Tonino Benacquista - Saga

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Trois scénaristes et une romancière se retrouvent un matin dans le bureau du directeur d'une grande chaîne de télévision. Celui-ci va leur confier la rédaction d'une nouvelle série qu'ils devront entièrement créer. Ça commence un peu comme un conte de fée pour ces quatre écrivains plus ou moins ratés. Seulement ils apprennent très vite que la série n'existera que pour remplir les quotas minimums de fictions françaises sur la chaîne. Et donc qu'elle sera diffusée en plein milieu de la nuit. Pour nos quatre protagonistes la question de travailler " à blanc " ne se pose pas longtemps : ils ont besoin d'argent. En plus l'horaire de diffusion leur permet d'avoir toutes les libertés scénaristiques (à partir du moment où ça coûte le moins cher possible). Ce livre se déroule entre critique acerbe du milieu de la télévision et portrait attendrissant de quatre personnages complexes et troublants. Il pose également la question de la création artistique, de l'engagement que cela demande, de sa force et de sa faiblesse. Enfermés tous les quatre dans une pièce avec ordinateurs, télévisions, à se gaver de pizzas et de vodka poivrée, ils vont finir par créer une saga qui va finalement bouleverser leur vie. Ce livre passe par plusieurs étapes littéraires : on est tout d'abord dans le roman contemporain assez classique, avec des personnages un peu paumés mais sympathiques, puis petit à petit s'installe une analyse des coulisses de la télévision, on passe ensuite par une société décrite dans une certaine folie. Et on atteint la " surenchère ", dans une sorte d'histoire proche de la science fiction où la folie semble habiter tous les protagonistes. Vraiment un excellent livre, haletant, qui mène son lecteur de rebondissements en découvertes humaines époustouflantes !

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Je m'assois sur le bord du trottoir et regarde passer les taxis.

J'accuse un coup de fatigue.

J'aimerais être avec Charlotte, juste ce soir. Elle me donnerait le mouchoir dans lequel elle ne pleure jamais pour éponger mon sang.

Une moto s'arrête juste devant moi.

– Dites, je cherche la rue Poissonnière.

Sur son porte-bagages, solidement harnachée, je vois une télé portable qui vient sûrement de rendre l'âme.

– Vous allez tout droit jusqu'à République, vous continuez par le boulevard Bonne-Nouvelle et vous tournez sur la gauche dès que vous croisez le cinéma Le Rex. Si vous cherchez le 188, c'est au bout.

– Merci!

Il fait rugir le moteur et disparaît dans la nuit.

LES EXILÉS

En sortant de l'aéroport, dès que j'ai vu ces deux flics parfaits, je me suis senti à New York.

Gainés dans un bleu roi qui fait jaillir les écussons jaunes, la matraque ballante jusqu'au tibia, une casquette à faire rêver les backrooms, et une paire de Ray-ban à miroir qui vous renvoie dans la seconde l'image d'un suspect.

L'un ventripotent et droit comme un I, l'autre filiforme et droit comme un I, ils ont fait de moi l'espace d'un instant un grand fanatique de la Loi et de l'Ordre. Quand je les vois tourner autour d'une voiture mal garée, des petites bulles d'enfance me remontent en surface. Je revois mon oncle Dominique, incapable de raconter New York chaque fois qu'il en revenait; il se contentait de nous dire que c'était comme dans Kojak et s'arrêtait là. Je me souviens d'avoir ri aux larmes en voyant la kyrielle d'uniformes qui court après Buster Keaton dans Cops. La première fois que j'ai vu la photo de l'assassinat de Lee Oswald, entre deux policiers, je suis resté tétanisé par la violence de l'instant. Mais les images ne sont presque rien en comparaison du fatras de lieux communs des séries policières américaines. Quand j'avais douze ans, je pensais que tous les flics du monde lisaient ses droits au type qu'ils embarquaient. Je croyais qu'il suffisait de payer une caution pour se retrouver dehors. J'étais persuadé que dans une cour de justice, il fallait jurer sur la Bible. J'ai même été un peu choqué quand j'ai acheté, à quinze ans, une bouteille de whisky sans qu'on ne me demande rien.

Je n'hésite pas longtemps entre le métro et le taxi et grimpe dans un de ces trucs jaunes à damier pour filer vers la ville.

Manhattan, Fifty Second and Eleven.

Ces deux flics ont suffi à calmer mon inclination pour les images mythiques. Inutile de les traquer, il va y en avoir beaucoup d'autres. Ce matin, dans les premières lueurs du boulevard Bonne-Nouvelle j'ai senti que la Ville Lumière allait me manquer. En traversant le pont de Brooklyn sous un soleil qui attendrit les câbles, Paris m'est apparu comme un petit bibelot qu'on secoue pour faire de la neige. Je ne sais plus d'où je viens et je m'en fous. J'ai faim de choses grasses. J'ai soif de choses fortes. J'ai envie de me promener torse nu avec mon tee-shirt sur les épaules. J'ai envie de tout montrer du doigt comme un rapper. Buildings et prédicateurs fous aux coins des rues, limousines aux verres fumés, sortie de bureau des Nike girls, delicatessen et homeless avachis:

Je suis à New York.

