Frédéric Dard - À San Pedro ou ailleurs…

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À San Pedro ou ailleurs…: краткое содержание, описание и аннотация

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VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
IL y a des gens bizarres dans les bars, la nuit…
Des hommes et des femmes accrochés à la rampe du comptoir pour « laisser souffler » leur destin.
Des hommes, des femmes qui se regardent, qui se sourient… se disent quelques mots, n'importe lesquels :
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?
Et puis ils repartent dans la nuit, à la recherche d'un impossible bonheur, à la recherche d'eux-mêmes.
Ils s'en ont plus loin.
A San Pedro…
Ou ailleurs.
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ?

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« Je vous l’ai dit : une femme de devoir ! La première fois, vous l’avez eue grâce à un billet d’avion, la seconde fois grâce à une paire de béquilles. Mais l’alerte aura été chaude, hein ? Vous ne serez plus tranquille, lorsqu’elle reprendra ses sorties nocturnes.

Il lâcha la barre chromée et se mit à nager vers une rampe située à l’autre bout du bassin. Je ne l’avais pas remarquée. Elle lui permettait d’accéder à la piscine et d’en sortir. Quand il y parvint, il émergea de l’eau jusqu’à la taille. Un revêtement en caoutchouc strié garnissait la rampe en pente douce. Le spectacle qui suivit anéantit tout ce qui subsistait en moi de ressentiment. Carbon se mit à se traîner sur le caoutchouc, usant des coudes et des ongles pour s’agripper, se hisser, charrier ses jambes mortes.

Se pouvait-il que j’aie fait une scène à cet homme diminué ? Que je l’aie insulté, humilié ?

Je contournai la piscine pour m’approcher de cette pauvre chose rampante, dégoulinante d’eau.

— Je… je peux vous aider ? bredouillai-je.

— Fous-moi la paix, petit con !

Je restai debout, à le regarder. Ses reptations l’amenèrent sur les dalles cernant le bassin. Il allongea le bras pour ramasser ses béquilles posées au sol. Ce qui suivit fut pis que tout. Carbon tint une béquille debout contre lui. Il se cramponna à sa poignée et se hissa tant bien que mal, jusqu’à ce qu’il fût à genoux. Son buste ballottait sur ce socle précaire. Il inclina la béquille, dont il coinça l’embout caoutchouté contre la caisse d’un palmier nain et, en ahanant, continua sa conquête de la position verticale. Sa main gauche n’avait pas lâché la deuxième béquille. Quand il fut à peu près droit, celle-ci vint confirmer son équilibre. Il pencha la tête, souffla fortement, les yeux fermés. Puis il arracha une serviette de bain verte accrochée à la branche d’un arbuste et s’essuya tant bien que mal.

Il paraissait réfléchir. Au bout d’un moment, il mit la serviette à son cou et entreprit d’enfiler son gros pardessus à carreaux : celui qu’il portait la première fois que je l’avais aperçu, depuis le portail.

Il était redevenu formidable, Carbon. Son exploit venait d’en faire un vrai bonhomme musculeux et viril.

— Monsieur Carbon, appelai-je…

Il me regarda.

— Je vous demande sincèrement pardon ; mais je l’aime…

Il tourna la tête. Lui et moi nous contemplâmes Danièle, toujours immobile dans l’eau rougeâtre.

— Pff, grommela Julien, il faut bien s’entendre déballer ses quatre vérités, de temps en temps. Car il y a sûrement du vrai dans tout ce que tu m’as dit, mon gars…

Il m’appelait mon gars ! Il y avait quelque chose de paternel dans sa voix.

— Chacun voit midi à sa montre, continua l’infirme…

L’eau dégoulinait sous son pardessus. On aurait dit qu’il urinait sous son vêtement.

— Les choses s’organisent d’une manière ou d’une autre. On essaie de se faire à elles ou de les faire à nous, c’est pas commode. Mais enfin bref…

Il s’avança en béquillant vers le côté de la piscine où se tenait Danièle.

— Dis-moi, Fifille, je voudrais te poser une question ; rien qu’une, pas méchante. Si tu as de l’estime pour moi, pour toi, pour lui, faut que tu y répondes catégoriquement… Promis ? Y a des moments, le blabla, faut le lui laisser pour son cinéma…

Il se moucha bruyamment dans la serviette verte. Sa voix restait égale, forte et calme.

— Tu me promets de répondre ?

— Oui, Julien.

— Merci, je sais que tu le feras. Voilà… Si j’étais valide, comme autrefois, est-ce que tu serais revenue aujourd’hui ? Réfléchis bien.

Un silence terrible suivit la question. À peine troublé par le minuscule bruit de ressac montant de la piscine.

Nous attendions le verdict de Danièle, unis brusquement par la même indicible frayeur.

