Daniel Pennac - La petite marchande de prose

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« „L'amour, Malaussène, je vous propose l'amour !“ L'amour ? J'ai Julie, j'ai Louna, j'ai Thérèse, j'ai Clara, Verdun, le Petit et Jérémy. J'ai Julius et j'ai Belleville…
„Entendons-nous bien, mon petit, je ne vous propose pas la botte ; c'est l'amour avec un grand A que je vous offre : tout l'amour du monde !“
Aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai accepté. J'ai eu tort. »
Transformé en objet d'adoration universelle par la reine Zabo, éditeur de génie, Benjamin Malaussène va payer au prix fort toutes les passions déchaînées par la parution d'un best-seller dont il est censé être l'auteur.
Vol de manuscrit, vengeance, passion de l'écriture, frénésie des lecteurs, ébullition éditoriale, délires publicitaires,
est un feu d'artifice tiré à la gloire du roman. De tous les romans.

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Quelqu’un dit tout de même :

— Qu’elle est mignonne !

Moi, je demande :

— Pourquoi cette robe ? Verdun se marie, elle aussi ? C’est toi qu’elle épouse, Simon ?

Ça ne serait pas une mauvaise idée, au fond, fourguer mes trois frangines en même temps : Clara à un curé, Verdun à un ayatollah, et Thérèse à Thian, s’il consent à réintégrer son bouddhisme génétique. L’œcuménisme, en somme, ma place de paradis assurée quelle que soit la couleur du Divin Farceur.

— Mais non, Benjamin, tu le sais bien, voyons, c’est le jour de son baptême aussi.

Ah ! pardon, j’avais oublié ce détail. Pour se marier religieusement, Clara a dû se faire baptiser et a décidé d’entraîner Verdun dans la course aux auréoles. En apprenant ça, les mirettes du Petit se sont arrondies de convoitise derrière ses lunettes rouges ; il a supplié :

— Moi aussi, je veux me faire pactiser…

Là, tout de même, je me suis montré intraitable !

— Tu pactiseras quand tu auras l’âge de raison. Petit, comme Verdun !

Car j’en suis convaincu, Verdun, dans sa fureur première, est née avec l’âge de toutes les raisons. Et si j’ai donné mon accord, c’est qu’il me paraît peu probable qu’on arrive à la baptiser sans le sien. Elle bout de rage, Verdun, elle va faire évaporer le bénitier ! C’est même le seul événement de la journée que j’attende avec une certaine impatience : la petite goutte sacrée qui fera exploser Verdun et l’Église apostolique et romaine avec elle.

Derrière Thian, Jérémy et le Petit ne sont pas mal non plus. Blazer bleu marine et fendard gris souris, le tif gominé-miroir et la raie droite comme une conscience de communiant. C’est Thérèse qui s’est occupée de leur uniforme. Elle a d’ailleurs choisi le même pour elle, sauf qu’à la place du pantalon elle a vissé autour de sa taille une jupe plissée qui ne change d’ailleurs rien à son aspect habituel. Thérèse, c’est Thérèse. Même fringuée de paillettes à la proue d’une école de samba, elle garderait cette raideur inoxydable que lui confère l’intimité des astres. Hier soir, pendant le dîner, je me suis penché à son oreille et je lui ai demandé : « La mort est un processus rectiligne, Thérèse, qu’est-ce que tu penses de cette phrase ? » Elle ne m’a même pas regardé. Elle a répondu : « C’est juste, Ben, et la longueur de la vie dépend de la vitesse du projectile. » À quoi elle a ajouté, toujours professionnelle : « Mais ça ne te concerne pas, tu mourras dans ton lit le jour de ton quatre-vingt-treizième anniversaire. » (Elle croyait me rassurer, seulement j’ai fait mes comptes : il y a une sacrée tirée jusqu’à ma quatre-vingt-treizième pige ! Il va falloir m’inventer des petites morts pour tenir jusque-là.)

Jérémy vient de traverser la pièce dans le gémissement atroce de ses souliers vernis.

— Mo, Simon, j’ai un cadeau pour vous !

Comme il a claironné sa phrase, Mo et Simon se retrouvent en train de dépiauter un petit paquet cadeau longiligne sous le regard intéressé de toute la compagnie. Et les voilà chacun avec une lime dans la main, une petite lime acérée et pointue, d’un acier à toute épreuve.

— Comme Clara se marie en taule, explique tranquillement Jérémy, j’ai pensé que ça pourrait peut-être vous servir, au cas où on vous garderait.

