque, je ne picolais pas non plus. On m’avait parlé beaucoup de toi — de toi et de tes colères… On m’avait prévenue : un mauvais con qui mène tout son monde à la cravache, un sale type sarcastique et méprisant avec des yeux jaunes et fixes de rapace. On m’avait affranchie, mais quand tu as tourné la tête, ça a été comme si je prenais un coup de latte en vache dans le bas-ventre… Rien de très romantique, en effet…

— Joli portrait en pied.

— Conforme à la réalité. Tu n’as pas changé, tes yeux non plus.

Son regard a erré partout sur la table, puis il est venu se reposer sur moi, plus rieur et aigu, secrètement amusé d’elle.

— Un homme et une femme. Je ne regrette rien — sauf que tu ne m’aies pas touchée, pendant tout ce temps, et si peu adressé la parole pour autre chose que des motifs de service. Je t’observais d’en bas, j’ai fini par te connaître, pas bien mais suffisamment pour regretter encore plus fort. Je savais qu’il y avait d’autres femmes, puisque tu ne t’en cachais pas. Je me suis souvent demandé ce qu’elles avaient d’autre, ou de plus que moi, ou de moins…

— Elles n’étaient ni flics, ni placées sous mes ordres…

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