Jean-Marie Le Clézio - Mondo et autres histoires

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Les contes de Le Clézio, qui semblent nés du rêve et du recueillement, nous parlent pourtant de notre époque.Venu d'ailleurs, Mondo le petit garçon qui passe, Lullaby la voyageuse, Jon, Juba le sage, Daniel Sindbad qui n'a jamais vu la mer, Alia, Petite Croix, et tant d'autres, nous sont délégués comme autant d'enfants-fées. Ils nous guident. Ils nous forcent à traverser les tristes opacités d'un univers où l'espoir se meurt. Ils nous fascinent par leur volonté tranquille, souveraine, accordée au silence des éléments retrouvés. Ils nous restituent la cadence limpide du souffle, clé de notre âme.

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Plus loin encore, il voyait le nuage de poussière que faisait le troupeau en marchant. Conduites par le grand bouc Hatrous, les chèvres se dirigeaient vers le lac. En scrutant chaque coin de la vallée, Gaspar apercevait les autres enfants. Il les saluait de loin en faisant briller son petit miroir. Les enfants répondaient en criant:

«Ha-hou ha!»

A mesure qu'on s'éloignait du centre de la vallée, la terre devenait plus sèche. Elle était toute craquelée et durcie par le soleil, elle résonnait sous les pieds comme une peau de tambour. Ici vivaient de drôles d'insectes en forme de brindilles, des scarabées, des scolopendres, des scorpions. Avec précaution, Gaspar retournait les vieilles pierres, pour voir les scorpions s'enfuir, la queue dressée. Gaspar ne les craignait pas. C'était un peu comme s'il était leur semblable, maigre et sec sur la terre poussiéreuse. Il aimait bien les dessins qu'ils laissaient dans la poussière, de petits chemins sinueux et fins comme les barbes des plumes d'oiseaux. Il y avait aussi les fourmis rouges, qui couraient vite sur les dalles de pierre, fuyant les rayons mortels du soleil. Gaspar les suivait du regard, et il pensait qu'elles aussi avaient des choses à enseigner. C'étaient sûrement des choses très petites et incroyables, quand les cailloux devenaient grands comme des montagnes et les touffes d'herbe hautes comme des arbres. Quand on regardait les insectes, on perdait sa taille et on commençait à comprendre ce qui vibrait sans cesse dans l'air et sur la terre. On oubliait tout le reste. C'était peut-être pour cela que les jours étaient si longs à Genna. Le soleil n'en finissait pas de rouler dans le ciel blanc, le vent soufflait pendant des mois, des années.

Plus loin, quand on avait franchi une première colline, on arrivait dans le pays des termites. Gaspar et Abel étaient arrivés là, un jour, et ils s'étaient arrêtés, un peu effrayés. C'était un assez grand plateau de terre rouge, raviné de torrents à sec, où rien ne poussait, pas un arbuste, pas une herbe. Il y avait seulement la ville des termites.

Des centaines de tours alignées, faites de terre rouge, avec des toits effilochés et des pans de mur en ruine.Certaines étaient très hautes, neuves et solides comme des gratte-ciel; d'autres paraissaient inachevées, ou brisées, avec des parois tachées de noir comme si elles avaient brûlé.

Il n'y avait pas de bruit dans cette ville. Abel regardait, penché en arrière, prêt à s'enfuir: mais Gaspar avançait déjà le long des rues, au milieu des hautes tours, en balançant sa fronde le long de sa jambe. Abel courut le rejoindre. Ensemble, ils circulèrent à travers la ville. Autour des édifices, la terre était dure et compacte comme si on l'avait foulée. Les tours n'avaient pas de fenêtres. C'étaient de grands immeubles aveugles, debout dans la lumière violente du soleil, usés par le vent et par la pluie. Les forteresses étaient dures comme la pierre. Gaspar frappa contre les murs avec son poing, puis essaya de les entamer avec un caillou. Mais il ne parvenait à détacher qu'un peu de poudre rouge.

