Adrien Goetz - Intrigue à Venise

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Pénélope ne connaît pas Venise. Un comble pour une historienne de l'art, de surcroît conservatrice au château de Versailles !
Un colloque sur les gondoles, instruments de la conquête vénitienne, lui offre l'occasion de passer quelques jours sur la lagune. Cependant, à Rome, Achille Novéant, membre de l'Académie française et grand amoureux de la Sérénissime, meurt tragiquement. Bientôt, ce sont tous les « écrivains français de Venise », club d'ordinaire paisible et inoffensif, qui sont menacés. Et voilà Pénélope — secondée par son fiancé-journaliste Wandrille — obligée de revêtir ses habits d'enquêtrice. Au cœur de l'énigme, un Rembrandt qui dormirait sur une île et que personne n'a jamais vu. Beaucoup d'excentricités, quelques personnages masqués, des meurtres en série sont les ingrédients de ce savoureux cocktail vénitien. Thierry Clermont,

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Ce qui frappe Wandrille c’est que ce Gaspard, qui fait des effets de mèche brune, pire qu’un mauvais pianiste, a une petite tache de cheveux blancs près de l’oreille gauche, qu’il ne cherche pas à cacher.

8

La perte de son plus célèbre écrivain n’affecte pas vraiment Venise

Venise,

mercredi 24 mai 2000

Dans la loge du concierge de l’Istituto Veneto trône la seule télévision du lieu, ornée d’un napperon au crochet sur lequel est posée une tour Eiffel. La porte est ouverte. Le directeur la bloque avec son pied. Le concierge, un grassouillet, est assis et regarde. Deux étudiants sont là, médusés. Pénélope s’arrête. Les images sont terribles : un cadavre, dans une mare de sang, sur le bitume. Elle ne comprend rien au commentaire. La RAI montre avec complaisance toute la crudité des meurtres. Mouvement de caméra : Pénélope reconnaît la façade de la Villa Médicis. Les voitures des carabiniers bouclent la zone. Si ce cadavre est dans cet état, c’est qu’il est tombé, qu’on l’a jeté.

Dans le vestibule du palais de l’Istituto Veneto, sur un grand mur fraîchement peint en rouge sang, les bustes de marbre des illustres Vénitiens forment un cortège de fantômes qui accompagnent ce mort. À l’instant où Pénélope est entrée sous la voûte, fascinée par ces images, en haut de l’escalier monumental, les portes de la grande salle se sont ouvertes. Un flot d’étudiants, de chercheurs, a envahi l’entrée. Pénélope a envie de raconter ce qu’elle vient de vivre. Wandrille ne répond pas ; elle a laissé sur son répondeur un message très anodin, pour le punir. Elle cherche Carlo des yeux. Il a dû lui aussi fuir le colloque. La première journée de ce symposium sur les gondoles s’est achevée avec l’intervention de « l’inconnu du Paris-Rome » et l’auditoire, crucifié, sort en titubant. Les raseurs exagèrent, vraiment.

Le directeur, lui-même un grand ancêtre au profil de César, qui marche avec des béquilles, fait signe à Pénélope, la fait entrer dans la loge, referme la porte. Il a la bouche de Voltaire, l’air d’un vieil enfant qui s’amuse de tout : « Je ne sais pas si vous le connaissiez. Un de vos compatriotes. Un grand homme. Il vient de mourir à Rome. On l’a tué, je pense. Le pauvre, un chien écrasé en pyjama de soie. Achille Novéant, ça vous dit quelque chose ? Un académicien français. Il écrivait des livres sur Venise, des livres de conteur, un peu impressionnistes. Vous, vous êtes historienne, sérieuse, vous n’avez jamais dû lire ça.

— On sait qui l’a tué ?

— Rien du tout. On l’a trouvé au petit matin. Les journaux n’en parleront que demain. Mais je ne veux pas vous attrister. Regardez, ils passent aux matchs de football, Juventus contre Lazio, le Calcio c’est plus important que tout dans ce pays. Si on avait assassiné un joueur, même un joueur de l’équipe de France, on aurait eu trois quarts d’heure d’édition spéciale. Allez, n’en parlons plus. Que le vieil Achille Novéant repose en paix ! Comme je suis impatient de vous entendre demain, mademoiselle Breuil. Votre Versailles me passionne.

— Vous parlez le français sans aucun accent.

— Vous savez que vous êtes presque en terre française, ici, c’est Napoléon empereur des Français — et roi d’Italie ! — qui a fondé notre Institut le 25 décembre 1810, la seule bonne chose qu’il ait faite à Venise. Depuis 1840, nous nous occupons des études scientifiques au sujet de la lagune, mais aussi d’art et de littérature. Nous avons eu, et nous avons toujours quelques grands Français parmi nos académiciens : André Chastel, vous avez j’imagine fait vos études d’histoire de l’art avec ses livres, Fernand Braudel, personne n’a mieux parlé que lui de la Méditerranée, un ami merveilleux. On n’avait pas élu Jacquelin de Craonne, trop précieux, ni Achille Novéant, je ne me souviens plus pourquoi. Ce sont ses compatriotes qui ne voulaient pas, ils enviaient sa bonne mine, il se promenait en pantoufles de couleur, persuadé que c’était très vénitien…

— Aucune femme française ?