*

Le taxi m'arrête au croisement de la 52 eRue et de la 11 eAvenue. Brusquement, les gens ont disparu, les voitures aussi, je me retrouve entre un terrain de basket vide et un restaurant désert: le Zeke's. Je passe une double porte et longe le bar de dix mètres de long, un type sort de la cuisine avec un sac en plastique bourré de bières dégoulinantes de fraîcheur. Il m'installe à une table en devanture et me tend la carte. Je préfère attendre et regarder au-dehors.

Quelques rares gratte-ciel, un bloc d'immeubles raisonnables, des escaliers extérieurs, comme dans West Side Story. Au loin, je devine l'Hudson River.

J'attends, immobile.

– Je suis sûr que tu te sens comme dans une toile de Hopper.

Accolades et tapes dans le dos, façon mafieux. Jérôme porte exactement les mêmes vêtements qu'à Paris, mais ici, ça lui donne un petit air élégant.

– Tu viens d'arriver?

– Direct de J.F.K.

– T'as vu cette putain de ville?

– …!

– Dès les premières minutes, je suis rentré dedans comme dans des charentaises. Comme Judy Garland à la fin du Magicien d'Oz, je me suis dit: There's no place like home. Je me suis mis à parler comme un vieux vendeur de gnôle de Harlem et personne ne s'en est étonné.

– À Paris, tu parlais déjà comme un vieux vendeur de gnôle de Harlem.

– Il y a une chose qu'on place au-dessus de tout ici: c'est ton droit inaliénable à la bizarrerie. Quand un type se balade avec un nez rouge en psalmodiant des conneries, ça ne peut être qu'un acteur qui répète un rôle. Personne ne passe pour dingue, on te laisse toujours le bénéfice du doute. Je ne comprends pas pourquoi on n'a pas inventé plein de petites encoignures comme ça dans tous les pays du monde. Des Babylone à usage de tous. Tu y restes une semaine, un an, et tu retournes à la civilisation pour reprendre ta petite vie, peinard. Il y aurait beaucoup moins de problèmes.

– Je pensais que tu étais basé à Los Angeles.

Il m'explique qu'à New York il se passe autant de choses que là-bas. Son contrat l'oblige à faire l'aller-retour deux fois par mois.

– Et Tristan?

– Il est dans le Montana, avec Oona. Je voulais l'installer ici mais il préfère la cambrousse, tu connais l'oiseau. Je vais les visiter un samedi sur deux, en attendant que Oona passe son diplôme. Après, on verra.

– Il zappe?

– Plus vraiment. II a des copains qui lui font voir du pays dans un pick-up truck. Je suis content de le savoir là-bas.

Il passe la commande pour nous deux, je ne comprends pas un mot. On nous apporte du vin californien dans une carafe. Jamais je n’ai vu Jérôme aussi calme, aussi à l'aise. Aussi adulte. J'ai envie de lui demander s'il est enfin là où il a toujours voulu être, ou s'il lui reste encore du chemin à parcourir.

– Difficile à dire. Il s'est passé tellement de choses en si peu de temps. Je suis consultant sur la version américaine de Saga, mais les scénaristes n'ont pas vraiment besoin de moi, c'est juste pour la forme. J'écris Deathfighter 3 pour Stallone mais ça commence à sentir le réchauffé. Il m'a proposé un autre projet avec Eastwood, ça devrait se faire.

– Tu veux dire Clint Eastwood?

– Tu en connais un autre?

– Clint lui-même? Dirty Harry?

– Callahan, le vrai Callahan. Ça l'a beaucoup amusé quand je lui ai raconté ça. Un projet de film comme celui-là, c'est un bordel de droits inextricable, il faut des cargaisons d'avocats pour démêler les contrats et ça prend un temps fou. En attendant, j'ai proposé une idée de série à N.B.C., ils viennent d'accepter le Pilote.

Il m'annonce toutes ces choses extraordinaires avec une platitude qui frôle la perversité. Si je ne connaissais pas Jérôme, je serais persuadé qu'il cherche à m'en mettre plein la vue. En fait, c'est tout le contraire. Jérôme parle avec la modestie de celui qui a trouvé sa voie, celui qui n'usurpe aucune place, celui qui est where he belongs, comme il dit.

– milliardaire! Tu dois être milliardaire!

– De ce côté-là, je n'ai pas à me plaindre, mais je me suis rendu compte que je n'étais pas fait pour le pognon. L'argent ne m'amuse pas. J'ai bien essayé, tu sais. Le peu que j'avais avenue de Tourville me suffisait amplement. Si tu voyais l'appartement que je loue, c'est un vrai scandale.

– Mille mètres carrés sur la 5 eAvenue, le genre de truc dans lequel on arrive directement par l'ascenseur?

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