Daniel Pennac - Journal d'un corps

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Journal d'un corps: краткое содержание, описание и аннотация

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13 ans, 1 mois, 8 jours
Mercredi 18 novembre 1936
Je veux écrire le journal de mon corps parce que tout le monde parle d'autre chose.
50 ans et 3 mois
Jeudi 10 janvier 1974
Si je devais rendre ce journal public, je le destinerais d'abord aux femmes. En retour, j'aimerais lire le journal qu'une femme aurait tenu de son corps. Histoire de lever un coin du mystère. En quoi consiste le mystère ? En ceci par exemple qu'un homme ignore tout de ce que ressent une femme quant au volume et au poids de ses seins, et que les femmes ne savent rien de ce que ressentent les hommes quant à l'encombrement de leur sexe.
86 ans, 9 mois, 16 jours
Lundi 26 juillet 2010
Nous sommes jusqu'au bout l'enfant de notre corps. Un enfant déconcerté.

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13 ans, 4 mois, 6 jours

Mardi 16 février 1937

Pendant la semaine ma chambre a été une infirmerie. Violette faisait bouillir l’eau des gargarismes à la cuisine et les préparait sur la petite table à jeu de papa qu’elle avait dressée près de la fenêtre avec une nappe blanche. La sœur de Saint-Michel lui avait montré comment faire les cataplasmes. Ne lésinez pas sur la graine, ma fille. (Alors que Violette pourrait être sa grand-mère !)

Violette étale le linge sur la nappe, y verse la bouillie à la farine de lin, saupoudre la farine de moutarde, rabat l’un sur l’autre les bords du linge, me colle ça sur le cou et c’est parti pour un quart d’heure de supplice. Ça gratte, ça chauffe, ça brûle, mille aiguilles traversent ta gorge, qui forcément te fait moins mal puisque tu ne penses plus qu’à cette brûlure. Substitution des passions, mon bonhomme, c’est le truc ! (Signé papa.) Pour oublier le mal, aller au pis ! (Signé Violette.) Le pis du pis, ce fut la séance de badigeon par la sœur de Saint-Michel. Elle m’a enfoncé le bâtonnet jusqu’au fond de la gorge et j’ai aussitôt vomi sur son tablier. Je l’ai insultée comme du poisson pourri et elle n’a plus voulu revenir. Toute une histoire avec maman : Tu ne veux pas te soigner ? Tu veux attraper de l’albumine ? Et des rhumatismes ? On peut en mourir, tu sais ! Ça finit par attaquer le cœur ! Quand c’est Violette, le badigeon ne pose aucun problème : Ouvre grand la bouche, mon petit gaillard, continue à respirer sans fermer le clapet du fond. Ne le ferme pas, je te dis ! (Elle veut dire la glotte.) Voilààààààà. Et ne va pas t’évanouir si tu pisses vert, c’est le bleu du badigeon qui fait ça ! Exact : le bleu de méthylène mêlé au jaune de l’urine vous fait pisser vert. Elle a bien fait de me prévenir, c’est exactement le genre de surprise qui me ferait tomber dans les pommes.

13 ans, 4 mois, 7 jours

Mercredi 17 février 1937

Cataplasmes, gargarismes, badigeon, repos, oui, mais le meilleur des remèdes c’est de m’endormir dans l’odeur de Violette. Violette est ma maison. Elle sent la cire, les légumes, le feu de bois, le savon noir, la javel, le vieux vin, le tabac et la pomme. Quand elle me prend sous son châle, j’entre dans ma maison. J’entends bouillonner ses mots au fond de sa poitrine et je m’endors. Au réveil, elle n’est plus là, mais son châle me couvre toujours. C’est pour que tu ne te perdes pas dans tes rêves, mon petit gaillard. Les chiens perdus reviennent toujours au vêtement du chasseur !

13 ans, 4 mois, 8 jours

Jeudi 18 février 1937

Mon corps est aussi le corps de Violette. L’odeur de Violette est comme ma deuxième peau. Mon corps est aussi le corps de papa, le corps de Dodo, le corps de Manès… Notre corps est aussi le corps des autres.

13 ans, 4 mois, 9 jours

Vendredi 19 février 1937

Les jambes en coton mais plus de fièvre. Le docteur est rassuré. Il dit qu’une scarlatine « se serait déjà déclarée ». L’expression m’a frappé parce que, quand Violette parle de son mari, elle dit toujours qu’il était « mignon quand il s’est déclaré » ! (Il est mort à la guerre, dès le début, en septembre 14.) Les guerres aussi se déclarent.

