Hervé Bazin - Le matrimoine

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« J'y appelle Matrimoine ce qui dans un ménage relève normalement de la femme, comme ce qui de nos jours tend à passer de part de lion en part de lionne » Le propos du « Matrimoine » n’est pas en effet de savoir comment un couple se fait ou se défait (sujets classiques pour drame ou mélo), mais comment il
. Pour des motifs différents de ceux qui l’ont amené au mariage et qui le font passer insensiblement de la nouveauté à l’habitude, du désir à la satiété, du risque aux charges, du choix au devoir, du hasard à la fatalité. Malgré
où chacun de nous n’est
. Malgré ces mille problèmes d’accord mutuel, d’argent, de lit, d’autorité, d’éducation. Malgré l’enlisement dans le ronron, l’ennui, la bêtise, l’empiétement familial.
Abel Bretaudeau, petit avocat de province et sa femme Mariette, fille des bonnetiers Guimarch, ce sont M. et Mme Tout-le-Monde. Mais la lucidité d’Abel tour à tour aigre, tendre, féroce, passionnée, montre assez que l’auteur — s’il n’est nullement acteur — se tient tout près de son personnage et partage avec lui l’expérience de ses échecs. Si Hervé Bazin est vraiment, comme on l’a dit, un « spécialiste des difficultés de la famille », « Le Matrimoine » complète une œuvre dont les moyens restent par ailleurs ceux qui, de « Vipère au poing » à « Au nom du fils », lui ont valu le plus constant des succès.

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La cote de Gilles, notre familier le plus tenace, est haute, parce qu’il n’oublie jamais.

Et ces inspections minutieuses de tous les orifices, cette chasse au bouton du bout des doigts glissant sur la peau de pêche, ces enveloppements dans la serviette-éponge, ces longs séchages après le bain-bain ?

Et cette débauche de gouttes, de suppositoires, de fumigations au moindre rhume ?

Et cette excuse devenue refrain quand je retrouve la salle sens dessus dessous :

— Que veux-tu ? Il faut bien qu’ils s’amusent.

Et ces cavalcades du matin pour conduire Loulou à la maternelle et revenir au galop chercher Nico, qui commence à la même heure, qui pour aller à l’école — comme pour en revenir — ne saurait traverser la rue sans sa main ?

Et ce dévorant souci d’ubiquité qui lui fait monter, qui lui fait descendre sans arrêt l’escalier, qui la fait ricocher de pièce en pièce, alertée par le bruit comme par le silence et follement anxieuse de savoir “ce qu’ils font” ?

Je disais que Mariette en fait trop. En vérité, elle ne s’autorise plus à vivre.

4

À ma gauche, Tio mastique : avec ce bruit particulier que lui vaut un rhumatisme de la mâchoire ; à ma droite ma mère, dont je me suis toujours demandé de quoi elle vivait, grignote. C’est leur dimanche, en principe réservé à raison d’un sur quatre. En face de moi Mariette est encadrée par ses filles, perchées sur leurs chaises hautes. Les garçons sont aux bouts de table. Cette disposition fait fi de tout protocole, mais comme Mariette se refuse à faire manger les enfants avant nous — ce qui ne se fait pas chez les Guimarch — il faut bien nous plier aux nécessités du nourrissement. À ceci près du reste il serait impossible de se tromper sur les lieux : bavard, bon enfant, ponctué de rires douillets, dépourvu de toute réserve, le laisser-aller de la rue des Lices, qui épanouit ma femme, ne lui donne jamais cette ankylosé du cou que la cuillerée pour Yane, puis la cuillerée pour Vonne font virer sans le déraidir. L’allégresse de Tio n’y peut rien : elle n’est pas de même nature :

— Ce jugement du 2, j’adore ! dit-il. Te voilà entré dans les annales. Grâce à toi, on saura que même les brouettes doivent être éclairées la nuit.

Encore trois coups de fourchette et nous arrivons au référendum du 8. Le colonel avoue que ça lui a coûté de voter oui, qu’il ne peut pas se faire à l’idée que ses pairs ne boiront plus d’anisette à Sidi-Bel-Abbès où il a tiré cinq ans. Et hop ! nous voilà en plein ministère Pompidou. Mariette qui brodait sur le tout de la parlote alimentaire — à voix basse : encore un peu de veau ? Voyons, Nico, ne pousse pas avec tes doigts — dresse l’oreille. Si elle tient beaucoup à son droit de vote, elle oublie souvent de l’exercer, l’urgence d’un scrutin cédant à celle d’une lessive. Mais son nationalisme local est vif :

— Deux ministres angevins, dit-elle, on n’a jamais vu ça ! Il y en a même un qui sort de Mongazon, comme Abel.

Ma mère se tait, prudente. Elle sait que le colonel a des idées de colonel, les Guimarch des idées de boutiquier, mais que dans ce pays les luttes entre variétés de blancs peuvent mettre une famille à mal. Inutile souci : du ministre de la Justice, Tio, redescendant la voie hiérarchique, en arrive au juge Coulomb dont la femme vient d’accoucher de son treizième :

— C’est curieux, dit Tio, il y a vingt ans, on s’en vantait, on avait le dard épique ! Aujourd’hui, Coulomb, c’est tout juste s’il ne se cache pas.

