Adrien Goetz - Intrigue à l'anglaise

Здесь есть возможность читать онлайн «Adrien Goetz - Intrigue à l'anglaise» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2008, ISBN: 2008, Издательство: Éditions Le Livre de Poche, Жанр: Исторический детектив, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Intrigue à l'anglaise: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Intrigue à l'anglaise»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Trois mètres de toile manquent à la fameuse tapisserie de Bayeux, qui décrit la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant.
Que représentaient-ils ? Les historiens se perdent en conjectures. Une jeune conservatrice du patrimoine, Pénélope Breuil, s'ennuie au musée de Bayeux, jusqu'au jour où sa directrice, dont elle est l'adjointe, est victime d'une tentative de meurtre ! Entre-temps, des fragments de tapisserie ont été mis aux enchères à Drouot. Pénélope, chargée par le directeur du Louvre de mener discrètement une enquête, va jouer les détectives et reconstituer l'histoire millénaire de la tapisserie, de 1066 à la mort tragique de Lady Diana sous le pont de l'Alma…
Intrigue à l'anglaise
À l'image de Guillaume conquérant les terres saxonnes, Adrien Goetz ravit son lecteur avec brio.
Bernard Géniès,
Cette comédie policière mêle, avec humour, art et politique, réalité avérée et fiction délirante. Annick Colonna-Césari,

Intrigue à l'anglaise — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Intrigue à l'anglaise», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

« Une grue, pour faire passer ces mégalithes par le toit ?

— Vous voulez rire, ils pèsent trop lourd, ce fut plus simple. Le dolmen était là, sur la lande, quand mon aïeul a décidé d’édifier la maison. Nous avons construit le salon autour. La légende familiale veut que l’ancêtre ait commencé par apporter en plein champ une table de salle à manger, des chaises, deux ou trois portraits de famille, un canapé et un piano, avant de se décider à faire construire. Il voulait juger du coup d’œil final. Regardez : la table, les chaises et le piano sont toujours là, et notre monument au milieu d’eux a l’air de présider une réunion de fantômes. Il a vu toutes nos fêtes, nous nous marions devant, nous y installons les cadeaux de Noël, on y placera ma dépouille dans mon cercueil comme on a exposé celle de ma femme il y a dix ans, surtout, c’est la porte secrète pour cacher notre chambre forte, là où se trouve notre trésor le plus précieux…

— Les fragments de la Tapisserie.

— Vous avez deviné. »

L'ensemble aurait pu être sinistre, sentir le vieux rideau et le parquet moisi. Le hall, dans un manoir classique, c’est la pièce centrale de la demeure, l’endroit où s’affiche la gloire de la lignée, haut comme deux étages, couvert par une verrière, mais où l’on a ménagé un petit coin plus intime, avec quelques paravents en laque de Coromandel, des coussins et des albums de photos. C'est l’inchauffable citadelle du clan, l’identité inexpugnable d’une maison, la cour intérieure des demeures de Pompéi. Tous ces halls se ressemblent d’ailleurs un peu, édifiés en série sous Victoria. Rien à voir avec celui-ci. Un grand feu de cheminée jette des ombres sur la conversation. Le dolmen prend une dimension gigantesque, plus fantastique encore. Il bouge au rythme des flammes.

« C'est comme un vieil oncle qui vivrait avec nous. Il vous plaît ? Il a ses têtes, il va falloir que vous l’apprivoisiez, c’est un animal capricieux. Caressez-lui d’abord le flanc, puis les épaules, voilà, comme ça… Je lui parle souvent, je me convainc qu’il répond. Il est à la fois un ami, un témoin, un guide. Quand j’étais enfant, j’imaginais des druides célébrant leurs rites sous son ventre rond et de torrides druidesses en chemises de nuit dansant la sarabande autour, mes Sylphides et mes Vellédas d’adolescent. Depuis, j’ai étudié l’histoire, je sais que rien n’est druidique, ni même celte, dans ces pierres levées. Elles datent du néolithique, et si les druides se mirent en tête d’en construire, c’est un peu comme mon grand-père s’entichant des mastabas égyptiens, la vogue des “styles néo” au temps de la guerre des Gaules ! Cela dit, tout le monde croit dans l'île que c’est un monument gaulois, je laisse dire, cela ne fait de mal à personne. Pour beaucoup de choses, c’est ainsi, je laisse dire… Mais je ne laisse pas faire. »

Pendant le dîner, le vieil homme, qui avait revêtu une sorte de veste d’intérieur écarlate à brandebourgs, style petit théâtre de marionnettes, débita à Pénélope, avec beaucoup de charme et d’humour, la saga des Conteville. Un récit au début enluminé et à la fin saisissante. Entre les deux, rien à raconter, cela dura deux heures. À chaque génération, ils s’étaient maintenus dans la plus complète obscurité, rien de glorieux, pas de bataille, pas d’argent, pas de conquête, pas d’anecdote célèbre ni de mots historiques, surtout pas de rencontre avec le souverain. Mille ans étaient passés sur eux comme un seul jour.

Ce millénaire de farniente avait produit une énorme maison à Londres, un château farfelu dans l'île de Varanville, que personne ne connaissait et que les touristes boudaient. Le dernier Contevil pouvait expliquer pourquoi. Cette absence d’histoire devenait limpide si l’on posait le principe d’un complot.