13 ans, 4 mois, 10 jours

Samedi 20 février 1937

T’en veux encore ? De quoi ? De la fièvre, t’en veux encore ? Et pourquoi en voudrais-je encore ? Pour ne pas aller à l’école, pardi ! Dodo est tout content de pouvoir se glisser à nouveau dans mon lit. Il n’arrête pas de bavasser. Si tu en veux encore, il faut chauffer le thermomètre, mais ne le mets pas sur le poêle, ça peut le faire péter, il vaut mieux tapoter le dessus, pas le bout qu’on enfonce, l’autre, le rond ! Tu tapotes doucement avec l’ongle et ça monte, tu peux le faire sous les draps, même si maman te surveille, mais pas trop fort sinon le mercure fait des pointillés, tu vois ? (Il se tait et il repart aussitôt.) Et le coup du buvard, tu connais ? Si on glisse un papier buvard sec dans notre chaussure, entre la plante de nos pieds et une paire de chaussettes, tu as de la fièvre dès que tu te mets à marcher. Qu’est-ce que c’est que ces histoires ? Je te le jure ! Qui t’a raconté ça ? Un copain.

13 ans, 4 mois, 15 jours

Jeudi 25 février 1937

Maman se demande comment je peux aimer le raisiné de Violette. Elle prétend qu’elle se laisserait mourir de faim plutôt que de manger une cuillerée de cette « horrrreur » ! Elle exige que je garde le pot dans ma chambre. Je ne veux pas de cette abomination à la cuisine, tu entends ! Rien que son odeur me soulève le cœur !

Moi j’aime tout dans le raisiné. Son odeur, sa couleur, son goût, sa consistance. Odorat, vue, goût, toucher, un plaisir de quatre sens sur cinq, rien que ça !

1) Son odeur.Le raisin framboise. Je me vois avec Tijo, Robert et Marianne, sous la treille. L’ombre est chaude. Elle sent la framboise. On est bien.

2) Sa couleur.Presque noir sur fond violet. Quand je plonge la tartine dans mon lait cela fait une auréole qui se décompose du violet noir au bleu très pâle en passant par toutes les nuances des rouges et des mauves. Magnifique !

3) Son goût de framboise.Mais moins acide que la framboise.

4) Sa consistance.Entre la confiture et la gelée. Ça fond mais ça ne glisse pas. Violette fait la même chose avec les mûres.

5) Ah ! J’ai oublié, sa température, aussi.Si je laisse le pot passer la nuit sur ma fenêtre et que je plonge ma tartine dans le lait bouillant, le contraste chaud et froid est merveilleux.

Mais ce que j’aime surtout, c’est le fait que ce soit le raisiné de Violette . Et je suis sûr que c’est la raison pour laquelle maman ne l’aime pas.

Question : Nos sentiments pour les personnes influencent-ils nos papilles gustatives ?

13 ans, 4 mois, 17 jours

Samedi 27 février 1937

Tout à l’heure, dans la salle de bains, Dodo se lavait les yeux à cause du marchand de sable. Violette lui a dit que le marchand de sable passait tous les soirs et du coup, dès que ses yeux l’ont piqué, il est allé les laver. Je lui ai expliqué que ce n’est pas le marchand de sable mais le sommeil qui picote les yeux. Que ce qu’on appelle le marchand de sable, c’est l’envie de dormir. Il a répondu : Eh bien quoi, c’est le marchand de sable ! Dodo est encore sous l’ empire des images. Moi, j’écris ce journal pour m’en libérer.

13 ans, 4 mois, 27 jours

Mardi 9 mars 1937

Oncle Georges a répondu à ma lettre. Avec Violette, il est le seul adulte qui réponde aux questions que les enfants lui posent. Du coup, Étienne sait beaucoup plus de choses que moi.

Mon cher petit,

[…] Tu me demandes si j’ai « perdu mes cheveux à la suite d’une frayeur ou d’un saisissement ». […] Mon petit, je suis devenu chauve pendant la Grande Guerre et je ne suis pas le seul. Je me suis réveillé un matin avec des touffes de cheveux dans le casque, puis le matin suivant, et encore le matin suivant. Je suis devenu chauve en quelques semaines. Le médecin appelait ça la pelade, il disait que ça repousserait. Tu parles ! […].

Maintenant tu me demandes si, « en tant que représentant du genre chauve », j’ai « des frissons sur le crâne ». Eh bien, sache que cela m’est arrivé au moins une fois : quand j’ai vu Sarah Bernhardt au théâtre, juste après la guerre. Tu ne peux pas imaginer ce qu’était la voix de Sarah Bernhardt. […].

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