Les enfants marchaient entre les tours, en regardant les murailles épaisses. Ils entendaient le sang battre contre leurs tempes et la respiration siffler de leur bouche parce qu'ils se sentaient étrangers, et qu'ils avaient peur. Ils n'osaient pas s'arrêter. Au centre de la ville, il y avait une termitière encore plus haute que les autres. Sa base était large comme le tronc d'un palmier, et les deux enfants l'un sur l'autre n'auraient pu atteindre son sommet. Gaspar s'arrêta et contempla la termitière. Il pensait à ce qu'il y avait à l'intérieur de la tour, à ces gens qui vivaient tout en haut, suspendus dans le ciel, mais qui ne voyaient jamais la lumière. La chaleur les enveloppait, mais ils ne savaient pas où était le soleil. Il pensait à cela, et aussi aux fourmis, aux scorpions, aux scarabées qui laissent leurs traces dans la poussière. Ils avaient beaucoup de choses à enseigner, des choses étranges et minuscules, quand les journées duraient aussi longtemps qu'une vie. Alors il s'appuya contre le mur rouge, et il écouta. Il sifflait, pour appeler les gens de l'intérieur; mais personne ne répondait. Il n'y avait que le bruit du vent qui chantonnait en passant entre les tours de la ville, et le bruit de son cœur qui résonnait. Quand Gaspar frappa avec ses poings la haute muraille, Abel eut peur et s'enfuit. Mais la termitière restait silencieuse. Peut- être que ses habitants dormaient, tout entourés de vent et de lumière, à l'abri dans leur forteresse. Gaspar prit une grosse pierre et il la lança de toutes ses forces contre la tour. La pierre brisa un morceau de la termitière en faisant un bruit de verre brisé. Dans les débris de la muraille, Gaspar vit de drôles d'insectes qui se débattaient. Dans la poussière rouge, ils ressemblaient à des gouttes de miel. Mais le silence n'avait pas cessé sur la ville, un silence qui pesait et menaçait du haut de toutes les tours. Gaspar sentit la peur, comme Abel. Il se mit à courir dans les rues de la ville, aussi vite qu'il put. Quand il eut rejoint Abel, ils redescendirent ensemble en courant vers la plaine d'herbes, sans se retourner.

Le soir, quand le soleil déclinait, les enfants s'asseyaient près de la maison pour regarder la petite Khaf danser. Antoine et Augustin fabriquaient des petites flûtes avec les roseaux de l'étang. Ils taillaient plusieurs tubes de longueur différente, qu'ils liaient ensemble avec des herbes. Quand ils commençaient à souffler dans les roseaux, la petite Khaf se mettait à danser. Gaspar n'avait jamais entendu une musique comme celle-là. C'étaient seulement des notes qui glissaient, montant, descendant, avec des bruits aigus comme des cris d'oiseaux. Les deux garçons jouaient à tour de rôle, se répondaient, se parlaient, toujours avec les mêmes notes glissantes. Devant eux, la tête un peu inclinée, la petite Khaf faisait bouger ses hanches en cadence, le buste bien droit, les mains écartées le long de son corps. Puis elle frappa le sol avec ses pieds nus, d'un mouvement rapide de la plante du pied et des talons, et cela faisait un roulement qui résonnait à l'intérieur de la terre, comme des coups de tambour. Les garçons se levèrent à leur tour, et ils continuèrent à jouer de la flûte en frappant le sol avec leurs pieds nus. Ils jouèrent et la petite Khaf dansa ainsi, jusqu'à ce que le soleil se couche sur la vallée. Puis ils s'assirent à côté du feu allumé. Mais Augustin partit de l'autre côté des hautes herbes, là où vivaient le grand bouc noir et le troupeau. Il continua à jouer tout seul là-bas, et le vent apportait par moments les sons légers de la musique, les notes glissantes et frêles comme des cris d'oiseaux.

Dans le ciel presque noir, les enfants regardaient passer un avion à réaction. Il brillait très haut comme un moucheron d'étain, et derrière lui son sillage blanc s'élargissait, fendait le ciel en deux.

Peut-être que l'avion avait aussi des choses à enseigner, des choses que ne savent pas les oiseaux.

Il y avait beaucoup de choses à apprendre, ici à Genna. On ne les apprenait pas avec les paroles, comme dans les écoles des villes; on ne les apprenait pas de force, en lisant des livres ou en marchant dans les rues pleines de bruit et de lettres brillantes. On les apprenait sans s'en apercevoir, quelquefois très vite, comme une pierre qui siffle dans l'air, quelquefois très lentement, journée après journée. C'étaient des choses très belles, qui duraient longtemps, qui n'étaient jamais pareilles, qui changeaient et bougeaient tout le temps. On les apprenait, puis on les oubliait, puis on les apprenait encore. On ne savait pas bien comment elles venaient: elles étaient là, dans la lumière, dans le ciel, sur la terre, dans les silex et les parcelles de mica, dans le sable rouge des dunes. Il suffisait de les voir, de les entendre. Mais Gaspar savait bien que les gens d'ailleurs ne pouvaient pas les apprendre. Pour les apprendre, il fallait être à Genna, avec les bergers, avec le grand bouc Hatrous, le chien Noun, le renard Mîm, avec toutes les étoiles au-dessus de vous, et, quelque part dans le marécage gris, le grand oiseau au plumage couleur d'écume.

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