Jean-Marie Le Clézio - Mondo et autres histoires

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Les contes de Le Clézio, qui semblent nés du rêve et du recueillement, nous parlent pourtant de notre époque.Venu d'ailleurs, Mondo le petit garçon qui passe, Lullaby la voyageuse, Jon, Juba le sage, Daniel Sindbad qui n'a jamais vu la mer, Alia, Petite Croix, et tant d'autres, nous sont délégués comme autant d'enfants-fées. Ils nous guident. Ils nous forcent à traverser les tristes opacités d'un univers où l'espoir se meurt. Ils nous fascinent par leur volonté tranquille, souveraine, accordée au silence des éléments retrouvés. Ils nous restituent la cadence limpide du souffle, clé de notre âme.

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Quand Abel apparut à quelques mètres seulement, l'oiseau tourna la tête et regarda avec étonnement. Mais il resta immobile, ses grandes ailes blanches ouvertes au-dessus de l'eau brillante. Il n'avait pas peur. Gaspar ne regardait plus l'oiseau. Il vit le jeune garçon qui levait son bras au-dessus de sa tête, et au bout du bras, la longue lanière verte commençait à tourner, en faisant son chant mortel.

«Il va le tuer!» pensa Gaspar. Et il s'élança soudain vers lui. De toutes ses forces, il courait dans le marécage vers Abel, en bousculant les tiges des papyrus. Il arriva sur Abel au moment où la pierre allait partir, et les deux enfants tombèrent dans la boue, tandis que l'ibis blanc frappait l'air de ses ailes et prenait son envol.

Gaspar serrait le cou d'Abel pour le maintenir dans la boue. Le jeune berger était plus mince que lui, mais plus agile et plus fort. En un instant, il se libéra de la prise, et il recula de quelques pas dans le marécage. Il s'arrêta et regarda Gaspar, sans prononcer une parole. Son visage sombre et ses yeux étaient pleins de colère. Il fit tournoyer sa fronde au-dessus de sa tête, et lâcha la lanière. Gaspar se baissa, mais le caillou heurta son épaule gauche et le jeta dans l'eau comme un coup de poing. Un deuxième caillou siffla près de sa tête. Gaspar avait perdu sa fronde en luttant dans le marécage et il dut s'enfuir. Il se mit à courir entre les roseaux. La colère, la peur, et la douleur faisaient comme un grand bruit dans sa tête. Il courait le plus vite qu'il pouvait en zigzaguant pour échapper à Abel.

Quand il regagna la terre ferme, à bout de souffle, il vit qu'Abel ne l'avait pas suivi. Gaspar s'assit par terre, caché par les touffes de roseaux, et il resta longtemps, jusqu'à ce que son cœur et ses poumons aient retrouvé leur calme. Il se sentait triste et fatigué, parce qu'il savait maintenant qu'il ne pourrait plus retourner auprès des enfants. Alors, quand le soleil fut tout près de l'horizon, il prit le chemin des collines, et il s'éloigna de Genna.

Il ne se retourna qu'une fois, quand il arriva en haut de la première colline. Il regarda longuement la vallée, la plaine d'herbes, la tache lisse du lac. Près de l'eau, il vit la petite maison de boue et la colonne de fumée bleue qui montait droit dans le ciel. Il essaya d'aperce- voir la silhouette de la petite Khaf assise près du feu, mais il était trop loin, et il ne vit personne. D'ici, en haut de la colline, le marécage semblait minuscule, un miroir terne où se reflétaient les tiges noires des roseaux et des papyrus. Gaspar entendit les jappements des chiens sauvages, et un nuage de poussière grise s'éleva quelque part au bout de la vallée, là où le grand bouc Hatrous marchait devant son troupeau.

Cette nuit-là, Gaspar dormit trois heures, lové dans un creux de rocher. Le froid intense avait engourdi la douleur de sa blessure, et la fatigue avait rendu son corps lourd et insensible comme une pierre.

