Tonino Benacquista - Romanesque

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Romanesque: краткое содержание, описание и аннотация

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Un couple de Français en cavale à travers les États-Unis se rend dans un théâtre, au risque de se faire arrêter, pour y voir jouer un classique :
. La pièce raconte comment, au Moyen Âge, un braconnier et une glaneuse éperdument amoureux refusent de se soumettre aux lois de la communauté.
Malgré les mille ans qui les séparent, les amants, sur scène comme dans la réalité, finissent par se confondre. Ils devront affronter tous les périls, traverser les continents et les siècles pour vivre enfin leur passion au grand jour.
Tonino Benacquista livre ici un roman d’aventures haletant et drôle qui interroge la manière dont se transmettent les légendes : l’essence même du romanesque.

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Devant cet ultimatum, les amants voulurent s’épargner un combat perdu d’avance. Craignant que plus jamais on ne les laisse en paix, ils signifièrent à l’abbé qu’ils étaient prêts à le suivre.

Une clameur retentit. Ce jour chômé ne l’aurait pas été en vain, une noce allait être célébrée, et ils en seraient tous. On forma un équipage, voitures à cheval pour les femmes en charge de nouveau-nés, ânes pour les vieillards, on accrocha des gourdes de vin aux ceintures, on se para de colliers et de fichus, et un joyeux cortège se mit en marche avec à sa tête l’abbé et ses promis. À la gravité succédait la liesse, les deux égarés avaient obtempéré et, s’il fallait les convaincre tout à fait, l’exaltation de tous ne prouvait-elle pas le bien-fondé du mariage ? Les humbles, les manants, les paysans, les commerçants et les quelques notables qui maintenant cheminaient à travers bois voulaient de leurs oreilles entendre ces vœux comme jadis eux-mêmes les avaient prononcés — la durée du trajet fut même l’occasion pour ces hommes et ces femmes d’égrener tous les bons souvenirs de ce jour-là. Le cortège entrait maintenant dans le bourg, des curieux tentaient de s’y glisser car, pour réunir une telle assistance, et venue de si loin, à une heure si tardive, la cérémonie devait revêtir un caractère exceptionnel. Aucun monarque n’aurait pu se vanter d’avoir attiré tant de monde à son mariage, et aucune cérémonie, fût-elle préparée depuis des mois avec faste et banquet, n’avait déclenché tant d’allégresse. De quel rang étaient ces promis, si entourés, si fêtés ? Qui étaient-ils pour que le curé les accompagnât lui-même jusqu’à sa paroisse ? Les amants se virent cernés par une foule d’inconnus comme autant de parents, de frères, de cousins que jamais ils n’avaient eus, et ils se crurent un instant les derniers fruits d’une dynastie à l’arborescence touffue. Et cette toute nouvelle et puissante famille s’engouffrait dans la nef à l’assaut des meilleures places, remplissant les moindres recoins comme jamais auparavant, même un dimanche de Pâques. L’excitation générale et l’agrégat des corps produisaient une chaleur qui irradiait dans l’édifice du parterre jusqu’à sa flèche. La confusion était telle que les statues de Marie et de saint Jean semblaient égarées dans la cohue comme de simples dévots. Les moins chanceux s’entassèrent devant le portail, où un héraut de fortune, juché sur les épaules d’un acolyte, commentait ce qu’il distinguait de l’autel. Une fois le silence retrouvé, on demanda aux amants si l’un voulait de l’autre, si l’autre voulait de l’un, et le oui qu’on leur arracha leur parut bien impuissant à décrire ce que contenait déjà leur cœur : un royaume entier.

Un royaume bâti à deux, dès le premier jour, dont ils étaient les seuls suzerains et les seuls sujets. Avec un château fort doté de cent pièces qu’ils occupaient toutes. Et parfois, du haut d’un rempart, en se penchant pour apercevoir les confins de leur royaume, ils discernaient des silhouettes lointaines, repoussées derrière une invisible frontière. C’était ces mêmes gens qui, ce soir, se pressaient dans l’église.

Ainsi furent célébrées les noces du crépuscule.

