Daniel Pennac - La petite marchande de prose

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« „L'amour, Malaussène, je vous propose l'amour !“ L'amour ? J'ai Julie, j'ai Louna, j'ai Thérèse, j'ai Clara, Verdun, le Petit et Jérémy. J'ai Julius et j'ai Belleville…
„Entendons-nous bien, mon petit, je ne vous propose pas la botte ; c'est l'amour avec un grand A que je vous offre : tout l'amour du monde !“
Aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai accepté. J'ai eu tort. »
Transformé en objet d'adoration universelle par la reine Zabo, éditeur de génie, Benjamin Malaussène va payer au prix fort toutes les passions déchaînées par la parution d'un best-seller dont il est censé être l'auteur.
Vol de manuscrit, vengeance, passion de l'écriture, frénésie des lecteurs, ébullition éditoriale, délires publicitaires,
est un feu d'artifice tiré à la gloire du roman. De tous les romans.

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— Ça ira, mon fils ?

— Ça ira, Amar.

— Yasmina peut quelque chose ?

— Qu’elle emporte la robe, qu’elle la donne, qu’elle en fasse ce qu’elle veut…

— D’accord, mon fils. Hadouch peut quelque chose ?

— Rendre la Chambord, m’excuser pour la promenade.

— Bon, mon fils, et moi, je peux quelque chose ?

— Amar…

— Oui, mon fils ?

— Amar, je te remercie.

— Laisse, mon fils, in niz beguzared, cela aussi passera…

Certes, certes, mais il y a des choses qui passent tout de même plus vite que cette séance de développement… Enfants couchés, lumières éteintes, draps bouillants de mon lit, loupiote rouge du cabinet photo… Que restera-t-il à consoler chez Clara revenue à la lumière du jour ? Tu t’imagines que tu vas pouvoir replanter quelque chose dans cette désolation, Malaussène ? Tu es vraiment d’un optimisme affectif à vomir… Un petit coup d’amour fraternel par là-dessus et il n’y paraîtra plus, c’est bien ça ? Au fond, la perspective de consoler Clara te met l’eau à la bouche, pas vrai ? Et plus ce sera dur, meilleur ce sera, non ? Allez… avoue ! Parce qu’on a tellement voulu se la garder pour soi, sa petite frangine, maintenant qu’on l’a, ce serait dommage de ne pas l’utiliser…

* * *

Et ainsi de suite, toute la nuit, jusqu’au fameux coup de téléphone.

— ALLÔ ! (Hurlement rouillé : la reine Zabo.)

Elle a gueulé si fort que je m’en suis assis.

— Un demi-ton plus bas, Majesté, j’ai une famille nombreuse qui dort autour de moi.

— À cette heure ?

Dix heures du matin, en effet, et Julie n’est plus là.

— Pas fermé l’œil. Majesté, je me croyais à l’aube.

— L’insomnie est une illusion de feignant, Malaussène, on dort toujours plus qu’on ne le croit, dans la vie.

Et voilà… toujours sa façon d’enclencher le dialogue : service lifté. Pas envie de jouer au ping-pong, ce matin.

— Il me semble que nous nous sommes tout dit, la dernière fois, non ?

— Pas tout, Malaussène, j’ai quelque chose à ajouter.

— Quoi donc ?

— Condoléances.

Mon Dieu, condoléances ; c’est vrai… Il va falloir s’appuyer les condoléances comme dessert.

Mais au fait, comment sait-elle ça, elle ?

— La mort circule vite, Malaussène. Les ailes des journaux ! Ils se posent tous les matins sur mon bureau.

Décidément pas envie de bavarder.

— Et à part la bouleversante expression de votre chagrin, Majesté, autre chose ?

— Des excuses, Malaussène.

(Pardon ?)

— Je vous dois des excuses.

Ce doit être la toute première fois qu’elle prononce cette phrase. D’où ma silencieuse stupeur.

— Je vous ai viré sur un coup de tête, et je m’en excuse. Loussa m’a prévenue à son retour. Pour votre sœur, je veux dire. Ce mariage qui vous tracassait…

(« Qui vous tracassait… »)

— Vous étiez déprimé, Malaussène, et je n’ai jamais renvoyé personne pour dépression nerveuse.

— Vous ne m’avez pas viré, c’est moi qui ai démissionné.

— Comme on se suicide, oui.

— C’était une décision mûrement réfléchie !

