Daniel Pennac - Le cas Malaussène (tome 1 - Ils m'ont menti)

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Le cas Malaussène (tome 1: Ils m'ont menti): краткое содержание, описание и аннотация

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Ma plus jeune sœur Verdun est née toute hurlante dans
, mon neveu
est né orphelin dans
, mon fils Monsieur Malaussène est né de deux mères dans le roman qui porte son nom, ma nièce Maracuja est née de deux pères dans
. Les voici adultes dans un monde on ne peut plus explosif, où ça mitraille à tout va, où l’on kidnappe l’affairiste Georges Lapietà, où Police et Justice marchent la main dans la main sans perdre une occasion de se faire des croche-pieds, où la Reine Zabo, éditrice avisée, règne sur un cheptel d’écrivains addicts à la vérité vraie quand tout le monde ment à tout le monde.
Tout le monde sauf moi, bien sûr. Moi, pour ne pas changer, je morfle. Benjamin Malaussène

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J’étais assis dans le TGV, prêt à jeter un œil paresseux au journal du jour. Cette manie qu’a Julie de me faire acheter la presse chaque fois qu’elle me flanque dans un train !

— Le paysage me suffit largement, Julie.

— Un coup d’œil sur le paysage social ne te fera pas de mal.

L’affaire Lapietà faisait la Une. Pas seulement de mon journal mais de tous les journaux de la rame, toutes tendances confondues : « LE MANIFESTE DES RAVISSEURS ». En lettres considérables. Curiosité émoustillée, les voyageurs se reportaient à la page où s’étalait ledit manifeste. Moues scandalisées, commentaires vengeurs (mais que fait la police ?)… Rares, les sourires. C’est le genre de texte à la lecture duquel chacun prend ses mensurations. Moi, je me disais que ça ressemblait à une pétition d’étudiants (un type d’étudiants dont on croyait le moule cassé depuis une trentaine d’années). La référence au préambule de la Constitution de 46 me touchait. Le couplet sur l’opposition charité / solidarité retint mon attention. L’idée de faire supporter à notre gouvernement prétendument socialiste « le ridicule du premier enlèvement caritatif de l’histoire de notre justice » m’amusait. Le happening sur le parvis de Notre-Dame était prometteur. Seulement, me disais-je, si les auteurs de cette farce se font gauler — ce qui me paraissait inévitable —, ils vont salement morfler. En période de grande lâcheté on fusille les joyeux intrépides. Cette perspective suffit à me faire retourner au paysage. Là-bas, à mon est, le massif du Vercors défilait comme un adieu. Je repensais aux injonctions d’Alceste : « Le vrai courage, Malaussène, c’est de redescendre dans la vallée. Se farcir l’Homme, voilà le sacrifice absolu ! »

Eh bien nous y étions.

Planqué juste derrière moi entre mon siège et la cloison du wagon, Julius faisait le mort. L’aptitude de ce chien à s’effacer n’est pas le moindre de ses dons. Il est des circonstances où Julius disparaît complètement. Parmi elles les voyages SNCF. Aplati comme une crêpe il se fond dans le gris de la moquette. Invisible, le chien. Tout juste s’il respire. En conséquence, pas de supplément à payer. Ne reste que son odeur. Généralement, on me l’attribue. Du coup, pas de voisins non plus. Sauf ce soir-là. Le gars qui était assis à côté de moi ne semblait pas du tout incommodé. C’était un grand costaud, tatoué, cheveux gris, nuque raide et rase, peau tannée, profil d’aigle, œil fixe, blouson de cuir. La soixantaine inoxydable. Devait trimballer sa Harley-Davidson dans sa valise. Curieusement, il avait des mains d’enfant et une Légion d’honneur punaisée à son blouson. Lui aussi s’était plongé dans la lecture du manifeste. Il lisait sans moufter. Il n’essayait pas d’engager la conversation. Ce qui convenait à mon désir de paysage.

Lequel paysage, passé la frontière de la Drôme, m’endort toujours.

Roupiller dans le train, au cinéma, au théâtre ou en lisant est une volupté dont je ne me prive jamais.

Ce ne fut pas le contrôleur qui me réveilla, mais un éblouissement. Ça crépitait autour de moi. Flash sur flash. Un véritable peloton d’exécution. Je me suis réveillé en sursaut, la main devant les yeux. Mon cœur battait l’alerte. Mon voisin me prit le bras :

— Excusez-les, mon fils, c’est pour moi.

Mon fils ?

En effet, c’était lui que fusillait la meute des photographes.

— Monsieur l’Abbé, regardez par ici !

— Un sourire, monsieur l’Abbé !

