Daniel Pennac - Des chrétiens et des Maures

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Des chrétiens et des Maures: краткое содержание, описание и аннотация

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Un matin, le Petit a décrété :
— Je veux mon papa.
Il a repoussé son bol de chocolat et j'ai su, moi, Benjamin Malaussène, frère de famille, que le Petit n'avalerait plus rien tant que je n'aurais pas retrouvé son vrai père. Or ce type était introuvable. Probablement mort, d'ailleurs.
Après deux jours de jeûne le Petit était si transparent qu'on pouvait lire au travers. Mais il repoussait toujours son assiette :
— Je veux mon papa.

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Cristianos y Moros !

Et ce fut là que Planche à Voile marqua un point décisif.

— Ah bon ! fit-il.

— Quoi, ah bon ? demanda Hadouch.

Planche à Voile répondit de très haut :

— Laissez tomber la gastronomie, il aime pas votre bouffe quatre étoiles, c'est un homme à couilles, il lui faut du solide !

— « Cristianos y Moros », ça veut dire tout ça ? demanda Jérémy.

— C'est le nom d'un plat, répondit Planche à Voile. Un plat latino. Ils sont des millions à bouffer ça, là-bas. Du riz blanc et des haricots noirs : Cristianos y Moros.

Puis, à Louna :

— La séance est levée. Tu viens, ma grande ?

*

La grande y alla. Et ce fut la fin de l'harmonie : Louna beaucoup moins présente à ce qu'elle faisait, Hadouch, Mo et Simon très attentifs à ce que lui faisait Planche à Voile, Thérèse réprouvant en silence les débordements de sa sœur, Jérémy malaxant haricots noirs et riz blanc en pestant contre les papilles latino-américaines, Clara troublée par ce changement d'atmosphère, et, seule permanence en la demeure, maman égale à son chagrin.

Le Shérif ne se réveillait toujours pas mais avalait sa pâtée de bon cœur. Il partageait courtoisement avec son ver. Plus de vociférations. Le ver et lui mangeaient ensemble, l'un dans l'autre, comme deux vieux camarades de chambrée.

Cela, au moins, était encourageant.

— Attention, disait Rabbi Razon pour combattre notre optimisme, ce ténia, c'est l'âme courroucée de cet homme. Pour l'heure, ils font la trêve, ils se reposent, mais ça ne va pas durer. Adonaï Dios Santo, non, ça ne durera pas ! Surveillez-le de près. L'âme a plus d'un tour dans son sac.

De fait, passé les premiers jours de ronronnement commun, le Shérif se mit à fondre et le ver à prospérer. Le Shérif perdait des forces. Il maigrissait à vue d'œil. Louna et Planche à Voile ne pouvaient que constater le déclin. Alternant leurs prestations à l'hôpital et leur tour de garde à la maison, ils se relayaient auprès du malade. Ils en extrayaient des kilomètres de ver solitaire, mais en vain. Rabbi Razon avait raison : ce ténia tenait de l'infini. Une pelote de malfaisance qui se reconstituait au fur et à mesure qu'on la dévidait.

— Jamais vu un truc pareil, marmonnait Planche à Voile, avec ce mélange de découragement et d'excitation que suscite l'énigme pathologique chez ceux de sa profession.

La tête du Shérif pesait de plus en plus lourd sur son oreiller. D'autant plus qu'il se taisait, désormais. Plus un mot. On l'eût dit écrasé par le poids de son silence. Un arc-en-ciel se posa sur ses paupières closes. Les sept couleurs se fondirent en un même sceau de plomb.

— Il va mourir, dit enfin Louna, je ne vois pas comment empêcher ça.

— Il ne mourra pas, affirmait Thérèse.

— Alors, c'est qu'il y a une retraite après la mort, ironisait Jérémy.

Mais, le soir, Clara et Jérémy pleuraient. Ils s'étaient mis à acheter des fleurs en cachette. Et des rubans de tissus multicolores. Et du fil d'or. Je les surpris occupés à tramer une couronne mortuaire, au beau milieu d'une nuit blanche. Jérémy mariait des fleurs à longues tiges et Clara brodait des mots dorés sur un taffetas bleu roi. Ils travaillaient en pleurant comme des images.

— Il va mourir, Ben, et on sait même pas comment il s'appelle !

Jérémy sanglotait comme un perdu. Les bras de Clara et les miens ne suffisaient pas à endiguer tout ce chagrin. Les banderoles disaient, en anglaise et en italique : Adieu Shérif, on l'aimait bien… Gloire au Shérif inconnu… Tu es passé, on l'a aimé… À notre Shérif préféré

— On s'y prend à l'avance, pour les couronnes, expliquait Jérémy entre deux sanglots, il en faut beaucoup, tu comprends !