C'est le vent qui réveilla Gaspar, juste avant l'aurore. Ce n'était pas le même vent que d'habitude. C'était un souffle chaud, électrique, qui venait de loin au-delà des collines de pierres. Il arrivait en suivant les vallées et les ravins, hurlant à l'intérieur des cavernes, sur les roches éoliennes, un vent violent et plein de menace. Gaspar se leva à la hâte, mais le vent l'empêchait de marcher. En luttant, penché en avant, Gaspar suivit un ravin étroit barré par des murs de pierres sèches effondrés. Le vent le poussa le long du ravin, jusqu'à une route. Gaspar se mit à courir sur la route, sans voir où il allait. Maintenant le jour était levé, mais c'était une lumière étrange, rouge et grise, qui naissait de partout à la fois, comme s'il y avait un incendie. La terre n'était plus qu'une nappe de poussière qui glissait dans le vent horizontal. Elle était irréelle, elle fondait comme un gaz. La poussière dure aux grains acérés frappait les rochers, les arbres, les herbes, elle rongeait de ses millions de mandibules, elle usait et écorchait la peau Gaspar courait sans reprendre haleine, et de temps en temps il agitait les bras en criant, comme faisaient les enfants pour éloigner le nuage de sauterelles. Il courait pieds nus sur la route, les yeux à demi fermés, et la poussière rouge courait plus vite que lui. Pareilles à des serpents, les trombes de sable glissaient entre ses jambes, l'enveloppaient, tourbillonnaient, recouvraient la route en longs torrents. Gaspar ne voyait plus les collines, ni le ciel. Il ne voyait que cette lueur trouble dans l'espace, cette lumière étrange et rouge qui entourait la terre. Le vent sifflait et criait le long de la route, il poussait Gaspar et le faisait chanceler en frappant son dos et ses épaules. La poussière entrait par sa bouche et ses narines, le suffoquait. Plusieurs fois Gaspar tomba sur la route, arrachant la peau de ses mains et de ses genoux. Mais il ne sentait pas la douleur. Il fuyait en courant, les bras repliés devant lui, cherchant du regard un endroit où s'abriter.

Il courut comme cela plusieurs heures, perdu dans la tempête de sable. Puis, sur le bas-côté de la route, il vit la forme indécise d'une cabane. Gaspar poussa la porte et entra. La cabane était vide. Il referma la porte, s'accroupit contre le mur et mit sa tête à l'intérieur de sa chemise.

Le vent dura longtemps. La lueur rouge éclairait l'intérieur de la cabane. La chaleur rayonnait du sol, du plafond, des parois, comme à l'intérieur d'un four. Gaspar resta sans bouger, respirant à peine, le cœur battant très lentement comme s'il allait mourir.

Quand le vent cessa, il y eut un grand silence, et la poussière commença à retomber lentement sur la terre. La lueur rouge s'éteignit peu à peu.

Gaspar sortit de la cabane. Il regarda autour de lui, sans comprendre. Dehors, tout avait changé. Les dunes de sable étaient debout sur la route, pareilles à des vagues immobiles. La terre, les pierres, les arbres étaient couverts de poussière rouge. Loin, près de l'horizon, il y avait une drôle de tache trouble dans le ciel, comme une fumée qui fuyait. Gaspar regarda autour de lui et il vit que la vallée de Genna avait disparu. Elle était perdue maintenant, quelque part de l'autre côté des collines, inaccessible, comme si elle n'avait pas existé.

Le soleil apparut. Il brillait, et sa chaleur douce pénétra dans le corps de Gaspar. Il fit quelques pas sur la route, en secouant la poussière de ses cheveux et de ses habits. Au bout de la route, un village de brique rouge était éclairé par la lumière du jour.

Puis un camion arriva, les phares allumés. Le grondement de son moteur grandit, et Gaspar s'écarta. Le camion passa à côté de lui sans s'arrêter, dans un nuage de poussière rouge, et continua vers le village. Gaspar marchait sur le sable chaud, le long de la route. Il pensa aux enfants qui suivaient le bouc Hatrous à travers les collines et les plaines caillouteuses. Le grand bouc noir devait être en colère à cause du vent et de la poussière, parce que les enfants avaient trop tardé à partir. Abel était au-devant du troupeau, sa longue lanière verte balançant au bout de son bras. De temps en temps, il criait: «Ya! Yah!» et les autres enfants lui répondaient. Les chiens sauvages tout jaunes de poussière couraient en faisant leurs grands cercles, et ils criaient aussi.

Ils passaient à travers les dunes rouges, ils allaient vers le nord, ou vers l'est, à la recherche de l'eau nouvelle. Peut-être que plus loin, quand on avait franchi un mur de pierres sèches, on trouvait une autre vallée, pareille à Genna, l'œil de l'eau brillant au milieu d'un champ d'herbes. Les hauts palmiers se balançaient dans le vent, et là, on pouvait construire une maison avec des branches et de la boue. Il y aurait des plateaux et des ravins où vivent les lièvres du désert, des clairières d'herbe où vont s'asseoir les oiseaux avant l'aube. Au-dessus du marécage, il y aurait peut-être même un grand oiseau blanc qui volerait penché sur la terre comme un avion qui tourne

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