Jean-Marie Le Clézio - Le procès-verbal

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Le procès-verbal: краткое содержание, описание и аннотация

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«On me reprochera certainement des quantités de choses. D'avoir dormi là, par terre, pendant des jours; d'avoir sali la maison, dessiné des calmars sur les murs, d'avoir joué au billard. On m'accusera d'avoir coupé des roses dans le jardin, d'avoir bu de la bière en cassant le goulot des bouteilles contre l'appui de la fenêtre: il ne reste presque plus de peinture jaune sur le rebord en bois. J'imagine qu'il va falloir passer sous peu devant un tribunal d'hommes; je leur laisse ces ordures en guise de testament; sans orgueil, j'espère qu'on me condamnera à quelque chose, afin que je paye de tout mon corps la faute de vivre.
Prix Renaudot

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À la fin, tout de même, elle commença à se méfier. Tandis qu’Adam la pressait de questions, insistait pour savoir son prénom, elle s’empara d’un torchon mouillé et se mit à essuyer la plaque de zinc du comptoir, à grands coups de bras qui faisaient tressaillir sa cellulite. Quand Adam voulut prendre sa main, au passage, elle rougit et menaça d’appeler la police. Une sonnette retentit quelque part au fond du jardin, signalant l’heure de la fermeture. Adam se décida alors à partir; il dit poliment au revoir à la vieille femme qui, le dos tourné à la lumière, ne répondit pas; il ajouta qu’il reviendrait certainement la voir, un de ces jours, avant l’hiver.

Puis il sortit du café, traversa en sens inverse le Zoo, et se dirigea vers le portail. Des hommes habillés en bleu nettoyaient avec des seaux d’eau le plancher des cages. Une sorte d’ombre violette remplissait les trous du paysage, et des cris sauvages montaient à la surface par vagues, témoignant qu’il y avait là, un peu partout, une chaleur étouffante sentant les viscères. De chaque côté du portail les guérites étaient fermées. Mais, jusqu’à la route, et presque jusqu’à la mer, malgré l’abandon général des hommes et des bêtes, il flottait encore, ici et là, une vague odeur de guenon, qui s’insinuait doucement en vous, au point de vous faire douter de votre propre espèce.

G. Après, je sais qu’il est allé attendre le chien, tous les jours, à la même heure, sur cette espèce de digue à droite de la plage. Il n'allait pas s’asseoir sur les galets, au milieu des baigneurs, bien qu’il y eût été mieux installé pour attendre; mais en partie parce qu’il faisait chaud, en partie pour se sentir plus maître de ses mouvements dans un espace plus ouvert, où le vent soufflerait quand même de temps en temps une bouffée fraîche, il s’asseyait sur le rebord de la digue, les jambes ballant dans le vide. Il embrassait du regard l’entière étendue de la plage, les cailloux, les petits tas de papiers gras, et les baigneurs évidemment, toujours les mêmes, toujours aux mêmes endroits. Il passait pas mal de temps à guetter ainsi: le dos appuyé contre un bloc de ciment apporté à cet endroit par les Allemands en 1942, tout le corps allongé au soleil, une main dans la poche de son pantalon, prête à sortir du paquet une des deux cigarettes qu’il s’accordait chaque heure. Avec l’autre main, il se grattait le menton, fouillait entre ses cheveux, ou bien s’amusait à racler les pierres de la digue, à la recherche de poussière et d’espèce de sable. Il surveillait toute la plage, les allées et venues des gens, les éboulements imperceptibles de galets. Mais par-dessus tout, le moment où, émergé de la masse anonyme des baigneurs, il verrait le chien noir avancer vers la route, renifler les touffes d’herbe, et bondir, et courir, et se jeter à corps perdu dans la petite aventure bétonnée.

Alors, arraché de sa torpeur comme par un lasso, il recommencerait à suivre l’animal, sans se douter de l’endroit où il était conduit, sans espoir; oui, dans un drôle de plaisir, qui fait qu’on continue machinalement un mouvement ou bien qu’on imite tout ce qui bouge, parce qu’étant signe de vie, ça permet toutes les suppositions possibles. — On aime toujours perpétuer un mouvement, même quand il marche vite, de ses quatre pattes au bruissement humide, propulsant sur le plan goudronné une légère toison de poils noirs, deux oreilles droites, des yeux vitreux, et qu’il s’appelle, une fois pour toutes, et qu’il s’appelle, chien.

