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Jean-Marie Le Clézio: Le procès-verbal

Здесь есть возможность читать онлайн «Jean-Marie Le Clézio: Le procès-verbal» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 1973, ISBN: 978-2-07-036353-7, издательство: Éditions Gallimard, категория: Современная проза / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Jean-Marie Le Clézio Le procès-verbal

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«On me reprochera certainement des quantités de choses. D'avoir dormi là, par terre, pendant des jours; d'avoir sali la maison, dessiné des calmars sur les murs, d'avoir joué au billard. On m'accusera d'avoir coupé des roses dans le jardin, d'avoir bu de la bière en cassant le goulot des bouteilles contre l'appui de la fenêtre: il ne reste presque plus de peinture jaune sur le rebord en bois. J'imagine qu'il va falloir passer sous peu devant un tribunal d'hommes; je leur laisse ces ordures en guise de testament; sans orgueil, j'espère qu'on me condamnera à quelque chose, afin que je paye de tout mon corps la faute de vivre. Prix Renaudot

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La vie d’Adam Pollo, c’était bien celle-là. La nuit, allumer les cierges au fond de la chambre, et se placer devant les fenêtres ouvertes, sous le vent faible de la mer, debout, absolument érecte, imprégné de cette vigueur que le jour poussiéreux, à midi, enlève.

Attendre longtemps, sans bouger, fier de n’avoir plus grand-chose d’humain, que les premiers vols de papillons de nuit arrivent, culbutent, hésitent, devant les trous vides de la fenêtre, se recueillent, puis soudain s’élancent à l’attaque, rendus fous par les clignotements jaunes des bougies; alors, se coucher par terre, dans les couvertures, et regarder, les yeux fixes, le grouillement hâtif des insectes, toujours plus nombreux, peuplant le plafond d’ombres multipliées, et s’écroulant sur les flammes, couronnant de pattes la corolle de cire bouillante, grésillant, frottant l’air comme des râpes sur un mur de granit, et asphyxiant, l’une après l’autre, toutes les traces de lumière.

Pour quelqu’un dans la situation d’Adam, et suffisamment habitué à réfléchir par des années universitaires et une vie consacrée à la lecture, il n’y avait rien à faire, en dehors de penser à ces choses, et éviter la neurasthénie; il était probable alors que seule la peur (du soleil, pour prendre un exemple) pût l’aider à rester dans les limites de la pondération, et, le cas échéant, à retourner à la plage. Dans cette idée, Adam s’était détourné un peu, à présent, de sa posture familière: le buste penché en avant, il avait orienté son visage vers le fond de la pièce; il regardait la cloison. Voyant vaguement le jour par-dessus son épaule gauche, il s’exerçait à imaginer que le soleil était une immense araignée d’or, dont les rayons couvraient le ciel comme des tentacules, en torsions et en W, accrochés aux escarpements de la terre, à chaque éminence du paysage, sur points fixes.

Tout le reste des tentacules ondulait lentement, paresseusement, se divisait en ramures, se séparait en embranchements multiples, s’ouvrait en deux, et se refermait aussitôt, dans un va-et-vient de polype.

Il en avait fait le dessin, pour être plus sûr, au charbon sur le mur d’en face.

Il était donc assis, le dos tourné à la fenêtre, et sentait la crainte le gagner, de minute en minute, devant l’enchevêtrement des pattes, l’emmêlement féroce qu’il n’arrivait plus à comprendre. À part cet air particulier de sécheresse charbonneuse, qui brillait, qui saupoudrait, c’était un type de pieuvre, horrible et fatale, visqueuse de ses cent mille bras pareils à des intestins de chevaux. Pour se rassurer, il parlait au dessin, le regard exactement au centre, sur la boule d’anthracite d’où coulaient les tentacules comme des racines autrefois calcinées; il lui disait des mots un peu enfantins,

   «tu es belle — belle bête, belle bête, va,

   tu es un beau soleil, tu sais, un beau soleil bien noir.»

Il savait qu’il était dans la bonne voie.

