Daniel Pennac - Des chrétiens et des Maures

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Des chrétiens et des Maures: краткое содержание, описание и аннотация

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Un matin, le Petit a décrété :
— Je veux mon papa.
Il a repoussé son bol de chocolat et j'ai su, moi, Benjamin Malaussène, frère de famille, que le Petit n'avalerait plus rien tant que je n'aurais pas retrouvé son vrai père. Or ce type était introuvable. Probablement mort, d'ailleurs.
Après deux jours de jeûne le Petit était si transparent qu'on pouvait lire au travers. Mais il repoussait toujours son assiette :
— Je veux mon papa.

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– À l'heure qu'il est, il a dû balancer tous ses potes. C'est du costaud, mais pas du résistant.

– À moins qu'il ne t'ait balancé toi, Hadouch. Son oreille, c'est toi qui l'as coupée, non ?

Hadouch leva les yeux au ciel comme si, décidément, j'avais tout à apprendre.

— Mon couteau est dans la poche de Planche à Voile. Avec ses empreintes sur le manche.

Un temps.

– Ça nous a d'ailleurs bien fait chier, Simon et moi, d'y laisser notre armurerie.

Un autre temps :

— Mais qu'est-ce que tu veux…

Et, le sourcil civique :

— Il faut savoir faire des sacrifices.

*

Jérémy et moi fûmes interdits de séjour dans la chambre de maman. Apparemment, c'était une affaire de femmes. On ne parlait plus qu'en murmurant, dans la maison. Louna y allait de son rapport quotidien. Le Shérif faisait la planche.

— Il ne bouge pas, Benjamin. Sa peau contre celle de maman, il ne bouge pas. Je n'ai jamais vu un corps si parfaitement immobile. Comme les chats, quand ils luttent contre la mort.

Le chat ne mourait pas. Refermée sur lui, maman le réchauffait de toute la surface de son corps. Dès que flanchait son rythme respiratoire, la bouche de maman lui servait son oxygène.

Les vacances s'achevèrent. Clara, Thérèse et Jérémy retournèrent à leur scolarité. Je ne sais plus trop quel boulot provisoire je faisais à l'époque, mais je sais que je ne le faisais pas : congé de maladie. Oui, un de ces profiteurs qui creusent le gouffre de la Sécu et que pointent les index ministériels… Si le pays sombre un jour, ce sera ma faute, pas celle des ministres. Mais, va savoir pourquoi, il me semblait que ma présence était plus utile sous notre toit que partout ailleurs.

Le Shérif reprit du poil de la bête.

— Il se nourrit, Ben.

— Cristianos y Moros ?

— Non, il n'en a pas encore la force. Il tète.

Maman nourrissait au sein un Juif américain qui revenait d'entre les morts.

— Il profite, Ben ; il se remplume avec le lait du petit frère.

— Je savais bien qu'il ne mourrait pas, lâcha Thérèse en passant près de nous.

Bientôt, Louna et maman purent mener une guerre victorieuse contre le ver solitaire. La bête fut jetée aux égouts.

Et vint la grande nouvelle :

— Il a ouvert les yeux, Benjamin !

— Il a parlé ?

— Non. Il a souri.

À vrai dire, le Shérif ne parla plus et je ne le revis jamais. Au jour d'aujourd'hui, je me souviens très bien de lui, mais plus du tout de sa tête, ni de sa voix. Le Shérif est une certitude, il n'est pas une image.

Un dimanche matin, maman convoqua toutes les tribus de Belleville à son chevet.

— Il est parti, dit-elle.

Elle était seule dans son lit. Elle nous annonça ce départ sans l'ombre d'un regret.

— Il est parti, mais il nous a laissé un souvenir. Je suis enceinte.

*

Neuf mois plus tard, le Petit faisait son apparition entre les cuisses de maman. Le Petit pleura beaucoup en voyant le jour. Cette tristesse nous affligea. Thérèse l'attribua aux mésaventures du Shérif, son père.

Rabbi Razon nous rassura :

— Les premières larmes, dit-il, sont toujours un beau signe : ¡ Niño que no llora no mama !

— Traduction ? demanda Jérémy.

— « Un bébé qui ne pleure pas ne tète pas », traduisit Thérèse.

Rabbi Razon levait le Petit dans la lumière du jour.

— Dios que te page, mon petit !

— « Dieu te rembourse », traduisit Thérèse.