Les diverses dynasties qui s’étaient succédé sur le trône d’Angleterre avaient nié l’existence même de cette famille royale normande. Les Contevil n’avaient été puissants que vers 1066. Il convenait, pour l’équilibre international, qu’ils ne le redevinssent jamais. Leur progression sociale avait été contrariée, leurs mariages s’étaient limités à quelques familles locales, leur fortune à quelques troupeaux. Ils avaient eu beaucoup de fils, ne s’étaient pas trop fait tuer sur les champs de bataille, ils ne s’étaient pas éteints. Le plus important était là : avoir survécu. Avoir transmis le nom. Le vieux manoir de Varanville, un cabanon amélioré, prenait l’eau quand l’arrière-grand-père de l’actuel tenant du titre, de retour d’Égypte où il servait de secrétaire à Lord Carnarvon, avait décidé de le remplacer et de faire bâtir cette folie.

« On nous avait tellement oubliés que personne ne parla jamais de mon bisaïeul dans les récits de la découverte du tombeau de Toutankhamon. Il y était pourtant, parmi les tout premiers à être entrés dans la chambre funéraire. Il a même été oublié par la prétendue malédiction, puisqu’il est mort ici, à plus de quatre-vingt-dix ans, dans son lit, sans qu’on ait vu apparaître de spectre évadé de la XVIII edynastie. L'Égypte lui avait porté chance, il avait revendu quelques objets au British Museum, donné des momies de sa collection personnelle à la nation, on avait fini par le décorer. Il avait même réussi l’exploit, peu commun chez les nôtres, de gagner un peu d’argent. J’en vis encore.

— C'était lui, l’ami du duc de Windsor ?

— Non, c’était mon père, le premier marquis… “Ami”, c’est beaucoup dire, qui vous a raconté cela ? Je vous dirai toute l’histoire, mais je veux d’abord vous montrer ce pour quoi je vous ai fait venir. Vous allez devoir descendre dans une vraie chambre funéraire. Vous allez voir comment on aménage, au cœur d’un grand salon édouardien, une crypte médiévale sous un dolmen néolithique, avec des ornements sortis des tombes de la Vallée des Rois. Mais je crois que vous êtes égyptologue, cet éclectisme va vous amuser…

— Comment le savez-vous ?

— Je vous l’ai dit, Pénélope, je suis abonné à La Renaissance du Bessin , je sais tout de vous. Je lis les articles de Pierre Érard. Solange Fulgence m’a toujours pris pour un vieux fou, elle n’a jamais voulu venir ici. Vous allez voir qu’elle a eu grand tort. »

Pénélope sent sa gorge se nouer, les cryptes, elle n’aime pas trop. Elle le sait, elle se méfie de celle de la cathédrale de Bayeux. Elle a eu la même angoisse en gravissant les Pyramides. Elle se force à rester souriante tandis qu’ils retournent vers le hall, quittant la salle à manger où le majordome en veste blanche souffle les flambeaux.

Sous le dolmen, au lieu d’un élégant tapis, qui aurait fait merveille à côté du piano, une trappe à lourdes ferronneries 1880 ressemble au coffre à trésor des films de pirates. La naïveté de ces seigneurs féodaux du siècle de la locomotive fait peine à voir, leur sens de la mise en scène force le respect. Le contraire du trésor caché : la chambre secrète est au milieu de la plus belle pièce, au point de convergence de toutes les perspectives, signalée en surface par un bibelot de granit un rien encombrant. Le secret qui se dissimule en se plaçant ainsi aux yeux de tous doit être considérable.

« Je vis bien, depuis que j’ai décidé de me retirer ici. J’ai loué la maison de Londres, qui vaut une fortune, à une société d’investissement, je n’y vais plus jamais. Je me contente de Granville et je m’en porte bien. Dans la City, j’aurais trop peur de finir écrasé dans un accident suspect. Vous avez vu ce qui vient d’arriver à la pauvre petite Spencer. Son père m’aimait bien, le vieux comte, lui, savait qu’il fallait me traiter comme le premier des fils de 1066. Dans l’aristocratie anglaise, nous formons une caste à part, ceux qui portent encore les noms des compagnons d’Hastings. Enfin, personne ne m’a envoyé de faire-part pour l’enterrement de ce matin, comme s’ils avaient trop peur de me voir entrer à cheval dans Westminster. Imaginez que le peuple se mette à m’applaudir. Je monte tous les matins depuis plus de cinquante ans. Je règne sur Varanville, monarque pacifique, depuis plus d’années encore, j’y rends la justice, je n’y fais pas lever d’armée, même si j’en aurais le droit selon l’usage normand, je n’y frappe pas monnaie, je n’oblitère pas de timbres à mon profil, je fais moins de tapage que le prince de Monaco et Londres me laisse vivre. Penchez-vous un peu, la trappe n’a pas servi depuis longtemps et je m’en voudrais si elle vous assommait en retombant. »

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Intrigue à l'anglaise»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Intrigue à l'anglaise» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Intrigue à l'anglaise»

Обсуждение, отзывы о книге «Intrigue à l'anglaise» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x