Daniel Pennac - Des chrétiens et des Maures

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Des chrétiens et des Maures: краткое содержание, описание и аннотация

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Un matin, le Petit a décrété :
— Je veux mon papa.
Il a repoussé son bol de chocolat et j'ai su, moi, Benjamin Malaussène, frère de famille, que le Petit n'avalerait plus rien tant que je n'aurais pas retrouvé son vrai père. Or ce type était introuvable. Probablement mort, d'ailleurs.
Après deux jours de jeûne le Petit était si transparent qu'on pouvait lire au travers. Mais il repoussait toujours son assiette :
— Je veux mon papa.

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— Tu ne voudrais pas manger ? Un petit peu ? Pour me faire plaisir ? Non ? Un petit quelque chose ? Yaourt ? Sandwich ? Trois frites ?

Le Petit a répondu :

— Je préférerais mon papa.

Et il n'a pas touché à son dîner.

J'allais coucher les enfants (le Petit pénétrait le ventre vide dans un tunnel qui ouvrirait sur son troisième jour de jeûne), lorsque Loussa a sonné.

Je suis allé lui ouvrir. Il était seul.

— Tu es seul ?

— Oui et non, répondit-il en entrant.

Vu les circonstances, fallait-il vraiment que je supporte le côté chinois de ce Sénégalais ?

— Loussa…

Il m'a fait, signe de la fermer et de m'asseoir.

Lui-même a pris place en face de moi.

– Écoule, petit con, ce que j'ai à le dire est difficile à avaler.

J'ai préparé ma salive en conséquence.

— J'ai vérifié mes sources. Je connais le père de ton petit frère à lunettes roses, aucun doute là-dessus.

— Et tu ne l'as pas amené ?

— Si.

Il m'a regardé longuement, a poussé un gros soupir, a déboutonné son manteau et en a sorti quatre bouquins qu'il a déposés sur la table de la salle à manger, là, en pile, devant moi.

— C'est le personnage principal de ces quatre romans.

— Pardon ?

Loussa a pris une bonne bouffée d'air et a lâché toutes ses informations d'un coup.

— Il s'appelle Isaac Sidel, il est américain, il est juif, il est le père d'une fille, Marylin, qui se marie et divorce à la chaîne, il est le flic en chef de la ville de New York, il se croit responsable de la mort de Manfred Coen, qui était son subalterne préféré, Joyce et le cappuccino sont ses péchés mignons, il se nourrit de chrétiens et de Maures, il est increvable, et se bagarre contre tous les types qu'il maudissait chez toi, dans son délire : Rupert, Stanley, Zorro, Cowboy, Mac Neil, Dermott et les autres… Vérifie, truands ou flics pourris, ils sont tous dans ces quatre volumes !

J'ai regardé le visage de Loussa. Rien que le visage de Loussa. Il a parfaitement compris ce qu'il y avait dans mon regard, parce qu'il a dit, en reprenant son souffle :

— Je sais… je t'avais prévenu… difficile à avaler… mais dois-je te rappeler…

Un drôle d'ange est passé.

— Dois-je te rappeler que, ce matin, tu comparais toi-même ton petit frère au Bartleby de Melville ?

— Rien à voir. Bartleby était une métaphore ! Ma mère ne s'est pas fait engrosser par une métaphore !

Loussa a hoché la tête :

— La plupart des enfants naissent d'une métaphore… C'est après que ça se gâte.

J'ai tenté une autre sortie :

— Si ma mère avait fait un truc aussi irrationnel — s'envoyer un personnage de roman

— Thérèse le saurait !

Loussa n'a pas relevé. Il a juste ajouté :

— J'ai oublié de te dire le principal, petit con. L'Isaac de ces quatre romans…

Il tapotait la pile de livres sur la table :

— Il a le ver solitaire.