— Non, dit-elle, enfin d’un ton ferme. Non, Julien, je ne serais pas revenue.

Il hocha la tête.

— Faut toujours être très franc, Fifille. Toujours… Autrement la vie ressemble à un tour de cartes…

Il eut une réaction très imprévue : il m’adressa un clin d’œil ; après quoi il quitta le local en ramant frénétiquement, comme s’il était soudain pris de panique.

— Sors de l’eau ! ordonnai-je à Danièle.

Elle nagea jusqu’à l’échelle. Je l’aidai à s’arracher de la piscine. Ses vêtements mouillés pesaient lourd et bien que l’eau fût chauffée, la jeune femme claquait des dents.

— Va vite te changer. Tu m’en veux ?

Elle secoua la tête :

— Pourquoi t’en voudrais-je ?

— Au fait oui, pourquoi ! soupirai-je, puisque c’est moi qu’on quitte ! Puisque c’est moi la victime !

Nous sortîmes. Une éclaircie bleue se lisait dans les profondeurs du ciel.

— Crois-tu que ce soit bien toi la victime ? demanda Danièle.

À cette seconde même, une forte détonation retentit dans la maison.

CHAPITRE XI

C’est surprenant, comme les petites filles peuvent changer, d’un mois à l’autre.

Depuis notre dernière entrevue, Mauricette s’était considérablement modifiée. Elle n’avait plus son côté poupin. De légers renflements gonflaient sa robe bleue de pensionnaire et quelque chose de grave assombrissait son regard. Elle ressemblait de plus en plus à Martine.

— C’est la première fois que je monte sur un bateau, dit-elle.

Le pilote lança un joyeux coup de sirène avant de s’engager dans le bras de Seine séparant la Cité de l’île Saint-Louis. Il y avait déjà des pêcheurs sur les berges où les saules retrouvaient leurs feuilles. Les grands immeubles en troupeau se reflétaient dans l’eau sombre. L’étrave du bateau-mouche les disloquait impitoyablement.

— Tu aimes ?

— Oh ! oui, c’est joli.

Il faisait doux à l’intérieur du salon flottant. Nous étions comme en suspens dans une énorme bulle de plexiglas.

Mauricette battait des jambes. La prochaine fois, ses pieds reposeraient sur le plancher, il ne s’en fallait plus que de quelques millimètres.

— Dis, papa Jean…

Elle me regardait avec effort. Ses yeux se dérobaient malgré sa volonté de les braquer dans les miens.

— Oui ? l’encourageai-je.

— Des externes m’ont raconté… Mais je sais pas si c’est vrai…

— Que t’ont-elles raconté, chérie ?

— Il paraîtrait qu’un monsieur s’est tué pendant que tu étais dans sa maison ?

Depuis huit jours, elle devait remuer ça dans sa petite tête. Lui avait-on également parlé de l’article de France-Soir annonçant mon remariage ?

— C’est exact, hélas ! mon petit chou.

— Pourquoi a-t-il fait cela ?

— Parce qu’il était très très malade. Il… Il souffrait trop !

Elle n’insista pas. Le bateau arrivait à la hauteur du Louvre dont la façade décapée brillait au soleil. Le Palais avait la pâle blondeur de nos meubles de Gstaad. Des autos se traînaient sur la route des berges, gâtant la noblesse du paysage.

— Tu pleures, papa Jean ? murmura Mauricette.

— Moi ?

Je touchai mes yeux.

— Tiens, c’est vrai…

— À cause du monsieur ?

Je pleurais à cause du monsieur, à cause de sa femme, mais surtout à cause de moi. Je revivais notre galopade dans le jardin. Nous entrions en trombe dans la maison. Pouvais-je imaginer que j’y pénétrerais un jour, et que je la découvrirais dans d’aussi funestes circonstances ? Un grand living, mieux meublé qu’on ne pouvait s’y attendre. Je notais tout au passage : le grand piano à queue qu’on sentait purement ornemental ; les meubles Louis XV dernier cri, les tableaux insipides comme on en vend dans les « galeries d’art » des grands magasins. J’enregistrais chaque détail, à une allure folle, sans cesser de courir sur les talons de Danièle. Thérésa hurlait au seuil d’un grand bureau. Avant toute autre chose, j’aperçus le foutu poste téléphonique sur lequel Carbon régnait en seigneur absolu. À droite de la pièce, sous la fenêtre, se trouvait un grand canapé de cuir noir. Julien était couché en travers du siège. Une grande plaque rouge s’élargissait sur sa tempe droite. Une odeur de poudre se mêlait à des relents de chlore. Ses béquilles gisaient sur le plancher. La mulâtresse piqua une crise de nerfs et se roula sur la moquette dans une indifférence générale. Comme en un cauchemar, je vis le gros danois s’approcher de son maître, le flairer et se mettre à laper l’horrible plaie.

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