Daniel Pennac - Au bonheur des ogres

Здесь есть возможность читать онлайн «Daniel Pennac - Au bonheur des ogres» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1985, ISBN: 1985, Издательство: Éditions Gallimard, Жанр: Иронический детектив, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Au bonheur des ogres: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Au bonheur des ogres»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Côté famille, maman s'est tirée une fois de plus en m'abandonnant les mômes, et le Petit s'est mis à rêver d'ogres Noël.
Côté cœur, tante Julia a été séduite par ma nature de bouc (de bouc émissaire).
Côté boulot, la première bombe a explosé au rayon des jouets, cinq minutes après mon passage. La deuxième, quinze jours plus tard, au rayon des pulls, sous mes yeux. Comme j'étais là aussi pour l'explosion de la troisième, ils m'ont tous soupçonné.
Pourquoi moi ?
Je dois avoir un don…

Au bonheur des ogres — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Au bonheur des ogres», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Elle s’est levée tôt, ce matin, Thérèse. Elle a été la première cliente à franchir la porte du Magasin. Elle a frémi d’horreur aux caresses investigatrices d’un agent de police à moitié endormi. Elle a erré dans les allées encore désertes sous l’œil intrigué des vendeuses qui se refusaient à prendre cette silhouette inspirée pour une voleuse en maraude. Puis elle s’est perdue dans la foule, s’immisçant avec elle dans les moindres recoins du Magasin, attendant l’instant où la mort confirmerait ses déductions, mais redoutant aussi la justesse de ses raisonnements, car elle ne souhaitait la mort de personne, la pauvrette, « Ben, tu me crois, dis, tu sais que je ne t’ai jamais menti ! » (oui, exactement la même phrase que celle de Jérémy sur son lit d’hôpital) « je te crois, ma chérie, tu n’as jamais voulu de mal à personne, c’est vrai, continue, on t’écoute… », ne sachant pas où la mort frapperait, mais convaincue par une lumière obscure (le blondinet lève les yeux de sa machine, mais oui, « lumière obscure », c’est bien ce qu’elle a dit) que le moment venu, elle saurait le lieu et la seconde.

Et, « le moment venu », on a trouvé une jeune fille pétrifiée devant la porte close de ces doubles vécés venus du froid. Personne n’avait entendu l’explosion, l’étage étant d’ailleurs pratiquement désert à cette heure creuse de la soirée — dix minutes avant la fermeture des bureaux et le dernier afflux des clients.

C’est le chef de rayon en personne qui a repéré Thérèse. Un grand costaud à la voix fluette. Pensant qu’elle ne savait pas s’y prendre, il a essayé d’ouvrir la porte pour elle. Verrouillée de l’intérieur. Intrigué, il a attendu. Mais la grande bringue muette et tétanisée lui flanquait vaguement la trouille. Il a donc fait appel à la voie hiérarchique. Laquelle voie menait à la police.

Qui a forcé la porte.

Cadavre truffé.

Et petites photos sur les parois ensanglantées.

— Et tu sais, Ben, j’ai trouvé sa date de naissance exacte à la seconde où il est mort : le 19 décembre 1922.

La machine à mitrailler du blondinet s’enraye dans un hoquet de ferraille. Il jette un coup d’œil stupéfait à un passeport ouvert sur son bureau et lit à haute voix :

— Helmut Künz, ressortissant allemand, né à Idar Oberstein, le 19 décembre 1922.

— Je suppose que vous mesurez la gravité de la situation, monsieur Malaussène.

La nuit est avancée, maintenant. Caregga a raccompagné Thérèse à la maison. La P.J. elle-même s’est endormie. Seule, la lampe à rhéostat, dans le bureau du commissaire divisionnaire Coudrier, indique que la Maison continue à penser. Il est assis derrière son bureau, moi, debout devant lui. Pas d’Elisabeth, pas de petits cafés. Rien que l’« éducateur », face à l’autre « éducateur ».

— Parce que tout cela commence à constituer un fameux réseau de présomptions contre vous.

Léger accroissement de la lumière pour indiquer la gravité du moment. (C’est d’une discrète pression du pied sur une poire ad hoc que le commissaire Coudrier crée ces variations de lumière. Je suppose que chaque flic a son truc à lui.)

— Et mes hommes ne comprendraient pas que je n’en tienne pas compte.

(Thérèse, Thérèse…)

— Je vais résumer la situation, si vous le voulez bien.

(Ce n’est pas que j’y tienne…)

Mais il la résume. En huit points qui tombent dans notre pénombre comme autant de chefs d’accusation.