En effet, graduellement, il arriva à recomposer un univers de terreurs enfantines; le ciel, vu du rectangle de la croisée, sembla prêt à se détacher et à s’abattre sur nos têtes. Le soleil, idem. Il envisagea le sol et le vit soudain fondre, bouillir, ou couler sous ses pieds comme du passe-violet. Les arbres s’animèrent, dégageant des exhalaisons empoisonnées. La mer commença à croître, mangea l’étroite bande grise de la plage, et puis monta, monta à l’assaut de la colline, pour le noyer, vers lui, le neutraliser, l’engloutir dans ses flots sales. Il sentit naître quelque part les monstres fossiles, rôdant autour de la villa, dans le craquement de leurs pieds géants. La peur grandit invinciblement, il ne put arrêter imagination ni fureur: même les hommes devinrent hostiles, barbares, leurs membres se couvrirent de laine, leur têtes s’amenuisèrent, et ils vinrent en rangs serrés, à travers la campagne, cannibales, lâches ou féroces. Les papillons de nuit s’acharnèrent sur son corps, le mordirent de leurs mandibules, l’enveloppèrent du voile soyeux de leurs ailes velues. Des mares surgit tout un peuple caparaçonné, de parasites ou de crevettes, de crustacés brusques, mystérieux, avides de lui arracher des morceaux de chair. Les plages furent couvertes d’êtres bizarres, qui venaient y attendre on ne sait quoi, accompagnés de leurs petits; des animaux rôdèrent sur les routes, grondant et criant, de curieux animaux à plusieurs couleurs dont les armures luisaient sous le soleil. Tout bougea soudain d’une vie intense, intestine, concentrée, lourde et incongrue comme une faune sous-marine. À mesure, il se ramassa dans son coin, prêt à bondir, à se défendre, dans l’attente de l’assaut suprême qui le ferait la proie de ces créatures. Il reprit le cahier jaune de tout à l’heure, regarda encore un peu le dessin sur le mur, le dessin qui avait une fois représenté le soleil, et il écrivit à Michèle:

Ma chère Michèle,

J’ai un peu peur, je l’avoue, ici dans la maison. Je pense que s’il y avait ton corps nu, dans la lumière, au ras du sol, et que je puisse reconnaître ma propre chair dans la tienne, lisse et chaude, je n’aurais pas besoin de tout ça: au moment où je t’écris ces mots, devine, il y a précisément un emplacement étroit, entre la chaise longue et la plinthe, qui t’irait comme un gant; il est strictement de ta longueur, 1 mètre 61, et je ne pense pas que son tour de hanches dépasse le tien, 88 cm et demi. Pour moi, la terre s’est métamorphosée en une espèce de chaos, j’ai peur des déinothériums, des pithécanthropes, de l’homme de Néanderthal (cannibale), sans parler des dinosaures, labyrinthosaures, ptérodactyles, etc. J’ai peur que la colline ne se transforme en volcan.

Ou que les glaces arctiques fondent, ce qui ferait monter le niveau des mers et me noierait. J’ai peur des gens sur la plage, en BAS. Le sable se transforme en sables mouvants, le soleil en araignée, et les enfants en crevettes.

Adam referma vite le cahier, se haussa sur ses avant-bras et regarda au-dehors. Personne ne venait. Il calcula combien de temps il lui faudrait pour descendre jusqu’à l’eau, se baigner et remonter. Le jour était trop avancé; il ne savait plus très bien depuis quand, deux jours, ou plus, il n’était pas sorti de la villa.

À première vue, il s’était uniquement nourri de biscuits, des gaufrettes achetées en solde au Prisunic. Il ressentait par instant des douleurs dans l’estomac, et le pourtour de sa glotte était acide. Il se pencha sur l’appui de la fenêtre et considéra le petit bout de vrille qu’on apercevait sur la droite, entre une paire de collines.

Il alluma une cigarette, une des dernières qui lui restaient de la collection de huit paquets neufs achetés en vrac lors de sa plus récente sortie, et dit à voix haute:

«Ça sert à quoi d’aller à la ville? C’est bien la peine de travailler comme je fais, à ces trucs de l’autre monde — avoir la trouille, oui — croire que si je n’y vais pas, c’est eux qui viendront me tuer, oui, oui — Je comprends, j’ai perdu le réflexe psychologique… mais avant? avant, je pouvais faire ça, ou ça, et aujourd’hui des tas de choses me montrent que c’est terminé. Adam, nom de Dieu, j’ai du mal à m’en aller au milieu de toutes ces baraques, entendre leurs cris, râles, raisonnements, etc., écouter tout seul dans un coin du mur. Tôt ou tard, il faut lâcher un mot, dire, oui, merci, pardon, le temps est superbe ce soir mais quand même il faut avouer qu’il était hier moi je sors direct du collège, et, il est juste, il serait juste que ça cesse ces saloperies-là, et tout cela, inutile, crétin, foutu bavardage qui a fait que je suis là, ce soir, manquant d’air, de cigarettes, et guetté par la malnutrition, à me demander pourquoi il n’y aurait pas un tout petit peu plus de choses inimaginables.»

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