Jean-Marie Le Clézio - Le procès-verbal

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Le procès-verbal: краткое содержание, описание и аннотация

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«On me reprochera certainement des quantités de choses. D'avoir dormi là, par terre, pendant des jours; d'avoir sali la maison, dessiné des calmars sur les murs, d'avoir joué au billard. On m'accusera d'avoir coupé des roses dans le jardin, d'avoir bu de la bière en cassant le goulot des bouteilles contre l'appui de la fenêtre: il ne reste presque plus de peinture jaune sur le rebord en bois. J'imagine qu'il va falloir passer sous peu devant un tribunal d'hommes; je leur laisse ces ordures en guise de testament; sans orgueil, j'espère qu'on me condamnera à quelque chose, afin que je paye de tout mon corps la faute de vivre.
Prix Renaudot

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«La vendeuse du secteur numéro 3 est demandée dans le bureau de M. le Directeur. La vendeuse du secteur numéro 3 est demandée dans le bureau de M. le Directeur…»

«Allô, allô! Nous vous recommandons nos bas nylon sans couture, extra-résistants, toutes les tailles et trois coloris différents, perle, chair et bronze, en vente actuellement au rayon de la lingerie, rez-de-chaussée… Je répète…»

Le chien retrouva la chienne dans le sous-sol, au rayon électricité. Il avait dû explorer tout le rez-de-chaussée, se glisser entre des centaines de mollets, avant de l’apercevoir. Quand il la vit, elle descendait les premières marches de l’escalier qui conduit au sous-sol; Adam espéra un moment que le chien n’oserait pas la suivre jusqu’en bas. Non pas qu’il n’eût pas envie de s’approcher lui aussi de la femelle, au contraire; mais il eût fait volontiers le sacrifice de ce plaisir pour ne plus être à l’intérieur de ce magasin horrible; il était étourdi par le bruit et par les lumières, vaguement repris par tout ce grouillement humain; c’était un peu comme s’il faisait machine arrière, et la nausée hésitait dans sa gorge; il sentait que l’espèce canine lui échappait dans ces lieux fermés de bakélite et d’électricité; il ne pouvait s’empêcher de lire les prix autour de lui; une sorte de commerce essayait de remettre les choses en ordre dans sa conscience. Il calculait du bout des lèvres. Un attachement ancestral à toute cette matière qu’ils avaient mis un million d’années à conquérir, s’éveillait sournoisement, rompait sa volonté, et débordait dans tout son être, traduit en minuscules tergiversations, en gestes infimes des paupières ou des muscles zygomatiques, en frissons le long de la nuque, en va-et-vient d’adaptation de la pupille; le dos noir du chien ondulait devant lui, et Adam recommençait presque à le voir , à le soupeser au sein de son cerveau dans un trémolo natif de jugements en incubation.

De fait, le chien hésita devant les premières marches de l’escalier; c’était un trou ni noir ni blanc, inquiétant, qui engorgeait la foule. Mais une petite fille, en passant, voulut lui tirer la queue, et balbutia: «Ch… chien… le veux… chien…» et il dut descendre. Adam le suivit.

En bas, il y avait moins de monde. C’étaient les rayons des disques, de la papeterie, des marteaux et des clous, des espadrilles, etc. Il faisait très chaud. L’homme, la femme et la chienne étaient debout devant le comptoir de l’électricité, tripotant des lampes et des bouts de fils. La chienne s’était accroupie sous un abat-jour, et elle tirait la langue. Quand elle vit Adam et le chien elle se leva: sa laisse traînait à côté d’elle. Ses maîtres semblaient trop occupés par leurs achats pour s’apercevoir de quoi que ce soit. Adam sentit qu’il allait se passer quelque chose de drôle; alors il resta debout devant l’étal des disques. Il fit semblant de regarder les pochettes en carton glacé, mais, la tête légèrement tournée vers la gauche, il observa les animaux.

