Daniel Pennac - La petite marchande de prose

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« „L'amour, Malaussène, je vous propose l'amour !“ L'amour ? J'ai Julie, j'ai Louna, j'ai Thérèse, j'ai Clara, Verdun, le Petit et Jérémy. J'ai Julius et j'ai Belleville…
„Entendons-nous bien, mon petit, je ne vous propose pas la botte ; c'est l'amour avec un grand A que je vous offre : tout l'amour du monde !“
Aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai accepté. J'ai eu tort. »
Transformé en objet d'adoration universelle par la reine Zabo, éditeur de génie, Benjamin Malaussène va payer au prix fort toutes les passions déchaînées par la parution d'un best-seller dont il est censé être l'auteur.
Vol de manuscrit, vengeance, passion de l'écriture, frénésie des lecteurs, ébullition éditoriale, délires publicitaires,
est un feu d'artifice tiré à la gloire du roman. De tous les romans.

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Et puis est tombée la question sur l’âge.

J’ai eu un trou.

Ou plutôt, un éblouissement.

Je me suis soudain revu chez Chabotte. Chabotte nous jouant, à la reine Zabo et à moi, la scène de Chariot et de la mappemonde, Chabotte en dictateur des Arts et Lettres, dansant tout seul dans la pénombre de sa bibliothèque, Chabotte me filant rancart pour le coup d’envoi du Crillon, mais surtout, juste avant que je ne parte, Chabotte me prenant par la main comme un camarade de jeu :

— Venez avec moi, je vais vous montrer quelque chose.

Et, comme je lançais un regard affolé à ma patronne :

— Non, non, attendez-nous ici, chère amie, nous revenons tout de suite.

Il m’a entraîné derrière lui, courant comme un petit fou dans ses couloirs, sous l’œil indifférent de la valetaille qui en avait sans doute vu d’autres, grimpant les escaliers quatre à quatre (moi suivant comme une poupée de son), enfilant plein pot la ligne droite du couloir final, un parquet net comme une piste de bowling dont nous nous sommes farcis les dix derniers mètres en glissant, jusqu’à heurter une porte monumentale, dressée là comme si le monde y finissait. Deux ou trois secondes pour reprendre notre souffle, et le voilà qui ouvre la porte, et qui s’écrie, la voix fendue par les aigus :

— Regardez !

J’ai mis un certain temps à domestiquer la pénombre et à chercher ce qu’il y avait à voir. C’était une Piaule aux dimensions swiftiennes avec un plumard à baldaquin où Gulliver ne se serait pas senti à l’étroit. J’avais beau chercher, je ne trouvais rien à voir de Particulier.

— Là-bas, là !

Il a pointé son doigt en direction de la plus lointaine des fenêtres en hurlant :

— Là-bas ! Là ! Là !

Et j’ai vu.

J’ai vu, au-dessus d’un fauteuil roulant, posée sur un amas de couvertures, une tête de femme qui nous regardait avec des yeux luisants de haine. Une tête épouvantablement vieille. J’ai cru d’abord qu’elle était morte, que Chabotte me jouait un remake hitchcockien de la marna empaillée, mais non, ce qui scintillait dans ces yeux-là, c’était de la vie, à l’état incandescent : les derniers feux d’une existence haineuse, réduite à l’impuissance. Hurlement de Chabotte :

— Ma mère ! Mme Nazaré Quissapaolo Chabotte !

Et il a ajouté, avec une ivresse de mouflet victorieux, peut-être plus terrifiante encore que le regard de la momie :

— Elle m’a toujours empêché d’écrire !

* * *

ELLE : Que pensez-vous de l’âge ?

MOI : L’âge est une vacherie, mademoiselle.

ELLE (sursautant) : Vous dites ?

MOI : Je dis qu’à tout âge l’âge est une vacherie maximum : l’enfance, âge des amygdales et de la totale dépendance ; l’adolescence, âge de l’onanisme et des interrogations vaines ; la maturité, âge du cancer et de la connerie triomphante ; la vieillesse, âge de l’artérite et des regrets inopérants.

ELLE (le crayon en l’air) : Il faut vraiment que j’écrive ça ?

MOI : C’est votre interview, vous écrivez ce que vous voulez.

Elle a sauté quelques pages et elle a rebranché plus loin, espérant que ça se passerait mieux.

ELLE : Comment vous situez-vous, par rapport à la problématique de l’argent ?

Mais ce fut pire.

MOI : Si je me mirais dans la gamelle de ceux qui n’ont rien à croûter, je me situerais du côté du fusil.