Le Petit était vraiment tout petit. Rabbi Razon dut le lire dans mes yeux, parce qu'il éprouva le besoin de me rassurer :

— N'aie pas peur Benjamin, il est bien assez petit comme ça, je ne vais pas te le raccourcir.

— Pas pour l'instant…, ajouta-t-il, en homme de Dieu.

— C'est vrai qu'il est petit, murmura Clara dont le flash crépita.

— Et c'est comme ça qu'on va l'appeler, déclara Jérémy.

— Petit ? demanda Thérèse.

— Le Petit, corrigea Jérémy.

— Le petit ? demanda Thérèse.

— Le Petit, confirma Jérémy. Avec une majuscule à Le et une autre à Petit.

— Une seule majuscule suffira, intervint maman, mon petit à moi n'est pas un fromage.

— Vive le Petit ! fit Jérémy, qu'on n'a jamais entendu contredire notre sainte mère.

6

SOUVENEZ-VOUS

D'ISAAC

Loussa m'écoutait sans broncher. Nous en étions à notre quatrième théière. Ali avait tiré le rideau de L'Homme bleu . Youcef et lui s'étaient assis à notre table. Le restaurant sentait la menthe.

— Ta mère l'a sauvé comme ça, l'Américain ? Rien qu'en le faisant téter ? Décidément, les femmes sont belles !

J'ai réfléchi un peu :

— Non, en vérité, elle l'a sauvé autrement.

Selon maman, nous avions fait une erreur de diagnostic, tous autant que nous étions. D'après elle, le Shérif ne mourait pas des tortures subies. Le Shérif ne mourait pas dévoré par son ver, non plus. Elle n'était même pas certaine que les fioles de Planche à Voile l'eussent achevé… Les dealers, les coups, les balles de revolver, les poisons et le ténia étaient son ordinaire, il était homme à supporter beaucoup plus que cela. Non, c'était le remords qui l'emportait. « Il ne se pardonnait pas la mort de Manfred », nous expliqua maman. « Mais qui est donc ce Manfred ? » avait demandé Thérèse. « Un fantôme roulé dans sa conscience, avait répondu maman. Bien plus terrible que son ténia ! »

Et maman avait passé un marché avec le Shérif. Elle s'était offerte à ressusciter Manfred, tout simplement. « C'est ce que je lui ai tout de suite proposé : un Manfred pour ton Manfred, une vie pour une vie, fais-moi un petit Manfred et le tien te fichera la paix, parole de femme ! »

— Alors, votre Shérif a ressuscité Manfred et il est parti comme ça ? demanda Loussa de Casamance, sans un au revoir, sans un remerciement, sans rien ?

— Il a laissé un mot.

— Qui disait ?

— « Souvenez-vous d'Isaac. »

— « Remember Isaac ? » C'est bien ce que je craignais.

J'ai levé les yeux sur Loussa. Il secouait une tête qui n'en revenait pas.

— Qu'est-ce qui se passe, Loussa ?

— Je n'ose pas te le dire.

— Loussa…

— Tu ne me croiras pas.

— Allez…

— Je connais ce type.

— Quel type ?

— Ton shérif, mon garçon, le père du Petit, je le connais.

— Tu le connais ?

— Enfin, je sais qui c'est. Je suppose… bien que ce soit…

J'ai regardé Loussa dans le blanc des yeux, j'ai posé mes mains sur les siennes, et je me suis mis à lui parler à petits coups de marteau bien précis, comme on plante les points sur les i…

— Tu le connais ou tu ne le connais pas ? Fais pas le con, Loussa, je te rappelle que le Petit se laisse mourir de faim à la maison… si tu connais son père, amène-le-nous vite fait… mais si tu ne le connais pas… si tu supposes … je ne pense pas que le Petit soit d'humeur à se nourrir de suppositions…

Loussa a hésité un long moment, puis il s'est levé, tout songeur.

— Tu es chez toi, ce soir ?

— Où veux-tu que je sois ?

— Alors, attends-moi, je viendrai.

— Avec le père du Petit ?

Il a fait un geste évasif de la main et s'est dirigé vers la porte de L'Homme bleu.

*

En arrivant à la maison, j'ai trouvé que le Petit devenait transparent. Je l'ai flanqué devant une lampe de bureau. Pas de doute, quelques jours de jeûne encore et on pourrait lire au travers.

— Quand vas-tu te décider à faire quelque chose ? m'a demandé Thérèse.

J'ai regardé le Petit dans les yeux :

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