1) Benjamin Malaussène, Contrôle Technique au Magasin, grande boutique piégée depuis sept mois par un tueur inconnu, se trouve présent sur le lieu de chaque explosion.

2) Quand ce n’est pas lui, c’est sa sœur Thérèse.

3) La dénommée Thérèse Malaussène, mineure, semble avoir prévu le moment et le lieu de la quatrième explosion — détail qui peut intriguer tout fonctionnaire de police rétif à l’astro-logique.

4) Jérémy Malaussène, mineur, itou, a incendié son collège au moyen d’une bombe artisanale dont un des composants chimiques au moins a déjà été utilisé par le tueur du Magasin.

5) La topographie du Magasin semble singulièrement intéresser la famille, si on en juge par le nombre de photographies trouvées dans le cartable de la cadette des sœurs, Clara Malaussène, délicieusement mineure, agrandissements photographiques découverts lors d’une perquisition opérée au domicile de la famille, mandat délivré le…, etc.

6) Le plus mineur de tous les enfants Malaussène rêve depuis des mois d’« ogres Noël », thématique sinistre qui n’est pas sans rapport avec les photographies (non moins sinistres) découvertes sur les lieux de la dernière explosion.

7) La grossesse de la sœur Louna Malaussène, à peine majeure, infirmière, est à l’origine d’une rencontre entre Benjamin Malaussène et le professeur Léonard, victime de la troisième explosion.

8) Le chien de la famille lui-même (âge et race indéterminés) ne semble pas étranger à l’affaire, victime qu’il fut d’une crise nerveuse sur le lieu d’un des meurtres. (L’analyse des photos découvertes dans les wouataires de l’exposition suédoise, révèle, au moins sur l’une d’entre elles, la présence d’un chien atteint d’une affection similaire.)

Nouvel accroissement de lumière. Assis devant moi, le commissaire divisionnaire Coudrier semble le seul homme éclairé dans la nuit parisienne.

— Intéressant, n’est-ce pas, pour une équipe de policiers épuisés, et qui voudraient conclure ?

Silence.

— Mais ce n’est pas tout, monsieur Malaussène. Voudriez-vous jeter un coup d’œil là-dessus ?

Il me tend une enveloppe de papier renforcé, gonflée à craquer, et qui porte l’estampille d’une célèbre maison d’édition parisienne.

— Nous l’avons reçue avant-hier, j’attendais pour vous en parler.

L’enveloppe contient deux à trois cents pages dactylographiées. Le tout est décrété roman, intitulé IMPLOSION, et signé Benjamin MALAUSSÈNE. Un seul coup d’œil me suffit pour reconnaître le récit que je sers aux mômes depuis le début de l’affaire et qui a trouvé sa conclusion il y a quinze jours, avec l’aveu de Jérémy. Ma stupeur est telle que Coudrier croit devoir préciser :

— Nous avons trouvé l’original chez vous.

Il y a le grondement continu de Paris endormi.

Le ululement d’une voiture de police le traverse comme un mauvais rêve. Sur le bureau du commissionnaire Coudrier, la lumière décroît légèrement.

— Comprenez-moi bien, mon garçon…

(« Mon garçon… »)

— Vous ne bénéficiez plus que d’un seul atout : ma conviction intime. Conviction de votre innocence, cela va sans dire. Aucun de mes collaborateurs ne la partage. Les faire enquêter sur d’autres pistes dans ces conditions n’est pas chose facile. Si d’autres faits ne viennent pas étayer d’ici peu ma conviction…

Je les entends tomber l’un après l’autre, ces points de suspension ! Et c’est alors que je craque. Tant pis pour Théo. Tant pis pour le Zorro de service. Je déclare avoir vu un petit vieux à blouse grise faucher deux cartouches au rayon des armes et bourrer de leur poudre l’étui métallique d’une mèche de perceuse.

— Pourquoi ne pas l’avoir dit plus tôt ?

(Pourquoi, au fait ?)

— Vous auriez peut-être sauvé la vie d’un homme, monsieur Malaussène.

(C’est qu’il y a mon ami Théo, monsieur le Divisionnaire, mon ami Théo et son poireau vinaigrette.)

— Quoi qu’il en soit nous vérifierons.

Cela dit, me semble-t-il, sans grande conviction.

En effet, puisqu’il croit devoir ajouter :

— Brûlez donc quelques cierges si vous voulez qu’on le retrouve…

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Au bonheur des ogres»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Au bonheur des ogres» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Au bonheur des ogres»

Обсуждение, отзывы о книге «Au bonheur des ogres» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x