Hervé Bazin - Le matrimoine

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« J'y appelle Matrimoine ce qui dans un ménage relève normalement de la femme, comme ce qui de nos jours tend à passer de part de lion en part de lionne » Le propos du « Matrimoine » n’est pas en effet de savoir comment un couple se fait ou se défait (sujets classiques pour drame ou mélo), mais comment il
. Pour des motifs différents de ceux qui l’ont amené au mariage et qui le font passer insensiblement de la nouveauté à l’habitude, du désir à la satiété, du risque aux charges, du choix au devoir, du hasard à la fatalité. Malgré
où chacun de nous n’est
. Malgré ces mille problèmes d’accord mutuel, d’argent, de lit, d’autorité, d’éducation. Malgré l’enlisement dans le ronron, l’ennui, la bêtise, l’empiétement familial.
Abel Bretaudeau, petit avocat de province et sa femme Mariette, fille des bonnetiers Guimarch, ce sont M. et Mme Tout-le-Monde. Mais la lucidité d’Abel tour à tour aigre, tendre, féroce, passionnée, montre assez que l’auteur — s’il n’est nullement acteur — se tient tout près de son personnage et partage avec lui l’expérience de ses échecs. Si Hervé Bazin est vraiment, comme on l’a dit, un « spécialiste des difficultés de la famille », « Le Matrimoine » complète une œuvre dont les moyens restent par ailleurs ceux qui, de « Vipère au poing » à « Au nom du fils », lui ont valu le plus constant des succès.

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— Mariette est allée un peu loin, mais vous êtes bien nerveux, Abel, ces temps-ci…

Je le suis resté : malgré le don de ce Frigéavia 200 litres, monument blanc comme l’innocence et témoignant pour longtemps de ce qu’une mère, affligée d’un gendre pauvre, doit consentir au bonheur de sa fille.

6

Et maintenant, maître, taisez-vous un peu, laissez parler Abel.

Quand vous rentrez, quand vous sortez de votre vieille voiture, qui aurait besoin d’être changée — et dont les pneus en tout cas ne peuvent plus attendre —, une fois sur deux vous trouvez chez vous une personne maussade. Vous ne vous en apercevez pas toujours. Mais quand vous avez l’esprit assez dégagé de votre dernier procès, vous vous demandez parfois : Enfin, qu’est-ce que je lui ai fait ?

Dites-vous déjà que le soir, c’est la fin de la journée. Plus exactement la fin de la vôtre, car il s’en faut que ce soit la fin de la sienne : vous ne vous le répéterez jamais assez. Mais on peut vous répondre sur le fond , pour employer votre langue. Que lui avez-vous fait ? Vous lui avez fait des enfants. Vous ne lui avez même fait que cela qui puisse vraiment compter à ses yeux. Vous n’êtes pas au Palais si grand ténor, ni chez vous si doux ténorino. M me Bretaudeau ne s’avouerait pas déçue, non. De ce robin pas très roué, assez noué, elle a fait son affaire, en prenant son parti de ses petits moyens. Le temps où la romance peut remplacer le confort est passé ; le temps où le confort console de la romance, hélas n’est pas venu. Alors elle fait le transfert habituel. Ça peut se chanter : plaisir d’amour ne dure qu’un moment, plaisir de mère dure toute la vie. C’était dans sa nature : aggravée par sa tradition. C’était dans l’air aussi. Voyez comme elles se multiplient, autour de vous, ces esclaves ambiguës, qui ne le sont plus de nous, mais de ce qui leur est tombé du ventre ! Voyez comment, grognant sans cesse, consentant sans arrêt, elles sont ravies de se ravager, de substituer aux nôtres les exigences de l’enfant-roi ! Nous ne sommes pas tout seul, maître. Lisez les journaux, écoutez la radio, regardez la télé : il n’y en a plus que pour leur race sublime ! La vedette veut en être ; l’ère gynécolithique, où nous sommes plongés, fait briller aux doigts de Farah les pierres de dix carats qu’elle ne conservera que grâce au fils né de son Shah. Et toutes ces petites filles, dont on célèbre aussi la neuve liberté, le droit d’être couchées, demain seront aussi vite accouchées, demain viendront grossir la sainte masse des mères, pour se réjouir comme elles, pour se légitimer comme elles, tout le reste de leur vie, dans l’élevage du blondin.

La franchise a du bon, maître : elle enrage le petit homme en nous, mais elle renseigne l’autre. Vous êtes dans la norme ; la norme est moins virile ; elle est presque utérine ; et croyez bien que ça va durer longtemps. Au moins aussi longtemps que vous. Le temps va passer, passer : qui paraît si long à vivre, qui paraît si court une fois vécu. Le temps va passer.

Et vous l’entendrez, durant des années, le gloussement de la géline qui a remplacé celui de la pigeonne.