À deux heures moins dix, le chien quitta la plage; il s’était un peu ébroué dans l’eau, avant de partir, et les poils de son front étaient restés collés en petites tresses cotonneuses. Il monta le remblai de galets, suffoquant sous l’effort, passa à quelques mètres d’Adam, et s’arrêta sur le bord de la route. Le soleil faisait battre ses paupières et coulait une plaque blanche sur son museau froid.

Il hésita, comme s’il attendait quelqu’un; cela permit à Adam de sauter à bas de la digue et de se mettre en position de départ. Adam fut tenté un instant de le siffler, ou de claquer des doigts, ou tout bonnement de lui crier quelques mots, comme font la plupart des gens avec la plupart des chiens, dans le genre de:

  «Hé! chien!»

ou

  «Hé! Médor!»

mais ce fut arrêté dans son cerveau avant même d’être traduit par une ébauche de geste.

Adam se contenta de s’arrêter, et de regarder l’animal par-derrière; vu sous cet angle il offrait un raccourci bizarre qui le campait bien roide sur ses pattes, lui arquait le dos, au poil plus rare le long de la colonne vertébrale, et lui donnait l’air d’avoir une nuque bombée, trapue, musculeuse, comme n’ont jamais les chiens.

Il regarda l’occiput, la rainure du crâne, et les deux oreilles dressées. Un train fit du bruit en entrant dans un tunnel, évidemment loin, en pleine montagne. L’oreille droite bougea de quelques millimètres, captant le clapotement de la locomotive, puis revint brusquement en arrière quand un enfant cria, longtemps, à gorge déployée, pour quelque misère, un ballon crevé, un caillou aigu, en bas sur la plage.

Adam, sans bouger, attendait le départ; par surprise, le chien s’élança en avant, contourna une voiture, et se mit à remonter la route. Il trottait rapidement sur la chaussée, tout près du talus, sans trop regarder à droite ni à gauche. Il s’arrêta deux fois avant l’embranchement de la nationale qui traverse le village; une fois, devant la roue arrière d’une Oldsmobile en stationnement; il n'y avait pourtant rien de spécial à cette voiture, il ne la regarda pas, ni ne la renifla, ni n’urina tout doux contre le métal du chapeau de la roue. La deuxième fois, ce fut quand cette femme âgée descendit vers la plage; elle avait une chienne boxer en laisse; la femme jeta un coup d’œil vers lui, tira un peu sur la laisse de sa chienne, et se détourna vers Adam. Elle pensa justifié de remarquer, en le croisant:

«Vous devriez tenir votre chien, jeune homme.»

Adam, comme lui, suivit la chienne des yeux, le corps dans la direction de la marche, mais la tête et le cou tordus vers l’arrière. Ils restèrent ainsi tous deux quelques secondes, en silence, de petites taches jaunes au fond des prunelles. Puis le chien aboya, et Adam murmura dans sa gorge des grognements inarticulés: rrrrrrrrrrrrrrrroâ rrrrrrrrrrrrroââ oâârrrrtrrrr rrrrrrrro.

À l’embranchement, Adam espéra que le chien irait vers la droite, parce qu’un peu plus loin, c’était la colline où il vivait, avec le sentier que vous savez, et la grande maison, toujours abandonnée, où il habitait. Mais comme d’habitude, sans hésiter, le chien obliqua vers la gauche et prit la direction de la ville. Et comme d’habitude Adam le suivit, regrettant seulement, dans un endroit précis de sa mémoire, qu’il y ait un motif si impérieux pour attirer le quadrupède vers la foule et les maisons.

Après la route du bord de mer, ce fut une sorte d’avenue, avec des platanes plantés dans le trottoir, à espaces réguliers, qui faisaient des pâtés d’ombres très noires. Le chien marchait exprès dans les ombres, de telle façon qu’à ces moments-là, à cause des boucles de sa toison, il devenait impossible de le distinguer des bouclettes noires et des rondelles du feuillage.

À partir de cette histoire d’ombre et de soleil, les hésitations se multiplièrent; le chien passa subitement de gauche à droite, puis de droite à gauche; il se faufilait entre les passants de plus en plus nombreux, parce qu’on était en pleine ville; des magasins ouverts, des flots d’odeurs chaudes ou fraîches, des couleurs partout, des parasols en toile effilochée, tout ça était encastré dans les murs, de même que des affiches, des lambeaux d’affiches, qui indiquaient en phrases tronquées des programmes vieux de trois mois,

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