Tonino Benacquista - Saga

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Trois scénaristes et une romancière se retrouvent un matin dans le bureau du directeur d'une grande chaîne de télévision. Celui-ci va leur confier la rédaction d'une nouvelle série qu'ils devront entièrement créer. Ça commence un peu comme un conte de fée pour ces quatre écrivains plus ou moins ratés. Seulement ils apprennent très vite que la série n'existera que pour remplir les quotas minimums de fictions françaises sur la chaîne. Et donc qu'elle sera diffusée en plein milieu de la nuit. Pour nos quatre protagonistes la question de travailler " à blanc " ne se pose pas longtemps : ils ont besoin d'argent. En plus l'horaire de diffusion leur permet d'avoir toutes les libertés scénaristiques (à partir du moment où ça coûte le moins cher possible). Ce livre se déroule entre critique acerbe du milieu de la télévision et portrait attendrissant de quatre personnages complexes et troublants. Il pose également la question de la création artistique, de l'engagement que cela demande, de sa force et de sa faiblesse. Enfermés tous les quatre dans une pièce avec ordinateurs, télévisions, à se gaver de pizzas et de vodka poivrée, ils vont finir par créer une saga qui va finalement bouleverser leur vie. Ce livre passe par plusieurs étapes littéraires : on est tout d'abord dans le roman contemporain assez classique, avec des personnages un peu paumés mais sympathiques, puis petit à petit s'installe une analyse des coulisses de la télévision, on passe ensuite par une société décrite dans une certaine folie. Et on atteint la " surenchère ", dans une sorte d'histoire proche de la science fiction où la folie semble habiter tous les protagonistes. Vraiment un excellent livre, haletant, qui mène son lecteur de rebondissements en découvertes humaines époustouflantes !

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– Ici, tu n'as pas besoin de traîner ton script pendant des mois avant qu'un fonctionnaire daigne le lire: tu déboules dans un bureau et on te laisse soixante-quinze mots pour convaincre. Si tu réussis, tu ressers avec un contrat. En France, si tu n'es pas dans le sérail, tu peux toujours cavaler avant qu'on te remarque.

Il faut que je tienne bon. J'ai fait tout ce voyage pour le convaincre. Il s'en fout et continue son speech.

– En France, si tu as signé un malheureux succès, tu peux vivre sur ta réputation et écrire des merdes pendant dix ans. Ici, tu as droit à l'erreur une fois, deux maximum, ensuite t'es hors-circuit. En France, il faudrait qu'on se prosterne devant le génie de certains crétins de réalisateurs qui ont à peine fait un court métrage. Ici, un auteur a parfois plus de pouvoir qu'un metteur en scène. En France, on ne lit même pas ce que tu fais parce que peu de gens savent lire. Ici on mouille sa chemise du matin au soir, parfois une bonne partie de la nuit, et on recommence le lendemain, encore et encore, cinq, dix, quinze versions, jusqu'à ce que ça aille.

– J'ai besoin de toi là-bas, Jérôme.

– Reste ici, avec moi, on est de la même race! Tu es même plus fou que moi! Avec tout ce qui se passe dans ta tête on pourrait écrire dix autres Saga. Ils ont besoin de gens comme nous, ici. Dans six mois tu écris un truc pour Hollywood, ce sera encore plus fort qu'un rêve de gosse, tu verras. On fait ce métier pour ça.

– Il faut finir la Saga. Un seul épisode…

– Ils ne se sont pas assez foutus de nous? Reste ici, je te dis…Tu n’as même pas besoin de rentrer. Demain soir tu as un permis de séjour indefinitely, une carte de travail, un appartement à Manhattan et un contrat. Les miracles, c'est notre boulot, mec.

– En un mois, on boucle la Saga, ensuite je ferai tout ce que tu veux.

Il regarde au fond de son verre, prend une gorgée de bourbon et ferme les yeux pour faire passer la brûlure.

– Plutôt crever.

Une île.

Là-bas, à tribord. Comment font les îles pour paraître aussi fières aux yeux de ceux qui veulent s'y échouer? Celle-là en fait juste assez pour imposer toute sa hiératique beauté. Je me suis demandé ce que j'éprouvais, là, à l'instant présent, assis sur le pont de ce bateau, en la voyant se rapprocher sans pourtant se livrer. Un sentiment inconnu. Quelque chose comme du respect.

Pour éviter Paris, j'ai pris un vol New York/Nice, un autre jusqu'à l'aéroport d'Hyères, puis cette navette où un troupeau de touristes me tape sur les nerfs depuis que nous avons quitté la Tour Fondue. En aparté, je demande au guide si l'île reçoit autant de visiteurs chaque jour.

– Avant c'était l'île du Levant qui attirait du monde, mais depuis qu'ils se sont installés, c'est celle-là. Pas étonnant, avec tout ce ramdam.

