Daniel Pennac - La petite marchande de prose

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« „L'amour, Malaussène, je vous propose l'amour !“ L'amour ? J'ai Julie, j'ai Louna, j'ai Thérèse, j'ai Clara, Verdun, le Petit et Jérémy. J'ai Julius et j'ai Belleville…
„Entendons-nous bien, mon petit, je ne vous propose pas la botte ; c'est l'amour avec un grand A que je vous offre : tout l'amour du monde !“
Aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai accepté. J'ai eu tort. »
Transformé en objet d'adoration universelle par la reine Zabo, éditeur de génie, Benjamin Malaussène va payer au prix fort toutes les passions déchaînées par la parution d'un best-seller dont il est censé être l'auteur.
Vol de manuscrit, vengeance, passion de l'écriture, frénésie des lecteurs, ébullition éditoriale, délires publicitaires,
est un feu d'artifice tiré à la gloire du roman. De tous les romans.

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— Saint-Hiver s’est fait assassiner dans la nuit d’avant-hier ; or, cette nuit-là, j’ai dormi chez moi, en bas, avec les enfants.

(Sur une chaise.)

— Je sais, l’inspecteur Van Thian me l’a dit. Sur une chaise.

(Qu’est-ce que je disais… le vieux Thian, bien sûr.)

— Mais que savez-vous de la nuit de Ben Tayeb, du Mossi ou du Kabyle ?

(Oh ! non, merde, ça, non !)

— Ces gens-là ont l’amitié simple, monsieur Malaussène. Ils savaient que vous désapprouviez ce mariage, et si ce sont d’excellents amis, ce ne sont pas des anges pour autant. Ils ne s’y seraient pas pris différemment s’ils avaient voulu vous rendre service. Et puis, le cadavre d’un maton-chef ne doit pas peser trop lourd sur la conscience de Belleville.

— Ils n’auraient pas fait ça à Clara !

J’ai crié ça, tellement j’en suis convaincu. Il a laissé s’estomper l’écho avant de confirmer :

— Je ne le crois pas non plus, mais pour un enquêteur ordinaire…

(Vivent les enquêteurs extraordinaires !)

— Vous savez que vous êtes un cas ?

(Il y a de l’admiration, dans sa voix, tout à coup.)

— Jamais vu ça de toute ma carrière ! Grâce à vous, on pourrait former des générations d’enquêteurs…

(Pardon ?)

— Où que vous soyez, quoi que vous fassiez, on assassine à tout va, les cadavres pleuvent, la plupart dans des états abominables, déchiquetés par des bombes, la tête mise en miettes par des balles explosives, torturés jusqu’à l’indicible, tout vous accuse : mobile, fréquentations, itinéraires, emploi du temps, famille…

(Un petit ouragan d’enthousiasme professionnel.)

— Vous êtes un exercice d’école de première qualité pour n’importe quel flic en apprentissage ! Toutes vos protestations sont autant de dénis d’évidence. Impossible de croire qu’un tel faisceau de présomptions, une si hallucinante convergence de soupçons puissent aboutir à l’arrestation d’un innocent…

Ses deux mains à plat sur son bureau, les coudes déployés, le cul en l’air et la tête prise dans le cône de la lumière napoléonienne, on dirait un historien rendu cinglé par le suspense de la bataille qu’il raconte.

— On s’attend à tomber sur un monstre, le plus machiavélique des tueurs, et c’est un modèle de vertu qu’on trouve au bout de l’enquête !

(Au fond, c’est peut-être moi qu’il veut épouser ?)

— Fils irréprochable, frère dévoué jusqu’au sacrifice, ami infaillible, amant fidèle…

(J’ai un chien dont je m’occupe assez bien aussi…)

— Les bras des enquêteurs en tombent dans leurs chaussettes !

(Arrêtez, je vous en prie…)

Il arrête. Tout soudain. Son cul retrouve le cuir du fauteuil avec une lenteur de soufflet.

— Alors, je vais vous dire une bonne chose, monsieur Malaussène.

Silence. Café. Re-silence. Puis, le plus posément du monde :

— Vous commencez à me faire sérieusement chier.

(Je vous demande pardon ?)

— Vous jetez une ombre d’une telle épaisseur sur nos enquêtes qu’à cause de vos foutues vertus nous perdons un temps phénoménal !

Ça ne rigole plus du tout, derrière le bureau.

— Est-ce que par hasard vous imaginez que la police nationale est une institution destinée exclusivement à prouver votre innocence une fois par an ?

(Je n’imagine rien, moi, je n’ai aucune imagination…)

— Écoutez-moi bien.

J’écoute. Il y a une telle fureur, là-dessous, que, pour écouter, j’écoute !

