Jean-Marie Le Clézio - Le procès-verbal

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Le procès-verbal: краткое содержание, описание и аннотация

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«On me reprochera certainement des quantités de choses. D'avoir dormi là, par terre, pendant des jours; d'avoir sali la maison, dessiné des calmars sur les murs, d'avoir joué au billard. On m'accusera d'avoir coupé des roses dans le jardin, d'avoir bu de la bière en cassant le goulot des bouteilles contre l'appui de la fenêtre: il ne reste presque plus de peinture jaune sur le rebord en bois. J'imagine qu'il va falloir passer sous peu devant un tribunal d'hommes; je leur laisse ces ordures en guise de testament; sans orgueil, j'espère qu'on me condamnera à quelque chose, afin que je paye de tout mon corps la faute de vivre.
Prix Renaudot

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«Les derniers Gagnants pour ce soir

Tentez votre chance!»

De toute façon, le chien, c’était aussi bien qu’autre chose, puisque les rares promeneurs qu’il croisait sur le trottoir le regardaient à peine, derrière leurs lunettes fumées, et semblaient sans la moindre envie de lui dire bonjour. Ça prouvait qu’il n’appartenait plus tellement à cette race détestable, et que, comme son ami Le Chien, il pouvait aller et venir dans les rues de la ville, fouiner dans les magasins, sans qu’on le voie. Bientôt peut-être, il pourrait lui aussi uriner tranquille sur les essieux des voitures américaines ou les panneaux d’interdiction de stationner, et faire l’amour en plein air, en pleine poussière, entre deux platanes.

Au bout de la grand-rue, il y avait une espèce de fontaine en cuivre vert, dans le genre de celles qu’on voyait un peu partout, autrefois. Encastrées dans le trottoir, avec une manivelle pour faire venir l’eau, et une grille de fonte qui recouvre l’égout. Le chien avait soif, et il s’arrêta près de la borne-fontaine; il attendit un moment, indécis, flaira le caniveau, puis se mit à lécher la grille, là où s’était accroché un rien de mousse, où traînaient des paquets de cigarettes roulés en boule. Adam s’approcha à son tour, silencieusement, hésita, et fit tourner la manivelle. On entendit quelques gargouillis, puis l’eau tomba en cascade, sur la tête du chien, éclaboussant le bout des chaussures d’Adam. L’eau tomba, comme si c’était bien le mouvement de la manivelle qui la créait, et le chien but plusieurs gorgées, la gueule grande ouverte; quand il eut terminé, il s’écarta de la fontaine, secoua la tête, et s’en fut. Adam eut à peine le temps de boire deux ou trois goulées, avec le reste de l’eau qui continue à tomber, même quand on cesse de tourner la manivelle. Il s’essuya la bouche en marchant et prit une cigarette de sa poche.

Il devait y avoir un signal élémentaire du temps, quelque part, dans la ville, un vol de pigeons, peut-être, ou bien le soleil qui disparaissait derrière les maisons de cinq étages, parce que maintenant le chien marchait plus droit et plus vite. Il avait pris une façon de marcher qui n’était pas de la hâte, mais qui était franchement indifférente à tout ce qui se passait autour de lui; il avait les oreilles dressées, tournées vers l’avant, et il posait ses pieds très brièvement sur le sol, comme s’il avait conscience de tracer une ligne directe impossible à dévier. Il trottait au beau milieu du trottoir, dans un rien de soleil, croisant à huit kilomètres-heure les carrosseries des voitures, les klaxons, les raies vertes et rouges des autobus. Tout ça pour aboutir, sans doute, à la ville, à la maison, où une femme charnue, qu’il ne verrait que jusqu’en dessous des seins, lui donnerait à plat sur le parquet de la cuisine, une assiette en plastique pleine de chair et de légumes hachés menu. Peut-être un os, rouge et blanc, qui saignerait comme un coude.

