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Daniel Pennac: Journal d'un corps

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Daniel Pennac Journal d'un corps

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13 ans, 1 mois, 8 jours Mercredi 18 novembre 1936 Je veux écrire le journal de mon corps parce que tout le monde parle d'autre chose. 50 ans et 3 mois Jeudi 10 janvier 1974 Si je devais rendre ce journal public, je le destinerais d'abord aux femmes. En retour, j'aimerais lire le journal qu'une femme aurait tenu de son corps. Histoire de lever un coin du mystère. En quoi consiste le mystère ? En ceci par exemple qu'un homme ignore tout de ce que ressent une femme quant au volume et au poids de ses seins, et que les femmes ne savent rien de ce que ressentent les hommes quant à l'encombrement de leur sexe. 86 ans, 9 mois, 16 jours Lundi 26 juillet 2010 Nous sommes jusqu'au bout l'enfant de notre corps. Un enfant déconcerté.

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13 ans, 3 mois, 1 jour

Lundi 11 janvier 1937

Il y a trois façons de pisser chez les garçons : 1) Assis. 2) Debout sans rouler sa chaussette. 3) Debout en la roulant. (La chaussette, c’est le prépuce. Confirmé par le dictionnaire.) Quand tu la roules, tu pisses beaucoup plus loin. Il est tout de même incroyable que maman n’ait pas appris ça à Dodo ! D’un autre côté n’est-ce pas instinctif ? Si oui, pourquoi Dodo ne l’a-t-il pas découvert tout seul ? Qu’en serait-il de moi si Violette ne m’avait pas montré le truc ? Est-il possible que des hommes arrosent leurs pieds toute leur vie parce qu’ils n’ont jamais eu l’idée de rouler leur chaussette ? Je me suis posé cette question toute la journée en écoutant mes professeurs parler : Lhuillier, Pierral, Auchard. Ces choses innombrables qu’ils savent sur « la marche du monde » (comme dirait maman) sans peut-être avoir jamais eu l’idée de rouler leur chaussette ! Monsieur Lhuillier, par exemple, avec son air de vouloir tout apprendre à tout le monde, je suis sûr qu’il se pisse sur les pieds et se demande pourquoi.

13 ans, 3 mois, 8 jours

Lundi 18 janvier 1937

Ce que j’aime quand je m’endors c’est me réveiller pour le plaisir de me rendormir. Se réveiller à la seconde où on s’endort, c’est épatant ! C’est papa qui m’a appris l’ art de l’endormissement . Observe-toi bien : tes paupières s’alourdissent, tes muscles se relâchent, sur l’oreiller ta tête pèse enfin son poids de tête, tu sens que ce que tu penses n’est plus tout à fait pensé , comme si tu commençais à rêver en sachant que tu ne dors pas encore. Comme si je marchais en équilibre sur un mur, prêt à tomber du côté du sommeil ? Exactement ! Dès que tu te sens basculer côté sommeil, secoue la tête et réveille-toi. Reste sur le mur. Ton réveil durera quelques secondes pendant lesquelles tu pourras te dire : Je vais me rendormir ! C’est une promesse exquise. Réveille-toi encore pour en jouir une deuxième fois. S’il le faut pince-toi dès que tu te sens basculer ! Reviens à la surface le plus souvent possible et laisse-toi enfin couler. J’écoute papa me murmurer ses leçons d’endormissement. Encore, encore ! C’est ce que, grâce à lui, je demande chaque soir au sommeil.

13 ans, 3 mois, 9 jours

Mardi 19 janvier 1937

C’est peut-être cela, mourir. Ce serait très bon si nous n’en avions pas si peur. Peut-être ne nous réveillons-nous chaque matin que pour retarder le moment délicieux où nous allons mourir. Quand papa est mort, il s’est endormi une dernière fois.

13 ans, 3 mois, 20 jours

Samedi 30 janvier 1937

En me mouchant tout à l’heure, je me suis rappelé que quand Dodo était petit j’essayais de lui apprendre à se moucher. Mais il ne soufflait pas. Je lui mettais le mouchoir sous le nez en lui disant vas-y, souffle, et il soufflait par la bouche. Ou alors il ne soufflait pas du tout, il soufflait à l’intérieur, il se gonflait comme un ballon et rien ne sortait. À cette époque-là, je croyais que Dodo était idiot. Mais ce n’était pas vrai. C’est que l’homme doit tout apprendre sur son corps, absolument tout : on apprend à marcher, à se moucher, à se laver. Nous ne saurions rien faire de tout cela si on ne nous le montrait pas. Au départ, l’homme ne sait rien. Rien de rien. Il est bête comme les bêtes. Les seules choses qu’il n’a pas besoin d’apprendre c’est respirer, voir, entendre, manger, pisser, chier, s’endormir et se réveiller. Et encore ! On entend, mais il faut apprendre à écouter . On voit mais il faut apprendre à regarder . On mange mais il faut apprendre à couper sa viande. On chie mais il faut apprendre à aller sur le pot. On pisse mais quand on ne se pisse plus sur les pieds il faut apprendre à viser . Apprendre, c’est d’abord apprendre à maîtriser son corps .

