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Jean-Marie Le Clézio: Poisson d'or

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Jean-Marie Le Clézio Poisson d'or

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«Quem vel ximimati in ti teucucuitla michin.»Ce proverbe nahuatl pourrait se traduire ainsi:«Oh poisson, petit poisson d'or, prends bien garde à toi! Car il y a tant de lassos et de filets tendus pour toi dans ce monde.»Le conte qu'on va lire suit les aventures d'un poisson d'or d'Afrique du Nord, la jeune Laïla, volée, battue et rendue à moitié sourde à l'âge de six ans, et vendue à Lalla Asma qui est pour elle à la fois sa grand-mère et sa maîtresse. A la mort de la vieille dame, huit ans plus tard, la grande porte de la maison du Mellah s'ouvre enfin, et Laïla doit affronter la vie, avec bonne humeur et détermination, pour réussir à aller jusqu'au bout du monde.

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C'était avant le printemps, Bela avait des problèmes d'argent, il devait des mois de loyer. On a fait le projet de partir vers la Californie en voiture, mais on n'arrivait pas à se décider. La nuit, on traînait jusqu'à quatre, cinq heures dans des boîtes, à boire, à fumer, et quand on se réveillait, il était déjà trop tard. Je ne savais même plus quel jour de la semaine on était. Bela a été expulsé de La Plaza. Un après-midi, je rentrais avec du lait, des pâtes, des trucs pour dîner, et la serrure de la porte avait été changée. Bela est arrivé furieux, je ne l'avais jamais vu dans cet état. Nos affaires avaient été mises dans des sacs-poubelle au bas des marches, sous la pluie. Bela frappait la porte à grands coups de pied, il criait des injures. Le vigile des appartements est arrivé, avec sa matraque électrique et son téléphone. Bela a fait mine de se battre, et le vigile l'a électrocuté avec son bâton, puis il a appelé les flics. Je hurlais, je m'accrochais et je hurlais. J'ai traîné Bela par les cheveux jusque dans le parking. C'était ridicule, terrifiant. On a mis nos sacs-poubelle dans la voiture et on est partis avant que les flics arrivent. Pour se venger, Bela a jeté une bouteille sur la façade, du jus de tomate qui a fait sur le mur une longue tache rouge. En même temps, il hurlait comme un loup de vieille ville. On s'est réfugiés chez un de ses amis, dans la ville chinoise, et puis on a décidé de partir vers la Californie. On a traversé les États-Unis presque sans s'arrêter, conduisant à tour de rôle, nuit et jour, dormant dans les parkings. Quelque part, en Arkansas, en Oklahoma, il faisait si froid, il y avait de la neige sur les talus, je suis tombée malade. Je frissonnais, j'avais mal à la tête, des nausées. Bela disait: «Ce n'est rien, ça va passer, c'est un rhume.» Mais ça n'est pas passé. Ce n'était pas un rhume, c'était une fièvre cérébro-spinale. Quand on est arrivés en Californie, j'étais mourante. Mon dos et ma nuque étaient raides, une douleur lancinante battait dans mes oreilles, et j'avais l'impression que mon cœur s'arrêtait. Je n'arrivais plus à parler, je n'entendais plus ce que Bela disait. J'avais les yeux ouverts jour et nuit, comme si je tombais à travers l'espace. À San Bernardino, j'ai perdu le bébé, avec beaucoup de sang et Bela a eu très peur que je ne meure dans sa voiture. Il m'a déposée avec mon sac à la porte d'un hôpital. Je ne sais pas ce qu'il a raconté, qu'il m'avait ramassée en stop sur la route ou quelque chose, parce que je ne l'ai pas revu. Peut-être qu'il a été arrêté par les flics en trafiquant ses poudres et ses cachets. C'est comme ça que j'ai perdu une des boucles d'oreilles en or que Lalla Asma m'avait données, mais j'étais trop malade pour m'en soucier.

Quand je suis entrée à l'hôpital de San Bernardino, j'étais inconsciente, ou à peu près. Je passais mon temps en boule, cachée sous les draps pour échapper à la lumière. À cause de la fièvre et de la déshydratation, j'avais la langue noire, enflée, mes lèvres saignaient. Je ne me rendais même plus compte que j'étais sourde. J'étais dans un cocon, blottie au fond d'une grotte, tout au fond de mon mal. Mon ventre était mon âme, mon être, il avait été tellement gratté, cureté, vidé que je ne vivais plus que par lui. Quelquefois, quelqu'un venait, m'obligeait à me réveiller, à uriner dans le bassin, m'injectait une médecine. Je sentais une aiguille s'enfoncer dans mon dos, entre mes vertèbres, je hurlais de douleur. Puis je retombais épuisée sur le lit.

C'est alors que j'ai vu Nada pour la première fois. Je l'ai appelée Nada au-dedans de moi, parce qu'elle a posé sa main très fraîche sur mon front, et c'était comme la rosée du matin. J'ai vu son beau visage lisse et sombre, ses yeux en amande très noirs, ses cheveux coiffés en une seule tresse épaisse comme le bras. Elle était assise à côté de mon lit, je regardais ses yeux, je plongeais dans son regard. Je m'agrippais à sa main, je ne voulais plus qu'elle s'en aille.