Et de conclure, fataliste :

— Maintenant, tu peux me foutre à la porte si tu veux, mais les faits sont les faits : le Juif américain que ta mère a ressuscité, le père de ton petit frère aux lunettes roses, est le personnage principal de ces quatre romans. Je te les laisse. Ils sont à toi. Cadeau. Une belle lecture au demeurant, tu verras… magnifique. L'auteur s'appelle Charyn. Jerome. Jerome Charyn. C'est un Américain. Juif new-yorkais, comme son Isaac.

Sur quoi, Loussa m'a laissé là.

J'ai battu des ailes deux secondes, puis j'ai baissé les yeux sur les quatre romans : Zyeux-bleus, Marylin la Dingue, Kermesse à Manhattan, Isaac le Mystérieux … C'était leurs titres.

*

« Il y avait une fois un vieil homme avec un ver dans le ventre. Le ver aimait grignoter. Le vieil homme devait s'empoigner comme s'il voulait s'arracher les entrailles. Il vivait dans un répugnant hôtel de la Quarante-septième Rue Ouest. L'hôtel n'avait même pas de nom. À deux pas de l'Allée Réservée. Les maquereaux l'évitaient, le vieux. Ils louaient dans cet hôtel des appartements à toutes les “fiancées” qu'ils avaient ou qu'ils surveillaient. Les fiancées étaient toutes des Noires au-dessous de dix-neuf ans. L'une d'elles au moins était enceinte. Elles aimaient bien le vieux. Il ne les engueulait pas, il ne regardait pas sous leur blouse d'été. Les mamelons en sueur d'une pute n'étaient pas faits pour le surprendre.

Elles parlaient donc à ce vieux clochard, partageaient avec lui leurs boissons à l'orange»

J'ai lu tard dans la nuit. Assis en tailleur au pied d'un auditoire en charentaises et pyjama, les yeux de Julius le Chien suivant les lignes par-dessus mon épaule, je nous ai plongés à haute voix dans la saga d'Isaac Sidel et de son ver solitaire. C'est ainsi qu'Isaac est entré une deuxième fois dans la maison. Thérèse prenait des notes qui lui rappelaient quelque chose. Le Petit avait mis ses lunettes pour mieux entendre. Jérémy poussait les oh ! les ah ! les putain ! les vache ! les dis don' ! les bordel ! de son admiration. Et si Clara avait pu photographier des mots… Je lisais à voix haute la saga d'Isaac Sidel, « Isaac le chef », « Isaac le pur », « Isaac le grand rabbin du Q.G. », « Isaac, le papa de Marilyn, la dingue aux sept maris », « Isaac le psychopathe », « Isaac le schmuck », « Isaac la merde », « Saint Isaac », « Isaac le mystérieux » , selon les points de vue des autres personnages, et je les reconnaissais au passage, tous autant qu'ils étaient, ces noms qui avaient hanté les délires de notre Shérif : Annie Powell, la petite pute balafrée de la Quarante — troisième Rue, Dermott son maquereau lecteur de Joyce, Coot Mac Neil l'Irlandais pourri qui remontait des rivières de sang… je lisais encore vers les premières heures de l'aube (Isaac Sidel semblait installé dans la chambre des enfants comme s'il ne nous avait jamais quittés), quand la voix du Petit, tout à coup, m'a stoppé net dans mon élan.

— J'ai faim.

Ce qui a suivi était beaucoup plus que du silence.

— J'ai faim, a répété le Petit.

Jérémy a réagi le premier.

Il a bondi hors de son lit et a foncé vers la cuisine, Clara sur ses talons.

— Tu as faim, le Petit ! Formidable ! Qu'est-ce qu'on te fait ? Une omelette aux morilles ? Des spaghetti aux aubergines ? Un sandwich au Jabugo ? On ouvre une boîte de foie gras ?

Sourcils froncés, le Petit récusait.

— Non ? Un dessert ? a proposé Clara. Tu veux passer directement au dessert ? Une crème brûlée ? Un petit gratiné de fruits rouges ?

Non, faisait la tête du Petit.

Il a ôté ses lunettes roses pour mieux réfléchir, son visage s'est enfin épanoui, et il a dit :

— Cristianos y Moros !

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