Celle-là, c'est l'île de Laud, la plus au sud des îles d'Hyères, Et ramdam est un doux euphémisme; la presse mondaine ne parle plus que de ce grain de beauté qui n'apparaissait même pas sur les cartes il y a six mois. On nous conduit vers un petit sentier d'où, en surplomb, on devine le château. Je cherche des yeux celle qui devait m'accueillir à l'embarcadère. Si je ne la trouve pas d'ici cinq minutes, je vais avoir droit au circuit touristique et à la visite guidée.

Non, je la vois me faire signe au loin…

Les cheveux dans un foulard blanc, une petite robe à fleurs qui confie sous le vent, elle court vers moi en poussant un cri de joie, je la happe, la fais tournoyer dans mes bras, j'aimerais la maintenir dans les airs pendant des siècles.

– Si mon amoureux nous voit, il va nous jeter un sort.

– Il me casserait la gueule?

– Pensez-vous, il est plutôt du genre à venir me chanter une aubade pour me pardonner. Vous avez fait bon voyage?

– J'aurais préféré venir hors saison.

– Les touristes s'en vont vers 17 heures, ensuite l'île est à nous. D'ici là, je m'occupe de tout. Nous passons d'abord chez moi déposer vos bagages, et nous irons déjeuner. Vous aimez toujours la pizza aux anchois?

– …?

– Je plaisante.

Des domestiques dans un accoutrement Belle Époque viennent prendre ma valise. Mathilde leur donne quelques consignes comme si elle avait fait ça toute sa vie. L'un d'eux nous propose de nous conduire dans un drôle de petit buggy mais d'un commun accord nous préférons marcher.

– Là-haut, c'est le château, nous irons à la nuit tombée. La petite maison que vous voyez en contrebas, c'est chez moi.

– Personne n'habite l'île, à part vous et eux?

– Aucun autochtone si c'est ce que vous voulez dire. Une trentaine de personnes s'occupent du service et je dirige une équipe de six assistants.

– Pour votre… business?

– Appelons ça comme ça. Ils habitent dans une superbe folie que l'on ne peut pas voir d'ici.

Le sentier est bordé de palmiers géants, il fait chaud et humide, j'ai l'impression d'être à Madagascar. Un climat qui donne envie de s'habiller en blanc et attendre le soir. La maison de Mathilde est de plus en plus belle à mesure qu'on s'en approche, on dirait un petit pavillon de chasse façon Fontainebleau, tout en pierre blanche et fenêtres ovales. La piscine à son flanc ne vient rien gâcher, on la devine à peine derrière des haies de laurier rosé. Qu'est-ce que je fous dans un endroit pareil? À l'intérieur, c'est pire. Des pièces en enfilade, des tentures ocre et pastel, des meubles d'un autre siècle.

– Ma pièce préférée: le boudoir.

– Un vrai?

– Un vrai. Je vous le prêterai si vous prend l'envie de badiner

Elle me conduit à ma chambre et me laisse un moment seul. Ma valise est ouverte sur un fauteuil Louis XV et tous mes vêtements sont rangés dans une penderie. Je plonge dans le lit en faisant quelques mouvements de crawl pour arriver jusqu'aux oreillers. J'ai envie de crier vive l'aristocratie et vive les privilèges. Par la fenêtre, je vois un grand type baraqué faire des longueurs dans la piscine. Une femme de ménage habillée façon victorienne vient m'apporter des serviettes et un peignoir brodé au blason du château. Je passe une chemise blanche à manches courtes, un pantalon en toile beige clair, et descends rejoindre Mathilde qui m'attend au bas de l'escalier.

– C'est mieux que ce que vous m'avez décrit.

– Personne n'habitait le pavillon depuis cinquante ans.

Je la suis dans un petit salon particulier où une table est dressée. Je saisis d'emblée la bouteille de vin mais le maître d'hôtel, déguisé lui aussi, se précipite pour me servir.

– J'ai vu un éphèbe barboter dans la piscine.

Elle sourit à peine, hésite un instant.

– Il est venu visiter l'île il y a trois semaines et il n'est plus reparti. Il est très indépendant, c'est sa première qualité. Quand l'un de nous deux se lassera, il prendra sa valise et je l'accompagnerai jusqu'à l'embarcadère. Je suis bien certaine qu'un autre viendra vite le remplacer. Ne m'en veuillez pas, la vie de château m'a rendue frivole.

Je ne suis pas encore habitué à la nouvelle Mathilde. L'autre, celle qui enveloppait chacune de ses phrases dans un écrin de tendresse, est restée sur le continent. C'est peut-être ce qui pouvait arriver de mieux à celle qui parle aussi crûment aujourd'hui. On nous sert une cuisine succulente et le meilleur vin du monde, mais un type derrière moi essaie de prévenir le moindre de mes gestes et ça gâche un peu l'ensemble. Mathilde s'en aperçoit et lui demande de nous laisser.

– D'habitude je vis seule ici, mais le Prince a tenu à ce que vous soyez bien reçu.

Je ne sais pas ce qui me retient de rire quand elle dit le «Prince».

– II ne me connaît pas.

– Vous êtes mon ami, c'est suffisant.

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