Puis j'ai dormi, pour la première fois depuis des semaines. J'ai rêvé que je ne dormais pas, que je glissais en arrière sur une vague. Chaque matin, j'attendais le retour de Nada, sa main fraîche, ses yeux. Elle était la seule qui me guidait vers la surface, vers la lumière. Je commençais à sortir de ma grotte. Elle seule pouvait me ramener au seuil, là où on entend la musique des enfants, les cris des oiseaux, même les grondements des autos dans les rues. Pour elle, je collectionnais les pastilles somnifères. Je les glissais dans un mouchoir, sous mon oreiller, et le matin, je les lui offrais. Je n'avais rien d'autre à donner.

Le médecin-chef est venu un matin avec ses étudiants. Il faisait une conférence, et ses étudiants copiaient dans leurs bouquins. Je les ai regardés jusqu'à ce qu'ils baissent les yeux. Les garçons ricanaient. Moi je m'en foutais, j'attendais Nada.

Elle venait avant la nuit, avant de retourner dans son quartier, à la Mission de San Juan. Elle ne s'appelait pas Nada, elle avait une épinglette sur sa blouse blanche, avec son nom écrit: CHAVEZ. Elle était une Indienne Juanera. Elle ne me parlait pas autrement que par signes, elle mimait avec ses mains et avec son visage ce qu'elle voulait me dire. Elle dessinait des lettres avec ses doigts. Et moi j'ai appris à lui répondre, j'ai appris à dire femme, homme, enfant, animal, voir, parler, savoir, chercher. Elle savait pour le bébé. Ils avaient eu ce problème à l'hôpital, en plus de tous les autres. Elle ne m'a rien demandé. Elle m'a montré des hommes, au hasard, dans une revue. Hugh Grant, Sammy Davis, Keanu Reeves, Bill Cosby, et j'ai compris. Nous avons beaucoup ri. Je crois qu'elle avait peur que mon bébé ne soit arrivé à la suite d'un viol. Alors, sur la revue, j'ai écrit Jean Vilan, et j'ai ajouté que, oui, c'était bien un nom d'homme.

Un matin, je lui ai fait signe que je voulais m'en aller. Nada a réfléchi un instant, et puis elle m'a apporté mes habits. Elle s'est reculée et elle a ouvert la porte de la chambre. C'était étrange, parce que jusqu'à cet instant je n'avais vu d'elle que son visage à l'ovale très pur, pareil à un masque d'or inca, ses sourcils arqués, ses yeux comme deux larmes de jais, et sa chevelure noire, lisse, brillante. Et quand elle s'est tenue devant la porte ouverte, j'ai vu qu'elle était très grosse, obèse. Elle a dû lire dans mes yeux mon étonnement, parce qu'elle a fait le geste de dessiner ses hanches énormes, en souriant.

J'ai enfilé mon jean noir serré, j'ai passé ma chemise écarlate, et j'ai calé sur mes cheveux le béret noir sur lequel j'avais épinglé la dernière boucle d'oreille Hilal. J'ai mis les fameuses lunettes noires bleues qu'il m'avait données avant qu'on parte. Des lunettes en signe de deuil, mais c'est moi qui m'étais perdue. Je voulais laisser quelque chose à Nada, en souvenir, je lui ai donné mon exemplaire de Frantz Fanon, tout racorni et usé comme un prospectus sans illustrations ramassé au fond d'une poubelle. Mais c'était ce que j'avais de plus précieux.

Quand j'ai embrassé Nada Chavez, elle m'a donné des dollars, des billets roulés dans un élastique, comme autrefois Houriya quand on partait de Tabriket. J'ai descendu l'escalier, je suis passée devant le poste de garde, bien droite, sans me retourner.

Il y avait si longtemps que je n'étais pas sortie que ma tête tournait, mes jambes refusaient de marcher, et j'ai failli revenir. J'entendais le bruit de mes pas sur le trottoir, le bruit du sang dans mes veines, le bruit du vent dans mes poumons. Mais je n'entendais rien d'autre.

17

Je marche pendant des jours. Jusqu'au bout des rues, jusqu'à la mer. Jusqu'au bout du monde, jusqu'à la mort. Je glisse entre les gens, entre les voitures, je cours souvent. Je suis la plus rapide. Rien ne peut m'arrêter. J'ai appris à courir il y a longtemps, quand je suis sortie de la cour de Lalla Asma. J'ai appris à éviter les pièges, les dangers, la police de Zohra. Je guette du coin de l'œil, je m'élance, je suis en équilibre comme une funambule sur la ligne médiane de la chaussée. Les camions me frôlent, les auto-bus, les cars métalliques. Le vent cogne mon visage, je sens l'odeur de leurs dix pneus qui lèvent en roulant une fine poussière noire.

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