— Ici, l’Abbé, ici !

Jusqu’à ce que se pointe une équipe de télé.

— Tirez-vous, les paparazzi, laissez-nous bosser, maintenant !

Une caméra, une bonnette comme un blaireau empalé, un présentateur archi connu dont j’avais oublié le nom mais qui prononça celui de l’abbé.

L’abbé Courson de Loir, nom d’un chien !

En personne.

Et en seconde classe.

Pas reconnu, je dois dire. J’avais dû voir sa photo une ou deux fois dans ma vie.

PRÉSENTATEUR : Alors, demain, sur le parvis de Notre-Dame, cette rançon, monsieur l’Abbé ?

COURSON DE LOIR ( voix grondante de métro souterrain ) : Le parvis de Notre-Dame fut une scène médiévale, ce n’est pas une raison pour en faire un cirque contemporain.

PRÉSENTATEUR : Est-ce à dire que vous n’y toucherez pas le chèque de la rançon ?

COURSON DE LOIR : Ni là ni ailleurs. La Charité ne saurait se nourrir de l’argent du crime. (Oui, la phrase exacte dont Verdun m’affirmera plus tard qu’elle avait résonné dans sa tête pendant l’interrogatoire de Balestro.)

PRÉSENTATEUR : Refuser la rançon n’est-ce pas hypothéquer dangereusement la libération de Georges Lapietà ? Voire menacer sa vie ?

COURSON DE LOIR : C’est surtout ne pas me comporter en complice de ceux qui l’ont enlevé. Vous trouvez que j’ai une tête de receleur ?

PRÉSENTATEUR : Dès lors, comment imaginez-vous la suite des événements ?

COURSON DE LOIR : Je laisse à la police le soin de l’imaginer.

PRÉSENTATEUR : Mais…

COURSON DE LOIR : Fin de l’interview. Maintenant faites la quête parmi votre équipe et dans le reste de la voiture, j’ai mes œuvres.

Le présentateur rit jaune. Au lieu d’aller quêter, il s’adressa à moi, qui gardais obstinément les yeux rivés sur la campagne filante. Il me colla la bonnette sous le nez. Je reçus sa question sous une douche de lumière.

— Et vous monsieur, que pensez-vous de l’affaire Lapietà ?

Merde alors !

Lui répondre que je n’en pensais rien ? Que je refusais d’y penser ? Que je préférais paysager ? Que ma sœur était la juge d’instruction préférée de l’otage ? Le prier de remballer son attirail et d’éteindre son projo, qu’il m’éblouissait et que je haïssais la télé ? C’est évidemment ce que j’aurais dû faire. Au lieu de quoi, je m’entends encore répondre :

— Je pense aux familles.

PRÉSENTATEUR : Aux familles ? À la famille Lapietà ? Aux familles des otages en général ?

MOI : Plutôt à celles des ravisseurs. Pour l’instant elles ignorent sans doute ce qu’ont fait ces jeunes gens mais ce sera terrible pour elles quand ils se feront prendre, ce qui me paraît inévitable.

PRÉSENTATEUR : Qu’est-ce qui vous fait penser qu’il s’agit de jeunes gens ?

MOI : Le contenu du manifeste ! Connaissez-vous un seul adulte, surtout parmi nos politiques, capable de témoigner aujourd’hui d’un tel degré de conscience sociale ?

Mais ta gueule, pauvre con ! Qu’est-ce qui te prend ? Ferme-la ! N’oublie pas que tu t’en fous. Tu te prends pour Alceste ou quoi ? Auprès de qui cherches-tu à en installer ?

En fait, je me suis surpris à ne pas pouvoir m’empêcher de répondre ! Comme n’importe quel abruti sous le nez duquel on tend un micro. J’étais français, quoi. J’avais mes opinions, quoi. C’était la télé, quoi.

Flairant une polémique possible, le présentateur revint à Courson de Loir.

PRÉSENTATEUR ( ironique ) : Monsieur l’Abbé, qu’en pensez-vous ? Compatissez-vous au sort des preneurs d’otages, vous aussi ?

Courson de Loir, qui s’était replongé dans son journal, le rabattit brutalement.

— La quête, je vous ai dit ! Et, pour votre pénitence, dans toutes les voitures de la rame !

21

Le reste de la nuit, c’est des larmes et du sang. Les larmes de Maracuja à peine assise dans le combi de Manin. Les larmes muettes de Mara jusqu’au petit matin et le sang de Silistri jusque sous la pédale d’accélérateur écrasée par Titus. Là aussi des phrases de film :

— Putain Joseph, ne pars pas, reste avec moi !

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