— Et moi qui me plains de ma kyrielle ! dit Mariette.

C’est un mot qu’elle affectionne : tout droit venu du kyrie eleison, Seigneur, ayez pitié de nous ! Pourtant, chaque fois qu’elle le prononce, c’est plus fort qu’elle : son regard fait le tour et quatre fois comblé exprime un sentiment qui n’a rien de plaintif. Husch, comme disent les Anglais. Nous en sommes au dessert et les quatre regards des quatre regardés, eux aussi enguirlandent leur mère, qui, louche en main, commence par les servir :

— C’est votre fameuse crème famille ! dit ma mère — qui attend et dont les paupières se sont un instant bloquées.

— Oui, dit Mariette, Abel ne peut pas la souffrir, mais c’est la folie des enfants.

Je lorgne le mélange. Ça contient un arc-en-ciel de fruits confits hachés, ça ressemble à de la cassate qui aurait fondu. Déjà, nous abandonnant la louche, Mariette enfourne, côté Yane, raclant autour de la petite bouche, rattrapant d’un preste bout de cuiller de délicieuses rigoles. Nico s’affaire, tout seul, lapant, claquant de la langue. Ma mère tique.

— Voyons, Nico ! fait Mariette, avec l’indulgence plénière que lui inspire tant d’enthousiasme.

Mais la voilà qui s’assombrit. Quoi ! Immobile, Loulou reste figé devant son assiette.

— Je n’ai pas mis d’angélique, dit-elle. Tu vois bien, il n’y a pas de vert.

Peine perdue. Loulou, qui n’aime pas l’angélique, reste de bois.

— Qu’est-ce qu’il a encore, ce Hutin ? murmure Tio.

— Je ne peux pas en faire manger trois, dit Mariette.

L’étonnant, chez ma femme, c’est qu’elle devine si vite et comprenne si peu. Car elle a mis le doigt sur la plaie. Depuis qu’il n’est plus le petit dernier, Loulou de temps en temps pique une tête dans le caprice. Traduisons. La crème et la tendresse, pour Loulou, sont une seule et même chose : le nanan, sous deux espèces. Il n’en sait rien, mais son silence le clame : Je suis un petit garçon torturé par l’amour. Pourquoi ne me fais-tu pas manger, moi aussi, comme les filles ? Je n’en veux pas de cette saleté, qui n’est pas sucrée de toi . L’ombre de M. Freud plane sur une scène passionnelle.

— Il va manger avec moi, dit ma mère, étendant la main.

Hélas ! S’il s’agissait de mémé Guimarch, le relais serait possible. Mais grand-mère est une dame en noir aux douceurs méconnues.

— Non ! crie Loulou qui, floc ! d’un coup de cuiller au mitan de l’assiette éclabousse son attentive aïeule.

L’œil de ma mère se clot, résigné. Voilà bien notre part. Tio toupille sur sa chaise. Mariette laisse pendre un bout de lèvre navrée. Il faut intervenir. Je me lève. Je soulève le coupable. Je m’assieds à sa place et, le calant sur mes genoux, à l’étonnement de tous, j’enfourne une cuillerée, puis deux. Loulou avale. Trois, quatre, cinq. Loulou avale, en regardant sa mère. Dix, quinze. Il avale toujours, raide comme un entonnoir. Mariette m’observe, l’œil en dessous, la pointe des seins dardée. C’est fini. L’assiette est vide, l’ordre règne. Assuré d’un modeste prestige, je regagne ma place…

— Loulou ! hurle Mariette.

Un hoquet. J’ai compris. Je me retourne. La crème alliée à tout ce qu’elle a suivi est de nouveau dans l’assiette : une partie du moins, car il y en a partout. Une odeur de vomi monte de ce margouillis. Mariette enserre de tous ses bras la victime, inventive le bourreau :

— Tu ne vois pas qu’il est malade, non ? Idiot ! Vraiment je me demande ce que tu as dans la tête ; et de quoi tu t’occupes…

— Ma foi, dit Tio, il s’occupait de son fils.

Ma mère se tait. Si elle a accepté de s’effacer, de se laisser mettre sur la touche, ce n’est pas pour prendre aujourd’hui parti contre sa bru. Du reste Mariette ne fait plus attention à personne. Où a-t-il bobo, mon chéri ? Dans son venventre, en haut ou dans son venventre, là, en bas ? Elle palpe. Elle parle déjà d’appendicite, de médecin. Si Loulou ne connaît pas son mal, du moins l’en voilà convaincu. Il braille, il sanglote, il agonise dans le giron retrouvé. Mariette enfin l’emporte vers la cuisine où les cris font place aux gargouillements, aux reniflements, aux bruits d’eau peu à peu étouffés dans la serviette-éponge. Mais, orphelins de mère, les trois autres pouillards sont aussitôt perdus, tirent des mines et, s’échappant l’un après l’autre, trottinent pour rejoindre. Ma mère repousse sa chaise :

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