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Jean-Marie Le Clézio: Le procès-verbal

Здесь есть возможность читать онлайн «Jean-Marie Le Clézio: Le procès-verbal» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 1973, ISBN: 978-2-07-036353-7, издательство: Éditions Gallimard, категория: Современная проза / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Jean-Marie Le Clézio Le procès-verbal

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«On me reprochera certainement des quantités de choses. D'avoir dormi là, par terre, pendant des jours; d'avoir sali la maison, dessiné des calmars sur les murs, d'avoir joué au billard. On m'accusera d'avoir coupé des roses dans le jardin, d'avoir bu de la bière en cassant le goulot des bouteilles contre l'appui de la fenêtre: il ne reste presque plus de peinture jaune sur le rebord en bois. J'imagine qu'il va falloir passer sous peu devant un tribunal d'hommes; je leur laisse ces ordures en guise de testament; sans orgueil, j'espère qu'on me condamnera à quelque chose, afin que je paye de tout mon corps la faute de vivre. Prix Renaudot

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«Voyons, Michèle, tu te souviens?»

De la tête, elle fit signe que non; c’était importun, déjà.

«Au fond, dit-il, toutes les filles ont une histoire dans ce goût-là à raconter à leur mère. Quand elles racontent ça, elles disent, la fois où j’ai été violée. Toi aussi.»

«On ne pourrait pas parler d’autre chose?» répondit Michèle, mais Adam n’en tint aucun compte; il continua à raconter son histoire, pour les autres, parodiant à bon marché des souvenirs troubles.

«Alors, tu te souviens, aussi, nous étions partis tous les deux sur la moto. Je t’avais conduite d’abord dans deux cafés, parce qu’on était en plein hiver, hein, et que c’était bien près du gel. Il ne devait pas faire plus d’1 ou 2, peut-être même zéro. On avait pris des cafés noirs, des grands cafés noirs. Ou plutôt, je t’avais regardée les boire; tu avais une drôle de façon de boire les cafés noirs, une façon sympathique; oui, en ce temps-là. Tu prenais la tasse de la main gauche, comme ceci, tu mettais la main droite sous ton menton, comme une soucoupe, et tu allongeais la lèvre d’en haut. Tu la trempais délicatement dans le café, et avant de commencer à boire, rappelle-toi, tu relevais un peu la tête, de sorte qu’on voyait l’ombre en demi-cercle que laissait le café sur tes lèvres.»

Le garçon apporta les consommations; Michèle tendit le bras, choisit le bock de bière et avala plusieurs gorgées sans respirer. Puis, elle reposa le verre d’un geste sec du poignet. La mousse s’amincit sur les parois, élargissant lentement les vides entre les traînées de bulles. Le liquide jaune, à peine transparent, était parcouru du haut en bas par des fumerolles effervescentes; il avait, entre autres, un aspect aussi riche et aussi viril que la mer. Une partie, environ un quart, était maintenant tassée au creux de l’estomac de Michèle, comme une pierre liquide, un peu de pétrole, un rien de brillantine. Quant aux autres trois quarts, qui attendaient dans le verre, on aurait dit un bocal vide, à midi, sur le guéridon Empire d’un salon, dont les poissons rouges seraient morts.

Ou bien même un de ces aquariums, derrière la vitrine d’un grand restaurant, où les gourmets sérieux viennent se faire crocher, à coups d’épuisette, la carpe grasse qui laissera son trou d’eau, entre la lampe témoin, l’insufflateur d’oxygène et les fausses algues, abandonnant sa cloison d’émeraude pour un monde de torture, de beurre, de persil dans les yeux & de tomate dans la bouche.

«Après les cafés, on a continué tous les deux sur la moto, en suivant la grand-route. Après, j’ai pris le petit sentier, au milieu de la campagne, et la nuit est tombée, et il s’est mis à crachiner un peu. C’est bon de se souvenir des choses aussi bien. Je te jure. Est-ce que ça a l’air vrai, au moins? Tu ne veux pas me le dire? Tu ne veux pas raconter un peu, à ton tour? Dis-moi seulement: et alors? et après? parce qu’il y a qu’une façon de raconter ce genre de trucs, c’est le style sentimental — tu vois ce que je veux dire, ça donne confiance, et par suite ça donne un petit air de vérité. Ça me plaît.

