Daniel Pennac - Des chrétiens et des Maures

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Des chrétiens et des Maures: краткое содержание, описание и аннотация

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Un matin, le Petit a décrété :
— Je veux mon papa.
Il a repoussé son bol de chocolat et j'ai su, moi, Benjamin Malaussène, frère de famille, que le Petit n'avalerait plus rien tant que je n'aurais pas retrouvé son vrai père. Or ce type était introuvable. Probablement mort, d'ailleurs.
Après deux jours de jeûne le Petit était si transparent qu'on pouvait lire au travers. Mais il repoussait toujours son assiette :
— Je veux mon papa.

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— Il n'y en a vraiment pas d'autre ? demanda Hadouch.

— C'est le meilleur, répondit Louna. Sois gentil avec lui, Hadouch. Il ne s'agit plus que de rapports professionnels.

4

PAROLE

DE SPÉCIALISTE

Le « meilleur » examina le Juif new-yorkais sous les yeux de Rabbi Razon et de toute notre assemblée. Il mesura la profondeur de son coma. Un vrai puisatier de l'inconscient.

— Voir, d'abord, comment il réagit à la douleur.

Il le gifla, lui tira les oreilles et lui tordit les mamelons. Il lui fit des oreilles de lièvre, sa torsion des seins tordit nos bouches, et ses gifles étaient des baffes authentiques. Hadouch lui-même en fut impressionné. Simon le Kabyle eut un commentaire des plus sobres :

— Je savais pas que j'étais toubib.

Le New-Yorkais ne broncha pas, ne se réveilla pas. Tout juste produisit-il une de ses phrases délirantes, mais sur le ton de la conversation, ni plus ni moins :

— You may say what you like, Dermott, but if you don't drop Annie Powell, I'll make you eat Bloom's kidneys and I'll give yours to his cat.

— Traduction ? demanda Jérémy à Thérèse.

— « Tu diras ce que tu voudras, Dermott, mais si tu ne lâches pas Annie Powell, je te ferai bouffer les rognons de Bloom, et je donnerai les tiens à son chat. »

Le spécialiste de Louna décréta que le New-Yorkais était en « coma vigile ».

— Vous avez un marteau ?

Nous nous entre-regardâmes, mais Louna fit un oui confiant de la tête et, quelques secondes plus tard, le sondeur de conscience martelait notre patient : chevilles, genoux, épaules, coudes et poignets, tout y passa ; le New-Yorkais endormi se fit marionnette céleste, ses membres jaillirent aux quatre points cardinaux avec toute leur vigueur retrouvée. À chaque coup, il lâchait un nom propre et une imprécation bien sentie :

— Rupert, fils de pute ! Stanley, Chinetoque de merde ! Zorro, chien de ta chienne ! Mac Neil, pêcheur de truie !

Un réservoir inépuisable.

— Rien à signaler côté réflexes non plus, conclut le spéléo de la cervelle, tout est O.K. Une pointe de paranoïa, peut-être, mais c'est pas mon rayon.

Il demanda une lampe électrique. La pupille judéo-new-yorkaise se rétrécit sous le faisceau lumineux jusqu'à n'être plus qu'une rageuse tête d'épingle :

— Do the same fucking thing, Cowboy, and you'll end up playing with your whistle al the corner of West 47th Street !

— « Recommence un coup pareil, Cowboy, et tu retourneras jouer du sifflet au coin de la Quarante-septième Rue Ouest ! » traduisit Thérèse.

— Merde, fit Hadouch.

— Quoi ? demanda Mo le Mossi.

— C'est un flic, fit Hadouch.

— Haut placé, précisa Simon.

— Comment vous savez ça ? demanda le Mossi.

— C'est toujours ce que disent les flics à leurs subalternes quand ils les engueulent. Ils les menacent de les refoutre à la circulation.

— Un shérif ? demanda Jérémy.

— Si tu veux, admit Hadouch.

— Alors, on l'appellera comme ça, décida Jérémy.

— Shérif ? demanda Thérèse.

— Shérif, confirma Jérémy. Avec une majuscule.

Suite de quoi, l'homme des nerfs se coucha pratiquement sur le Shérif et lui tordit la tête dans tous les sens.

— Nuque souple, fit-il en se relevant. Ça baigne !