13 ans, 3 mois, 26 jours

Vendredi 5 février 1937

M’envisagez-vous comme un imbécile pour souligner phonétiquement les mots clefs de vos raisonnements ? me demande Monsieur Lhuillier devant la classe. Il l’a fait en m’imitant, ce qui, bien sûr, a fait rire tout le monde. Pensez-vous que votre professeur d’histoire vous ait attendu pour juger que la révocation de l’édit de Nantes était une erreur onéreuse ? Par ailleurs, n’estimez-vous pas qu’ erreur onéreuse est un peu sophistiqué pour un garçon de votre âge ? Ne seriez-vous pas un rien snob , mon ami ? Je vous invite à plus de simplicité et à ne pas trop nous écraser de votre science.

J’ai ressenti une immense tristesse à voir papa ainsi moqué à cause de mes italiques. (Mes italiques ce sont les siennes, c’était donc de lui qu’ils se moquaient.) J’aurais voulu répondre à Lhuillier en imitant sa voix aigrelette mais le rouge m’est venu aux joues, j’ai retenu mon souffle pour empêcher les larmes et je n’ai rien répondu. À la sonnerie, panique. Sortir de la classe et les retrouver tous dehors, non ! Rien que l’idée m’a paralysé. Réellement paralysé. Mes jambes ont refusé de me porter. Je suis resté assis. Je n’avais plus de corps. J’étais rentré dans mon armoire ! J’ai fait semblant de chercher dans mon cartable et dans mon pupitre quelque chose que j’aurais perdu. Quelle honte ! C’est la révolte contre cette honte qui m’a finalement donné la force de me lever. Après tout, ils peuvent bien se foutre de moi, aucune importance. Ils peuvent même me battre ou me tuer, je m’en fiche.

Mais non, dehors c’était Violette qui m’attendait. Elle était en courses et en avait profité pour passer me prendre. Toi, mon petit gaillard, tu as eu peur de quelque chose, ça se voit sur ta figure ! Sur ma figure ? Blanche comme un œuf de cane. Pas du tout ! Oh que si ! Nos figures parlent plus longtemps que nous ; regarde Manès, un coup de sang lui dure la journée. Et puis j’entends ton cœur battre. Elle n’entendait rien du tout, mais c’est Violette, elle avait deviné. À la maison, elle m’a fait mon goûter (pain, raisiné, lait glacé). Je lui ai demandé de ne plus venir me chercher à l’école. Tu veux te défendre par toi-même, mon petit gaillard ? C’est de ton âge. N’aie peur de personne, si tu reviens avec des bosses je te soignerai.

13 ans, 3 mois, 27 jours

Samedi 6 février 1937

Quand j’ai fait remarquer à papa que je n’étais plus un bébé et qu’il ne fallait plus qu’il me parle en italiques, il a répondu : Impossible mon garçon, c’est mon côté anglais.

13 ans, 4 mois

Mercredi 10 février 1937

Maman a d’abord cru que je jouais la comédie pour ne pas aller en classe. Mais non, c’était bien une angine rouge. Avec une énorme fièvre les deux premiers jours. Plus de quarante degrés ! L’impression de vivre dans un scaphandre au court-bouillon ( dixit Violette). Le docteur craignait une scarlatine. Dix jours de lit. Ça commence par une main qui t’étrangle de l’intérieur et qui t’empêche d’avaler. Même ta salive. Beaucoup trop douloureux ! Or nous produisons sans arrêt de la salive. Combien de litres dans une journée ? Tous ces litres, nous les avalons puisqu’il n’est pas poli de cracher. Saliver, avaler, c’est une fonction du corps aussi automatique que la respiration. Sans elle, on sécherait comme un hareng. Je me demande combien il faudrait de cahiers pour seulement décrire tout ce que notre corps fait sans que nous y pensions jamais. Les fonctions automatiques sont-elles innombrables ? On n’y fait jamais attention mais il faut que l’une d’elles se détraque pour qu’on ne pense plus qu’à elle ! Quand il trouvait que je me plaignais trop, papa me citait toujours la même phrase de Sénèque : Chaque homme croit porter le plus lourd des fardeaux. Eh bien, c’est ce qui se passe quand une de nos fonctions se détraque ! Nous devenons le type le plus malheureux du monde. Pendant tout le début de mon angine je n’étais que ma gorge. L’homme focalise , disait papa, tout vient de là ! Aux yeux des hommes, rien n’existe hors du cadre. Mon garçon, je te conseille de briser le cadre.

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