«Tu sais ce que tu as dit? Tu as dit, tel que, «ce n’est pas la peine.» Ce n’est pas la peine! Pas la peine de quoi? Le plus fort, c’est que j’ai compris, et que j’ai continué quand même. Jusqu’à ce qu’on arrive à une grande flaque de boue qui barrait le chemin. D’ailleurs, non — après tout, je n’avais pas compris, quand tu avais dit, «ce n’est pas la peine.» Je crois que je faisais tout sans savoir, n’importe comment. J’ai poussé la moto contre un arbre, et on a marché dans l’herbe mouillée; l’herbe était mouillée. Tu as dit que tu avais froid, ou quelque chose, alors, moi, je t’ai dit qu’on devrait attendre sous un arbre que la pluie cesse. On a trouvé un grand pin en forme de parapluie, et on s’est placés le dos contre le tronc, chacun d’un côté. C’est là qu’on s’est tachés de résine sur les épaules. Il y avait un joli tapis d’aiguilles et d’herbes tout autour. C’est vrai. La pluie est tombée plus fort, tout à coup, alors j’ai tourné autour du tronc, et j’ai mis une main sur ta nuque et je t’ai couchée par terre. Les gouttes de pluie, je ne sais pas si tu te rappelles, passaient à travers le feuillage, se réunissaient par deux ou trois, et tombaient sur nous grosses comme la main. Oui, j’ai déchiré tes vêtements, parce que tu commençais à avoir peur et à crier; je t’ai giflée, pas très fort, deux fois en pleine figure. Je me rappelle que tu avais une fermeture éclair ridiculement dure; elle n’en finissait pas de se coincer; j’ai pu la déchirer, à la longue, en tirant dessus de toutes mes forces. Attends, après, tu as continué à te débattre, mais pas trop. Je pense que tu devais avoir une trouille de tous les diables, de moi, ou de la suite. Du moins je pense. Hein, et quand tu as été nue, je t’ai fixée sur le sol, les pieds contre le tronc de l’arbre, la tête en plein sous la pluie, et j’ai tenu tes poignets dans mes mains et tes genoux dans mes jambes. Et en principe je t’ai violée comme ça, facilement, tu vois, trempée de pluie comme dans une baignoire; en écoutant quand même, si ça ne te fait rien, tes cris de rage, les petits bruits de l’orage, et les coups de fusil des chasseurs qui battaient les taillis dans la colline d’en face. J’ai dit en principe. Parce qu’en fait ç’a été raté. Mais après tout ce n’est peut-être pas tellement important pour moi. Du moment que j’avais réussi à te mettre nue. En tout cas — pour en faire une belle histoire, littéraire et tout, disons que je t’ai vue peu à peu te couvrir de cheveux mouillés, de terre, de ronces et d’aiguilles de pin, et que j’ai vu ta bouche, ouverte, occupée à respirer et à reprendre haleine, où l’eau imbibée d’argile coulait, issue d’une source imperceptible, quelque part à la racine de tes cheveux. Sincèrement, à la fin, tu as ressemblé à un jardin; tu t’es dégagée, et tu t’es assise le dos contre l’arbre. Tu comprends, pour moi, tu n’étais plus qu’un tas de terre rosâtre, emmêlée d’herbes et de gouttes d’eau. Avec, par-ci, par-là, un reste de femme; peut-être du fait que tu attendais. Ça a duré quand même un moment — je serais incapable de préciser combien de minutes exactement, dix, vingt — moins d’une heure en tout cas —, à ne rien faire. C’était absolument ridicule si on pense qu’il faisait un froid de glace, zéro degré au-dessus de zéro, en fait. Quand on a — ou, plutôt, non, on s’est rhabillés, tous les deux, sans se regarder, toi d’un côté du tronc, et moi de l’autre. Et comme tes vêtements étaient déchirés, je t’ai prêté mon imperméable. Il pleuvait toujours aussi fort, mais on en avait assez d’attendre, on est remontés sur la moto et on est partis. Je t’ai laissée devant un café, et sans que tu me le demandes ou rien, je t’ai fait cadeau de mon imperméable. Tu n’avais pas trop bonne mine là-dedans, pas vrai? Je ne sais pas ce que tu as raconté à ton père, si tu as porté plainte à la police, mais —»

J’ai été à la police, oui» dit Michèle. C’était assez incroyable.

«Tu savais ce que tu faisais? — je veux dire, tu savais ce que ça pouvait entraîner?»

«Oui.»

«Et alors?»

Adam répéta une deuxième fois:

«Et alors?»

«Alors, rien…»

«Comment, rien? Qu’est-ce qu’ils ont dit?»

Michèle secoua la tête.

«Ils n’ont rien dit. Je ne te le dirai pas, voilà.»

«Je n’ai rien vu dans les journaux, que je sache.»

«Ils ont autre chose à raconter, les journaux? Non?»

«Alors, pourquoi es-tu allée à la police?»

«Je pensais — je ne sais plus, je pensais que tu méritais une leçon.»

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