Derrière lui, presque en courant. Adam traversa une série de rues toutes pareilles, des jardins, des parcs qui fermaient, des places tranquilles; une série de portes cochères, des bancs marrons où les clochards dormaient déjà, la tête tournée vers les dossiers; des hommes et des femmes montaient dans leurs voitures; deux ou trois vieillards, l’air insouciant, boitaient tout en noir; des ouvriers rouges entouraient de lanternes à pétrole les sortes de cratères où ils avaient travaillé toute la journée sous le plein ciel. Un bonhomme sans âge descendait aussi sur le trottoir d’en face en portant une caisse remplie de vitres sur son dos; de temps à autre, il hurlait vers les fenêtres des maisons un drôle de cri lugubre, quelque chose qui ressemblait à «Olivier… Olivier…» mais ce devait être:

«On y vient… On y vient…»

Voilà au milieu de quoi passait le chien; dans les rues, entre les maisons, sous les toits hérissés d’antennes de télévision, ou de cheminées en briques; dans le dédale de tuyaux, de fenêtres luisantes, en plein dans la rue grise, en bas, au pas de course, le corps dur comme une épée.

Voilà comment il défilait, sans regarder les pans de murs des maisons, ni les buissons des jardinets, malgré les milliers de cavernes qu’on aurait pu découvrir, si on avait arraché ce qui les voilait, les milliers de cavernes au fond desquelles les gens étaient tapis, prêts à vivre entre les tables de chêne lourdement garnies de fleurs et de corbeilles de fruits, les rideaux de velours, les lits à deux places et les reproductions de tableaux impressionnistes.

Ce que faisait le chien, c’était, marcher vite, rentrer chez lui; c’était, traverser une dernière rue du village en passe de dormir, longer un dernier mur couvert d’affiches, pousser du museau le battant d’une grille en fer forgé, et se perdre tout près, quelque part entre la façade de la villa et le bosquet d’orangers, bien à lui, bien à eux, pas à Adam.

Ce qu’avait fait le chien, maintenant, c’était, abandonner Adam au seuil de la maison, le dos appuyé contre le pilier de ciment, là où on grave un nom et un numéro, Villa Belle, 9, là où il pourrait scruter, entre les vingt-six barreaux de la grille, et contempler un jardin velu, vert et rose comme une image enfantine, et se demander s’il y avait fait chaud le jour ou s’il y pleuvrait cette nuit.

H. Il y avait quelque chose de nouveau dans la maison abandonnée, en haut sur la colline. C’était un rat de belle taille, non pas noir comme la plupart des rats d’égout, mais plutôt blanc, entre le gris et le blanc, avec le museau, la queue et les pattes roses, et deux yeux bleus perçants, sans paupières, qui lui donnaient un air de courage. Il devait être là depuis un bon moment, mais Adam ne s’était pas encore aperçu de sa présence. Adam était monté dans la salle de séjour du premier étage, là où il s’était allongé une fois sur le billard avec Michèle. Il n’y était pas retourné depuis, en principe parce qu’il n’y avait pas pensé; à moins que ce ne fût par paresse d’avoir à grimper le petit escalier de bois qui menait à l’étage.

Puis il s’était rappelé le billard, et il s’était dit qu’il pourrait passer quelques heures à jouer. C’était pour cela qu’il était revenu.

Il ouvrit donc la fenêtre, et repoussa un des volets afin d’y voir clair. Il chercha un peu partout les boules de billard; il pensait que les propriétaires les avaient cachées dans un meuble, et il força tous les tiroirs avec un couteau. Mais il n’y avait rien, ni dans la commode, ni dans le buffet, ni dans l’armoire, ni dans la petite table en bois de citronnier, à part de vieux journaux et de la poussière.

Adam entassa les journaux par terre, pour les lire plus tard, puis retourna vers le billard; il découvrit alors, sur le côté droit du meuble, une espèce de tiroir fermé à clé, où on pouvait imaginer que les boules devaient tomber après être passées par les trous de la table de jeu. Avec son couteau, Adam creusa une ouverture autour de la serrure. Il mit bien vingt minutes avant de pouvoir forcer le tiroir. À l’intérieur, il trouva effectivement une dizaine de boules d’ivoire, les unes rouges, les autres blanches.

Adam prit les boules et les posa sur le tapis du billard. Il manquait encore une canne pour pouvoir jouer. Mais les propriétaires avaient dû bien les cacher, cette fois, peut-être dans une autre pièce; peut-être même les avaient-ils emportées avec eux. Dieu sait où.

Adam se sentit brusquement fatigué de chercher. Il regarda autour de lui dans l’espoir de trouver quelque chose qui pût remplacer les cannes. Il n’y avait guère que les pieds d’un fauteuil Louis XV; il aurait fallu les démonter, et de plus, ils étaient tordus, peints à la couleur dorée, et Adam ne voulait pas se salir les mains d’or.

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