— Ne parlez jamais de maturité dans votre cas, mon garçon, même un panaris ne pourrait pas mûrir sur vous, alors une décision…

(Et voilà, c’est reparti…)

— À votre âge vous devriez savoir qu’on ne donne jamais sa démission, on part avec une indemnité, une grosse, c’est ça la maturité, Malaussène !

— D’accord, Majesté, disons deux années de salaire, ça vous va ?

— Rien du tout, je ne vous filerai pas un rond. Mais je vous propose autre chose.

Ne jamais accepter une proposition de la reine Zabo.

— Écoutez…

— Écoutez vous-même, Malaussène, la matinée est largement entamée. Et d’abord, ceci : chaque fois que vous vous éloignez de moi — l’année dernière pendant votre congé de maladie bidon et avant-hier soir après m’avoir filé votre prétendue démission —, vous êtes victime d’emmerdements incontrôlables, un tourbillon d’horreurs, vrai ou faux ?

(Vu comme ça, c’est plutôt vrai, faut admettre…)

— Le hasard, Majesté.

— Hasard, mon œil. En plaquant les Éditions du Talion, vous sortez de votre nid et la vie vous descend en plein vol.

Drôle d’image, le nid, pour une maison d’édition. Un éditeur, c’est d’abord des couloirs, des angles, des niveaux, des souterrains et des soupentes, l’inextricable alambic de la création : l’auteur se pointe côté porche, tout frémissant d’idées neuves, et ressort en volumes, côté banlieue, dans un entrepôt, cathédrale dératisée.

— Vous m’écoutez, Malaussène ? Bon. Autre chose, maintenant. Que vous ne vouliez plus jouer les boucs, je l’admets. J’y ai passé la nuit, mais je l’ai admis. Vous ne pouviez pas éternellement vous faire engueuler à la place de tous ; vous n’êtes ni chrétien, ni masochiste, ni même suffisamment vénal. Alors, je vous propose autre chose.

Et c’est là que je me suis entendu dire :

— Quoi donc, Majesté, qu’est-ce que vous me proposez ?

Oh ! bien sûr j’y ai mis l’ironie qu’il fallait, un zeste de distance traînante, mais ça ne l’a pas trompée. Elle a poussé un cri de victoire :

— L’amour, mon garçon ! Je vous propose l’amour !

(L’amour ? J’ai Julie, j’ai les enfants, j’ai Julius…)

— Entendons-nous bien, mon petit, je ne vous propose pas la botte, ni même les quelques affections ordinaires que peut susciter par-ci par-là votre charme ambigu, c’est l’amour avec un grand A que je vous offre, tout l’amour du monde !

Elle se marre, je l’entends d’ici qui se marre entre les mots, mais les mots, eux, sont sérieux. Quelque chose travaille la reine Zabo, et ce quelque chose me concerne. (L’Amour avec un grand A : Méfiance avec un grand M.)

— Alors, qu’est-ce que vous en pensez ? Passer directement de la haine à l’amour, c’est pas de la promotion, ça ?

— C’est d’un café, que j’ai besoin, pour l’instant, Majesté, un bon café turc, avec un petit « c » bien serré.

— Venez le boire ici !

Cette invitation c’est le coup de poignet du pêcheur qui croit avoir ferré sa bête.

— Désolé, Majesté, mais le premier café mondain de la journée, c’est avec un commissaire divisionnaire que je vais le boire. Ce matin, à onze heures précises, dans les locaux de la P.J.

* * *

Parfaitement vrai. Mais avant de me retrouver devant le commissaire divisionnaire Coudrier, je suis descendu chez les enfants où je me suis fait mon café à moi, dans ma cafetière à moi, la turque, au long bec, celle que Stojilkovicz, naguère, m’a rapportée de son village d’Imotsky. Est-ce qu’il continue de traduire paisiblement Virgile dans la tôle de Saint-Hiver, oncle Stojil ? M’est avis que la révolte des prisonniers et l’assassinat du patron ont dû flanquer un drôle de courant d’air dans son Gaffiot !

Laisser monter la mousse, et redescendre, et remonter, velours doré, et redescendre, trois fois : café turc. Boire sans se presser, du bout des lèvres, après que le marc a fait sa vase au fond de la tasse. Tendre la tasse bue à Thérèse qui la retourne contre la soucoupe et lit dans les coulées brunes le programme de la journée.

— On va te faire deux propositions aujourd’hui, Benjamin, il faudra accepter l’une et refuser l’autre.

Jérémy et le Petit sont à l’école, Julie vadrouille Julie sait où, le vieux Thian promène Verdun au Père-Lachaise. Restent Thérèse, fidèle aux astres, et Clara…

— Thérèse, et Clara ?

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