— Je vais essayer de découvrir qui a assassiné Saint-Hiver, monsieur Malaussène. J’ai sur le dos une demi-douzaine de ministres — de droite comme de gauche — qui y tiennent absolument. Alors vous allez vous tenir le plus loin possible de cette affaire. Je vais donner des ordres en conséquence. Ni vous ni vos amis de Belleville ne serez interrogés par mes hommes. Les journaux vous ficheront une paix royale. Vous-même, après avoir répondu à mes questions, chasserez de votre pensée le plus petit souvenir de cette prison et de ces prisonniers. Si vous quittez seulement Paris en direction de Champrond, si, volontairement ou non, vous jetez la moindre ombre sur mon enquête, si vous flanquez le plus petit soupçon dans la tête d’un de mes enquêteurs, je vous fais boucler préventivement jusqu’à la fin des opérations. Compris ? Et peut-être même jusqu’à la fin de vos jours…

(Soyez innocent…)

— Ne vous faites aucune illusion, Malaussène, je suis un flic, je protège l’ordre public contre tout ce qui peut le troubler. Or des innocences comme la vôtre…

(Je sais, je sais…)

Il se calme soudain, mais ne retrouve pas le sourire pour autant. Il me ressert un café sans me demander mon avis.

— Bien. Maintenant, parlez-moi de Saint-Hiver.

* * *

Et, ma foi, je lui en parle. Je lui dis tout ce que j’en sais, c’est-à-dire fort peu de chose : sa rencontre avec Clara, son enthousiasme pour sa mission, sa volonté de ne pas ouvrir Champrond aux regards de la modernité, son passage à Summerhill, à l’université Stanford de Palo Alto, ses discours sur le behaviourisme, le comportementalisme, sa connaissance de l’œuvre de Makarenko, tout ce qu’il m’a dit, en somme…

Et, comme l’atmosphère se détend un peu, je lui demande s’il a la moindre idée quant à ce qui a pu se passer. Non. Ce ne sont pas les prisonniers, n’est-ce pas ? Il l’ignore. Quand la gendarmerie locale est arrivée sur les lieux, elle a assisté à ce spectacle inconcevable : des prisonniers en habits massés dans la cour centrale où Joseph, le vieux gardien-chef, les avait rassemblés avant d’aller chercher Saint-Hiver qui devait leur donner d’ultimes instructions pour la cérémonie. Tous étaient consternés. Selon le témoignage du commandant de gendarmerie, la plupart pleuraient silencieusement, certains sanglotaient — des types qu’on avait emprisonnés à vie pour avoir massacré une ou plusieurs personnes ! Certes, ils pouvaient simuler… simulation collective, certes…

Quoi qu’il en soit, les choses ne s’étaient gâtées qu’à l’arrivée de l’inspecteur Bertholet, cet abruti qui avait commencé les interrogatoires, là, dans la cour, à ciel ouvert, maintenant les détenus debout comme de vulgaires pensionnaires après un chahut. Bertholet a failli y laisser sa peau et la gendarmerie débordée a dû faire appel à une compagnie de C.R.S., basée à Étampes. Les C.R.S. sont évidemment rentrés dans le tas sans ménagement à coups de lacrymogènes, une grenade est tombée dans le piano à queue, les prisonniers se sont réfugiés à l’intérieur des murs où ils ont été poursuivis, des œuvres ont été détruites, des photos célébrant la vie créative de la prison arrachées des murs, comme s’il se fût agi, au fond, d’assassiner Saint-Hiver une seconde fois…

Ici, Coudrier se fit tout pensif :

— La bêtise, Malaussène, la bêtise… au fond il n’y a que deux fléaux, ici-bas : une vertu comme la vôtre et une bêtise de flic.

Bref, il est arrivé sur le lieu du crime qui était devenu le champ clos d’une bataille, il a calmé le jeu et, en ressortant, il est tombé sur la noce immobilisée à laquelle Bertholet essayait maintenant de foutre le feu.

— Bon, vous n’avez plus rien à me dire, sur Saint-Hiver ?

Non, je n’ai plus rien à dire, non.

— Une dernière question.

(Oui ?)

— La photo qu’a prise votre sœur Clara…

(Ah…)

— Pourquoi cette photo, d’après vous ?

Difficile de répondre à cette question. Il aurait fallu remonter jusqu’au premier regard de Clara sur le monde. Cette attention étrange. Comme si Clara avait toujours refusé qu’on lui désignât les choses, comme si elle avait tenu, dès le départ, à se les dévoiler d’abord à elle-même. Ma Clara… fixer le pire pour l’admettre. Depuis toujours.

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