Il ne voulait pas qu'on imaginât le Shérif mort sans famille et « enterré comme un chacal ».

— C'était un mec courageux, il connaissait plein de monde, c'est pas normal qu'il meure tout seul !

Une voix nouvelle tomba du ciel :

— C'est pourtant vrai qu'il meurt.

Thérèse, assise sur le lit du dessus, absolument désemparée :

— Je n'y comprends rien, Benjamin… les lignes de sa main, les astres, les cartes, le pendule, tout affirme qu'il ne mourra pas… et pourtant, il meurt.

C'était la toute première fois qu'elle pratiquait le doute. Elle semblait plus seule que jamais dans sa chemise de nuit. Elle dit à Clara :

— Il faudrait prévoir quelques mots en anglais d'Amérique.

— Et en espagnol, ajouta Jérémy.

— En yiddish et en hébreu, aussi, je demanderai à Rabbi Razon.

Nous en étions là quand l'interphone qui relie ma chambre au dortoir des enfants grésilla.

J'ai décroché. Une voix hâtive a ordonné :

— Monte, Ben !

C'était Simon le Kabyle. La main autour de l'appareil, j'ai murmuré :

— Il est mort ?

— Monte.

*

J'ai grimpé les escaliers quatre à quatre et j'ai entendu le bruit dès les premières marches. Si les agonisants hurlent, ce sont des hurlements d'agonie que j'entendis alors, si les mourants se frappent la tête contre les murs, c'est qu'on était en train de mourir dans ma chambre. Le Shérif devait mener son dernier combat, jeter ses ultimes forces dans la bataille finale. Adonaï et sa bande tiraient son âme vers le haut et lui s'arc-boutait en lâchant sa dernière bordée de jurons :

— Fuck You ! Hijo de puta ! Never ! Nunca ! Niemals ! Mai ! Kaïn mol ! Af paam ! Jamais ! (Jamais ! Jamais ! dans toutes les langues disponibles.)

J'ai défoncé la porte plus que je ne l'ai ouverte.

Le Shérif était bel et bien assis sur son lit, perfusion arrachée, hurlant à pleins poumons, ses muscles bandés à se rompre, ses yeux au milieu de la pièce, les câbles de son cou vibrant dans la tempête.

Sans savoir ce que je faisais, je me suis jeté sur lui, je l'ai plaqué contre sa couche en lui murmurant des tas de trucs à l'oreille :

– Ça va, Shérif, ça va, n'aie pas peur, je suis là, c'est rien, c'est rien, c'est rien…

Tous ses muscles se sont détendus d'un coup, je me suis effondré sur son corps, lessivé, comme si je venais de me farcir un round avec le diable en personne. Pour un peu, je me serais endormi sur lui. La voix de Simon m'a ramené à la surface.

— Regarde par ici, Ben.

J'ai tourné la tête, très lentement, dans sa direction. Simon a relevé quelque chose qui gisait à ses pieds. C'était le corps de Planche à Voile.

— J'ai un peu joué au docteur, moi aussi.

À vrai dire, Planche à Voile ne se ressemblait plus tellement. Simon lui avait fait une tête de galion renfloué après quelques siècles de naufrage. Tout de mousse et de coquillages.

— Résolution d'une énigme médicale, Ben !

Et Simon de m'expliquer que Hadouch, comme nous tous, trouvait étrange le brusque déclin du Shérif, et qu'il avait ordonné à Simon de se planquer sous le lit du malade.

— Ce que j'ai fait.

Ce que Simon avait fait cette nuit même. Et sur le coup de deux heures du matin, Planche à Voile était entré dans la chambre du Shérif, et Simon l'avait entendu murmurer que c'était là sa dernière visite : « La dernière chance que je te donne de te mettre à table, mon salaud »…

— Ses propres mots, Ben…

N'obtenant pas de réponse du Shérif, Planche à Voile lui avait annoncé, on ne peut plus clairement, qu'il allait ajouter beaucoup de mort à l'ordinaire de son goutte-à-goutte.

— Ce qu'il aurait fait si je ne l'avais pas chopé par les pieds, Ben. Il en a plein sa sacoche. Des saloperies qu'il a piquées dans son hosto.

La suite racontait le début. Des jours et des jours que Planche à Voile torturait le Shérif dans l'espoir de lui faire cracher un secret en or massif.

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