— Nous vous attendons !

— Dans quarante ans ?

— Mais non, voyons, vous me trouvez si vieux ? Suivez-moi. »

Le professore Crespi, laissant le concierge prendre des notes devant le tirage du loto, entraîne Pénélope dans son bureau. Il lui fait admirer une photographie du président de la République Émile Loubet, un immense portrait de Dieu sait quel roi d’Italie tout en moustaches que nul n’a pris le soin de faire porter au grenier, puis les grandes salles remplies de livres, des vitrines pleines des décorations des anciens directeurs et un meuble conçu pour exposer des truelles commémorant au moins quarante poses de première pierre — dans cette ville où, depuis des années, il ne se construit pourtant plus grand-chose.

« Regardez cette clef, avec elle je peux entrer de nuit dans la basilique Saint-Marc. Personne d’autre n’en possède à Venise, à part le patriarche, notre cardinal, nous nous la transmettons de directeur en directeur. Si j’étais plus jeune, je veux dire moins handicapé, je vous ferais moi-même la visite. J’ai tellement aimé vivre la nuit, autrefois ! On prendrait le petit escalier qui mène jusqu’aux quatre chevaux de bronze. Bon, ce colloque, quelle barbe ! Je vous ai vue fuir par la porte du fond…

— J’avais une visite à faire. Un ami vénitien, en armure… Dites-moi, vous avez beaucoup d’écrivains français à Venise, qui résident ?

— Pas assez ! Je les aime beaucoup, alors que nous devons subir toute une colonie française qui est la pire qui soit, pas vraiment des intellectuels, un troupeau de bons à rien chic, agglutinés dans trois palais, toujours les mêmes, qui dès qu’ils croisent un autre Français veulent savoir à quel hôtel il est ou dans lequel des deux autres palais, et là-dessus, ils se jugent, ils se débinent. Ils ne nous aident jamais à organiser nos conférences et nos concerts, et ils viennent ensuite comme des mouches à miel. Je les redoute presque autant que les membres des comités.

— Les comités ?

— D’autres plaies de Venise ! Vous les avez vus s’infiltrer ce matin au colloque, pour l’insipide discours du maire : Wanda Coignet, Lady Smokedtruit, le général Samuelson, vous croyez qu’ils s’intéressent aux gondoles ? Ils s’insinuent partout, s’installent aux places réservées des premiers rangs, ils viennent se montrer, voir si par hasard il n’y aurait pas parmi les intervenants des invités qu’ils pourraient agripper, ce sont des pieuvres mondaines…

— À quoi servent ces groupuscules, je ne comprends pas ?

— Chaque pays civilisé se croit obligé d’avoir un “comité pour sauver Venise”, dont les représentants logent en ville à l’affût des dîners, des déjeuners, guettant les altesses et les stars de cinéma.

— C’est utile, non ? Venise se noie, il faut de l’argent.

— C’est un des grands ridicules de la cité et cela ralentit beaucoup l’action de notre gouvernement en matière de patrimoine. Les vrais Vénitiens fuient comme la peste ces faiseurs de ronds de jambe qui prétendent voler à notre secours. Ce qui est drôle, c’est de les voir se mépriser entre eux, comme des petits Français, une commedia dell’arte qui nous enchante. Cela vous concerne, vous qui êtes une spécialiste des gondoles et des bateaux, ils ont envie je crois de refaire notre Bucentaure , le navire des doges, que Napoléon a détruit. »

Sur ce sujet, le professore Crespi est cinglant. Pour lui, la palme du ridicule revient à celle qui depuis quinze ans est la présidente du comité français, une dogaresse de la gaffe. S’il y a un nom à ne jamais prononcer à Venise, c’est celui de Napoléon, qui a mis fin à dix siècles d’indépendance et à cent ans de galanterie. Et la présidente de la Société française pour sauver Venise n’a que lui à la bouche. Elle est la sœur de cette baronne Sidonie Coignet, que Pénélope a rencontrée autrefois faisant manœuvrer des bataillons de grognards à bonnets à poils dans les bosquets de Versailles, c’est une des dernières familles de bonapartistes activistes. Sidonie ressemble à un sergent-major, poignée de main virile, argot de cantinière, elle passe ses nuits à peindre des armées de soldats de plomb. Elle s’est tardivement mariée à un Japonais richissime qui a trouvé en elle une part de légende.

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