La double baffe qu’il morfle aussi sec lui donne des couleurs pour la journée. Sur quoi, Mo et Simon consentent un demi-sourire.

— Benjamin, tu ne vas pas t’habiller ?

Julie est près de moi. Julie, dans cette robe croisée que je préfère entre toutes parce qu’elle libère ses seins dès que j’ai soif, Julie sourit à mon pyjama rayé. Pourquoi m’habillerais-je ? Après tout, je suis déjà en uniforme… Le coup de pompe qui me prend alors me plonge sans sommation dans un désespoir si profond, une obscurité si totale que j’en vacille sur place, ma main, instinctivement, cherchant l’épaule de Julie. Et je m’entends dire, avec une voix qui était la mienne dans le temps, un peu comme la voix du Petit aujourd’hui :

— Je veux que Yasmina me donne mon bain.

Puis :

— Je veux que Yasmina m’habille.

* * *

Yasmina m’a donné mon bain. Comme elle l’a fait hier soir à chacun des enfants, Thérèse comprise, comme elle le faisait quand jetais môme, chaque fois que maman s’en allait aimer ailleurs et nous laissait seuls, Louna et moi.

Je ne veux pas que Clara se marie. Je ne veux pas que Clara passe seulement une semaine de sa vie à faire la muse pour les taulards de Saint-Hiver. Je ne veux pas qu’on m’use ma Clara. Je ne la veux pas dans les bras d’un homme qui claquera trente ans avant elle. Je ne veux pas qu’on lui joue la tragédie du bonheur. Je ne veux pas qu’on l’enferme dans cette prison-là. Yasmina me donne mon bain, ses doigts jaunis par le henné, savonnant ce qu’il faut savonner :

— Tu as grandi, mon fils Benjamin.

Je ne veux pas que cet illuminé à chevelure d’archange et aux doigts de salamandre baise ma Clarinette. Et je ne veux plus faire le bouc aux Éditions du Talion. J’en ai marre, j’en ai tellement marre…

— Tu es fatigué, mon fils Benjamin, il ne faut pas dormir sur les chaises.

Lorsque Clara est née, il y a dix-huit ans, Hadouch et moi avons conduit maman en catastrophe à la clinique du coin. Maman avait pris cette luminosité translucide qui, chez elle, annonce toujours l’imminence. Hadouch a fauché une bagnole et on s’est rués. « Vous affolez pas, les enfants, elle commence à peine son travail. » La sage-femme avait un œil d’huître et la voix bourbeuse. On est allés faire un tour de périphérique, mais, pas trop rassurés, on est revenus avant l’heure. Écroulée dans ses burettes, la sage-femme ronflait comme une chaufferie. Elle s’était poivrée à l’éther, et ma Clara s’occupait à naître toute seule. La tête dehors, elle posait déjà sur le monde cet étrange regard de consentement rêveur que Julie, des années plus tard, identifia comme étant l’œil du photographe. « Elle fixe les choses, et elle les admet. » J’ai mis Clara au monde pendant que Hadouch cherchait un toubib en courant dans les couloirs.

— Viens là que je te sèche.

Je ne veux pas que Clara se marie, et pourtant, Yasmina m’habille. Je veux que Clara retrouve son œil de photographe, je ne supporte pas son regard de nonne énamourée. Je veux que Clara voie ce qu’il y a à voir. Et pourtant, je suis habillé.

6

Le pire, dans le pire, c’est l’attente du pire. Le pire, dans les noces, c’est la caravane de klaxonneux qui annonce au monde entier la proche inauguration de la mariée. J’ai souhaité qu’on échappe au moins à ça, mais il paraît que ça aurait frustré les mômes d’un grand plaisir. La prison de Champrond étant à soixante bornes de Paris, il a fallu se fader soixante kilomètres de klaxonnerie. Un automobiliste qui nous aurait croisés avec un peu d’attention aurait peut-être trouvé amusant qu’une noce aussi tonitruante trimballât dans ses bagnoles enrubannées une telle collection de gueules d’enterrement. Exception faite de la dernière voiture où ont pris place les mouflets (Jérémy, le Petit, Leila et Nourdine les enfants d’honneur) et qui est conduite par Théo, un pote sans faille que je me suis fait à l’époque où je jouais le Bouc Émissaire au Magasin, rue du Temple [1] Voir Au bonheur des ogres , coll. Folio, n°1972. . Quand je lui ai demandé si ça ne l’embêtait pas de se joindre, Théo a répondu : « J’adore les mariages, je ne perds jamais une occase de voir à quoi j’ai échappé. Alors un mariage en cabane, tu penses… »

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