Et soudain, la chose arriva. Il y eut une sorte de remous dans la foule, avec des bruits de guitare et des claquements de talons-aiguille. La petite ampoule bleue du photomaton s’alluma et s’éteignit, une main livide tira les rideaux de la cabine, et lui, se vit tout de neige dans la structure en zinc. À ses pieds maintenant, contre ses pieds, le corps laineux du chien noir couvrait le pelage jaune de la chienne; pendant des minutes, hommes et femmes continuèrent à passer, à environner, à marteler le linoléum de leurs souliers ferrés. La chienne avait pris une couleur de vieil or, et sous ses pattes largement écartées, largement étalées, le sol se modelait doucement, avec des reflets mouchetés, avec des centaines d’ombres spectrales superposées; dans le coffre du magasin enfoncé en dessous du niveau de la terre, on parlait plus fort, on riait de plus en plus, on vendait et on achetait à tour de bras. Les photographies se succédaient en cliquetant, et chaque éclair de magnésium brisait quelque chose au milieu d’un cercle blanc, où les chiens, la gueule ouverte, les yeux agrandis par une espèce de terreur avide, semblaient lutter ensemble. Adam, le front en sueur, plein de haine et de jubilation, sans bouger, faisait tourner son cerveau eu rotations rapides; une sirène hurlait au centre de sa boîte crânienne, que personne n’entendait, mais qui disait: «Alarme, alarme» comme si la guerre allait exploser d’un instant à l’autre.

Puis le rythme ralentit, la chienne se mit à geindre, presque de douleur. Un enfant pénétra dans l’espace de la dénivellation, rit en les montrant du doigt. Tout avait déferlé. Comme si on avait accéléré pendant quelques secondes les images d’un film, il y avait encore de brusques ressauts de folie: mais Adam avait déjà détaché ses yeux de l’amas des chiens, et il respirait, en appliquant ses empreintes digitales sur les couvertures des disques. Le bruit des guitares diminua, et la bouche fraîche de tout à l’heure épela à nouveau, au ras du micro:

«Les derniers modèles de notre collection d’été sont disponibles en solde au Stand de la Lingerie… Jupons fantaisie, cardigans, blouses anglaises, maillots de bain et sweaters légers, mesdames…» Alors Adam se retourna et, à peine voûté, il commença à remonter l’escalier de nylon vers le rez-de-chaussée, précédé du héros en laine noire; ils laissaient derrière eux, au milieu du labyrinthe ombragé, tout près du rayon de l’Électricité, dans le ventre orange de la chienne, rien du tout, un vide, et c’était drôle, qui serait dans bientôt quelques mois comblé par une demi-douzaine de petits chiots bâtards.

Ils remontèrent ensemble la grand-rue. Il était déjà tard; le soleil baissait déjà. Ça fait encore une journée de finie, une à ajouter à des milliers d’autres. Ils marchèrent sur le côté de la rue exposé au soleil, sans se hâter.

Il y avait plus d’automobiles que de passants, et on pouvait à la rigueur se sentir un peu seul sur le trottoir.

Ils passèrent devant deux ou trois cafés, parce que c’était une de ces villes du Sud où il y a au moins un café par immeuble. Pas un seul homme ne se douta que le chien n’était pas avec Adam, mais que c’était Adam qui était avec le chien. Adam marchait doucement, en regardant de temps en temps les gens qui le croisaient. La plupart des hommes et toutes les femmes portaient des lunettes noires. Ils ne le connaissaient pas, ni le chien.

& ça faisait un bon moment qu’ils n’avaient plus l’occasion de voir ce grand type dégingandé traîner dans les rues de la ville, les mains dans les poches de son vieux pantalon de toile sale. Ça devait faire un bon moment qu’il habitait tout seul dans la maison abandonnée, en haut de la colline. Adam regardait leurs lunettes noires et il imaginait qu’au lieu d’aller vivre tout seul dans son coin, il aurait pu faire quelque chose d’autre: par exemple, acheter un perroquet qu’il aurait porté tout le temps sur l’épaule, en marchant: de sorte que si on l'avait arrêté, il aurait pu laisser le perroquet dire pour lui:

«Bonjour comment ça va?»

et les gens auraient compris qu’il n’avait rien à leur dire. Ou bien, il aurait pu se déguiser en aveugle, avec une canne blanche et de grosses lunettes opaques; alors les autres n’auraient pas osé l’approcher, sauf parfois pour l’aider à traverser les rues; et il se serait laissé faire, sans dire merci ni rien, si bien qu’à la longue on l’aurait laissé en paix. Aussi, il aurait pu se faire donner une petite guérite où il aurait vendu des billets de la Loterie Nationale toute la journée. Les gens auraient acheté autant de billets qu’ils auraient voulu, et il aurait empêché quiconque de lui parler en criant régulièrement, d’une voix de fausset,

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