17

J’ai craqué, quoi.

J’ai craqué.

Ça arrive, non ? Il y a eu le regard de cette vieille, comme on s’électrocute, et j’ai craqué. Ça ne prévient pas, les souvenirs, c’est traître, ça vous assaille, comme on dit justement dans les livres. Le regard de cette vieille m’a sauté dessus, comme le regard de notre petite Verdun sur son aumônier baptiseur dans la prison de Saint-Hiver ! Verdun et cette vieille femme… les deux extrêmes de l’âge entre un seul regard tendu à hurler… et il aurait fallu que je continue à déconner : « Il y a des vieillards de vingt ans et des jeunes gens de quatre-vingts » ? Et puis quoi encore ?

La fille a remballé précipitamment ses petites affaires et s’est repliée en désordre. J’aurais voulu la rappeler et qu’on reprenne tout à zéro, mais je n’ai pas pu. Le fauteuil de la vieille était planté dans ma mémoire. Toutes mes réponses avaient fondu sous le chalumeau de son regard. Dans la confusion, je me suis dit, en plus, que Julie avait raison. Il fallait être malade pour se laisser embringuer dans un rôle pareil. Au lieu de calmer les émois de ma confesseuse, j’en ai donc rajouté. Un accès de lyrisme. Elle était venue mettre J.L.B. en carte et elle s’était retrouvée devant un bombardier palestinien qui aurait forcé sur les amphétamines.

* * *

Le pire, c’est que mes potes m’attendaient au Talion, en plein délire de victoire finale. La reine Zabo dans le rôle du maréchal Koutouzov.

— Votre prestation au Palais Omnisports de Bercy, ça va être quelque chose, Malaussène ! Un événement unique ! Aucun écrivain, jamais, n’a lancé son roman comme une grande première du show-bise !

(Rien du tout, Majesté, je viens de casser votre belle baraque.)

— Derrière vous, disposés en arc de cercle, vous aurez l’éventail de vos traducteurs. Cent vingt-sept traducteurs venus des quatre coins du monde, ce sera impressionnant, croyez-moi ! Devant vous, trois à quatre cents fauteuils réservés aux journalistes français et étrangers. Et, tout autour, sur les gradins, la foule de vos lecteurs !

(Arrêtez, Majesté, arrêtez ! Il n’y aura pas de Palais Omnisports ! Dans une semaine, quand la fille aura publié la belle interviouve, il n’y aura même plus de J.L.B. ! Chabotte va reprendre ses billes et les porter chez la concurrence…)

— Les journalistes vous poseront les questions complémentaires, celles qui figurent en italiques sur le questionnaire que J.L.B. vous a donné à apprendre. Alors, mon garçon, vous allez me réviser ça une dernière fois, et vous verrez, tout se passera très bien.

— Et après je suppose qu’il pourra se reposer un peu, tout de même ?

La reine a jeté un coup d’œil surpris au petit Gauthier qui a brusquement rougi. (Je t’en supplie, Gauthier, cesse de m’aimer, je viens de t’abonner au chômedu, c’est ton assassin que tu couves. Je vous ai trahis, nom de Dieu, tu ne sais donc pas lire sur une face de traître ?)

— Suivront dix séances de signatures que nous échelonnerons sur une semaine, nous ne pouvons pas nous permettre de renvoyer vos lecteurs de province bredouilles, Malaussène. « Et après », comme dit Gauthier, « après » : un mois de repos complet, où vous voulez, avec qui vous voulez, toute votre famille si vous le désirez, et vos amis de Belleville qui ont participé à la campagne de pub. Un mois. Aux frais de la princesse. Vous êtes rassuré, Gauthier ?

Gauthier était aux anges. Moi, aux enfers.

— En attendant, il y a du pain sur la planche. Calignac vous a dit ? Nous avons tiré huit cent mille Seigneur des monnaies. Il s’agit maintenant de les mettre en place. Calignac tournera en province avec les trois quarts de nos représentants. Loussa fera Paris avec le reste. Nous sommes trop justes, Malaussène, il nous manquera des bras. Si vous pouviez donner un coup de main à l’équipe de Loussa, ce ne serait pas plus mal.

* * *

— Il y a quelque chose qui te tracasse, petit con.

La camionnette rouge de Loussa faisait le tour des librairies en frôlant la mort à chaque croisement.

— À quoi tu vois ça ?

— Tu n’as pas peur quand je conduis, c’est que tu dois être salement perturbé.

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