Daniel Pennac - La petite marchande de prose

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« „L'amour, Malaussène, je vous propose l'amour !“ L'amour ? J'ai Julie, j'ai Louna, j'ai Thérèse, j'ai Clara, Verdun, le Petit et Jérémy. J'ai Julius et j'ai Belleville…
„Entendons-nous bien, mon petit, je ne vous propose pas la botte ; c'est l'amour avec un grand A que je vous offre : tout l'amour du monde !“
Aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai accepté. J'ai eu tort. »
Transformé en objet d'adoration universelle par la reine Zabo, éditeur de génie, Benjamin Malaussène va payer au prix fort toutes les passions déchaînées par la parution d'un best-seller dont il est censé être l'auteur.
Vol de manuscrit, vengeance, passion de l'écriture, frénésie des lecteurs, ébullition éditoriale, délires publicitaires,
est un feu d'artifice tiré à la gloire du roman. De tous les romans.

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— Je crains qu’il n’y ait pas de mariage, dit enfin Julie.

— Qu’est-ce que tu dis ?

Le flop-flop d’un hélicoptère brouille le ciel sur nos têtes. Un hélico rouge de la prévention civile dont les pales tranchent le cordon de fumée au-dessus de la prison. Il disparaît, quelque part derrière les murs.

— Il a dû se passer quelque chose.

Julie montre le barrage de gendarmerie. Herses, motards, gendarmes debout, mitraillettes au poing, et un officier quatre fois auréolé d’argent pour diriger l’orchestre. Qui s’avance vers nous.

— Un commandant, dit Julie en coupant le contact.

Silence.

Là-bas, le ruban de fumée s’est remis de ses émotions. Il fuse tout droit vers le ciel. Au plus haut, il s’accorde quelques volutes. Le commandant de gendarmerie s’approche, se penche. Il a le sourcil aussi argenté que le galon.

— Vous êtes la mariée ?

Posée comme ça, à Julie, la question est plutôt marrante. C’est ma mariée à moi, bas les pattes ! Mais le regard, sous le sourcil, déborde de condoléances. Pas le moment de rigoler. Je saute de la voiture pour intercepter Clara. Trop tard.

— Je suis la mariée, monsieur.

Comme si elle venait de se poser devant lui, tombée du ciel dans sa robe blanche, la main dans celle d’Amar. Le commandant cherche ses mots.

— Il est arrivé quelque chose ?

Un sourire incertain, très poli, tremble sur les lèvres de Clara. Hadouch, Mo et Simon prennent la relève.

— Il y a un problème ?

Ce n’est pas vraiment une question de leur part. Un automatisme culturel, plutôt. Les uniformes leur simplifient rarement la vie.

— S’il vous plaît, monsieur, dit Clara, répondez-moi.

Il y a davantage d’autorité dans la voix de cette mariée que dans tous les uniformes, les herses, les mitraillettes, les motos, toute cette force dressée là.

— M. de Saint-Hiver est décédé, dit le commandant.

Et il répète trois fois la même chose. Il s’empêtre. Il n’a pas voulu laisser la corvée à un de ses subordonnés. Il préférerait être l’un d’eux. Il préférerait être une moto.

* * *

Clara a lâché la main d’Amar.

— Je veux le voir.

— C’est tout à fait impossible.

— Je veux le voir.

Bien que ça lui paraisse génétiquement improbable, le commandant de gendarmerie demande au vieil Amar :

— Vous êtes son père ?

À quoi Amar fait une de ses réponses à lui :

— Elle est ma fille, mais je ne suis pas son père.

— Il faut lui expliquer…, dit le commandant.

— Clara…

C’est moi qui parle, maintenant. J’appelle le plus doucement possible, comme on réveille un somnambule :

— Clara…

Elle me lance exactement le même regard qu’à l’autre baroudeur aux sourcils d’argent. Elle répète :

— Je veux le voir.

Et moi qui l’ai mise au monde, je sais qu’elle ne dira rien d’autre tant qu’elle n’aura pas vu Clarence.

Les gosses courent déjà vers nous, sur la route ensoleillée.

— Simon, fais remonter les mômes dans leur voiture et dis aux autres de ne pas bouger !

Simon obéit à l’ordre de Hadouch comme il l’a toujours fait, sans hésitation.

— En dehors de vous, qui commande, ici ?

Épinglé à son uniforme, le brevet de parachutiste du commandant m’envoie un éclair vexé.

— Je suis son frère, dis-je, son frère aîné.