Vous trouverez votre femme, à dix minutes près, tantôt geignante, tantôt épanouie, pour les mêmes raisons, pour les mêmes charges : intolérables et délicieuses.

Vous serez méconnu dans vos dons : car ce qu’on leur donne (leur : vous prenez aussi l’habitude des pronoms) puisqu’on peut le donner, ne compte pas beaucoup ; et ce qu’on ne leur donne pas, parce qu’on ne peut pas, ça juge le bonhomme.

Vous ferez des éclats, vite balayés, comme ceux des assiettes. Vous serez soulagé. Puis vous éprouverez le sentiment confus d’avoir malgré tout abîmé le service.

Vous vous évaderez de temps en temps : pour aller plaider à Rennes, au Mans, à Tours. Vous accepterez ces occasions-là, vous les racolerez pour vous donner de l’air. Deux ou trois fois, pas plus (l’art des approches, l’argent, le temps vous manquent), vous en profiterez pour avoir des faiblesses envers quelques passantes ; et l’une d’elles, au petit matin, s’étant avouée mère de famille, vous en serez outré, vous vous direz : la garce, si Mariette me faisait ça…

Vous serez pourtant bien conscient que ce n’est pas du tout la même chose. Vous vous sentirez fidèle, puisque vous êtes marié ; puisque vous le restez ; puisque vous n’imaginez pas d’attenter à cette sécurité.

Vous aurez d’ailleurs les attentions qu’il faut. Vous n’avouerez jamais que vous trouvez ses pieds froids en hiver, chauds en été ; son haleine moins fraîche ; et abîmée à force d’enflures son ex-taille de guêpe. Vous serez attendri, au contraire (je ne blague pas) par ce qu’il y a, en ses premières rides, de chiffonné par vous. Point trop rarement, car il faut vous détendre, vous demanderez gentiment l’autorisation de vous rendre au Club des 49 , dont votre femme vous a laissé prendre la carte ; mais au moindre prétexte par la même allégué, vous le sacrifierez. Point trop souvent, car il faut surprendre, vous apporterez du bouquet — dont les roses seront de nombre impair (parce qu’elles disent ainsi : je ressens toujours pour toi un peu plus que le compte). Vous aurez aussi des propos fleuris, des prudences parfumées. Le dimanche matin sans rien dire vous irez chercher le gâteau ; vous le ramènerez avec grand soin, tenu par la ficelle. Vous serez content de vous, car vous aurez choisi une tarte à six parts, une tarte à six fruits, pommes-prunes-cerises-poires-ananas-abricots, afin que chacun ait ce qu’il préfère ; et vous vous exclamerez : suis-je bête, voyons ! en vous rappelant, devant leurs mines, qu’ils sont toujours trois à se disputer les cerises.

Dans cet esprit de modestie, vous vous garderez de dauber sur les femmes, le misogyne étant de nos jours aussi démodé que l’anticlérical ; vous sourirez quand vous entendrez dauber sur les hommes, car c’est désormais faire preuve d’ouverture d’esprit.

Ouvert, donc — comme un parapluie (c’est ce que vous êtes, dans les averses de responsabilités, d’ennuis, de factures) — vous admettrez que la famille l’emporte comme le nombre sur l’unité. Vous serez au mieux le chiffre 1. Mais vous concevrez que le 2, représentant 3, 4, 5, 6, vous soumette à son programme, préfère les nouilles aux salsifis, le cirque à l’opéra et au circuit touristique les sempiternelles vacances sur sable fin.

Ainsi, plein de mérite — mais vous méfiant d’y croire — il vous sera accordé l’estime ordinaire vouée à ceux dont on ne parle pas ; dont on sait qu’ils ne sont pas des aigles ; dont on se dit que c’est bien ainsi, les aigles d’ordinaire ayant du bec pour dévorer ce qui s’agite autour d’eux. Vous serez réputé sans histoires ; donc heureux ; avec ce que cela comporte de rapide bénédiction, de fausse considération pour un état dont le commentaire assure toujours qu’il doit être simplet.

Et vous serez en effet quelque chose comme ça. Mais oui, mais oui. Il n’y a pas de quoi vous vanter, il n’y a pas de quoi rougir. Nul n’est heureux qu’au petit bonheur, de temps en temps, sans trop le savoir ; et ces grâces émergent d’un océan de routine et d’ennui. Je compte pour rien les moments béants : dans un fauteuil qu’encense la pipe ; devant la télé ; et même au fond du lit, M e Bretaudeau près de M me Bretaudeau, tous deux enfouis, sans dormir, sans parler, sans bouger, dans la commune chaleur du commun couvre-pieds. Je parle des moments béats.

Ce soir même, au besoin, je vous prends sur le fait. Je vous photographie à l’instant du bonsoir-à-papa, quand foncent vers vous quatre petits pyjamas.

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