Le cuistre regagnait du terrain dans les yeux allumés de Louna, je le voyais bien. Rechute imminente. Pourquoi diable cette fille ne pouvait-elle aimer hors de la Faculté ? Je m'en inquiétais d'autant plus que Hadouch n'en perdait pas une miette. L'œil mauvais, il donna un léger coup de coude à Mo qui fit un oui discret de la tête avant de passer le message à Simon.

— Bon, fit le spécialiste ès Louna, voyons le réflexe de Babinski, maintenant.

Ici, il se tourna vers nous, et, montrant les pieds du Shérif :

— Je vais le chatouiller, expliqua-t-il, si le gros orteil se tend au lieu de se plier, c'est qu'il y a un sérieux problème au milieu de l'usine cérébro-centrale.

Hadouch, Mo et Simon le regardaient fixement.

Jérémy se pencha vers moi.

— Tu ne trouves pas qu'on dirait une planche à voile ?

La question me cueillit à froid.

— Qui donc ? chuchotai-je.

— Le mec de Louna, insista Jérémy. Il ressemble à une planche à voile, lu trouves pas ?

Jérémy a toujours eu ce génie-là : l'identification comparative. Nous lui devons tous les noms de la famille. Impossible d'envisager un individu autrement que sous son apparence, une fois que Jérémy l'a surnommé. Le Petit, Verdun, C'Est Un Ange, Monsieur Malaussène, nos derniers-nés, par exemple, qu'il baptisa au premier coup d'œil… C'Est Un Ange est effectivement un ange, Verdun a toutes les caractéristiques de la bataille du même nom, et le Petit, on le verra, naquit bel et bien tout petit. Et le resta.

Aucun doute, oui, ce type, là, qui avait été et serait l'amant de Louna, et qui présentement sondait le coma du Shérif, ressemblait comme deux gouttes d'eau à une planche à voile : aérodynamique nette et fuyante, longue musculature en fibre de verre, cambrure et déhanchement de véliplanchiste, voile des cheveux au vent, meilleur profil offert aux alizés, indolente satisfaction des plages, et trente mots de vocabulaire à sa disposition, hormis le jargon professionnel.

— Une planche à voile, non ? insista Jérémy.

— Un peu, fis-je.

Planche à Voile entreprit donc de chatouiller les pieds du Shérif pour tester son réflexe de Babinski. Tous les regards de l'assemblée se portèrent sur le gros orteil du comateux. L'orteil ne se rétracta ni ne s'allongea. Aucune réaction de ce côté-là. Mais un petit rire malin et une phrase qui laissa Thérèse muette d'impuissance :

— Moïchè, gib mir a sloï zoïerè agrèkes un a heift kilogram kavè, dous iz far maïn worm.

Silence.

— Traduction ? demanda enfin Jérémy.

— Je ne connais pas cette langue, avoua Thérèse. Ça ressemble à de l'allemand, mais ce n'est pas de l'allemand.

— C'est du yiddish, fit la voix rêveuse de Rabbi Razon.

— Et ça veut dire ? demanda Jérémy.

– Ça veut dire : « Moshe, donne-moi un bocal de cornichons à la russe et une livre de café, c'est pour amuser mon ver. »

— Pas question ! s'exclama Louna, comme si l'épicier Moshe était présent dans la chambre.

— Cet homme se bat contre son âme, expliqua Rabbi Razon, huerco malo ! c'est un cœur tourmenté, il se punit lui-même, et c'est un vaillant.

Planche à Voile poursuivit ses investigations jusqu'à la conclusion finale :

— Pas de syndrome méningé, pas de syndrome pyramidal, réflexes et tonus musculaire normaux, aucun argument en faveur d'un hématome sous-dural ou d'une hémorragie méningée…

Puis, se tournant vers Louna :

— Il se porte comme un chef, ma grande, t'as fait du beau boulot !

Une seconde, je crus que la « grande » allait fondre sous la chaleur ambrée de ce regard, mais la voix de Hadouch maintint la température ambiante très au-dessous de zéro.

— Alors pourquoi il se réveille pas, s'il se porte si bien que ça ?

— Hystérie, peut-être, je sais pas.

— Et comment tu vas faire, pour savoir ?

— Repasser tous les jours à la même heure.

— Pour ?

— L'observer. Comme disait mon maître Machin : « La neurologie est une science contemplative. Démerdez-vous avec ça. »

Le duel se serait sans doute prolongé si Clara n'avait fait son apparition avec le plat du jour.

— Côtes d'agneau à la provencale et gratin dauphinois, annonça-t-elle.

Tant que nous y étions nous assistâmes à la collation. Qui s'acheva comme d'habitude :

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