La tête du commandant fait signe qu’elle a pigé.

— Il faut que je vous parle, dit-il d’une voix brève.

Il glisse sa main sous mon bras et m’entraîne.

— Écoutez-moi bien, frère aîné…

Il parle très vite.

— Saint-Hiver s’est fait assassiner, on l’a torturé, massacré pour tout dire, il n’est absolument pas visible. Si votre sœur y va, elle en mourra.

Le barrage de police s’ouvre devant nous. Une voiture de presse nous décoiffe au passage, elle fonce vers Paris. L’éternel bolide des mauvaises nouvelles.

— Et quand elle verra la photo dans les journaux, elle n’en mourra pas ? Vous allez le montrer à la terre entière mais pas à elle ?

Silence. Nous regardons Clara. Hadouch et Mo sont en retrait. Amar, de nouveau assis dans la Chambord blanche. Clara a immobilisé le soleil au-dessus de sa tête.

— Si vous voulez vous en débarrasser, il faudra l’embarquer.

Tout cela à mots chuchotés. Paroles immobiles. Immobilité de la noce dans la banquise des blés, immobilité des uniformes, immobilité de la prison, qui pour la première fois me paraît massive, immobilité de l’air où le ruban de fumée trace une verticale. L’artiste a la main sûre : une verticale implacable. « La mort est un processus rectiligne… »

— Il y a eu une révolte, dit le commandant. On ne peut pas pénétrer dans la prison.

Mais le silence est tel, autour de nous, que s’il y a eu révolte, on a dû lui coller un sacré bâillon.

— Pas le moindre murmure de révolte, dis-je.

Puis, plus près encore de l’uniforme si c’est possible :

— Qu’est-ce qui s’est passé ? Les prisonniers ont massacré Saint-Hiver ?

Dénégation rapide des quatre galons.

— Pas exactement.

— Comment ça, pas exactement ? Ils ne l’ont pas massacré exactement ?

La patience du commandant, c’est l’image de la mariée, debout, seule sous ce soleil rond. Si ça se trouve, il a une fille blonde, de l’âge de Clara, quelque chose comme ça, qui doit se marier demain elle aussi, avec un juge d’instruction…

— Je vous en prie, il faut absolument convaincre votre sœur de rentrer chez elle.

Derrière le pare-brise de la 4 C.V., Julie me regarde parlementer. Julie n’est pas sortie de la voiture. Julie n’est pas allée épauler Clara. Julie connaît Clara aussi bien que moi. « Tout ce que Clara décide, Benjamin, ne te fais aucune illusion, elle le décide seule. »

— Ma sœur a décidé de voir le corps de Saint-Hiver.

* * *

Une portière de voiture claque derrière le commandant de gendarmerie. Elle claque fort. Un type long comme un faucheux s’avance vers nous à grandes enjambées. Il se pointe toujours à un moment ou à un autre, l’être providentiel qui va débloquer la situation… Celui-là nous dépasse, le commandant et moi, sans nous accorder un regard, frôle Clara comme s’il passait à travers elle, et se plante finalement devant Hadouch :

— Mais c’est Ben Tayeb ! Tu es de la noce, Ben Tayeb ?

Sans attendre la réponse, le faucheux désigne Mo et Simon du pouce.

— Ton Mossi et ton Kabyle se sont faits chrétiens ?

À quoi Simon sourit béatement. Il y a un espace entre ses incisives. La légende veut que par cet espace souffle le vent du prophète. L’histoire dit que ce vent-là a déraciné plus d’une forteresse. Hadouch connaît le sourire de Simon.

— On ne bouge pas, Simon, on dit : « Bonjour, monsieur l’inspecteur. »

Simon ne bouge pas. Il dit :

— Bonjour, monsieur l’inspecteur.

Son sourire non plus ne bronche pas.

— Berthier ! Clamard ! appelle l’inspecteur.

Deux autres portières claquent. Berthier et Clamard. Une petite tête de moins que leur patron, mais tout pareils dans la dégaine. Les singes savants de la boutique Hiérarchie.

— Vous permettez, commandant ? crie de loin le faucheux, c’est Belleville qui vient jusqu’à moi, ma zone, mon gagne-pain, ma raison d’être, autant en profiter pour travailler un peu !

Le commandant ne répond pas. Il désapprouve en silence. L’éternel conflit policier entre le costume de ville et le costume des champs. Le faucheux s’est mis à remonter la colonne de voitures. Une voiture par enjambée. Un coup de main plate sur le toit de chaque bagnole. Boum !

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