Ça y est, le public est du côté des amoureux. Ne pas se tromper d’ennemi est le premier souci du spectateur. Le second consiste à se remémorer des épisodes similaires à ceux vécus par les personnages, et tous ici, au Chicago Theatre, pourraient en citer au moins un. Certes les circonstances étaient différentes mais, à y regarder de près, eux aussi ont connu des sentiments qui les dépassaient, eux aussi ont dû affronter la mauvaise foi et la jalousie ordinaires, eux aussi se sont défendus avec des arguments somme toute assez proches que ceux décrits par l’auteur : on peut saluer là l’intemporalité des grands textes et s’étonner que cette langue d’une autre époque fixe à ce point des émotions d’aujourd’hui. Le public, formé de groupes disparates, abonnés, étudiants, couples d’amis, clubs de séniors, ne fait plus qu’un. Il n’a ni sexe ni âge ni rang social ni origine ethnique. Il est contre . Contre ceux qui s’imaginent tout connaître des liens souterrains qui unissent deux êtres. Deux mille quatre cents spectateurs découvrent que la passion n’a pas de meilleure alliée que la comédie et qu’elle fait bien de se préserver des grandiloquences du drame. C’est le monde entier qui devient une farce, absurde et trop complexe pour tenter de s’en accommoder. Mais quelle joie de voir un couple d’innocents le faire tourner à l’envers une heure durant.

Deux mille quatre cents spectateurs moins deux. Dans leur loge les Français sont partagés entre l’envie de retourner vers leur Ford Capri tant qu’il en est encore temps, et celle d’alerter les personnages trop absorbés par leur bonheur, les sots : Foutez le camp ! Vous voilà mariés mais ça ne suffira pas ! De nouvelles nuisances arrivent, et des coriaces !

Trop tard. Le rideau se lève sur l’acte II. Tant pis pour eux.

Les jeunes mariés décidèrent de s’offrir une escapade, impromptue et tout à fait singulière : dans un monastère.

Durant de longs jours de marche à travers les campagnes et les bois, l’épouse inculqua à son mari les rudiments de l’art de la cueillette, lui chargeant les bras de sauge, d’armoise et de millepertuis, dont les moines savaient tirer des décoctions médicinales pour en faire commerce. Ainsi, ils n’eurent aucun mal à se voir ouvrir les portes du cloître afin de proposer aux hommes de bure un troc inédit mais tentant.

Les époux s’étaient mis en tête d’acquérir un bien rare, réservé à une poignée de hauts dignitaires mais interdit au peuple, et cet interdit qu’ils cherchaient à transgresser était d’apprendre à lire. Eux qu’on pensait incapables de toute discipline voulaient affronter cette difficulté à deux, comme si, en plus des corps et des cœurs, il leur fallait l’accord des esprits.

Un moine copiste, trouvant leur requête insensée et subversive, les déclara inaptes à pénétrer les secrets de la langue la plus érudite de toutes, le vrai français, et non leur épais patois déjà indéchiffrable pour le village voisin du leur. Quelle folie de surcroît, et surtout quelle sottise que de vouloir acquérir un savoir au risque de s’attirer quelque déconvenue si d’aucuns l’apprenaient.

Pour achever de les convaincre, il conduisit ses visiteurs jusqu’au scriptorium, où étaient conservés les manuscrits, afin de leur donner une idée du calvaire qu’ils allaient devoir gravir.

*

De retour chez eux, ils se consacrèrent à l’apprentissage de l’alphabet comme enseigné par le moine, avec le souci d’y mêler des intermèdes qu’un homme de dévotion aurait qualifiés de lascifs — ils préféraient au pupitre certaines cambrures de leurs corps, et voyaient en chacune des vingt-six lettres l’initiale d’un mot plutôt chuchoté dans les alcôves. Loin de se douter de ces ébats scolaires, les villageois ne se résignaient pas : le sacrement qui scellait désormais leur union leur avait donné une légitimité mais avait aussi, ô ironie, renforcé leur indifférence. Au plus fort de l’hiver, on les imaginait tous deux blottis devant un feu, repus de fèves et de châtaignes, bien occupés à moquer les malheureux qui s’agitaient au-dehors.

Cependant, si aucune loi morale n’avait su agir, il en existait une autre, bien plus intransigeante. Avec l’arrivée des beaux jours, l’heure de l’impôt sonnait, redoutée de tous, impécunieux et opulents, les charges étant nombreuses et réclamées avec sévérité. L’administrateur de la seigneurie locale et son collecteur, équipés de balances et de livres de comptes, furent reçus cette année-là avec bienveillance, car les habitants paraissaient bien moins préoccupés de payer leurs dettes que de voir les deux indolents s’acquitter des leurs. Et au lieu d’une triste procession on défila dans la bonhomie, tirant derrière soi qui un sac de grain, qui une bourse d’écus, comme une façon de payer sa place pour le spectacle à venir.

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